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Janko, buteur né

Le prochain Soulier d'Or pourrait bien être l'attaquant prodige de Salzburg, qui marche sur les traces de Krankl. Découvrez-le avant les autres.
Auteur : Toni Turek le 15 Dec 2008

 

30 buts marqués en 21 matches – dont 20 sur les 9 derniers – pour un temps passé sur le terrain équivalent à 16 rencontres: cette saison, et surtout depuis la mi-octobre, l’attaquant Marc Janko (prononcez Yann-ko), vingt-cinq ans, est une machine à buts qui tourne à plein régime sur les gazons autrichiens. Les gardiens adverses peuvent en attester: tous sans exception ont dû concéder au moins un but (1) à l’avant-centre de Salzbourg. S’il n’a encore ni diminutif, ni surnom, Janko est en train de se faire un nom. Mais tout n’a pas toujours été simple…
 
 
janko1.jpgDes hauts et des bas

Débuts
Petit flash-back : avant de jouer à Salzbourg, Janko a d’abord évolué du côté de la capitale. Né à Vienne, il n’a toutefois joué ni au Rapid ni à l’Austria, mais à l’Admira Wacker Mödling, le club de la banlieue viennoise qui l’a formé. Passé professionnel en 2003, il ne commence à jouer avec l’équipe première que fin 2004, où il marque un but pour sa première apparition. Sur ses 12 autres matches avec l’Admira, l’attaquant de 21 ans ne marque qu’une fois (contre… Salzbourg), mais se fait remarquer par quelques observateurs avisés. Courtisé alors par d'autres clubs de l’élite, Janko fait le choix à l’été 2005 de partir à Salzbourg, qui gagne sa confiance grâce à son entraîneur, Kurt Jara.

Après quelque difficulté à glaner du temps de jeu avant la trêve hivernale, Janko parvient enfin à gagner sa place de titulaire au printemps 2006, où il se met en valeur en inscrivant 10 buts sur les 10 derniers matches de la saison. Il finit meilleur buteur du club avec ses 11 réalisations. Tout va pour le mieux.


Débâcle
Las, il va déchanter. Trois raisons sont à l’origine de l’arrêt de sa progression:
• Le changement d’entraîneur : Trapattoni a succédé à Jara, viré sans ménagement par Mateschitz, actionnaire du club, patron multi-milliardaire de Red Bull et grand fan de sports (2). L’Italien aime souvent faire évoluer son onze avec un seul attaquant en pointe. Choix n°1 dans ce rôle: Zickler, l’ancien du Bayern, que le Trap’ connaît car il l’a eu sous ses ordres à Munich dans le passé. Si le Trap’ choisit d’aligner deux attaquants, c’est le Suisse Vonlanthen qui est alors le partenaire de l’Allemand. Janko, comme le Tchèque Lokvenc, se voit relégué au rôle de joker.

• Le changement de politique : lorsqu’il a repris Salzbourg en 2005, Mateschitz voulait en faire le meilleur club de football du pays dès 2005/06 et le faire figurer durablement sur la scène européenne à l’horizon 2010 (3). Le titre national étant raté en 2006, les recrutements s’accélèrent et, comme il faut rentabiliser ces transferts, les joueurs locaux n’ont plus trop la cote dans ce qui devrait s’appeler "l’Internationale de Salzbourg". Il devient plus difficile de dénicher dans cette équipe de Babel un Autrichien plutôt qu’un Tchèque, un Japonais ou un Chilien; la gestion du cas Ivanschitz, capitaine de l’équipe nationale rapidement prêté puis définitivement transféré en Grèce, en est une triste illustration.

• La malchance : Janko est très athlétique (1,96m/92 kg), mais il n’est pas invulnérable. Et quand le grand attaquant a un pépin physique, ça fait mal: d’abord cinq mois d’absence dès octobre 2006, et à nouveau neuf mois après à peine un quart d’heure passé sur le terrain, lors de son match de reprise contre Graz, fin février 2007. Si Salzbourg est couronné champion, l’année 2007 elle est une année à oublier pour Janko.
 

Des buts
Janko fait son retour en novembre 2007 sur les terrains, et rejoue quatre bouts de match, mais il lui faut attendre février 2008 et la fin de la pause hivernale pour enfin retrouver le chemin des filets. Sur la seconde partie de cette saison, il inscrit quand même cinq buts. Il y a du mieux, mais sans évolution de la gestion de l’effectif, Janko sait qu’il ne peut espérer plus.
Coup de chance (enfin un!) à l’été 2008 : Trapattoni part prendre l’Eire, et le Néerlandais Adriaanse arrive. Du coup, les Autrichiens reviennent un peu à la mode: le gardien Arzberger, le latéral gauche Gercaliu, le milieu Leitgeb, tous accumulent des matches – ce à quoi seul le milieu défensif Aufhauser pouvait prétendre jusqu’ici. De son côté, Janko obtient la priorité en attaque et profite de la chance qui lui est donnée pour inscrire un triplé contre Mattersbourg, dès l’ouverture du championnat en juillet.

Depuis l’automne, avec la disgrâce du Serbe Ilic et la (relative) méforme de l’Allemand Zickler, Adriaanse opte pour un schéma résolument offensif, avec un trio d’attaquants Zickler-Janko-Nelisse aligné dès le coup d’envoi... Ce qui laisse à un Janko positionné en avant-centre, et enfin épargné par les blessures, toute latitude pour exprimer son formidable potentiel. Il ne s'en prive pas, tant pour marquer que pour passer (cinq passes décisives). Et si son jeu de tête est effectivement un point fort logique compte tenu de sa grande taille (il a déjà marqué cinq buts ainsi), il convient de ne pas négliger son terrible pied gauche, atout majeur qui lui a permis de dépasser son objectif initial de quinze buts sur la saison.


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Revanche en sélection

Son bon printemps 2006 – dix buts – permet au grand blond aux chaussures noires de connaître sa première sélection avec l’équipe première des Rot-Weiss-Rot, en mai de la même année. Il joue à Vienne une heure face aux Croates, sans réussite devant le but. Pas de chance, Hickersberger est en pleine construction de son groupe: la période est propice aux tests, mais pas aux victoires (1-4). Janko est ensuite convoqué une deuxième fois en octobre, contre le Liechtenstein; si les visiteurs s’imposent à Vaduz (2-1), ce n’est pas son cas, car il ne parvient pas à marquer.

Après son indisponibilité en 2007, qui lui fait prendre du retard sur ses rivaux potentiels, ses performances à son retour au printemps 2008 laissent croire à sa possible sélection dans le groupe des vingt-trois Autrichiens qui auront l’honneur d’être retenus pour jouer leur Euro à domicile. Après tout, à part le Viennois Maierhofer, aucun attaquant ne brille vraiment à ce moment-là. Janko obtient sa troisième cape en mars 2008, quand il remplace Linz lors de l’incroyable défaite 3-4 face aux Pays-Bas. Las, considéré par Hickersberger comme trop susceptible d’être blessé (il fallait bien trouver une excuse), Janko n’est au final pas retenu sur la liste, au contraire de Linz et de Kienast… qui ne marqueront pas.

Depuis la démission de Hickersberger et la venue du Tchèque Brückner, Janko a disputé quatre autres matches sous le maillot national: quatre titularisations (contre l’Italie en match amical; contre la France, les Îles Féroé et la Serbie en qualifications pour la Coupe du monde 2010), pour trois buts. Désormais, il est considéré comme le joueur incontournable à la pointe de l’attaque nationale.


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Des plans sur la comète

Avec ses trente buts au compteur, Janko est actuellement le leader du classement du Soulier d’Or européen, neuf points devant Ibisevic (Hoffenheim), malgré le coefficient plus faible pour l’Autriche par rapport à l’Allemagne (4). Par ailleurs, en dépit de son absence à l’Euro, Janko a été élu, début décembre, "footballeur de l’année 2008" en Autriche, après le vote annuel des dix entraîneurs de l’élite. Comme quoi, si 2008 a vu l’Autriche rater son Euro, cette année n’aura pas été mauvaise pour tous les Autrichiens.

De ce fait, le possible successeur de Bierhoff (ses 23 buts en 1991 constituent le record pour Salzbourg), de Polster (Soulier d’Or 1987 avec 39 buts) et de Krankl (dont le record de 41 buts est trentenaire), commence à susciter des convoitises. Sa valeur est estimée à huit millions d’euros: une somme supérieure aux 4,5 à 5 millions du transfert le plus cher du foot autrichien, celui du défenseur Stranzl à Moscou. D’ores et déjà, les dirigeants du Red Bull Salzbourg ont fait savoir qu’ils ne lâcheraient pas leur numéro 21 à l’occasion de la trêve hivernale. En ayant inscrit 30 buts (18 à domicile, 12 à l’extérieur) sur les 57 du club, Janko se révèle bien trop précieux dans la lutte à trois, avec le Rapid de Vienne et le Sturm Graz, pour le titre.

Si son contrat le lie à Salzbourg jusqu’en 2011, l’objectif de Janko reste de jouer prochainement à l’étranger. Ce qui le branche le plus: l’Angleterre, où il retrouverait ses compatriotes Pogatetz (Middlesbrough) et Scharner (Wigan). Autre piste: "l’autre Bundesliga", l’allemande, où sont engagés les Özcan, Prödl, Fuchs, Korkmaz et Harnik… L’avantage serait d’obtenir une expérience du très haut niveau pour progresser encore et, peut-être, disputer une compétition européenne qui dure plus qu’un tour aller-retour.
 
Seulement voilà : si l’Autrichien est récemment redevenu une valeur à l’exportation, nombre de ceux qui ont quitté le pays jouent dans des pays et des clubs de moindre renom… quand ils jouent. D’Autrichien titulaire dans le grand club d’un championnat majeur, il n’y a guère que Manninger à la Juventus – grâce à la blessure de Buffon. Alors, vaut-il mieux être titulaire dans un club modeste de grand championnat, titulaire dans un grand club de petit championnat, ou remplaçant dans un grand club de grand championnat? (5) Joli dilemme. Au moins, un départ de Salzbourg permettrait-il à l'attaquant de mesurer son véritable niveau, car les défenses autrichiennes sont particulièrement poreuses cette saison (6). Janko est sur la catapulte, reste à savoir où il peut retomber.


(1) Le nombre de buts de Janko par match où il a marqué :
- 4 fois un seul but
- 5 fois un doublé
- 4 fois un triplé
- 1 fois un quadruplé (réalisé en 45 minutes - avec les 3 premiers buts en 8 minutes)
(2) Outre le Red Bull Salzbourg, Mateschitz est propriétaire du Red Bull (ex-MetroStars) New York, et de deux équipes de Formule 1 (Red Bull Racing et Toro Rosso).
(3) Sur ses trois années "Red Bull", le bilan de Salzbourg est passable par rapport aux ambitions affichées : champion en 2007, deuxième en 2006 et 2008. Quant aux Coupes d’Europe, c’est un fiasco complet avec des éliminations en tours préliminaires de Ligue des champions et de Coupe de l'UEFA.
(4) Les buts ont un coefficient 2 s’ils sont marqués dans les "grands championnats" (comme l’Allemagne et la France), 1,5 seulement s’ils sont inscrits dans des championnats "moyens" (tels que l’Autriche).
(5) Sur la liste des dix-neuf Autrichiens appelés pour le match amical face aux Turcs, 13 évoluent à l’étranger (et pas vraiment que dans des grands clubs):
Gardiens : Gspurning au Skoda Xanthi (Grèce), Manninger est gardien n°2 à la Juventus.
Défenseurs : Garics à Bergame, Scharner à Wigan, Ibertsberger à Hoffenheim, Pogatetz à Middlesbrough; Prödl est remplaçant à Brême, Stranzl sur le banc du Spartak Moscou.
Milieux : Ivanschitz au Panathinaïkos Athènes, Fuchs à Bochum, Korkmaz à Francfort ; Säumel a perdu sa place de titulaire au FC Turin.
Attaquants : Arnautovic à Enschede (Pays-Bas).
(6) Après 21 journées en Autriche, on compte déjà 50 matches durant lesquels une équipe a encaissé au moins 3 buts.

Réactions

  • Diablesse Rouge le 15/12/2008 à 07h47
    20 buts en 9 matchs... ça laisse rêveur...

    J'avoue que je ne le connaissais pas du tout, merci pour cet article Toni.

  • Pagis est magique le 15/12/2008 à 08h49
    Toni,
    Tu parles du principal artisan de mon équipe phare du ventre mou, et tu ne me cites même pas ????

  • Road to Champions League le 15/12/2008 à 09h14
    Excellent.

    Il a 25 ans, le bonhomme... Autrement dit, il risque d'en planter encore quelques un. Mais où ?

  • Le_footix le 15/12/2008 à 10h39
    Grand ? Tueur ? Pied gauche ?

    Minus, est-ce que tu penses à ce que je pense ?

  • visant le 15/12/2008 à 10h48
    Ha oui mais en même temps quelle valeur ont ces buts sachant qu'ils ont été marqués dans le championnat où Hans Peter Berger a été sacré meilleur gardien du championnat?

    On fait moins le malin là hein!


    Non, sérieux c'est assez kolossal!

  • mr.suaudeau le 15/12/2008 à 23h35
    Ah ouais, Co Adriaanse? Le type encore plus fou que Zeman, celui qui a transformé le Willem II en machine à buts, y compris en LdC? Il est décidément capable de tout. C'est pas pour rabaisser Janko, qui réalise quelque chose d'exceptionnel et pas que sur un mois ou deux. Mais dans une équipe d'Adriaanse, l'avant centre a forcément un bon gâteau à s'offrir si ça tourne bien.

  • Le_footix le 16/12/2008 à 00h30
    C'est quoi ses défauts, à Adriansee ?

  • mr.suaudeau le 16/12/2008 à 01h40
    C'est lui qui a lancé l'aventure AZ Alkmaar en Eredivisie, avec une demi-finale UEFA, avant que Van Gaal ne lui chipe le poste. Il a révélé la ribambelle de futurs internationaux bataves tels Boulahrouz, Konkramp, Opdam, Mathijsen, Boussatta, De Cler, Koevermans, Landzaat (ramené dans ses valises de Willem II), qui ont pas tous duré mais qui partaient vraiment de rien.

    C'est aussi lui qui a repêché Sektioui (FC Porto) de la réserve auxerroise, permis à l'attaquant Danois Keneth Perez de jouer ensuite pour l'Ajax et le PSV et redonné une seconde jeunesse à Shota Arveladze. Adriaanse, c'est des 3-1-6 improbables, des ailiers qui tentent tout, des défenseurs qui osent les relances, l'attaque ou la mort.

    Il a bien planté le FC Porto, qui vient de gagner son litige devant la FIFA. Adriaanse doit lui-même verser des indemnités au club (il était parti à la fin des matches aller 2005-2006 alors que Porto était leader; à l'aide Tougesh, pourquoi ce départ?). Mais sur le reste de sa carrière, ça ressemble à un faiseur d'or. Témoin ce Janko et cette équipe de Salzbourg qui, comme le dit Toni, n'a jamais été aussi conquérante que depuis l'abandon de la politique des gros salaires étrangers.

  • visant le 16/12/2008 à 09h51
    Il me semble que Adriaanse était resté tout le saison et avait même remporté le titre avec le FC Porto.
    Il est parti dans des conditions un peu bizarre à la veille ou au tout début de la saison suivante, je ne me souviens plus. Probablement une histoire d'embrouilles avec le maître en la matière Pinto da Costa...
    Ou une histoire de sous, ce qui revient au même.

  • Le_footix le 16/12/2008 à 15h12
    Intéressant tout ça. Non parce que à l'OM, ils cherchent un éventuel remplaçant si Gerets ne reste pas, et il semble que les tacticiens-meneurs d'hommes à culture batave et expérience internationale (trophées en bonus), ça fonctionne plutôt pas mal dans ce club.

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