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VOIR BERNE ET REVENIR

Mercredi, le FC Sion disputait la finale de Coupe de Suisse, face aux Young Boys. Pour remporter une onzième victoire en onze finales, il fallait bien un remake du miracle de Berne.
Auteur : Florian Le Berre le 22 Mai 2009

 

Le FC Sion n'est pas un club comme les autres. Équipe de la capitale du canton du Valais, elle est, avec Neuchâtel Xamax, une des deux formations romandes (francophones) de Super League, le championnat suisse de première division. Deux fois champion de Suisse (1992 et 1997), le FC Sion a pourtant connu une période noire au début des années 2000. Relégué en Challenge League pour raisons financières, le club a échappé de peu à la Première Division (D3), avant de remonter en 2006. Mais il peut surtout se prévaloir d'un record peu banal : avant ce onzième rendez-vous, le club avait remporté les dix finales de coupe qu'il avait disputées (la première en 1965, la dernière en 2006) !


Une Coupe de Fendant (1) pour oublier

Le FC Sion, c'est aussi Christian Constantin, son président. L'architecte de Martigny, Valaisan, voue un amour immodéré pour son club et sa région, quitte à souvent dépasser les limites de l'absurde. En onze ans de présidence (1992-1997 et depuis 2003), Constantin a procédé à... vingt-huit changements d'entraîneurs, parmi lesquels Alberto Bigon (champion d'Italie avec le Napoli de Maradona), Olivier Rouyer, Henri Stambouli, Laurent Roussey, Guy David ou Gilbert Gress. Cette saison Didier Tholot, nommé le 14 avril 2009, a succédé à Uli Stielike, Christian Barberis et... Christian Constantin! Outre cette impatience chronique, il est aussi connu pour ses démêlés avec les arbitres. En 2008, il est condamné à une amende de 8.000 francs CH (2) pour avoir bousculé l'arbitre d'un match houleux disputé contre Kriens en 2004. Pour cette finale contre Young Boys, Christian Constantin a voulu faire signer à l'arbitre, M.Circhetta, qu'il considère comme hostile à son club, une lettre dans laquelle il devait s'engager à arbitrer de manière neutre. Ambiance.

Cette onzième finale de Coupe de Suisse tombe à pic. Lorsqu'il a signé à Sion, Olivier Monterrubio s'attendait à se battre pour une place en Coupe d'Europe, mais par le biais du championnat. Pourtant, à deux journées de la fin, son club pointe à une peu reluisante huitième place, à deux points du FC Lucerne, barragiste (3). La faute à la communication? Si, d'après l'ancien Lensois, l'ambiance est bonne (4), il ne nie pas que la multitude de nationalités au sein de l'équipe est parfois problématique. L'effectif actuel du FC Sion en comporte douze différentes. Christian Constantin a en outre pris l'habitude de remanier la majeure partie de son effectif chaque saison. Cette finale de coupe, une institution pour le club et ses supporters, était l'occasion d'éclaircir un peu une saison qui vire au noir.

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Au nom du Valais

Mais plus que la ville de Sion, le club représente tout un canton, le Valais. Ses habitants sont réputés faire preuve d'une fierté et d'un orgueil à toute épreuve. En clair, le Valaisan ne lâche rien, jamais. Les supporters sédunois, parmi les plus fervents de Suisse, partagent ce trait de caractère. Ils reprochent d'ailleurs beaucoup à leurs dirigeants de privilégier des joueurs étrangers, la plupart du temps totalement inconnus, aux joueurs du cru, pourtant souvent talentueux, sinon volontaires (5). Après la demi-finale face à Lucerne (6), remportée aux tirs aux buts, le gardien Nicolas Beney, natif de Sion, a reçu la promesse de Christian Constantin, alors sur le banc, qu'il garderait les buts en finale. L'arrivée de Didier Tholot a changé la donne, il lui a préféré l'expérimenté international égyptien Essam El-Hadary, qui annonçait le matin de la finale dans la presse son envie de quitter le club en fin de saison.

Ainsi, au coup d'envoi, Didier Tholot alignait un Egyptien, un Hongrois, un Ivoirien, un Mozambiquais, un Nigérian, un Serbe, trois Français et seulement deux Suisses (Ferminio et Afonso). Seul joueur valaisan de coeur, et chouchou du public, Goran Obradovic, le meneur de jeu serbe, est à Sion depuis 2006, club avec lequel il a connu la remontée en Super League et la dernière victoire en Coupe de Suisse. C'était en 2006, déjà à Berne, déjà contre les Young Boys, et le grand blond avait égalisé d'un superbe coup-franc avant d'inscrire l'un des cinq tirs aux buts victorieux. Didier Crettenand aussi était là. À dix-neuf ans, le jeune Valaisan n'avait pas tremblé, lui non plus.



Renverser les montagnes

La première période a bien failli tourner au cauchemar. Totalement crispés, les Sédunois, qui arboraient un short rouge pour mettre en valeur les couleurs valaisannes, n'ont cessé d'écoper pendant quarante minutes. Dès la 6e, une mésentente entre Jamal Alioui et son gardien El-Hadary profite à Carlos Varela, qui voit son lob s'écraser sur le poteau. Les Bernois continuent de pousser alors que les "visiteurs" souffrent pour sortir le ballon de leur camp. À la 22e minute, Enes Ferminio perd un ballon à l'entrée de la surface et déséquilibre Varela dans la surface. Gilles Yapi Yapo transforme le penalty, YB mène 1-0.

Les choses ne s'arrangent pas pour le FC Sion. Totalement dépassé, il concède encore quelques actions chaudes avant de craquer une deuxième fois à la 36e minute. Alioui, en grande difficulté, dévie de la tête un coup franc de Mario Raimondi dans ses propres filets. YB double logiquement la mise, 2-0.
"Et alors?" serait-on tenté de dire. L'équipe valaisanne a déjà renversé le Cervin plus d'une fois (7). En 1991, les Sédunois, menés 0-2 par les Young Boys l'avaient emporté 3-2. Renverser les montagnes est dans le caractère local, à ceci près que le onze du FC Sion ne compte aucun Valaisan.



La belle histoire

Lorsque le stoppeur Obinna Nwaneri se blesse à la 33e minute, l'ovation qui s'élève des tribunes rouges et blanches du Stade de Suisse ne laisse guère de doute quant à l'identité de son remplaçant. Stéphane Sarni, vingt-huit ans, formé au club, l'un des six Valaisans utilisés cette saison (8), pénètre sur la pelouse. Quelques minutes plus tard, les Bernois inscrivent leur deuxième but, avant que Yapi Yapo ne trouve à son tour le poteau d'une belle frappe de vingt-cinq mètres. Les Sédunois sont au bord de l'implosion, mais c'est pourtant un autre match qui commence. A la 42e minute, Goran Obradovic, le héros de 2006, ramène le score à 2-1 en poussant dans le but vide un deuxième ballon mal capté par Wöfli après une frappe d'Afonso. YB 2-1 Sion. À la pause, Sion est, miraculeusement, encore en vie.

Mais en Valais, le miracle est permanent. Nullement effrayés par l'entrée en jeu côté bernois de l'Ivoirien Seydou Doumbia, meilleur buteur du championnat (18 buts, un but toutes les 67 minutes), les joueurs de Didier Tholot vont livrer une deuxième mi-temps épique. 52e minute. Après un coup franc d'Obradovic, le dos d'Olivier Monterrubio dévie le ballon vers... Stéphane Sarni qui expédie le ballon dans les filets de Wölfli! Le Valaisan inscrit son premier but de la saison. YB 2-2 Sion. Sous l'impulsion d'un Virgile Reset en grande forme, puis d'un Didier Crettenand entré en jeu, les Sédunois, complètement relâchés, se ruent sur les buts bernois. En face, le syndrome de la bête noire valaisanne refait son apparition, et les joueurs de Vladimir Petkovic inquiéteront à peine leurs adversaires.

Le match semble devoir se poursuivre en prolongations lorsque, à deux minutes de la fin du temps réglementaire, Paito trouve rapidement Obradovic. Le génial Serbe sert parfaitement Afonso qui s'en va crucifier le pauvre Wöfli. YB 2-3 Sion. Menés 2-0, les Valaisans s'imposent 3-2, battent les Young Boys chez eux pour la quatrième fois, et remportent la Coupe de Suisse pour la onzième fois en onze participations à la finale.


Les observations en vrac
• Dix cartons jaunes distribués et pas un rouge. La précision suisse n'a pas de limite.
• Le matin de la finale, le gardien égyptien de Sion Essam El-Hadary annonçait son désir de quitter le club en fin de saison, en raison de ses difficultés d'adaptation et du "faible niveau" du championnat suisse. Au vu de sa prestation, son adaptation a pourtant semblé admirable.
• C'est le premier trophée d'Olivier Monterrubio depuis son départ de Nantes. Pourtant, il est passé par Rennes.
• Le deuxième budget de Suisse, pas un titre depuis vingt-deux ans et quatre défaites en quatre finales à domicile face à Sion, les Young Boys commencent à prendre un coup de vieux. Il a prévu quoi la saison prochaine, Michael Ballack?


La fiche
Young Boys Berne 2-3 (2-1) FC Sion
Stade de Suisse : 31.789 spectateurs
Arbitre: M. Circhetta
Yapi (penalty 22') 1-0, Alioui (csc 36') 2-0, Obradovic (41') 2-1, Sarni (52') 2-2, Afonso (88') 2-3.

Young Boys (3-4-3) : Wölfli - Portillo, Ghezal, Schneider - Schwegler, Yapi, Hochstrasser, Raimondi (Bastians 60') - Varela (Doumbia 46'), Schneuwly (Häberli 77'), Regazzoni.

Sion (4-2-3-1) : El Hadary - Vanczak, Alioui, Nwaneri (Sarni 33'), Paito - Serey Die, Fermino (Crettenand 67') - Reset (Ahoueya 90'), Obradovic, Monterrubio - Afonso.


(1) Environ 5.300 euros. Lire l'article de 20 Minutes.
(2) Vin blanc AOC produit en Valais.
(3) La Super League rassemble dix équipes. Le champion de Suisse dispute le tour préliminaire de la Ligue des Champions. Les deuxièmes, troisièmes et vainqueurs de la Coupe jouent l'UEFA. Le neuvième dispute un barrage aller-retour face au deuxième de Challenge League pour tenter de se maintenir et le dernier est relégué automatiquement.
(4) Son interview pour tsr.ch.
(5) Stéphane Grichting, Johann Lonfat, Raphaël Wicky ou Gelson Fernandes sont quelques exemples récents d'internationaux formés en Valais.
(6) Pour se qualifier, le FC Sion a joué tous ses matches à l'extérieur. Les Sédunois ont successivement sorti l'Etoile Carouge (D3), Le Mont (D3), Malley (D3), Saint-Gall (D2) et Lucerne (D1).
(7) Le Cervin est un sommet alpin du Valais, qui culmine à 4 478 mètres. il est célèbre pour son aspect pyramidal. Christian Constantin a pour projet, avec des investisseurs du Golfe, de construire un stade de 30.000 places et un hôtel en forme de Cervin dans le désert qatari. Lire l'article du Matin.
(8) Nicolas Beney (gardien, 28 ans, 6 matches en championnat),  Stéphane Sarni (défenseur, 28 ans, 13 matches), Bastian Geiger (défenseur, 24 ans, 9 matches, parti au mercato à Neuchâtel), Didier Crettenand (milieu de terrain, 23 ans, 19 matches), Damien Germanier (milieu de terrain, 21 ans, 1 match) et Florian Berisha (milieu de terrain, 19 ans, 6 matches)

Réactions

  • Breizhilien le 22/05/2009 à 00h54
    Virgile Reset... J'avais joué face à lui lors d'un petit foot en salle entre amis la veille de son premier match de L2. A tacler dans tous les sens ce soir là, il aurait pu donner une tournure bien plus courte à sa carrière...

    Content que cela se passe bien pour lui, même si j'étais resté dubitatif lorsqu'il avait pris la direction de la Suisse plutôt que de rester avec Lorient qui venait de remonter en D1.

    Et puis content pour Monterrubio aussi.

    Il y a beaucoup de joueurs Français dans le championnat suisse?

  • le_merlu_frisé le 22/05/2009 à 01h04
    Pas mal, après ils sont pas tous forcément connus :

    BALE : François Marque (ex-Libourne).

    BELLINZONE : Vincent Bernardet (ex-Brest, entre autres), Yacine Hima (ex-Lyon).

    LUCERNE : Boubacar Diarra

    XAMAX : Stéphane Besle (ex-Lens), William Edjenguele (ex-Le Mans), Chahir Belghazouani (ex-Grenoble, Strasbourg), Johnny Szlykowicz (ex-Pau), Mickael Nicoise.

    SION : Jamal Alioui (ex-Lyon, Metz), Virgile Reset (ex-Lorient), Rubio (ex-ce que vous savez), Julier Brellier

    FC ZURICH : les deux qui cartonnent : Alexandre Alphonse (ex-Grenoble, 12 buts, 4 passes déc.) et Eric Hassli (17 buts et 8 passes déc.)


  • Lucarelli 1 le 22/05/2009 à 01h08
    Ca doit te sembler très plat, les Monts d'Arrée.

    Un match de légende par un gars de la Côte des Légendes. Trugarez braz.

  • Dom le 22/05/2009 à 01h24
    Eric Hassli... Le colosse Sarregueminois...
    1e match en L1 avec Metz contre PSG, il rentre en jeu, accèlere sur un de ses premiers ballons et donne la victoire au grenat sur un tir un peu chanceux à Lama. Interview à la télé, 1m90, 100kg à vue de nez, un accent mosellan au couteau... L'autre Légende était lancée !

  • Breizhilien le 22/05/2009 à 01h31
    Merci. En effet, je dois dire que je n'en connais pas beaucoup.


  • le_merlu_frisé le 22/05/2009 à 01h46
    Oui Luca, c'est un peu plat dans le 29. Snif.

  • sansai le 22/05/2009 à 02h29
    • C'est le premier trophée d'Olivier Monterrubio depuis son départ de Nantes. Pourtant, il est passé par Rennes.

    -----

    Du côté de Rennes, on aime pas Da Rocha. On aime bien rappeler aux rennais (surtout depuis quelques semaines) que Da Rocha a remporté plus de titres dans sa carrière que Rennes en un siècle d'existence.

    Quelle idée il a eue d'aller là-bas Rubio... Et dire que JDT est plus là pour nous parler de sa passion pour ce joueur.

  • Toni Turek le 22/05/2009 à 03h17
    Bel article.
    Sion et la Coupe, c'est décidément toute une histoire qui n'est pas finie.

  • José-Mickaël le 22/05/2009 à 06h55
    Ah, je suis content d'avoir des nouvelles d'Hassli ! Effectivement, après son premier match pro, on avait beaucoup parlé de lui, et ensuite plus grand chose... Et donc il faut une saison de folie en Suisse ?

    Pareil pour Monterrubio. En tant qu'ancien nantais, c'est un joueur que j'apprécie.

    Tiens, ça me fait penser à Piocelle, lui aussi est de la génération Monterrubio. Il devient quoi ?

  • Toni Turek le 22/05/2009 à 07h35
    Piocelle continue son tour des clubs italiens.
    Aux dernières nouvelles, il aurait signé à Castellammare di Stabia.
    En Série C.

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