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High and Löw

Matchbox : Allemagne-Portugal, 3-2. Le plus compliqué, quand on se penche sur un affrontement aussi typé qu’un Allemagne-Portugal, c’est de se laisser...
Auteur : Olivier Tomat (avec Laurent Bischoff) le 20 Juin 2008

 

Buts : Schweinsteiger (22’), Klose (26’), Ballack (62’) ; Gomes (40’), Postiga (87’)


Le contexte

Le plus compliqué, quand on se penche sur un affrontement aussi historiquement typé qu’un Allemagne-Portugal, c’est de se laisser aller à la paresse intellectuelle d’un pigiste du direct de Yahoo! Sport. En laissant affleurer les préconceptions gravées dans l’inconscient collectif d’une Allemagne disciplinée et physique face à un Portugal technique et amateur de beau jeu vain. En particulier si, comme lors de la phase de poule, le Portugal s’est joliment trimballé sans la moindre frayeur tandis que l’Allemagne, à l’inverse de ce qu’avait laissé entrevoir sa Coupe du monde, semble plongée dans une médiocrité parfois laborieuse.


low_croatie.jpgLa nalyse

Un cliché dont on s’aperçoit assez vite qu’il va falloir passer outre, principalement à cause de Joachim Löw. L’ex-coach de Stuttgart a sacrifié son 4-4-2 et le fantomatique Mario Gomez pour installer un 4-5-1 symétrique au dispositif de Scolari.
Symétrie sur le papier seulement. Côté ressemblances: des latéraux potentiellement très offensifs (en réalité, de manière très inégale), les paires de défenseurs centraux probablement parmi les meilleures au monde, et une pointe en fixation au rôle qu’on devine par avance ingrat. En revanche, la vocation et la répartition des cinq intermédiaires diffèrent totalement d’un côté et de l’autre: frontières floues, permutations incessantes et petit jeu dans les espaces pour les Rouges, balayage du terrain, organisation ultra-millimétrée et petit jeu dans les espaces pour les Blancs. Une des clefs du match se joue là.


Germains à la portugaise
Une autre réside sans doute dans la vocation des latéraux droits. Car une des conséquences naturelles de cette confrontation tactique se trouve rapidement dans l’embouteillage sur une bande de quarante mètres glissant plus ou moins autour de la ligne médiane. Les Portugais jouent de manière conforme à ce qu’on en attendait.
Autour de Petit, aimant ratisseur et surtout de Deco, de moins en moins soliste et de plus en plus chef d’orchestre en vieillissant, qui multipliera tout au long de la partie les gestes justes, les visions périphériques et les transversales de cinquante mètres qui tombent dans la course. Les Allemands eux jouent parfaitement, et de manière très surprenante, dans le même registre de prise d’intervalles réduits et de multiplication de figures géométriques au cœur de la fournaise, à la portugaise en somme.


Mettez un Schweinsteiger dans votre moteur
Et puisqu’il faut inlassablement écarter le jeu, le rôle des latéraux devient prépondérant. Pas tant à gauche, où Philippe Lahm et Paulo Ferreira semblent un peu en dedans qu’à droite. La différence philosophique y est patente, comme le faisait remarquer Gary Neville (qui doit s’y connaître un peu en vision du poste de latéral).
D’un côté, Arne Friedrich est bien plus prudent qu’à l’accoutumée, souvent en soutien de sa défense centrale, mais mettra Cristiano Ronaldo sous un relatif éteignoir durant quarante minutes. De l’autre, José Bosingwa, dont Chelsea peut se féliciter de l’avoir fait signer avant l’Euro, multiplie les chevauchées dans son couloir et les dédoublements avec son milieu excentré. Un début d’explication au fait que le jeu lusitanien penche beaucoup plus du côté de Sabrosa que de l’attaquant mancunien.
Comme nous l’apprend la DTN, on sait bien que la contrepartie de cette attirance vers la ligne de but opposée, c’est le risque de se faire prendre en contre. Ce qui ne manque pas d’arriver très tôt sur ce redoublement Ballack-Klose qui décale Podolski, puis un centre tendu impeccable que Schweinsteiger, intenable vient couper. Fin de l’Acte I.


klose_wiki.jpgMiro chez Titi
Les Allemands n’avaient pas manqué de noter la faiblesse portugaise sur les coups de pied arrêté, qui ferait passer la défense française pour un modèle à suivre. Coup franc à trente-cinq mètres, montée à contretemps de la défense rouge et conclusion facile pour un Miro Klose qui rejoint le clan fermé des buteurs lors de trois Euros consécutifs – où il rejoint Thierry Henry.
Jens Lehmann, souverain sur toute la durée du match ne pourra pourtant pas arrêter reprise à bout portant de Gomes. Le but portugais arrive sur la première envolée décisive d’un Ronaldo pour une fois débarrassé de son chien de garde et lancé impeccablement par Deco. Mais ce but ne viendra pas contrarier ce sentiment d’inéluctabilité de l'issue du match.


Vaguelettes offensives
D’autant plus que si la première mi-temps avait ressemblé à une compilation d’entrechats à la portugaise – mais des deux côtés – la seconde s’apparentera plus à un championnat des mi-moyens du Schleswig-Holstein. KO technique sur un second but de la tête sur coup franc de Ballack, à cause d’une sortie désespérante de Ricardo qui n’aura rien fait d’autre de la soirée.

On se régalera de la maîtrise tactique et technique du milieu allemand, porté à bout de bras par un succulent Michaël Ballack et d’une homogénéité extraordinaire, comme en attestent les rentrées de Fritz ou Borowski, immédiatement au diapason. Les vaguelettes offensives de la part d’adversaires qui alternent de manière de plus en plus marquée le génie trop isolé (Deco), la sobriété épurée à l’extrême (Ronaldo, dont il est légitime de se demander à quel point sa saison mirobolante ne l’a pas un tantinet consumé), et  l’individualisme agaçant (Sabrosa). En dépit d’une anecdotique réduction du score en toute fin de partie par Postiga, l’impuissance portugaise fut incarnée par les tentatives souvent désespérées de frappes de loin.

Le Portugal fait perdurer son image d’indécrottable loser depuis deux générations et Luiz Felipe Scolari peut se lancer l’esprit tranquille dans sa grande aventure londonienne. Quant aux Allemands, les voici repartis dans leur configuration immortelle de nation propice à la résurrection dès que les choses un peu sérieuses commencent. Avec en point de mire une demie qui n’est théoriquement pas la plus compliquée. Finalement, les clichés ont la vie dure. Ce qui en est également un.



Les observations en vrac

• Pire que le jacquard de racaille sur le maillot de l’OM: le patchwork de vieux sur la pelouse de Bâle.
• Ils doivent faire la gueule au comité du Ballon d'Or chez France Foot.
• Une victoire grâce à un contre et deux coups de pieds arrêtés. Youpi, c'est à nouveau la fête du football champagne.



Schweinsteiger_wiki.jpgLe joueur à suivre

Bastian Schweinsteiger va très probablement, comme Torsten Frings, passer ses prochaines vacances au Portugal. Pas très loin du portier lusitanien Ricardo. Lors de leurs deux confrontations, le Bavarois a été à l’origine des six buts encaissés par le gardien du Bétis Séville.

Lors du match pour la troisième place de la Coupe du monde 2006, Schweinsteiger s’illustra avec un doublé. Il est aussi à l’origine du troisième but allemand encaissé par Ricardo, un coup franc détourné par le pied de Petit.
Avant ce quart de finale de l’Euro, Jens Lehmann l’annonçait: son coéquipier avait un avantage psychologique sur le Portugais. Il s’en est servi dès la vingt-deuxième minute, à la conclusion d’un magnifique mouvement de Podolski. Puis il a déposé par deux fois le ballon sur la tête de Klose puis sur celle de Ballack pour faire grimper le score et les Allemands aux rideaux.
Il paraît même que Ricardo a repris la phrase de Lineker: "Le football est un sport simple. Vingt-deux hommes poursuivent un ballon et à la fin, c’est Schweinsteiger qui gagne".



Les gestes

• Le double une-deux de Podolski avec Klose puis Ballack. Le joueur du Bayern lève la tête, patiente et sert Schweinsteiger lancé comme une balle de fusil.
• La talonnade de Ronaldo pile dans la course de Deco.
• La frappe pure et instinctive de Podolski de plus de trente mètres qui frôle le cadre de Ricardo, médusé.


Les antigestes

• Le genou cagneux Moutinho qui envoie le ballon au dessus de la transversale plutôt que de mettre sa tête, sur un centre parfait de Bosingwa.
• L’immobilisme de l’arrière-garde portugaise sur la tête victorieuse de Klose.
• La sortie "poings en avant et les yeux fermés" de Ricardo sur le but de Ballack.
• L’écrasement du bout du pied de Ronaldo par Friedrich.
• La petite poussée de Ballack sur Paulo Ferreira qui lui permet de placer une tête victorieuse.


Les titres auxquels vous avez échappé


Les portugais ensablés
Lusi t'as rien
Morue? Tu ris

Réactions

  • José-Mickaël le 20/06/2008 à 09h22
    La Rédaction :
    > Miro Klose qui rejoint le clan fermé des buteurs lors de trois Euros consécutifs – où il rejoint Thierry Henry.

    Je viens de vérifier : c'est Scholl qui a marqué l'unique but allemand en 2000. D'ailleurs il n'a pas marqué non plus en 2004 (Frings et Ballack). Vous confondez peut-être avec les coupes du Monde...

  • Simon Jérémy le 20/06/2008 à 09h34
    • La frappe pure et instinctive de Podolski de plus de trente mètres qui frôle le cadre de Ricardo, médusé.

    C'est net que si elle rentre celle là...
    J'ai pas pour habitude de considérer que (tous) les plus beaux buts sont des frapasses de loin, au détriment de la construction, mais j'aurais bien voulu la voir au fond. Quelle merveille...
    Quand est-ce qu'on saura frapper comme ça en EdF ? (ne serait-ce que 25% de ce talent).

    Le double une-deux avec un appui différent pour chaque est également une merveille. Ce sont des actions comme ça qui vous font aimer le foot.

  • vendek1 le 20/06/2008 à 09h38
    J'ai trouvé les Portugais techniquement excellents, mais manquant de profondeur à la différence des Allemands. Il faut dire que de marquer les 1ers a donné à ceux-ci un substantiel avantage.

    Par ailleurs, peut-être ne faut-il pas balayer d'un revers de main la faute de Ballack sur son but. C'est clairement l'action qui scelle le sort du match.

    Quoi qu'il en soit, les deux équipes nous ont régalés.
    Plus généralement cet Euro nous régale... ça doit être le bon air des alpages.
    La coupe du Monde 54 en Suisse n'avait-elle pas été la plus prolifique de l'histoire?

  • Papin Jour Pape toujours le 20/06/2008 à 09h53
    Il est évident, que le point faible Portugais a été déterminant hier soir : le gardien. Depuis le départ de l'Unique, nous n'avons plus de portier digne de ce nom. Vous z'etes certains que Mandanda vient pas du Cap vert ?

  • animasana le 20/06/2008 à 10h24
    Vendeck, le sort du match, il est déjà bien scellé à 2-0, malgrès le retour avant la mi temps à un but d'écart.

    Niveau technique, individuellement le Portugal montre des choses, mais au niveau redoublement de passes, se trouver dans la course, changer d'aile, enfin tout ce qu'on peut considérer comme "technique collective", les Allemands m'ont paru bien au dessus.

  • Tricky le 20/06/2008 à 10h33
    José-Mickaël
    vendredi 20 juin 2008 - 09h22
    Je viens de vérifier : c'est Scholl qui a marqué l'unique but allemand en 2000. D'ailleurs il n'a pas marqué non plus en 2004 (Frings et Ballack). Vous confondez peut-être avec les coupes du Monde...
    ----------
    Tiens, ITV a fait le meme calcul hier (Klose qui rejoint Henry et Smicer).

  • zouhire le 20/06/2008 à 10h42
    Règle n°1: le football est un sport qui se joue à 11 et où ce sont
    les Allemands qui gagnent à la fin

    Règle n°2 : le football est un sport qui se joue à 11 et où les
    Portugais perdent toujours à la fin

    Sinon je suis très content que le Ballon d'Or de notre otarie savante - tête à claques soit bien plombé par cet Euro....

  • José-Mickaël le 20/06/2008 à 10h52
    Pourquoi tant de haine à l'égard de Ronaldo ? Le but du football est de marquer des buts, et il est l'un des meilleurs au Monde pour ça. Je ne serais pas du tout choqué qu'il gagne le Ballon d'Or (et à mon avis il le gagnera vu ce qu'il a fait à Manchester et les titres qu'il y a gagnés).

  • José-Mickaël le 20/06/2008 à 10h52
    Pourquoi tant de haine à l'égard de Ronaldo ? Le but du football est de marquer des buts, et il est l'un des meilleurs au Monde pour ça. Je ne serais pas du tout choqué qu'il gagne le Ballon d'Or (et à mon avis il le gagnera vu ce qu'il a fait à Manchester et les titres qu'il y a gagnés).

  • Tricky le 20/06/2008 à 10h56
    En plus c'est du délire. Je ne vois pas ce qu'il y a a lui reprocher sur cet Euro, et sa quarantaine de buts cette saison en fait un peu plus qu'une otarie.

    Et puis, ce n'est pas comme s'il y avait une alternative.

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