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Le bonjour d'Albert

Ballon d\'Or méconnu, Florian Albert a fait durer le mythe du football hongrois dans les années 60. Redécouvrons un beau footballeur... et le Brésil-Hongrie 66.

Auteur : Steven Rousseau (avec M.G) le 21 Nov 2008

 

On pourra toujours gloser sur l'utilité ou non du Ballon d'Or de France Football, l'énoncé de son palmarès n'en reste pas moins un poème appris par cœur par les passionnés, de Stanley Matthews à Kakà. Dans cette litanie de noms prestigieux se cache, entre la calvitie de Bobby Charlton et la Lotus de George Best, un patronyme moins célèbre: Flórián Albert, lauréat en 1967. Si cette année-là, le Hongrois devança largement Charlton, Beckenbauer, Eusebio, et l'Écossais du Celtic Johnstone, c'est certainement qu'il avait quelques arguments de plus que d'autres joueurs à deux prénoms courant encore après leur premier Ballon d'Or...


florian_albert1.jpgPour remplacer Puskás
Originaire d'un patelin obscur près de la frontière yougoslave, Albert suit sa famille à Budapest, et débute dans les équipes de jeunes du populaire Ferencváros à l'âge de douze ans, en 1953. C'est l'époque dorée du football magyar.
Trois ans plus tard, l'insurrection dans la capitale hongroise est réprimée par les troupes soviétiques, et Puskás, Czibor ou encore Kocsis choisissent l'exil. Cet épisode marque la fin de la grande équipe de Hongrie, mais le pays a besoin de retrouver très vite un symbole d'unité nationale. L'éclosion du jeune prodige, sélectionné en 1959 après seulement deux matches en équipe première du Ferencváros, donne aux dirigeants du pays l'occasion de briller une nouvelle fois sur la scène internationale.


Le Brésil, le chef-d'œuvre d'une vie
Attaquant élégant au visage grave, doté d'une vision du jeu et d'un sens de la passe extraordinaires, Albert est souvent comparé au danseur Noureev pour sa grâce. C'est pourtant un redoutable finisseur. Pour sa première Coupe du monde en 1962 – il a vingt ans –, il termine meilleur buteur de la compétition, inscrivant notamment un triplé qui marque les esprits face aux Bulgares. Dès lors, il est érigé en héros de la petite nation socialiste d'Europe centrale, et rayonne avec les Aigles Verts du Ferencváros sur les scènes nationales et internationales, enchaînant les titres et les distinctions, notamment la Coupe des Villes de Foire 1965 (1). Troisième du Championnat d'Europe 1964, la Hongrie se présente comme un outsider de la Coupe du monde 1966, au premier tour de laquelle se présente, devant Albert et ses coéquipiers Bene et Farkas, le Brésil de Tostão et Garrincha. Le chef-d'œuvre d'une vie.

Le match se déroule à Liverpool sur la pelouse de Goodison Park et est encore considéré à ce jour comme un des plus beaux de l'histoire de la Coupe du monde. Privés de Pelé, blessé contre le Portugal, des Brésiliens médusés vont prendre une véritable leçon de football. Ce jour-là, rien ne peut résister à un Flórián Albert au sommet de son art, qui offre un véritable ballet aux spectateurs, volant à travers le terrain et trouvant ses équipiers si facilement qu'il semble seul sur le terrain. S'il ne marque pas ce jour-là, il est à l'origine des trois buts de son équipe par ses montées de balle et ses passes précises, et sera désormais considéré comme un joueur majeur.




Hongrie-Brésil 66 (3-1), résumé de 30 min (première partie sur quatre).


Escapade à Rio
Les champions du monde ne succombent pas qu’au tableau d’affichage. Ils tombent sous le charme d’Albert, au point que le Flamengo l’invite à venir s’entraîner et jouer sous ses couleurs au début de l’année 67, non sans arrière-pensées. Il est accueilli en véritable rock star: "C’est un souvenir inoubliable. Le Brésil, c’était le royaume du football! À peine débarqué à Rio, j’ai entendu mon nom à la radio dans le taxi qui nous emmenait de l’aéroport vers l’hôtel. J’ai alors demandé qu’on m’explique ce qu’on disait de moi. Eh bien, il y avait un radioreporter qui nous suivait et qui décrivait notre itinéraire aux auditeurs" (2).
Après avoir disputé le bouillant derby Flamengo-Vasco, il retourne à Ferencváros non sans amertume: "Dommage que cette expérience n’ait duré que quinze jours. Flamengo m’avait proposé un contrat mais, à cette époque, on ne pouvait pas quitter la Hongrie car un transfert à l’étranger n’était pas compatible avec la morale sportive socialiste".


Consécration
Lors de la Wolrd Cup 66, la Hongrie est éliminée en quarts par la grande sœur soviétique, et le champion du monde anglais Bobby Charlton remportera le Ballon d'Or quelques mois plus tard. La consécration d'Albert, l'année suivante, vient récompenser et mettre en lumière une carrière presque toute entière consacrée à son club de toujours (3) et à la sélection hongroise. Finaliste malheureux de la Coupe des Villes de Foire en 1968 face à Leeds, une grave blessure en 1969 coupe ses ailes prématurément et s'il continue sa carrière jusque 1974, il ne retrouve jamais son niveau des années précédentes. Noureev mourra des années plus tard, et le football hongrois dépérira petit à petit, mais jamais son pays n'oubliera ce fantastique joueur qui fit danser le Brésil un jour de juillet 1966.


Flórián Albert
Né le 15 septembre 1941 à Hercegszántó
Clubs : Ferencváros (350 matches, 258 buts), Flamengo
75 sélections, 32 buts

Palmarès
Coupe des Villes de Foire 1965 (Finaliste en 1968)
Championnat de Hongrie 1963, 1964, 1967 et 1968 (Meilleur buteur 1960, 1961, 1965)
Coupe de Hongrie 1972.
Coupe du Monde : 2 participations, 7 matches, 4 buts (1962-1966)
Meilleur buteur de la Coupe du Monde 1962
Ballon d'Or France Football 1967


(1) Face à la Juventus. Seule victoire d'un club hongrois en coupes européennes à ce jour, et sans doute pour longtemps.
(2) In 50 ans de Ballon d’Or, éditions Calmann-Lévy
(3) Le stade de Ferencváros fut rebaptisé à son nom en 2007.

Réactions

  • richard le 21/11/2008 à 01h10
    Bravo et énorme merci pour le résumé du match en vidéo (et aussi pour l'anecdote d'Albert jouant à pour Flamengo).

    Et juste pour pinailler un peu, ce sont les Bulgares qui ont empêché Pelé d'affronter la Hongrie en le blessant, même si les Portugais ne l'ont pas ménagé non plus.

  • Manx Martin le 21/11/2008 à 01h11
    Le spectacle du match est magnifique. Effectivement, c'est d'une grâce irréelle pour un spectateur du début du XXIe siècle... "A world we've lost"... Rien que le gardien à mains nues et le Hongrois qui va chercher lui-même le ballon sorti en touche, c'est beau.

    Merci pour cet article.

  • sansai le 21/11/2008 à 07h49
    Tout pareil que richard. Bon ok, le pressing est moins violent, les joueurs un peu plus bedonnants, mais qu'est-ce qu'on a l'impression d'avoir regressé dans la qualité de jeu quand on regarde ce match.
    L'attitude des joueurs est frappante aussi. Beaucoup de correction, on croirait regarder des images d'un autre sport.

    J'en avais beaucoup entendu parler comme quiconque a compulsé les archives de la Coupe du Monde, mais c'est la première fois que je peux voir avec une telle qualité des images de ce match.
    Merci, merci, merci.
    Ah et merci pour Florian, aussi.

  • Croco le 21/11/2008 à 09h06
    Bravo pour ce genre d'articles les Cdf!

  • la touguesh le 21/11/2008 à 09h28
    Bravo !!

    Comme les collégues ci dessus, chouette article sur un joueur que j'ignorais, et chouette vidéo (la qualité technique des joueurs vaut le coup d'oeil).

    Par contre votre vanne :

    Si cette année-là, le Hongrois devança largement Charlton, Beckenbauer, Eusebio, et l'Écossais du Celtic Johnstone, c'est certainement qu'il avait quelques arguments de plus que d'autres joueurs à deux prénoms courant encore après leur premier Ballon d'Or...

    C'est franchement abusé et scandaleux, je vous trouve vraiment de plus en plus dur et méchant avec Rod Fanni ...

    (he he)(rire de moustic dans Groland)

  • Lescure le 21/11/2008 à 09h52
    Magnifique Steven, il faut que tu continue dans ton entreprise de réhabilitation du beau jeu, des beaux joueurs et des belles équipes. Le résume m'a rappelé les soirées vidéo "rétrospectives coupes du monde" en stage de foot l'été.

  • doumdoum le 21/11/2008 à 09h56
    Très chouette. Merci les deux gars.

  • Le_footix le 21/11/2008 à 10h02
    Un article qui justifie à lui seul l'existence des CdF.

    (et dans la vidéo, y'a pas que le foot: vous avez noté la qualité de la réalisation télévisuelle ?)

  • FPZ le 21/11/2008 à 10h02
    C'est un prénom, Rod ?

  • gironflon le 21/11/2008 à 10h22
    Bof, l'article est très bon mais la vanne est mesquine et gratuite.

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