Supplément d'Amsud / n°1
À moins de mille jours du coup d’envoi de la Coupe du monde 2010, la bataille de la qualification est déjà lancée en Amérique du Sud. Regardez Riquelme tirer le premier.
Auteur : Michaël Grossman
le 17 Oct 2007
Pour savoir avec quelles ambitions les deux mastodontes du continent arriveront à Johannesburg, suivons les pérégrinations du Brésil et de l’Argentine dans ce mini championnat de dix-huit journées…
Les résultats de la 1ère journée
Uruguay-Bolivie: 5-0
Argentine-Chili : 2-0
Pérou-Paraguay : 0-0
Colombie-Brésil :0-0
Équateur-Venezuela : 0-1
Le souffle court de la Seleção
Les réintégrations de Ronaldinho et Kaká après leurs dispenses de Copa America n’ont pas permis au Brésil de se montrer plus flamboyant que cet été. Dans la continuité de la conquête ultra-réaliste de leur huitième trophée continental, les hommes de Dunga ramènent un point de Bogotá. Un bon point, tant ils ont été dominés par une Colombie déterminée. Physiquement surclassés à près de 2.700 mètres d’altitude, les Brésiliens ont pêché par immobilisme. Procédant par de rares à-coups, ils ne se sont jamais montrés dangereux à l’approche du but. On cherche même vainement la trace d’une occasion de but tangible... Seule l’entrée en jeu du terrifiant Alfonso Alves – auteur de sept buts avec Heerenveen lors de la dernière journée du championnat des Pays-Bas – laissant l’espoir d’un hold-up en fin de rencontre.
Plus ennuyeux : la Seleção a du renoncer au pressing haut cher à Dunga à l’entame de la deuxième mi-temps. Très peu de conviction dans un exercice collectif trop souvent pratiqué en marchant, avec des conséquences périlleuses : de grands espaces laissés dans le dos des Auriverde dont profitaient allègrement les Colombiens pour menacer Júlio César. Optant pour une récupération plus basse en seconde mi-temps, ils ont su résister mais doivent une fière chandelle au manque de réalisme des locaux dans le dernier geste. Les Colombiens se contentent des "Olé!" descendus des tribunes pour accompagner leurs échanges de balle à un quart d’heure de la fin de la rencontre, mais peuvent se montrer déçus au terme d’un match maîtrisé de bout en bout.
La mise en place de Dunga
Vágner Love
Ronaldinho - Robinho
Kaká
Gilberto Silva - Mineiro
Maicon - Lúcio - Juan - Gilberto
Júlio César
Riquelme plie le matchRonaldinho - Robinho
Kaká
Gilberto Silva - Mineiro
Maicon - Lúcio - Juan - Gilberto
Júlio César
Marcelo Bielsa, le prédécesseur de Pekerman à la tête de la sélection argentine, dirigeait le Chili pour son déplacement à Buenos Aires. Lui qui n’avait jamais fait confiance à Riquelme en son temps a dû s’étrangler devant celle qu’Alfio Basile accorde à son stratège. Privé de match depuis la finale de la Copa America, et même d’entraînements collectifs depuis son retour forcé à Villareal, l’Argentin s’est également vu refuser l’autorisation de mise à disposition anticipée par son club. Le manque de compétition n’a pourtant pas nuit à la production du maestro. Deux fautes provoquées aux abords de la surface chilienne par ses percussions balle au pied. Deux mines décroisées pleine lucarne. Encore un match plié à lui tout seul.
Le premier coup franc, légèrement déporté sur la gauche à vingt mètres du but, était idéal pour placer une feuille morte de toute beauté. Mais le second laisse franchement pantois. Excentré côté droit, il semblait plus adapté à la patte gauche de Messi, placé à proximité du ballon. Timidement. Car on ne conteste pas facilement un coup franc à Riquelme en Argentine. De plus de vingt-cinq mètres, le numéro dix enveloppe une merveille de ballon dans la même lucarne que vingt minutes plus tôt, laissant Bielsa à sa digestion difficile.
On peut aussi apprécier les vidéos filmées (celle-ci et celle-là) depuis les tribunes, dans des conditions techniques précaires. Elles rendent plus efficacement compte de l'ambiance au Stade Monumental que de la trajectoire des tirs de Riquelme – non sans un certain sens comique.
La mise en place de Basile
Tevez - Messi
Riquelme
Mascherano - Cambiasso - Maxi Rodriguez
Heinze - Milito - Demichelis - Zanetti
Abbondanzieri
Riquelme
Mascherano - Cambiasso - Maxi Rodriguez
Heinze - Milito - Demichelis - Zanetti
Abbondanzieri
Les observations en vrac
• Sept buts marqués en 90 minutes en championnat, puis pas un seul en cinq minutes de jeu. Ça ne serait pas une grosse arnaque en fait cet Alfonso Alves?
• Vágner Love avant-centre titulaire de la Seleção. Chiristian a encore un grand avenir international devant lui si ça se trouve…
• Si Ronaldinho ne marche pas plus vite que sur le terrain pour se rendre à l’aéroport, Barcelone ne le reverra plus avant 2010.
• Attention, Riquelme : la dernière fois qu'un des meilleurs joueurs du monde s'est retrouvé en transit et sans club, il s'est échoué au FC Nantes.
Le classement
1. Uruguay 3 pts (+5)
2. Argentine 3 pts (+2)
3. Venezuela 3 pts (+1)
4. Brésil 1 pt (0)
Colombie 1 pt (0)
Paraguay 1 pt (0)
Pérou 1 pt (0)
8. Équateur 0 pt (-1)
9. Chili 0 pt (-2)
10. Bolivie 0 pt (-5)
Les quatre premiers sont qualifiés pour la Coupe du monde. Le cinquième du championnat affrontera en matches aller-retour le barragiste de la zone CONCACAF.
La prochaine journée (17 octobre)
Venezuela - Argentine
Brésil - Équateur
Bolivie - Colombie
Paraguay - Uruguay
Chili - Pérou