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La gazette de l'Euro - première

le 11 Juin 2008

 

Les résultats

Groupe A
Suisse-République Tchèque : 0-1
Portugal-Turquie : 2-0

Groupe B
Autriche-Croatie : 0-1
Allemagne-Pologne : 2-0

Groupe C
Roumanie-France : 0-0
Pays-Bas-Italie : 3-0

Groupe D
Espagne-Russie : 4-1
Suède-Grèce : 2-0



Les 5 gestes des premiers matches

•  Le petit exter d’Iniesta entre deux défenseurs, qui décale si parfaitement Villa que même Djibril Cissé aurait marqué.
• Le renversement parfait, lui, de quarante mètres de droite à gauche et de la ligne centrale à l’entrée de la surface de Joao Moutinho. En dépassant six défenseurs turcs, il a pour seul défaut de trouver l’individualisme de Simao Sabrosa.
• L’enchaînement appui dorsal sur dernier défenseur / demi-tour de Joao Moutinho, qui lui permet de décaler subtilement Raul Meireles pour le deuxième but portugais.
• La claquette olivetomesque de Boruc sur la frappe soudaine de Ballack, avec double flip aérien avant écrasement au sol.
• Le tir dangereux des Bleus que l’on attend encore.


Les 5 antigestes des premiers matches

• Le raté de justesse de Gokan Zan qui, trompé par un rebond anodin d’un ballon que les défenseurs turcs se refilent comme s’il était contaminé, tente de le dégager, mais se contente de désintégrer le tibia de Simao Sabrosa... en se blessant sur l’action.
• Le geste défensif de Nihat Kahveci qui, au moment où son coéquipier Tuncay Sali s’apprête à allumer une mine de vingt mètres plein axe, l’en empêche au moyen d’un subtil coup de pied dans la cheville.
• L’emplafonnage de Panucci réussi par Gigi Buffon pour le placer au bord des rambardes publicitaires, les bras en croix pour couvrir Van Nistelrooy qui plante seul aux cinq mètres.
• La volée de Klose sur le deuxième but, fouettée de l’extérieur du pied droit juste ce qu’il faut pour lever le ballon à son compère Podolski, qui expédie une volée tranchante comme la deuxième lame d’un rasoir.
• Le ballon qui ricoche sur la rotule d’Hansson, qui clôt prématurément la compétition du but le plus moche de l’Euro.



La bannette

La Furlan attitude
Gianluigi Buffon (L’Equipe) : "Nous avons décidé de demander pardon à tous les Italiens".

Le gars qui ne rigole pas avec les règles
Marco Van Basten (L’Equipe) : "Nous gagnons 3-0 en jouant au football de la première à la dernière minute".

Darwin chez Narcisse
Thierry Henry (L’Equipe) : "J'ai une contracture à la cuisse. C'est pour cela que je n'ai pas pu évoluer aujourd'hui".

Le coach peu ambitieux en matière de réalisme
Raymond Domenech (L’Equipe) : "J'aurais préféré gagner 10-0 avec dix mille occasions".

L'équipe qui fait la manche aux feux rouges
Victor Piturca (L’Equipe) : "C'est gentil de leur part de nous avoir laissés prendre un point à ce niveau".

L'attaque frontale sur les Cahiers
Thierry Roland (L’Equipe) : "On est là pour faire passer un bon moment à ceux qui aiment le foot et pas pour faire plaisir à l’intelligentsia parisienne".

Le pardon immédiat
Thierry Roland (L’Equipe) : "J’aime bien Josse et Margotton. Mais pas Balbir. Je déteste qu’on hurle dans le poste".

Le cas non prévu par l'agence mondiale anti-dopage
Lukas Podolski (L’Equipe) : "J’ai deux coeurs: un allemand et un polonais".

Luis Felipe Domenech
Luis Felipe Scolari (L’Equipe) : "La Turquie a joué comme on l'attendait".

Raymond Felipe Scolari
Luis Felipe Scolari (L’Equipe) : "On a fait ce qu'on voulait faire".


domenech_gateau_sarkozy.jpg
"Ouais, Valbuena, Janot, j'y avais bien pensé, mais bon... trop petits pour le poste."
> Suivez aussi l’Euro depuis le Diaporama des lecteurs



La minute Philippe Lucas de Pierre Ménès

"Il faut mettre Govou en plus, il faut mettre Nasri en plus, et se débarrasser de Malouda une fois pour toutes et définitivement! C'est pas une déception Malouda! Ça fait un an que je dis que c'est une catastrophe ambulante! Il joue à peu près quatre-vingt pour cent de ses ballons derrière, mais ça pour faire ça, ben un joueur de PH peut le faire, quoi! (…) A un moment donné, c'est quand même une imposture qui dure depuis trop longtemps, j'veux dire, on a laissé certains joueurs, on a laissé  Ben Arfa à la maison, on a laissé Trezeguet à la maison, et on prend un mec... À un moment donné lui, j'en ai ras-le-bol, je ne veux plus le voir, je ne le supporte plus!" (100% Euro)



La minute Alzheimer de Thierry Roland

"C’est le match le plus important de l'histoire du football français" (M6).


La minute de coaching théâtral par Francis Huster

"Moi? Vous savez ce que je fais? Vous savez ce que je fais? Je remets exactement la même équipe, et je vide trois joueurs au bout d'un quart d'heure si ça bouge pas! Je fais exactement ce que disait Pierre: je mets Vieira, je mets Henry au bout d'un quart d'heure. Au bout d'un quart d'heure!" (100% Euro).


La minute défricheur de Pierre Ménès

"Très joli but d'un joueur dont je vous avais parlé avant : Sneijder". Apparemment, Pierre Ménès connaîtrait donc les joueurs inconnus des petites équipes espagnoles comme le Real Madrid (100% Euro).


La minute Nostradamus de L'Equipe

"[...] parler de 'groupe de la mort' renvoie à la promesse d’une lutte incertaine entre équipes soudain jugées toutes de même niveau au moment d’éviter l’élimination. Eh bien, c’est faire injure aux statuts de l’Italie, championne du monde, et de la France, son adversaire finaliste du Mondial 2006, d’imaginer cela. Comment ne pas installer par avance les cousins transalpins dans les rôles de favoris du groupe C, au-dessus des Pays-Bas et de la Roumanie, des rivaux plutôt promis à ne pas dépasser le premier tour?" Etienne Bonamy (L'Equipe, rubrique "Opinions")


domenech_speaker.jpg
"-Numéro 23: Grégoryyy Coupet!
- Oui bon, on s'y attendait;
- Numéro 3: Eriiic Abidal!
- C'était prévu;
- Numéro 15: Liliaaaan Thuram!
- Je ne suis pas surpris".



Meilleurs vieux

Si la Coupe du monde 2006 avait vu les sélections décidées à tourner la page de glorieux anciens sans palmarès (Espagne, Hollande) défaites au profit de celles qui avaient avant tout fait confiance à l'expérience (France, Italie), l'Euro 2008 va-t-il livrer le même verdict?

Avoir un oeil sur les résultats du premier tour et un autre sur le nombre de trentenaires sélectionnés par équipe donne déjà quelques réponses. L'Italie en a fait jouer onze (Pirlo et Barzagli ont moins de trente ans, mais Grosso et Del Piero sont entrés), la France cinq, en attendant le sixième et le septième dès le retour d'Henry et Vieira. Les Tchèques ont défendu avec beaucoup de vieux tandis que Grecs et Suédois n’ont fait jouer que la moitié de leur troisième age.
Si l'on considère que les Pays-Bas, le Portugal, l'Allemagne et l'Espagne sont les équipes ayant le mieux démarré la compétition, il semble que cinq à six trentenaires dans le groupe, pour trois à quatre sur le terrain (Hollandais Portugais et Allemands alignant un gardien trentenaire) forment un cocktail efficace. À condition de retrouver ces équipes à la fin du mois de juin, bien sûr.


Nombre de trentenaires sélectionnés.
Entre parenthèses, ceux d'entre eux ayant joué.
Italie: 12 (11)
Suède: 10 (5)
Rep. Tchèque. 8 (6)
Grèce: 8 (4)
France: 7 (7)
Croatie 7 (3)
Portugal 6 (5)
Hollande: 6 (4)
Autriche 6 (3)
Pologne 5 (4)
Espagne 5 (2)
Turquie: 5 (2)
Suisse: 5 (2)
Roumanie 5 (2)
Allemagne: 4 (3)
Russie : 3 (3)+

Notons que doyen de la compétition est l'attaquant autrichien Vastic, 38 ans, né le 29 septembre 69.



Lost, les numéros
 
On croyait les équipes nationales épargnées. Grâce à l’interdiction des sponsors maillot, au contraire de trop nombreux autres sports, rien ne vient en théorie dépareiller les tuniques des équipes internationales. Sauf quand les créatifs des grandes marques du sportswear poussent l’originalité jusqu’au mauvais goût.

Les maillots autrichiens et suisses réussissent le tour de force de choquer l’œil du spectateur. La responsabilité en revient aux numéros "pixélisés", floqués dans le dos, dont la modernité est celle d’un graphisme estampillé NES 1985. Puma, l’équipementier des deux pays organisateurs, nous avaient pourtant habitués à plus d’imagination, voire à plus esprit carrément subversif (comme pour le maillot une pièce du Cameroun, invalidé par la FIFA). Défaits lors de leur entrée dans la compétition, les Suisses et les Autrichiens n’ont visiblement pas joué les bons numéros.



Impressions soleil levant

La Coupe du monde 2006 semble si proche qu’on peine à comprendre comment les observateurs peuvent tomber dans le panneau de la première impression. Pleurons l’absence d’allant offensif des Bleus – il serait temps, un jour, le foot sera commenté par des journalistes nés après 86, et cela cessera d’être un fantasme – et envions les débuts si déterminés des Pays-Bas, de l’Allemagne, du Portugal et de l’Espagne, qui leur valent l'annonce d’un avenir radieux dans la compétition.

L’humilité en vigueur depuis le parcours des Bleus en Allemagne n’aura pas tenu au-delà de l’entrée en compétition timorée des hommes de Domenech. La similitude des oppositions stériles proposées aux Suisses de 2006 et aux Roumains de 2008 n’offre pas de crédit aux Bleus. Les mêmes quatre équipes, accompagnées de l’Argentine, avaient fait la plus forte impression au début de la Coupe du monde. L’Italie et la France avaient pourtant joué la finale. Lors du précédent Euro, on avait raillé l’élimination des Bleus face à la Grèce en quarts de finale pour s’enthousiasmer des footballs tchèques et portugais. Les Grecs finiraient par battre ces deux équipes de la même façon qu’ils avaient éliminé les Bleus. Sans remonter aux premières mi-temps oppressantes des entrées en compétition de 84, 86 ou 98 que les délivrances de Platini, Papin et Dugarry ont fait oublier, la mémoire de 2006 pourrait inciter, à défaut d’optimisme, à une dose de patience.

Trajectoire
Il est trop tôt pour désespérer. À cette heure, l’épopée victorieuse suivante est encore envisageable pour les Bleus :
• France-Pays-Bas : 0-0
• France-Italie : 1-0 (csc de Materazzi)
• 1/4 > France-Grèce : 0-0 (victoire aux tab)
• 1/2 > France-Roumanie: 0-0 (victoire aux tab)
• Finale > France-Suisse : 0-0 (victoire aux tab)



Les observations en vrac / best of

• Le duel le plus glamour de l’Euro est indubitablement celui qui a opposé Senderos à Koller.
• Si Behrami est surnommé Beckham, on veut bien que Balmont se fasse appeler Gattuso.
• Merci, merci d’avoir réuni à nouveau la paire Jankulowski Galásek.
• Les grands joueurs sont ceux qui savent être au rendez-vous des grandes compétitions: meilleur départ de la saison pour Cristiano Ronaldo, qui s’effondre sur effleurement adverse au bout de 24 secondes.
• Si la Turquie joue ses deux prochains matches à Genève, il est statistiquement impossible qu’on échappe au jeu de mot sur Servet.
• On n’avait pas entendu Jean-Michel Larqué s’inquiéter autant pour la condition physique de joueurs depuis la cuisse de Zidane. C’est dire dans quel état se trouvent les Croates.
• Au pays du ski roi, les défenseurs autrichiens feraient d’excellents poteaux de slalom, quoiqu’un peu brutaux.
• Il aura fallu attendre soixante et onze ans pour entendre Thierry Roland dire du bien d’un Fritz.
• On a réussi à exporter la folie de la Ligue 1 en Suisse.
• Pour l’instant, Coupet ne voit pas beaucoup de différence avec sa Coupe du monde 2006.
Duverne, démission !
• La Roumanie, en fait, c'est une Italie sans attaque.
• L’Italie, en fait, c’est une Roumanie sans défense.
• Quand Zlatan a planté sa patate dans la lucarne de Nikopolidis, on a bien cru entendre le même râle vengeur émaner des quatre coins du continent.



Les questions des premiers matches

• Comment la palette d’Angel Marcos sur L’Equipe TV, une simple table sur laquelle il déplace à la main des maillots numérotés tout en y dessinant des flèches à la craie blanche, peut-elle mettre un si gros coup de vieux à la "palette plus" de Philippe Doucet?
• Personne n'a pensé à organiser un barrage entre la Suisse et l'Autriche pour relever le niveau des seize?
• Technique, rapide, milieu offensif, blond, un physique gracile, n°14… Luka Modric aurait-il reçu des conseils de Camel Meriem et Mourad Meghni ?
Arsène Wenger ne commentera-t-il que les matches sur lesquels il aura un joueur à vendre ou à acheter?

Réactions

  • funkoverload le 11/06/2008 à 10h18
    Ouais, j'ai assisté à la minute lucas de ménes.
    Ca fait chier de le reconnaître mais il a parfaitement raison. Malouda n'est certes pas le seul à blâmer mais son cas est emblématique.

  • ManU T'aiDe le 11/06/2008 à 10h56
    Le refus de jeu de la Roumanie, tout comme celui de la Grèce hier, a tendance à énerver tout le monde. Il y a des sports où le refus de jeu est sanctionné (Hand-Ball par exemple). Certes, ce sont des sports à points multiples, et on est très loin des rythmes du football. Mais quand même, Michel, si tu me lis, toi amateur du beau jeu: si tu pouvais autoriser l'arbitre à sanctionner une équipe qui a décidé de jouer à la passe à dix entre ses défenseurs. Non? Qu'est-ce que vous en pensez?

    Certes, on peut aussi mettre en avant la responsabilité de l'équipe d'en face qui ne fait pas suffisamment d'efforts pour presser la défense. Après tout, pour jouer au foot il faut être deux équipes.

    Concernant l'EDF je ne suis pas inquiet (pas encore). Depuis que Raymond est aux commandes, les meilleurs matches de l'équipe l'ont été face à une vraie adversité (Espagne, Brésil, Portugal, Italie 3 fois en deux ans), à l'exception notable du match contre l'Argentine. C'est devenu la marque de fabrique: quelle que soit l'équipe en face, on aligne notre niveau sur le leur.
    Par contre, je trouve ça bien dommage qu'on souligne que l'absence de Vieira puisse être la cause du manque de lien entre défense et attaque. Après avoir été zidano-dépendantte pendant près de 10 ans, l'équipe serait-elle devenue Vieiro-dépendante. La remontée de balle, ça devrait aussi être le rôle de latéraux qui, lors de ce match contre la Roumanie, auront été pour moi la plus grande insatisfaction. Et je ne dis pas ça juste parce que je suis très fan d'Evra et Clerc.

  • Petit Jouor le 11/06/2008 à 11h03
    les "minutes pathologiques" sont tout bonnement exceptionnelles... merci ! la palme peut-etre pour Thierry Roland et son "le match le plus important de l'histoire du football français". on le savait grandiloquent, mais là il s'est surpassé.

    et sinon il a vraiment une dent contre la Banshee Balbir non ? c'est pas la 1ere fois qu'il l'egratine me semble t il ...

  • doumdoum le 11/06/2008 à 11h07
    Mince, me pousser à défendre Malouda, c'est méchant.

    Funko, du cas emblématique au bouc émissaire, il n'y a qu'un pas que Menès a largement franchi.

    Menès n'a pas raison (je passe sur la forme outrancière des propos à replacer dans le contexte d'une émission proprement hallucinante de bêtise lundi soir). Il stigmatise un joueur alors qu'à l'évidence, Malouda fait exactement ce qu'on lui demande à savoir défendre, soutenir Makelalan dans leur travail de récupération. Il n'y a pas de problème Malouda, il y a un problème d'animation.

    Avec 6 joueurs à vocation défensive dans l'axe, inutile de chercher midi à quatorze heures, il n'y avait aucun espace lors de cet emballant France-Roumanie. Lorsque l'axe est aussi bouché, on a coutume de dire que la solution est alors d'écarter sur les côtés mais si vous ne faites que ça, une défense bien organisée s'adapte sans souci, soit en glissant soit en jouant bas.
    Il faut donc alterner avec des joueurs qui viennent dans les intervalles pour fixer des milieux et forcer des défenseurs à lâcher leur zone pour compenser. Pas les seuls Malouda et Ribery: C'est l'ensemble des joueurs défensifs qui doivent alternativement venir créer du surnombre ou du décalage or ce n'est absolument pas le cas. Et comme ni Makélélé ni Toulalan n'ont le profil pour venir s'imposer haut et faire la jonction avec les deux attaquants, ça donne un match bloqué où l'on s'en remet à un exploit individuel.

    Tendez l'oreille. On l'entend dix fois par jour dans la bouche des joueurs cet adage de malheur : "l'important, c'est de bien défendre car on sait qu'on peut marquer à tout moment". En clair, dans l'esprit comme dans les faits, l'animation offensive (au sens collectif) est tout à fait secondaire. Et depuis 98, reconnaissons que les résultats leur donnent globalement raison (je parle de résultats, pas de spectacle) et à moins d'un échec pâtant et d'un renouvellement des cadres, cela n'est pas prêt de changer.

    Continuité totale donc. La seule interrogation à mon avis est celle portant sur la fraicheur physique et psychologique des joueurs. Là où en 2006, on pouvait compter sur des joueurs titulaires dans leur club (condition posée à l'époque pour être dans les 23) et sortant pour la plupart de saisons pleines, on a cette fois-ci un certain nombre de joueurs blessés et sortant de saisons difficiles. Intuitivement, je trouve qu'on est plus dans un schéma type 2002 que 2006 mais comme rien ne sort du bunker des bleus pour affirmer ou infirmer l'un ou l'autre hypothèse, on reste dans du Charles Bietry staïlle.

    La prochaine rencontre apportera certainement des réponses. Ce match contre les Pays-Bas, c'est déjà le match contre l'Espagne en 2006. On va savoir.

  • Maveric le 11/06/2008 à 11h23
    Ca me ferait plaisir de voir la France jouer au niveau des Pays-Bas, mais s'ils en sont incapables, je serai content de voir les Pays-Bas plus loin dans la compétition à la place des bleus. Je suis étonné que le second but des Pays-Bas ne fasse pas partie des gestes de la "journée". Pour moi, c'est l'un des plus beaux des dernières phases finales.

    J'ai du mal à comprendre aussi que les cahiers n'aient pas fait un compte rendu de Pays-Bas - Italie, alors que c'était clairement le gros match de la première journée et que le match a tenu ses promesses, au niveau de la qualité du jeu.

  • funkoverload le 11/06/2008 à 11h28
    Tu te trompes doumdoum, "l'échec pâtant" c'est plutôt pour les Italiens.
    Bon sinon je ne suis pas d'accord, bien sûr. Que Ménes en fasse un bouc émissaire ne change rien à l'affaire : Malouda n'a actuellement aucun argument à faire valoir pour prétendre à une place de titulaire.
    Je veux dire, il en a encore moins qu'Henry.
    En tout cas il est très interessant de constater que le seul qui sorte du lot dans l'envie, le plaisir de jouer au ballon, le termitage de la langue de bois, soit ribéri, c'est à dire le seul du groupe à avoir eu un parcours éloigné des centres de formation, ou plutôt de formatage à la française.
    Ce que je crois c'est que les joueurs ne sont jamais meilleurs que lorsqu'ils prennent les choses en main, et échappent à l'emprise du moustachu tarotologue. C'est en ce sens que Malouda est emblématique : un bon petit soldat sans âme.
    Quant à dire que "cette équipe peut marquer des buts à tout moment", je sais pas pour vous mais personnellement j'ai de la peine à ne pas sourire.
    Mon prono c'est un nul, genre 2-2 contre les PB et une victoire contre l'Italie (je ne vois pas l'Italie progresser en défense).
    Mais au bout du bout, pas de victoire à l'Euro. Je ne la vois pas du tout cette étincelle qui change tout.

  • Le_footix le 11/06/2008 à 11h37
    Super gazette, bravo la rédac, formidable couverture de l'Euro !

  • Raspou le 11/06/2008 à 11h46
    Ménès est surtout une belle blague. C'est l'archétype du commentateur pour qui l'analyse du jeu se limite à décréter "untel il est mauvais, untel il est bon".

    Comme j'aime beaucoup Angel Marcos, j'ai regardé son entretien filmé sur le blog de Ménès (le club C ou un truc du genre). Marcos parlait tactique, et tout ce que voulait entendre Ménès, tout ce sur quoi il le relançait, c'était "qui à la place de qui"... Affligeant.

    Mais ça correspond je suppose à ce qu'attendent 95% des amateurs de foot, vu que les débats, que ce soit ici ou IRL, portent essentiellement sur les "compos" (a priori) ou les "notes" (a posteriori), rarement sur les systèmes de jeu...

    Sinon, le parcours théorique des Bleux jusqu'au titre se heurte à un problème lié aux séances de tirs au but. Il y a en effet deux lois à l'exercice:
    - les Allemands ne perdent jamais aux tirs au but
    - une équipe qui arrive pour la seconde fois d'affilée aux tirs au but perd

    J'ai maudit l'Italie de 2006 d'avoir empêché à quelques minutes près la confrontation entre les deux lois, qu'on sache laquelle des deux est la plus forte... Mais en tout cas une chose est sûre: jamais la France ne remportera 3 séances de tab d'affilée.

  • pavlovitch le 11/06/2008 à 11h59
    Le parallèle français avec le premier match de la Coupe du monde 2006 est évident, mais quand on voit la suite, tout en mesurant ses critiques on peut avoir peur. Puisqu'au lieu de la Corée du Sud et du Togo, c'est Pays-Bas et Italie qui nous attendent...

    Alors c'est possible que la France se sorte les doigts du c... mais c'est maintenant, tout de suite, qu'il faut le faire, et nos Bleus ont déjà utilisé un joker. Donc l'interrogation n'est pas tant sur le jeu (on sait qu'ils feront mieux dans d'autres circonstances: enjeu direct, adversaire stimulant), que sur l'occasion gâchée. Même en sortant deux purs matches de très haut niveau, les Bleus ne seraient pas sûrs de passer (par exemple, si l'Italie et les P-B nous arrachent deux nuls et battent la Roumanie).

    Là je croise les doigts pour voir du très grand football vendredi. On y croit!

  • tatayé le 11/06/2008 à 12h04
    >"Quand Zlatan a planté sa patate dans la lucarne de Nikopolidis, on a bien cru entendre le même râle vengeur émaner des quatre coins du continent."

    C'est ce que j'ai pensé quand tout mon petit quartier s'est mis à hurler comme un seul homme.
    Ca confirme aussi ce que je redoutais: le resto grec en face de chez moi est tenu par des turcs!

La revue des Cahiers du football