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Enfin du foot ?

Le début de saison regorge de raisons de se réjouir. Et même de piquer un titre à Didier Roustan.
Auteur : Thibault Lécuyer le 21 Août 2007

 

Au-delà du but de rêve marqué par Vahirua contre Lyon (oui, en plus il a fallu que ce soit contre Lyon), la quatrième journée de la L1 a confirmé les promesses faites par ses trois devancières: on va se régaler. Même Nancy, symbole du foot tue-l’amour des saisons passées s’est mis à produire du jeu, à l’image de plusieurs candidats déclarés au maintien, bien décidés à s’en sortir avec d’autres armes qu’une défense en béton armé. De Lorient à Strasbourg, en passant par Le Mans ou Sochaux, ce sont de véritables perles qu’on a vues s’enfiler à la chaîne ce week-end: le mouvement collectif qui amena le premier but de Mouloungui, celui qui offrit le doublé à Vahirua, Gouffran qui réinvente la Madjer, la talonnade et la bonne mine de Grafite, la classe de Romaric… À ce rythme-là, on va vite cesser de se demander si Guy Roux est trop vieux par rapport à Jean-Marc Furlan ou Rudi Garcia pour entraîner, et finir par se poser une autre question plus pertinente: n’est-il pas plutôt trop ennuyeux?


Occasions de vibrer

Ce début de saison, c’est aussi l’occasion d’une réjouissante revanche pour quelques grognards de la L1, anciens candidats officiels ou officieux au Ballon de Plomb, qui se retrouvent pleinement au sein de collectifs ambitieux: Abriel, Mouloungui, Abdessaki, Sommeil, Belmadi, Hadji, Fanchone, Saïfi ou Vahirua ont tous décollé leur étiquette de footballeurs mal dégrossis ou tricoteurs, et réalisé des débuts tonitruants.

Si ces premières journées furent si plaisantes, ce n’est cependant pas uniquement du fait de "petits" clubs qui pourraient revoir leur ambition footballistique à la baisse quand les points commenceront à valoir très cher au cœur de la saison. Rares sont en effet les pelouses sur lesquelles on n’a pas eu l’occasion de vibrer ce week-end. Que ce soit pour le superbe match de Meriem – qui survola une rencontre pendant laquelle Sochaux tira 23 fois au but, et qui fut illuminée par l’éclair de génie de Jérémy Menez – pour les promesses du trio Ziani-Nasri-Niang entrevues au Vélodrome, pour Feindouno qui régale au sein d’une équipe stéphanoise résolument calibrée pour l’attaque, ou pour le génial coup de patte de Benzema, cette saison ne pouvait pas mieux commencer.

Que souhaiter de plus? Que Vahirua soit cette fois-ci décisif plus de deux matches la saison, que ce calendrier calibré pour que les "petits" prennent vite de l’avance nous ménage le suspense aussi longtemps que possible, et que l’on ait droit à d’autres surprises aussi belles que le début de saison de Lejeune à Auxerre, le premier match de Ruffier dans les cages monégasques, ou les quatre-vingt dix minutes de Djibril Cissé face à Nancy, au terme desquelles on a enfin pu trancher le débat: c’est bel et bien un joueur de football.

Réactions

  • Jon-Dahl Tomasson le 21/08/2007 à 00h14
    C'est le problème des années impaires, sans Euro ou Coupe du Monde, la trève estivale est trop longue, et on s'enflamme à la première passe réussie ou un tir qui ne finit pas sur le parking sur Super-U derrière le stade.
    Et quand un but est amené après 4 passes et un centre correct, ça donne ce genre d'article.

    Heureusement tout va rentrer dans l'ordre, on peut toujours compter sur des Metz-PSG pour avoir une vraie idée du championnat de France.
    Arrivé septembre, on va regarder sérieusement le classement, les premiers entraîneurs menacés vont blinder, et la fièvre de Ricardo va tomber : Bagayoko va remplacer Piquionne et Köller.

    Les 2-3 joueurs qui auront flambés 2 matches de suite vont être sollicités par Levante, Birmingham et Bochum et vont attendre le mercato d'hiver pour partir.

    Savidan va attendre 2008 pour remarquer un but, et cerise sur le gâteau pour Thibs, après la blessure de Cissé (quadruple fracture des tibias-péronés en laçant sa chaussure) Matt Moussilou sera titulaire.

    Et si Lejeune réussit à Auxerre, Levieux à Lens continuera à jouer le 0-0 en faisant confiance à Monterrubio.

    Heureusement qu'il y a les championnats scandinaves l'été !!

  • Le_footix le 21/08/2007 à 00h40
    N'écoutez pas ce bon vieux troll de JDT. Merci les Cahiers pour cet article !!! Vive la Ligue 1 Orange (malgré nous), vivent les vrais bons footballeurs de club, techniques et productifs mais un peu méprisés par un public français à la recherche désespérée de stars (comme Vahirua ou Grafite).

    Pour Pagayeur, sa forme n'est pas tellement étonnante, il jouait en 10 à Nice, ce qui n'est pas son vrai poste. Replacé en 9 1/2 par Gourcuff, son profil naturel, on voit la différence spectaculaire...

    Et pour nos coachs pareil. Non seulement Laurent Blanc aime produire du jeu, mais Ricardo commence même à en faire à Monaco, mais où va-t-on ?! Entre Perrin et son 4-2-4 (qui pourrait faire long feu), Emon qui sait attaquer mais pas défendre (idem), Baup et son Supermander, Antonetti qui joue en 4-4-2 diamant - oui, en L1 ! -, le beau jeu à la Furlan, Roussey qui a pris le relais de Hasek, Le Guen dont on se rappelle le jeu offensif à l'OL, Caen qui jouait en 4-1-3-2 en Ligue 2...

    Eh bien, il ne reste plus que De Taddéo, Papy Roux et Jeannot pour jouer les pisse-froids dans ce championnat qui a décidé qu'il n'avait plus rien à perdre.

    Le plus délicat va être de tenir le rythme de ce football-champagne aperçu à plusieurs reprises en ce début de saison: le calendrier est tellement surchargé, les jambes deviennents lourdes, l'envie d'avancer, bref, en octobre, espérons que nous ne serons pas revenus au bon vieux schéma "on défend en bloc et on ressort vite en contre".

  • El mallorquin le 21/08/2007 à 01h20
    Euh j'ai vu rennes sainté à rennes, je peux vous dire que je me suis fait chier. A mon avis c'est kif kif avec metz psg, sauf que quand le psg joue, je suis un oiseau rare, je me fais rarement chier, même quand c'est nul (non JDT ça arrive pas si souvent que ça).
    Bref, je m'égare, c'est bien d'etre positif mais je partage pas vraiment votre enthousiasme. J'aimerais bien mais pas là, non.

  • eskimo le 21/08/2007 à 01h55
    esteban, tu fais rien que contester ;)

    moi un article où plus de trois joueurs du racing (de strass) sont cités me rend joyeux, et quand c'est flatteur euphorique

    l'an dernier ceci dit Marseille, Sochaux, Sedan, Troyes, Le Mans parfois, produisaient déjà du beau jeu (et lyon bien sur au début)

  • José-Mickaël le 21/08/2007 à 05h39
    Je ne pense pas que De Taddéo soit un entraîneur chiant. C'est juste que sa petite équipe taillée pour jouer le maintien est décimée par les blessures, il me semble. Comme de plus ils ont commencé par 3 défaites (dont 2 à l'extérieur et 1 dans les arrêts de jeu du match à domicile), ils jouent la peur au ventre. Bref, attendons quelques mois avant de juger.

    Comme pour tout le championnat d'ailleurs.

  • visant le 21/08/2007 à 09h21
    "pour Feindouno qui régale au sein d’une équipe stéphanoise résolument calibrée pour l’attaque"

    Certes, mais encore faut-il un entraineur ambitieux à sa tête. Contre Rennes: Gomis, Payet et Feindouno sur le banc au début du match...
    La méthode a cartonné!

  • Tricky le 21/08/2007 à 10h03
    José-Mickaël
    mardi 21 août 2007 - 05h39
    Je ne pense pas que De Taddéo soit un entraîneur chiant. C'est juste que sa petite équipe taillée pour jouer le maintien est décimée par les blessures
    -----------
    Pas d'antinomie, les deux sont possibles.

  • Lethal Hurlant le 21/08/2007 à 10h14
    Mouais, enfin, faut relativiser aussi...

    Clair que le jeu de ces équipes est léché, intéressant, plaisant voire spectaculaire. Et ce n'est qu'agréable d'avoir à constater cet état de fait.

    Le bémol étant que je reste dubitatif quant à cette même fraîche constatation si l'opposition était plus rigoureuse, plus organisée, plus au niveau. Un Lyon ou un Marseille 2006 auraient-ils permis ces envolées, ces mouvements fluides, ces passes à dix, ces finals en apothéose ? J'en doute.

    Alors certes, ces équipes existeraient bel et bien, quand bien même, mais pourraient-elles s'exprimer aussi bien si les équipes, en face, étaient d'un autre calibre, plus affûtées ? Oseraient-elles autant si elles se faisaient croquer à la moindre tentative ? Ne devriendraient-elles pas frileuses, rabougries et/ou traumatisées à force de se prendre un taquet à chaque déploiement collectif téméraire ?

    Et donc, se trouvant dans le ventre mou plutôt qu'aux premières loges, ne seraient-elles pas, déjà, en train de compter les points pour le maintien et de revoir leur copie passant de l'esbrouffe à la prudence ?

    Je me réjouis de ces belles équipes talentueuses et des beaux matchs dont elles nous régalent. Mais est-ce que nous ne nous trompons pas ? En faisant les éloges dithyrambiques, légitimes, de ces trois/quatre équipes, n'est-ce pas, aussi, faire l'aveu du manque de qualité et de l'indigence de jeu du reste de la troupe ?

  • arnaldo01 le 21/08/2007 à 10h25
    On sait tous que l'OM et l'OL de cette année seron injouables quand elles seront pretes et que tous leurs nouveaux joueurs se seront acclimatés à l'envireonnement et au système de jeu. De plus, ces équipes sont préparées pour etre à 100% vers fin septembre quand les matchs européens commenceront. Jouer la defense contre le 4114 de Perrin aurait été une abération et je suppose que Gourcuff le savait. Il a donc choisi de jouer l'offensive quitte a prendre des buts en contre car il savait que l'OL allait etre friable defensivement. Physiquement, ces deux equipes ne sont pas pretes et les autres l'ont enfin compris !

  • Barnabé le 21/08/2007 à 10h43
    Si Lyon avait déjà 9 points d’avance, le discours serait tout autre et nous serions encore en pleine déprime d’un championnat déséquilibré. Si la Ligue au bout de 4 journées parait si affriolante, c’est sans doute (effectivement) parce que la trêve fut longue, que la période d’abstinence nous permet aujourd’hui de nous réjouir d’un Le Mans–Metz (1-0), Lille-Lorient (0-0), Strasbourg-OM (0-0), PSG-Sochaux (0-0), rien que pour la première journée.
    Doit-on ajouter ensuite : OM-Rennes (0-0), Lille-Sochaux (1-1), Rennes-St Etienne (1-0), Metz-PSG (0-0) ?

    Alors oui, il y a les éclairs dont nous parlent les CdF. Certes. Plus que l’an passé ?
    Rappelons nous des « petits » qui démarrent à fond les baloches tous les ans et qui calent (au mieux) à la trêve hivernale ? C’est beau, c’est frais, c’est sportif.
    Sur les dix matchs d’une journée, il y en a toujours une petite moitié d’indigents et pénibles.
    Alors, il faut se satisfaire de la moyenne générale et de ces équipes qui bousculent les faits établis sur papier en début de saison.
    Journée 1 : 13 buts
    Journée 2 : 19 buts
    Journée 3 : 21 (sur 8 matchs)
    Journée 4 : 19 buts.
    Sûr que nous aimons regarder la reprise de Vahirua et la talonnade de Grafite plusieurs fois.
    Quelle est la durée de vie attendue de Menez et Feidouno, la stabilité de leurs performances ?
    Ziani-Nasri-Niang, c’est beau aussi, autant que Ribéry-Nasri-Niang (voire mieux si l’on se réfère aux 60 minutes de dimanche soir contre Nancy).
    Roux fait du Roux et c’est vrai, c’est devenu fatiguant. Il ne réussira peut-être pas à Lens malgré son salaire mirobolant. Roux tient-il plus du bon entraîneur par sa longévité ou par ses performances générales ? Ou par sa méthode de gestion financière d’un effectif ? Qu’y a t-il derrière la « légende » ?

    Je ne vois rien de si différent des autres années. Fait-il juste espérer que Lyon continue de perdre deux matchs sur trois car en constatant l’inconstance des dits « gros », le suspens sera conservé.

    Et si les CdF recommencent à citer Didier Roustan, je leur prépare une compil d’Alexandre Ruiz (qui, vous l’aurez remarqué, a reçu des consignes pour ne plus dire « extraordinaire ». Comme quoi, les choses changent peut-être...).


La revue des Cahiers du football