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Fous alliés

En reprenant de plus belle, l'hystérie anti-arbitrale est en train de faire basculer le football français dans la plus profonde bêtise. Avec des conséquences incalculables...
Auteur : Jérôme Latta le 30 Sept 2008

 

16e journée du championnat de France de Ligue 1, rencontre _____ – _____ (complétez par les équipes de votre choix). L'arbitre, après avoir expulsé un joueur de l'équipe locale, ne siffle pas un penalty (que tout le public a "vu") en faveur de celle-ci. Ulcéré, l'attaquant se relève et, dans sa foulée, assène un coup de tête à l'homme en jaune. L'excitation gagne instantanément ses coéquipiers, l'un d'eux accompagnant d'un coup de pied dans les côtes leurs invectives, hurlées sur l'arbitre à terre. Celui-ci se relève finalement, protégé par des membres de l'équipe adverse, l'arcade ouverte. Entre-temps, l'action est repassée au ralenti sur les écrans géants du stade, et la foule fulmine. Une barrière cède, d'autres sont escaladées. Dix, puis trente, puis cent spectateurs déboulent sur la pelouse et font disparaître l'objet de leur chasse derrière une masse grouillante.
Cervicales brisées, probablement sur un coup unique, l'arbitre n'en sortira que mort. Les images vidéo ne permettront pas d'établir clairement l'identité de son assassin. Et ses complices étaient trop nombreux pour être inquiétés.


Bêtise ou malhonnêteté ?

Ce récit de fiction n'a-t-il aucune chance de se produire dans la réalité? Est-il inimaginable dans une France du foot où le premier quotidien national titre "Nice volé à Lyon" – sans toutefois désigner le voleur? Est-il trop rocambolesque dans un sport dont Philippe Lucas et Luis Fernandez figurent parmi les théoriciens les plus reconnus?
S'il se produisait, ceux qui ont soufflé sur les braises, fait feu de tout bois et jeté de l'huile dessus pourront-ils encore afficher leurs mines de circonstance et endosser la panoplie des moralistes stigmatisant le hooliganisme avec toute la vigueur requise? La réponse est prévisible: de toute façon, il n'y aura qu'eux pour commenter l'affaire, puisqu'ils ont le monopole de la parole. Et ils ne sont pas à une inconséquence près: après tout, ne désolaient-ils pas des agressions d'arbitres sur les pelouses du foot amateur?

Les optimistes pouvaient bien espérer une accalmie, un prise de recul de la part des médias et des acteurs du foot pro, ou à défaut le passage à une nouvelle obsession. C'était sans compter sur un manque absolu d'imagination. Les polémiques arbitrales sont reparties de plus belle, et strictement rien ne pourra les arrêter: entre les erreurs réelles que l'on ne tolère plus, les situations ambivalentes dans lesquelles on tranche à la hache, les hallucinations pures et simples et la méconnaissance crasse des règles, il y a suffisamment de matière pour mettre le championnat à feu et à sang.

Manque d'imagination? Vient un moment où il faut employer les termes les plus exacts. C'est bien l'intelligence qui fait cruellement défaut à ceux qui mènent le "débat". C'est bien une effarante imbécillité collective qui s'est emparée du football français et de ses médias, une imbécillité foncière mille fois attestée – dont on les accusera pourtant avec quelque indulgence, puisque la seule autre cause envisageable pour leur comportement est la malhonnêteté intellectuelle.



arbitrage_classement_leq.jpgRéécrire le classement

L'Équipe du 29 septembre, en dépit d'une modération apparente, résume en un  petit article intitulé "Quatre matches qui changent beaucoup de choses" la dérive vers des aberrations sans fond. Les auteurs (anonymes) ont refait le classement du championnat en "annulant les erreurs d'arbitrages, reconnues et flagrantes, qui ont eu une influence directe sur le nombre de points marqués par les équipes concernées" (1). Quatre rencontres sont retenues et les "gagnants" sont Grenoble, Nice et Saint-Étienne qui remontent d'un ou plusieurs rangs.

Déjà, on peut difficilement retrouver mieux pour exacerber les frustrations. Il faudrait pourtant aller plus loin: proposer à chaque équipe "son" classement, à partir de ses erreurs d'arbitrage à elle. Autre symptôme du désordre cérébral qui règne: il ne vient pas à l'idée des auteurs que recalculer le score en faisant comme si plus rien ne pouvait arriver après les "erreurs" enregistrées est une pure vue de l'esprit. De l'erreur arbitrale comme principe d'explication unique et universel...
Plus beau encore : parmi les situations en cause, on relève un hors-jeu présumé de Bafétimbi Gomis à Caen, alors allègrement "décortiqué" par Canal+. Or, l'image prouvait simplement que le réalisateur, les journalistes et les consultants ne connaissent toujours pas la règle du hors-jeu... au nom de laquelle ils décrètent l'incompétence du corps arbitral (2).

 
filets_joueur.jpgVivement l'arbitrage vidéo, que des tricheries aussi grossières ne soient plus possibles.


Gravement malades

D'autres vont plus loin. À l'image du phoceen.fr, qui affirme, sur la foi d'une image manifestement ininterprétable, que le ballon (de Le Mans-Marseille) était "bien rentré" (3). Hallucinations, on vous dit... Ou pure démagogie? Le courant est irrésistible, Pape Diouf se vautre dans le limon et refait le classement de l'OM à sa sauce après avoir évoqué un "vol caractérisé".
Selon Nice-Matin, la Task force sur l'arbitrage aurait produit un rapport décomptant 157 erreurs d’arbitrage et 64 rencontres dont le résultat aurait été faussé lors de la saison précédente. Les auteurs sont Philippe Doucet, grand décortiqueur d'images vaines, et Claude Colombo, ancien arbitre... et adversaire de l'actuel directeur technique de l'arbitrage (Marc Batta).
Qu'on s'arrête un instant sur ce constat: on en est à remettre en cause le classement. L'obsession pour les faits d'arbitrage est devenue une pathologie grave, une vraie maladie dont on mesure mal les conséquences.


arbitrage_titre_leq.jpg


En pompier pyromane, Frédéric Thiriez y va de son numéro dans le quotidien sportif – qui titre l'interview "On tue les arbitres", dans une sorte d'aveu – et sur le plateau de Canal Football Club, où tout le monde lui est acquis. De la condamnation hypocrite des "réactions intempestives d'après-match" (jamais sanctionnées par la Ligue – lire "La polémique, oui. Les solutions, non") à la désignation de Sepp Blatter et Platini comme objets de vindicte, le show est rodé. Amalgame entre les systèmes de vérification du franchissement de la ligne et "la vidéo", comparaisons fantaisistes, jugements définitifs et clôture du débat d'un totalitaire "La vidéo, tout le monde est pour. Les joueurs, les entraîneurs, les arbitres, l'opinion. Seules deux personnes sont contre".


Le simulacre de débat sur l'arbitrage met désormais en scène une meute d'obsédés du réarbitrage ravis de déchaîner un tsunami de démagogie. L'absence totale de contradiction, l'excitation réciproque, les dérives verbales ont déjà renversé les digues. Marche après marche, les arguments et les comportements se dirigent vers les tréfonds. Incapable de revenir à la raison, le football français ne peut plus compter que sur la providence pour éviter au mieux une décomposition progressive de son championnat, au pire un drame que l'on aura pourtant vu venir de très loin.



(1) On se souvient des "85 erreurs d'arbitrage" recensées par le quotidien sportif il y a quelques mois (lire "Les 85 erreurs de L'Équipe").
(2) Le "révélateur" persiste à faire croire que ce sont les pieds des joueurs qui établissent leur position, et non n'importe quelle partie du corps hormis les bras (comme le stipule la règle). Lire "Le révélateur au placard" et "Mains occultes et hors-jeu du genou".
(3) La saison passée à la même époque, pareille auto persuasion s'était exhibée sur Canal+ et dans L'Équipe (lire "Qui franchit la ligne" et "Le procès de Régis Testelin").

Réactions

  • mr.suaudeau le 30/09/2008 à 02h26
    Pas mieux. On atteint une telle hystérie que ç'en devient vraiment inquiétant. En tout cas ça fait longtemps que, comme Monsieur Latta, j'ai arrêté de rire sur ce sujet.

    Je rappelle donc la cote de League-One-Bookmakers-Bet-&-Click-888 pour le meurtre d'un arbitre avant la 38 ème journée: 2,5/1 .

  • Diablesse Rouge le 30/09/2008 à 02h33
    Ce week-end, il m'a semblé que la contamination avait gagné de nombreux pays voisins (du vôtre, du mien). Les titres de la presse (française) faisaient état d'erreurs ici et là... J'en arrive à trouver rafraîchissantes des interventions telles que celle de M. Lecomte (directeur Sports RTBF - BEL) disant à peu près ceci hier durant l'émission foot magazine hebdo, au sujet d'un arbitre généralement très apprécié de tous mais ayant livré une prestation très moyenne: on ne peut qu'espérer que Jérôme (N'Zolo) retrouvera son niveau rapidement, après tout on a tous des jours sans, les journalistes sportifs que nous sommes les premiers. Si seulement, ils étaient nombreux à se rappeler de ça...

    Etre arbitre n'a jamais été facile mais là, ça commence à atteindre des sommets.

  • Bourrinos le 30/09/2008 à 03h08
    Tout se passe en début de saison, lors d'une réunion ténue secrète, mais dont l'Equipe a pu obtenir un compte-rendu secret -négligemment jété dans une corbeille à papier.

    27 Juillet.

    Chaque arbitre est reçu individuellement. Tous vivent la même scène. Elle se passe dans un batiment de la LFP, à Tola Vologe. Aulas et Lacombe se trouvent avec Thiriez. L'arbitre entre. On lui propose de s'asseoir, de se mettre à l'aise, mais il préfère rester debout, merci. Thiriez allume alors un téléviseur LG. On lui montre une action. Un plongeon, la main du joueur qui tombe s'arrache pour saisir le ballon, le joueur se retourne vers l'arbitre, pas de doute, c'est un lyonnais. Il a une barbe et de longs cheveux. A terre, il se roule quand même sur le terrain pour arriver à 25 mètres du but. Pas de doute, c'est Juninho. Au cas où l'on aurait pas compris ce qui fait débat, un halo de lumière jaillissant du ciel illumine le joueur à terre et une image 3D positionne la caméra comme si on était en tribune de presse. Y aurait-il complot? Nul ne peut l'affirmer.
    "Qu'avez vous vu?" lui est-il demandé.
    - Rien...Il n'y a rien eu...je n'ai rien vu...", répond-il, quelques gouttes dégoulinant le long de son cou.
    - Si tu as vu. Il y a faute, tu entends, FAUTE! Et tu sais ce que c'est une faute? C'est un coup-franc. Tu entends? UN COUP FRANC!
    - Oui, je crois...je ne sais pas...je ne sais plus... Laissez moi rentrer chez moi, je vous en supplie.
    Aulas sourit. Thiriez aussi. Sa moustache frissonne. Elle sait elle-aussi qu'il vient d'assurer trois futurs points à Lyon.
    - Je peux m'en aller?, reprend l'arbitre en étirant sa cravate.
    - Attends, reste encore un peu...J'ai autre chose à te montrer. Ne pars pas si vite, tes enfants Kevin et Léa ne sortent pas de l'école avant 4h, si je ne m'abuse. On va s'occuper d'eux, ne t'inquiète pas. Voici une vidéo.... Ça c'est Niang. Il tombe, il ne faut pas siffler. Il ne FAUT pas siffler. Tu as compris?
    - Ou...oui...je vous en prie, laissez-moi partir, dit-il en s'essuyant le front.
    - Tu peux y aller. Baise ma main, et que je n'entende pas parler de toi de la saison.
    Il sort. Aulas sourit. Il reçoit un coup de fil. C'est France Football qui vient lui demander un pronostic et ses favoris pour la saison. Ce sera un championnat relevé, bien sur, tout le monde s'est bien renforcé. Il raccroche, amorce un sourire, et voit Claude Puel par la porte restée entrouverte.
    - Que se passe-t-il ici? demande Puel
    - Il ne se passe rien. Occupe-toi du terrain et entraine général. Mais ne te mêle jamais de mes affaires.
    Lacombe se lève et va fermer la porte.

  • nominoe le 30/09/2008 à 03h09
    Bon, soit c'est Jean-Pierre Mocky qui passera pour un visionnaire avec 25 ans d'avance, soit c'est le genre de faits qui vont être à l'origine d'un sursaut salutaire avant qu'il ne soit trop tard... (c'est curieux, cette deuxième hypothèse ne me parle pas...)

  • lemeu le 30/09/2008 à 08h03
    En fin de compte, si j'ai du mal à souscrire à une potentielle "dégénérescence de l'arbitrage", je suis plus pessimiste sur une certaine "dégénérescence du journalisme sportif".

    Autant des valeurs comme 'recul' et 'analyse' sont clairement passées à la trappe sur la plupart des grands médias (j'hurle de rage face à ces commentateurs infoutus de comprendre les règles qu'ils piaillent à longueur de soirées), autant le rôle de certains consiste désormais à flatter et exciter la foule comme on tape sur un chien à l'abri d'un grillage.
    Et cela, en choisissant, en toute logique, le seul bouc émissaire qui vaille le coup : minoritaire, détesté, sans pouvoir institutionnel ou économique, immédiatement accusable, les arbitres.

    Je reconnais que je tends un peu vers le point Godwin pour le coup, mais sur le fond, j'assume : les medias m'ont l'air d'être particulièrement en roue libre, ces derniers temps. Le foot est par nature un sport à la con, plein de hors-jeux discutables et de demi-fautes. En y entassant autant de pognon et d'hystérie, on achète -cher- le grand n'importe quoi actuel.

  • Francis Dolarhyde le 30/09/2008 à 08h19
    Lors de ce "fameux" C+FC, avec Thiriez, Guy Roux s'est fendu d'une jolie démonstration contre l'arbitrage vidéo, en prenant l'exemple de l'action litigieuse de La Mans-Marseille. A priori, je suis plutôt pour la vidéo (et contre Guy Roux), mais là, faut avouer, que ça donnait à réfléchir...

  • FPZ le 30/09/2008 à 08h27
    Comme indiqué sur le fil arbitrage, voir sur lien les extraits de "Revu et corrigé" de ce dimanche 28 septembre, sur la vidéo dans le foot.
    Le réquisitoire de Dhorasoo contre l'utilisation de la vidéo est tout simplement magnifique de clarté, de puissance et de simplicité, là où son contradicteur (un blanc-bec de FF) n'a pas su avancer un seul argument présentable, mais seulement des "vérités thiriezques"...

  • Papin Jour Pape toujours le 30/09/2008 à 08h29
    G ROux a eu un argument totalement dément dans cette émission. Il disait en gros : "et si sur l'action l'arbitre ne siffle pas et Le Mans prend le ballon et va marquer ? Hein ? On fait quoi quand on se rend compte que l'OM avait marqué ? (ou pas)".

    Cet argument est le pire de tous. Le partisan de la vidéo répond (normalement, là ils étaient endormis) : " T'es gentil coco mais dans ton exemple, la vidéo permet (ou pas) à l'OM de mener 1-0 et non d'être mené 0-1, ce qui représenterait une double injustice..."

    Sinon pour le reste : "comment on redémarre le jeu si le ballon est pas sorti ? (puisque c'était une des questions soulevées par G. Roux. J'imagine qu'on peut rendre le ballon à l'équipe qui la possédait. Si on bouleverse l'abritrage à un point tel qu'on introduit la vidéo, j'imagine qu'on peut bien changer encore une chose ou deux pour que cela ns'ntroduise bien.

    Bref, je ne suis pas partisan de l'arbitrage (quoi que la solution de la puce et du ballon pour voir si le ballon est entré, ça pourrait me plaire) mais les argument de Roux, m'ont pas particulièrement impressionnés...

  • Francis Dolarhyde le 30/09/2008 à 09h03
    Pap1, le truc de GR sur l'éventuel "but en contre du Mans", c'était pour mettre en avant la difficulté d'arrêter le jeu pour vérifier si but il y avait ou pas. Soit on arrête le jeu juste après la tête de Samassa, et s'il n'y a pas but, on est bien emmerdé pour reprendre le jeu, et, en plus, on a peut-être privé l'OM d'une occase de marquer, puisque on ne sait pas si un joueur olympien n'aurait pas pu reprendre le dégagement manceau...
    Soit on laisse le jeu se dérouler jusqu'à ce que le ballon sorte, et là, si Le Mans marque en contre, ben on doit d'abord vérifier si le but de l'OM était valable... Ubuesque... et pas si con, selon moi, comme démonstration.

  • Qui me crame ce troll? le 30/09/2008 à 09h35
    C'est pour cette raison que les ralentis, me semble-t-il, sont interdits sur les écrans géants du stade.
    En tout cas, elle est chouette cette image de lien. Ca montre bien qu'on ne voit les fautes qu'on veut bien voir (Nilmar PSV, Barthez Valence).

La revue des Cahiers du football