Do you speak footballeur?
Les Cahiers du football présentent... « À partir de là », anthologie du parler foot: 58 expressions expliquées par l'exemple et entièrement revisitées. En librairie et dans notre boutique! Goûtez nos échantillons.
le 18 Oct 2007
Langue de bois des footballeurs, clichés des commentateurs ou jargon des consultants : le parler foot est devenu un langage à part entière. Notre équipe de linguistes émérites s’est plongée au cœur de ce dialecte pour en extraire la moelle. Êtes-vous parfaitement bilingue?
Adaptée de la rubrique "Les Mots du foot" du magazine, refignolée avec amour et à la main, cette anthologie réunit près de soixante expressions rarement contournées. Définitions, exemples et variantes règlent leur sort une bonne fois pour toutes.
En librairie le 19 octobre
Éditions Mango Sport
142 pages écrites gros, couverture cartonnée épaisseur triple, 11,50 euros.
La critique n'est pas unanime
« Une sinistre célébration de l'appauvrissement du Français » – Alain Finkielkraut.
« J'en reste coi » – Pape Diouf.
« Hey ho, c'est une marque déposée, ça ! » – l'avocat de Laurent Blanc.
« Je l'ai dévoré » – Cédric Carrasso.
« J’ai l’intention de l’offrir à Noël » – Mme Le Graët.
« Je n’arrive pas à expliquer les blagues à mon fils » – Fabrice Fiorèse.
« C’est bien » – Zinédine Zidane.
« "À partir de là": c'est exactement ce que je cherchais au bout de six mois dans un club » – Xavier Gravelaine.
« Je vois d’ici les sourires pleins de malice, et faites moi confiance : je m’en souviendrai ! » – Jean-Michel Aulas
« Je serais bien resté plus longtemps, mais la bibliothèque de la prison ne l’avait pas commandé » – Bertrand Cantat.
Ouvrage recommandé par la Fondation Olivier Rouyer contre la dyslexie.
Vikash Dhorasoo pressenti pour l’adaptation cinématographique.
À partir de là... • La passe téléphonée • L’espace entre les lignes • Les erreurs payées cash • "Le groupe vit bien" • La physionomie du match • Le temps additionnel • Le tir sans conviction • Le détail • Mouiller le maillot • Les joueurs morts de faim • Le petit Poucet • Le jeu à la nantaise • Les sirènes de l'étranger • La lanterne rouge • Provoquer la chance • Vendanger une occasion • L’attaquant de poche • Friser la correctionnelle • Faire le plein à la maison • La forêt de jambes • S'empaler dans la défense • Le front de l'attaque • Pécher dans le dernier geste • Rebondir • L'opération sur le plan comptable • La feuille morte • Le coaching gagnant • Tirer dans le même sens • "Tout va très vite dans le football" • La couverture mutuelle • L'agressivité dans le bon sens du terme • Revenir avec de meilleures intentions • Bouffer la feuille • Ne pas avoir de regret • La faute bête • Se mettre à l'abri • Le joueur transparent • Faire abstraction du contexte • Imprimer le rythme • Ressortir les ballons proprement • Le match à six points • Le caviar et le casse-croûte • Le marquage à la culotte • Une frappe de mule • Les pieds carrés • Être sur le reculoir • Montrer de l'envie • Le dernier rempart • Le match référence • Adhérer au discours de l'entraîneur • Le renard des surfaces • La zone de vérité • Les occasions franches • La clé du match • ... On prend les matches les uns après les autres sans se poser de questions.
Échantillons
À partir de là
Expression-clé servant à enfoncer des portes ouvertes, indispensable au langage footballistique : sans elle, les joueurs ne parviendraient pas à aligner deux phrases de suite. Cette articulation est la seule, chez le footballeur, qui résiste au rythme infernal des calendriers.
Exemple
« Oui je crois que bon, il faut remettre le contexte à sa place. À partir de là, on prend les matches les uns après les autres » (Laurent Blanc).
Variantes
« Les joueurs ont tendance à partir d'ici » (Jean-Claude Plessis, président de Sochaux). « Tu vas partir de là, bon dieu ? » (Pape Diouf à Salomon Olembé). « À partir de là, Bernard, ce n'est plus le terrain. Donc tu t'arrêtes avant pour centrer » (Paul Le Guen à Bernard Mendy).
Le match à six points
Rencontre primordiale pour les deux équipes qui s’affrontent, permettant au vainqueur de distancer nettement son adversaire. Certaines sources datent l’apparition de cette exagération mathématique au début des années 90, en Provence, en même temps que le dixième titre de champion de France de l’OM. Signalons que c’est aussi dans les couloirs du Vélodrome que sont apparus les matches à six poings.
Exemple
« C'est un match à douze points qu'il nous faudrait pour éviter la relégation » (Carlo Molinari, avril 2006).
Variantes
« Je préfère les matches à shampooing » (David Ginola). « J'en ai marre des matches à deux balles » (un spectateur havrais). « Suite à mon duel aérien avec Koller, le toubib m’a dit que j’aurais six points » (Sammy Traoré).
Les erreurs payées cash
Formule qui indique qu’un mauvais placement peut avoir de graves conséquences économiques et que les points perdus coûtent très cher. Ces erreurs sont directement responsables des déficits faramineux du PSG et de l'OM. Le contraire de l’erreur payée cash est la prime de match.
Exemple
« Je paye cash les erreurs de mes défenseurs, mais bizarrement, c’est moi qui encaisse » (Lionel Letizi).
Variantes
« On a payé cash nos erreurs de recrutement, heureusement que François Pinault a encore du crédit » (un dirigeant rennais). « Nous, on payait cash les erreurs de nos adversaires » (Bernard Tapie).