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Un Blanc dans la discussion

La France est-elle trop petite pour le "président"? L'entraîneur des Girondins adopte parfois un discours étonnamment défaitiste...
Auteur : Jérôme Latta le 27 Avr 2009

 

En deux saisons à peine, Laurent Blanc a acquis une stature d'entraîneur dont la longue attente avant cette première prise de fonction avait fini par faire douter. S'il faut cependant pondérer le constat, établi sur une période un peu trop brève, ces deux exercices réussis lui valent aujourd'hui un certain crédit – auquel l'obtention d'un premier titre aussi modique que la Coupe de la Ligue ne changera pas grand-chose, mais qu'un éventuel couronnement en Ligue 1 magnifierait évidemment. Les Girondins sont de retour au sommet de l'élite, avec un jeu nettement plus ambitieux que sous Ricardo, ce qui contribue un peu plus au prestige de l'ancien joueur, potentiel sélectionneur national. Pour autant, est-ce vraiment "l'ambition" – pour son club et non pour lui-même – qui le caractérise le mieux?


blanc_itwleq2.jpgProfil bas

Car pour ce qui est de son discours, Laurent Blanc a peu dévié de sa ligne initiale. On ne parle pas des flopées de "Je crois que bon" dont il a riveté sa langue de bois d'après-match, mais de sa vision des Girondins en particulier et du football hexagonal en général.
Dès son entrée en fonction, il avait réclamé à son actionnaire des moyens (en joueurs) supérieurs, suscitant alors quelque étonnement au Haillan. Il a ensuite régulièrement réitéré cette demande, lui conférant presque un caractère d'excuse par anticipation. Cette saison, on l'a entendu à maintes reprises nier avec véhémence "jouer le titre", en dépit du classement de son équipe et de l'évidente qualité de son effectif, et alors que le championnat a rarement été aussi ouvert en tête... (1)

Comme pour enfoncer le clou, le champion du monde a accordé à L'Équipe (jeudi 23 avril) une interview dans laquelle il étend son diagnostic pessimiste à l'ensemble du football français qui – c'est le titre – "ne peut plus lutter". De quoi conforter les vues du quotidien sportif, chef de file des déclinologues, qui voit ainsi l'entraîneur de Bordeaux dresser "un constat sans concession sur l'état de délabrement de notre football" (2). Pas moins. Les arguments de Blanc sont cependant moins caricaturaux.



Partir battu

S'il est quelque peu étonnant de l'entendre s'avouer déjà blasé sur la partie technique de son métier ("la partie coaching ne me plaît plus. Il te suffit d'aller à la FNAC pour trouver des milliers de séances de travail"), on sait que cela correspond à son désir d'exercer des fonctions de "manager à l'anglaise" qui délègue notamment l'animation des entraînements. Mais il est encore plus désabusé concernant les chances françaises en Ligue des champions, la Coupe de l'UEFA lui apparaissant de peu d'intérêt en comparaison (on avait cru le deviner cette saison): la gagner est devenu "utopique". "Déjà, rien qu'au tirage, on est cuit" (3). Si Bordeaux se qualifie en C1, il considérera déjà cela comme "un exploit" compte tenu des moyens du club (4), et ensuite, "notre finale à nous consistera à passer le premier tour (...). On attaquera cette épreuve avec l'ambition de jouer huit matches au lieu de six".

Plus encore que le "manque d'argent, de structures, de mécènes" cher aux théoriciens (libéraux) du déclin, Blanc déplore le manque de volonté politique en faveur de la construction de "stades privés", faisant allusion à Chaban-Delmas dont il se demande si on va en faire un musée. Il a aussi le mérite de souligner le déficit de culture football en France, même s'il enfonce là une porte ouverte et si ce handicap-là a toujours existé.



Impossible est français

La thèse est connue, rebattue depuis des années. Elle rejoint celle de Jean-Michel Aulas au soir d'une élimination à Barcelone, et revient à postuler que nos clubs sont inéluctablement condamnés contre des rivaux européens avec lesquels les écarts économiques seraient trop importants (5).
C'est là qu'il est permis de regretter, chez Blanc comme chez bon nombre de ses collègues, non seulement un pessimisme excessif qui confine à l'auto-dépréciation, mais aussi l'absence d'une audace toute simple, revenant simplement à croire dans les vertus catalysatrices, pour une équipe, d'un amalgame de talents réussi, de la solidarité d'un groupe uni, de choix tactiques intelligents, de l'éclosion de talents individuels ou même de la jeunesse des footballeurs français... C'est-à-dire de tout ce qui permet de troubler les hiérarchies présumées.

Le parcours monégasque de 2004, qui n'aurait pas dû rester unique, avait montré que l'exploit est possible (tout comme la victoire finale de Porto, d'ailleurs). À condition de commencer par y croire. D'évidence, Lyon a eu sur les cinq ou six dernières saisons les moyens de faire beaucoup mieux, quoi qu'on impute à la malchance ou au tirage. Et, pour ne pas s'en tenir à l'OL, qui a tout de même fait honneur au football français avec sa frustrante régularité en C1, établirait-on le même verdict si l'OM et le PSG, au lieu de dilapider leurs atouts et les moyens considérables mis à leur disposition, avaient exploité convenablement leur potentiel? Le mépris de la Coupe de l'UEFA par nos clubs, atténué cette année, a lui aussi coûté cher pour le rang de la France que l'on déplore aujourd'hui...


Le fatalisme et le discours de la résignation en vigueur aujourd'hui apparaissent en réalité comme le premier handicap hexagonal, dans la mesure où dans le sport de haut niveau, la foi en ses chances est une condition sine qua non de la réussite. Pour ce qu'il incarne du passé du football français et suscite d'espoirs pour son avenir, on attend de Laurent Blanc d'être tout aussi lucide dans ses analyses (6) que porteur d'une ambition et d'une audace dont le manque est à classer parmi les véritables déficits qui affligent nos clubs. On attend de lui un peu plus que l'expression d'une simple logique comptable, en somme.


(1) On peut subodorer un double langage, celui-ci étant destiné à l'extérieur, mais l'insistance a été telle que l'on peut en douter.
(2) Bien entendu, il s'agit d'un "constat" et non d'une simple opinion (qui serait, elle, discutable).
(3) Blanc regrette là la présence du deuxième qualifié français dans le troisième chapeau.
(4) Il classe les Girondins dans la catégorie de Lille, Saint-Étienne et Rennes.
(5) Cette thèse consiste à indexer totalement le potentiel sportif aux ressources financières des uns et des autres. Certes, tel est exactement l'objectif poursuivi par les promoteurs du foot-business, qui a concentré l'essentiel de ces ressources dans une poignée de clubs auxquels, de facto, appartient désormais la Ligue des champions. Mais à ce jour, ce but n'est pas atteint et l'aléa sportif reste particulièrement puissant dans le football. Pourtant, s'il y un combat à mener en France, c'est bien celui d'une plus grande équité entre les différents pays, avec le retour de modes de régulation, parmi tous ceux qui sont actuellement envisagés (règles de gestion et obligation de transparence, quotas de joueurs formés localement, limitation de la masse salariale, etc.). Un chantier plus urgent et beaucoup moins coûteux que la campagne en cours en faveur de la construction de nouveaux stades.
(6) Dans le même entretien, Laurent Blanc dit des choses intéressantes sur la personnalité des footballeurs professionnels ou sur la dimension psychologique de la mission de l'entraîneur.

Réactions

  • sansai le 27/04/2009 à 07h30
    Merci M'sieur Latta. Comme d'habitude, frappé sous le sceau du bon sens.
    Combien de Porto, de Villareal, de Famagouste, de Cluj, de Lorient, de Grenoble, pour que nos clubs arrêtent de trouver comme seul excuse à leur manque de performances, d'ambition, de cohérence et de pertinence, leur seul bilan comptable ?

    Comme si la formation, le Jeu, la cohérence sportive et la continuité d'une idée de jeu étaient un simple souci de chéquier... Est-ce que les chéquiers de plus en plus gros ne sont pas notre souci majeur justement, avec la discontinuité perpétuelle et les oeuvres de destruction qu'ils engendrent (exigence de résultats immédiats, entraîneurs débarqués à tour de bras, formation tronquée car jugée trop coûteuse, vente de joueurs contre l'avis des techniciens en place, et tutti quanti) ?

  • Francis Dolarhyde le 27/04/2009 à 08h11
    J'ajouterai à cette analyse sans concession de mon coach de mon club à moi que j'aime, que le défaitisme chronique de Blanc peut aussi être mis en parrallèle avec celui des ses collègues 98tards... Il suffit d'écouter les conseils avisés de Dugarry, Deschamps, Djorkaeff et autres Leboeuf pour se rendre compte que cette génération dorée ne croit plus en rien, si ce n'est en sa gloire passée.

    Dommage, Deschamps avait fait de belles chose en terme de jeu à Monaco, comme Blanc à bordeaux. Ne pas voir l'exemple de Porto, l'année du sacre européen contre l'ASM, ou cette année d'ailleurs, c'est vraiment se voiler la face et oublier que le foot se jouera toujours à onzer contre onze, avec un ballon au centre, et que Vannes pourra battre Nice, comme Guingamp pourra s'imposer à Toulouse.

  • José-Mickaël le 27/04/2009 à 09h16
    Jérôme Latta :
    > Le fatalisme et le discours de la résignation en vigueur aujourd'hui apparaissent en réalité comme le premier handicap hexagonal

    Que c'est bien dit !

    Je suis toujours abasourdi quand je constate que la majorité (pas tous heureusement) des dirigeants en entraîneurs français prennent la coupe de l'UEFA pour une corvée. Même en quarts de finale, Le Guen a continué à laisser sur le banc quelques titulaires !

    Quant à la Ligue des champions, je ne suis pas du tout d'accord avec le discours défaitiste de Blanc et autres. Tiens, je vais même vous donner la recette miracle pour atteindre une finale de C1. Je n'ai rien inventé, Monaco l'avait utilisée en 2004.

    Recette pour aller en finale de la C1 :

    0) Remarque préliminaire : cette recette doit être utilisée tous les ans jusqu'à ce qu'on y parvienne, car ce n'est pas une recette pour être sûr d'atteindre la finale une année donnée, mais la recette pour avoir la possibilité d'atteindre la finale à force d'essayer. C'est une recette pour se donner les chances.

    1) Premier tour : il faut avoir de la chance au tirage au sort et ne pas tomber sur des monstres du genre Barcelone ou Manchester. Cette année, Lyon a eu cette chance, mais pas l'an passé. Lorsqu'on a cette chance, alors on doit jouer à fond la première place de poule. À fond à fond à fond. Lorsqu'on n'a pas cette chance, tant pis, on recommencera l'an prochain.

    Pourquoi finir premier de poule ? Pour augmenter significativement les chances d'éviter un monstre. Cette année, en finissant premier de poule on évitait Barcelone, Manchester et Liverpool. On avait juste 1 chance sur 7 (Chelsea après son changement d'entraîneur) de tomber sur un monstre. Alors qu'en finissant 2è, on avait 3 chances sur 7, presque la moitié. Après, on a beau jeu de fustiger la malchance au tirage au sort : si on la provoque, forcément...

    Notons que les vainqueurs potentiels de la C1, genre Barcelone ou Liverpool, peuvent très bien la gagner après avoir fini 2è de poule (ça c'est déjà vu). Mais ces clubs là sont bien plus forts que nos clubs français, donc pour eux c'est un détail, ça n'a pas d'importance. Pas pour nous : nous n'avons pas de Manchester dans notre chamiponnat, il faut donc à tout prix éviter un de ces monstres, et c'est nettement plus facile en faisant 1er de poule.

    Cette année, Lyon a négligé de jouer à fond la première place (deux joueurs cadres se sont même faits porter pâles...) Par contre, on a bien vu que le Bayern l'a jouée à fond, venant à Gerland en conquérant, pour être premier et rien d'autre (il était pourtant déjà qualifié, comme Lyon).

    2) 1/8 de finale : si on a fini premier de poule, on a de grandes chances de tomber sur une équipe qui n'est pas monstrueuse, et même une petite chance de tomber sur une équipe plus faible (alors qu'en finissant deuxième de poule c'est impossible). Cette année, Bayern est tombé sur Sporting Lisbonne quand Lyon est tombé sur Barcelone. Je sais, Cris et Juninho ont estimé qu'il valait mieux ne pas être présent contre Bayern afin d'être là contre Barcelone. Sauf que s'ils avaient été là contre Bayern, on serait peut-être tombé sur Sporting Lisbonne. Question : est-il plus facile d'éliminer Barcelone avec Cris et Juninho que d'éliminer Sporting Lisbonne sans Cris et Juninho ?

    Quoiqu'il en soit, sauf malchance extraordinaire (1 chance sur 7 de tomber sur Chelsea) on est tombé sur une équipe de très haut niveau, mais pas injouable, donc se qualifier pour les 1/4 ne nécessite pas l'exploit du siècle.

    3) 1/4 de finale : cette fois il faut avoir de la chance au tirage si on veut aller plus loin (les 1/4 sont le seul échelon où le tirage au sort est intégral, en 1/8 c'est 1er de poule contre 2è de poule, et en 1/2 on garde le même ordre qu'en 1/4). Cette année le Bayern n'a pas eu cette chance. Pas grave, ils recommenceront l'an prochain et peut-être que cette fois la chance leur sourira. Il faut bien noter qu'en 1/4, il y a toujours des équipes éliminables (= qu'il est envisageable d'éliminer, même si on n'est pas favori bien sûr), genre Villareal ou Arsenal. Sur les 7 adversaires possibles, il y a 4 monstres (Liverpool, Chelsea, Manchester et Barcelone), donc 3 chances sur 7 de tomber sur un adversaire éliminable. Presque une chance sur deux. Un club qui atteindrait régulièrement les 1/4 de finale finirait forcément par avoir un peu plus de chance au bout d'un moment. C'est ce qui est arrivé à Lyon face à Eindhoven (qui n'était pas plus fort que Lyon) en 2005.

    Notez que cette année, Porto a fini 2è de poule et a pourtant évité les "monstres" en 1/8 : ils ont eu de la chance. Mais deux fois de suite de la chance, c'est vraiment rare, et ils sont tombés en 1/4 sur Manchester. C'est pour ça que si on veut aller en finale, j'estime faut réserver la chance aux 1/4 et ne pas la réclamer dès les 1/8. Bien sûr, Porto n'a rien à se reprocher, étant tombé dans la poule de Barcelone (comme Lyon l'a passé). Mais leur parcours illustre bien le fait que pour aller en finale, il faut être 1er de poule.

    4) Après la chance au tirage des poules, après avoir joué à fond la première place pour se voir (probablement) offrir un adversaire éliminable en 1/8, après avoir eu de la chance en 1/4, il est difficile de réclamer de la chance en 1/2, qui est de toute façon probablement impossible vu que les trois autres adversaires sont en général les "monstres" qu'on a jusqu'alors éviter. La recette pour aller plus loin est alors : jouer le match du siècle. C'est Monaco-Real ou St-Etienne-Kiev (en 1/4, je sais, mais dans ma recette ça tombe en 1/2).

    En résumé :
    - un peu de chance au tirage des poules ;
    - jouer à fond la 1ère place ;
    - pas de malchance de cocu au tirage des 1/8 ;
    - pas mal de chance au tirage des 1/4 ;
    - l'exploit du siècle en 1/2.

    Ça me semble réalisable si on insiste année après année.

    Monaco a suivi cette recette à une époque où l'écart était moins grand entre les clubs, de sorte que pour sa 1/2 contre Chelsea (encore pas aussi fort qu'aujourd'hui) il n'était pas nécessaire de jouer le match du siècle, c'est pourquoi celui-ci a eu lieu contre le Real en 1/4. Aujourd'hui, je pense qu'il faut le réserver pour les 1/2. C'est ce que fera le Bayern s'il continue à être aussi sérieux que cette année. L'an prochain peut-être, ils n'auront pas la malchance de tomber sur un "monstre" en 1/4 et alors je les vois bien aller en 1/2.

    Malheureusement, en France on a une mentalité de petit poucet : Aulas s'était félicité de tomber sur Barcelone (il avait sorti une petite phrase (que j'ai oubliée) pour dire qu'il préférait rencontre Barcelone que Twente - allusion au parcours de Marseille en C3). Le but ? Accueillir un grand d'Europe. Pourquoi ? Pas pour l'éliminer... peut-être pour lui demander un autographe ? Est-ce que Laurent Blanc veut atteindre les 1/8 pour avoir le "privilège" de rencontrer Manchester ou Barcelone ? Hé : on est dans la cour des grands quand on bat ces équipes là, pas quand on les rencontre ! Je lui souhaite de tomber en 1/8 sur Twente ou Dinamo Bucarest, ça lui apprendra à dire des bêtises !

  • liquido le 27/04/2009 à 09h21
    "Le fatalisme et le discours de la résignation en vigueur aujourd'hui apparaissent en réalité comme le premier handicap hexagonal, dans la mesure où dans le sport de haut niveau, la foi en ses chances est une condition sine qua non de la réussite".

    ---

    Il faudrait que Blanc ré-enchante un peu son discours, est-ce ce qu'il faut retenir? Parce que sur le fond, je ne perçois pas de hiatus rédhibitoire entre le constat déprimant d'un Blanc et les analyses lattesques (oui, il y a bien cette sortie bidon sur les stades).

    Ne pas négliger par ailleurs le contraste entre le discours à l'attention du dehors (tout imbu du complexe de supériorité labellisé France 98) et celui que Blanc adresse au dedans. Blanc n'obtiendrait pas ses actuels résultats sportifs plutôt sympa sans une once de charisme auprès de ses joueurs. Et de fait s'il répugne au "coaching", c'est - citation tronquée dans le papier - pour mieux célébrer sa gestion de groupe au plan psychologique. L'Enchanteur, c'est Gasset. Simple division du travail.

  • liquido le 27/04/2009 à 09h26
    *Edith*: "son goût pour la gestion" eut été plus adéquat

  • Qui me crame ce troll? le 27/04/2009 à 10h15
    Il y a à boire et à manger dans cet article. Je suis assez d'accord avec le petit laïus qui dit qu'au bout d'un moment, il faut arrêter de dire qu'on ne vise pas la tête. Une équipe comme Bordeaux, Paris, Marseille ou Lyon doivent viser la tête, et non pas l'une des places qualificatives en Ligue des Champions.

    Par contre, je ne suis pas d'accord sur la Ligue des Champions. Certes il ne faut pas partir battu, mais on peut très bien se dire que ça ne sera pas facile. Notez en passant que quand Aulas dit qu'il vise la victoire en Ligue des Champions dans les 5 ans, il passe pour arrogant. Le parcours monégasque comme le parcours de Porto commencent à dater. C'était il y a 5 ans... Depuis, Abramovitch a monté un club de toutes pièces, un club devenu incontournable en LDC, Liverpool est revenu dans la compet, et j'attend franchement de voir que va donner Manchester City. M'étonnerait pas qu'ils prennent la place d'Arsenal l'année prochaine ou dans deux ans.

    Bref, comme le dit l'article, la différence de niveau entre la première division européenne (Barca+4 anglais, voire le Real s'ils se remettent dans le droit chemin) et la deuxième (le troisième de Liga et les premiers de L1 et Bundesliga, plus les clubs italiens) s'est accru.
    Selon moi, Blanc a raison de dire que la Ligue des Champions est un sommet difficile à atteindre (même si ça n'empêche pas de mettre toutes les chances de son côté). Depuis 5 ans, combien de clubs français ont été présents en quarts de finale? Un seul... c'est quand même révélateur.
    Quand le Bayern évite un huitième compliqué, le quart est impossible. Ca marche du reste aussi pour Porto. La compétition est biaisée par le système des têtes de série, des protections diverses et variées (genre en huitièmes, deux clubs du même pays n'ont pas le droit de se rencontrer, ça évite des chocs entre gros clubs). Dois-je rappeler que même cette année, Bordeaux et Marseille ne sont pas sortis des poules? (oui je sais, troisième chapeau toussa, mais l'AS Rome et l'Atlético sont aujourd'hui 6ème de leur championnat...).

    Projetons nous l'année prochaine. L'OL peut perdre Toulalan (selon les rumeurs), l'OM peut perdre Gerets et Taiwo, Bordeaux peut ne pas miser sur Gourcuff. Quels grands joueurs vont partir de Liverpool, Chelsea, Arsenal, Manchester United, Barcelone? Peut-être CriRoro va quitter MU pour aller au Real... et le reste, ben ça reste comme ça.


    "Le mépris de la Coupe de l'UEFA par nos clubs, atténué cette année, a lui aussi coûté cher pour le rang de la France que l'on déplore aujourd'hui..."
    Il me semble que seul Marseille n'a pas méprisé la Coupe UEFA. PSG a souvent fait jouer ses remplaçants, ce qui ne les a pas empêchés d'être éliminés au même stade que l'OM. C'est quoi le rang de la France que l'on déplore? Troisième-Quatrième? On aurait voulu quoi? Que la France soit première? Devant l'Angleterre, l'Espagne et l'Italie...
    Et si la France n'avait juste pas le niveau?
    Le Portugal méprise-t-il la Coupe UEFA? Et la Roumanie? Et la Russie? Pourtant ils sont derrière la France...

    José-Mickaël
    lundi 27 avril 2009 - 09h16
    En résumé :
    - un peu de chance au tirage des poules ;
    - jouer à fond la 1ère place ;
    - pas de malchance de cocu au tirage des 1/8 ;
    - pas mal de chance au tirage des 1/4 ;
    - l'exploit du siècle en 1/2.

    Ça me semble réalisable si on insiste année après année.
    ---------
    De la chance + de la chance + de la chance + l'exploit du siècle, ça n'arrive pas si souvent (j'aurais tendance à dire, une fois par siècle).
    Pour l'histoire des cartons jaunes, je crois qu'on connait ma position. Lyon et les joueurs ont tenté un coup, ça n'a pas marché. Imaginons que Lyon ait pu finir premier de poule grâce à Juni et Cris (pas forcément gagné avec l'équipe de cette année). Ils rencontrent le Sporting et tombent sur le Barca en 1/4. Malheureusement Juni et Cris sont suspendus à cause d'un troisième carton jaune. Brrrrr....

    Notons aussi que Porto, en 2003-2004, est arrivé deuxième de sa poule, comme quoi ça n'enlève pas toutes les chances.

    En passant aussi, je n'ose imaginer les supporters adverses si l'OL remportait la Ligue des Champions en battant successivement Twente, le PSV, la Juve et Porto en finale... mais ça c'est un autre problème.

  • Qui me crame ce troll? le 27/04/2009 à 10h18
    Et j'en ai oublié de parler des stades. Je crois que tout le monde est d'accord pour dire que les nouveaux stades en Allemagne ont fait beaucoup de bien à la fréquentation des stades. En France, il ne faudrait pas suivre LE modèle le plus proche du notre et rester avec nos vieux stades?
    Evidemment si j'en comprends les arguments invoqués ici, il ne faut pas que le public finance les stades, il ne faut pas que les boites privées viennent mettre leur marque sur le stade (bouh le MMArena) et je ne parle pas de la bourse. Du coup je vois difficilement comment on pourrait améliorer les stades que beaucoup considèrent comme vétustes (combien de qualifiés pour accueillir une finale européenne déjà?)

  • funkoverload le 27/04/2009 à 10h42
    Yep, je partage assez largement l'analyse de J. Latta.
    Cette interview m'a un peu énervé. Ceci dit, c'est un discours qui ne se réduit pas aux nonantehuitards. En poussant un peu on trouve plein d'exemples de corporations réclamant plus de moyens, mettant en corrélation les moyens et les résultats, ou plus précisément le manque de moyens et de résultats.
    Mais bon, nul doute que Blanc suivra la recette infaillible de José-Mickael, mais son propos je crois n'était pas là.
    En fait je pense qu'il se projette largement dans une perspective manageriale (beurk) "récurrente". Ce qu'il veut dire c'est que le manque de moyens, empêchant de garder des joueurs, et donc l'obligation de rebâtir une équipe fréquemment est un fait. Cela n'empêche pas de faire des perfs de temps à autre mais ça ne peut tenir lieu de présence pérenne au plus haut niveau. D'ailleurs, il ne prétexte pas seulement l'aspect financier : il met également en balance l'aspect culturel, et aussi l'implication des joueurs dans ce qu'on peut pompeusement nommer la théorie du jeu.
    Bref, il fout les boules, mais on ne peut lui en vouloir lorsqu'il dit que son objectif ce ne peut pas être le gain de la LDC. Ni d'ailleurs celui de la L1, puisqu'il en parle aussi. Ca n'empêche pas de jouer le coup à fond le cas échéant.

  • sansai le 27/04/2009 à 10h48
    Kimcram : ça me déçoit toujours pas mal quand un supporter de Lyon estime qu'il faut débaucher des "grands joueurs" venant nécessairement des "grands clubs", surtout après les belles années qu'il vient de vivre à base de Coupet, Juninho, Cris, Essien, Diarra, Toulalan, Govou, Abidal, Malouda, et tutti quanti...
    Pourtant on peut se mettre d'accord sur le fait que pendant une ou deux saisons, notamment celle où il se fait éliminer par le Milan, l'OL était au niveau des plus grands, et pratiquait un des meilleurs footballs d'Europe qui plus est.

    Si même un supporter de l'OL en vient à se dire qu'il faut avoir le budget de Chelski ou de Manchester City pour pouvoir monter une belle équipe, je vais pas tarder à pleurer pour de bon moi. A chaudes larmes.

  • Qui me crame ce troll? le 27/04/2009 à 11h02
    sansai, j'ai l'impression (mais ce n'est qu'une impression et je peux me tromper) que les clubs "puissants" prospectent mieux à l'étranger depuis quelques années. Mais je ne voulais pas dire qu'il fallait débaucher de grands joueurs venant de grands clubs. Il faut que les "futurs" grands joueurs (qui, comme on le sait, ne seront reconnus qu'une fois partis d'un club de L1) restent plusieurs saisons, deux-trois-quatre pour que l'équipe puisse faire une bonne Ligue des Champions (puisqu'on parle de LDC).
    Ce qui est sûr, c'est que malgré la belle équipe de l'OL, celle qui faisait trembler toute l'Europe (hein je m'enflamme??), Lyon n'a pas pu faire mieux que des quarts de finale, que ce soit pour des questions de naïveté (contre Milan), de manque de poids au niveau européen (qui peut pencher sur les décisions arbitrales, PSV style et je ne parle pas du penalty de Nilmar, mais des innombrables fautes des bouchers hollandais).

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