Seuls 36% des internautes parviennent à saisir leur e-mail / password du premier coup. En feras-tu partie ? Attention à ne pas confondre vos minuscules et vos majuscules.
Vous avez oublié votre mot de passe ?
Inscription
Vous avez oublié votre mot de passe ? Il reste un espoir ! Saisissez votre adresse e-mail ; nous vous enverrons un nouveau mot de passe. Cette procédure est quasiment gratuite : elle ne vous coûtera qu'un clic humiliant.
Nous vous avons envoyé un email sur votre adresse, merci d'y jeter un oeil !

CONDITIONS D'INSCRIPTION :

1. Vous devez nous adresser, via le formulaire ci-dessous, un texte (format .txt inférieur à 100 ko) en rapport avec le football, dont la forme est libre : explication de votre passion, anecdote, aventure, souvenir, essai, commentaire composé, portrait, autobiographie, apologie, réquisitoire, etc. Vous serez ensuite informés de la validation de votre inscription par mail. Les meilleurs textes seront mis en ligne sur le Forum.

2. Nous ne disposons pas d'assez de temps pour justifier les retards d'inscription ou les non-inscriptions, et ne pouvons pas nous engager à suivre une éventuelle correspondance à ce sujet. Merci de votre compréhension.

Nous avons bien reçu votre candidature, on y jette un oeil dès que possible. Merci !

Partager :

Beckhamalgame

Dans une publicité pour Adidas, le joueur règle ses comptes avec les journalistes. Vu de France, on ne retient que les coupables.
Auteur : Sylvain Zorzin le 3 Avr 2007

 

"Le docteur Petiot n’est pas juif. Alors que le docteur Schwartzenberg [cancérologue NLDR], si. Cela dit, il n’y a aucun rapport entre Petiot et Schwartzenberg, je ne sais même pas pourquoi je fais le rapprochement. Je veux dire que Schwartzenberg, lui, il fait pas exprès de tuer les gens". Dans ce sketch vieux de déjà vingt ans, Pierre Desproges opère ce que l’on pourrait appeler un amalgame tendancieux. Il joue d’ailleurs lui-même de ce lien qu’opère à peu près le cerveau, auquel on propose de rapprocher deux faits a priori distincts.
Pour ceux qui ne possèderaient pas le DVD du spectacle de 1986, Adidas nous propose par chance d’observer actuellement le même mécanisme. La marque s’est offert une campagne de publicité et David Beckham par la même occasion. Sur un fond très terne, ce dernier gribouille un bonhomme et résume sa vie en environ dix phrases – ce qui n’est pas sans rappeler la tentative récente de sa femme, contactée récemment par un éditeur pour écrire sa biographie.

Le début du texte, sous-titré, que raconte le "Spice Boy" (surnom, là aussi, hérité de Victoria Beckham, qui a voulu accrocher un crucifix avec des clous de girofle) est celui-ci:
"Mon nom est David Beckham et voici mon histoire. Je repense souvent à la Coupe du monde 98 et, bien sûr, j'aurais aimé que cela n'arrive pas [il évoque ici son carton rouge reçu contre l’Argentine en huitième de finale]. Parce que j'ai réagi comme un gamin. Je crois que j'en ai même pleuré pendant cinq ou dix minutes. Ensuite, j'ai reçu des menaces de mort. Pendant trois ans et demi je ne me suis jamais senti en sécurité. Cette période m'a tellement meurtri que j'étais à deux doigts de tout plaquer".

beckham_adidas.jpg


Mea maxima culpa

C’est terrible, ébranlant, des paires d’yeux diaboliques clignotent sur l’écran, et pour une fois le texte anglais est à peu près bien traduit. Donc menaces de mort, climat délétère, le héros est blessé dans son âme et dans sa chair – sans compter son fils de cinq ans qui lui pose des colles de maths avec ses additions.
Et là surgit la suite du monologue de David B., qui a décidé d’éviter les transitions:
"Le jour où j'ai marqué ce but contre la Grèce, tous les journalistes sportifs se sont levés et ont commencé à m'applaudir". Puis on apprend que ça lui a fait super plaisir et que grâce à Adidas il a remonté la pente, ou alors Adidas n’y est pour rien mais il aime beaucoup ses nouvelles chaussures.

Vu d’un trait pourtant, cette publicité – elle-même un résumé d’une version longue de près de trois minutes – établit un lien extrêmement tendancieux entre deux faits: le héros humilié et les journalistes sportifs qui jugent. Le gladiateur bafoué dans l’arène et les journalistes qui, après l’avoir d’un geste du pouce voué aux gémonies, se fendent d’un mea culpa, d’une "autocritique" comme on appelait ça dans les dictatures soviétiques.
Le lien d’ailleurs, n’est sans doute pas le fruit du hasard: il faut savoir qu’à l’issue du match de 1998, Beckham fut considéré par beaucoup comme le responsable de l’élimination de l’Angleterre. Violemment caricaturé, il fut même présenté par le quotidien anglais Daily Mirror au centre d'une cible pour fléchettes.


Cabale au centre

Mais pour le téléspectateur français, qui ignore ce contexte, et plus encore la tradition de certains tabloïds britanniques de jeter des litres d’huile sur le feu, le contexte culturel s’efface. Face à cette publicité importée à l’état brut, sans la moindre précaution, un seul fait demeure: les journalistes sportifs sont des salauds, ils incitent carrément au meurtre (!), et en tout cas ne devraient pas s’aventurer à salir les idoles nationales. Qui a eu cette idée folle un jour de leur donner le droit à la parole, à la critique? On repense même à la cabale anti-Jacquet qui a déjà jeté une lourde suspicion sur certains médias.

Alors évidemment, il y a de quoi rougir de honte lorsqu’on entend Thierry Adam, Jean-Michel Larqué ou Dominique Grimaud. Mais à notre époque où on trouve naturel de poser côte à côté "immigration" et "identité nationale", ou "islam" et "terrorisme", il y a des raccourcis qu’il vaut mieux éviter de provoquer. Même lorsqu’un David Beckham veut user de son pouvoir pour régler ses comptes. Sinon on pourra mettre en vente libre de nouveaux permis pour la chasse aux boucs émissaires.

Réactions

  • sansai le 03/04/2007 à 01h38
    Oui mais quand même. Le droit à la parole tout ça c'est très bien mais des fois on se demande un peu si il faudrait pas faire quelque chose pour ces gens qui peuvent se permettre de dire tout et n'importe quoi n'importe comment.
    Je veux dire, pour prendre un exemple extrême (si j'ose dire), si un Jean-Marie Le Pen s'amuse à remettre en cause la Shoah, on va ptêtre pas tous être d'accord déjà, et ensuite y'aura procès, sanction, tout ça. Heureusement et tant mieux.
    Mais ça prouve bien que la liberté d'expression a ses limites quand même, comme toutes les libertés, dans d'autres contextes on trouve pas anormal de pas laisser dire tout et n'importe quoi.

    Oui, je sais, les journalistes c'est sacré faut pas toucher tout ça, mais moi des fois à la lecture de certains articles, à l'écoute de certains journaux, j'me dis qu'une espèce de comité d'éthique comme il en existe dans la plupart des professions où des questions d'éthique sont en jeu (comme la médecine par exemple), ce serait pas un mal.
    Quelque chose qui force les journalistes à étayer leurs déclarations de faits solides où à présenter leurs opinions personnelles et leurs suppositions comme telles, avec toutes les pincettes adéquates, et de façon très claire pour le lecteur, spectateur ou auditeur. Parce que bon on est pas tous des moutons mais y'en a qui ont plus de mal que d'autres à faire la part des choses entre fait et opinion personnelle, sans parler des affirmations fausses mais énoncées comme des vérités quasi factuelles.

    Et ce, dans tous les domaines.

  • taivince le 03/04/2007 à 01h50
    Pour les veinards qui comme moi ne connaissent pas la pub en question:

    lien

  • TheGlide le 03/04/2007 à 02h21
    C'est sûr que l'Angleterre et la France sont bien différentes dans le domaine de journaliste sportif. Lorsque Beckham se fait expulser en 1998 alors qu'il réagit par un petit coup, certes idiot mais pas bien méchant, à un attentat, qui lui méritait le rouge direct, de la part de Simeone et qu'il prend un rouge alors qu'un jaune aurait été approprié, tout le ponde lui tombe dessus en Angleterre. On n'a pas demandé à ce que le provocateur soit sanctionné.
    En France, quand notre meilleur joueur met un coup de boule en finale de Coupe du Monde, tous les journalistes lui ont trouvé des excuses !!!

    Mais, imaginons un peu que Domenech voyant que la Frane domine en seconde période de la finale, voant également qu'elle n'a rien à craindre des offensives italiennes, fasse rentrer à la place de Vieira non pas Allou Diarra mais un joueur un peu plus offensif, c'est à dire le cameraman de l'équipe, j'ai nommé Dhorasoo et que ce soit lui qui assène le coup de boule (dans l'estomac, respectons l'échelle des tailles) à Materrazzi, comment aurait réagi tous nos chers journalistes ? Façon Beckham en Angleterre ou façon Zidane en France ?

  • la menace Chantôme le 03/04/2007 à 02h51
    !

    J'ai eu du mal à comprendre d'où venait le problème, et même maintenant, j'ai du mal à m'imaginer des gens faisant un raccourci entre les menaces de mort et les journalistes (si j'ai bien tout compris)... Surtout sachant l'engouement que provoque le football chez les fans on the other hand...

    A la limite, moi ce qui me gêne le plus c'est le mot "harsh" ("to have that from the harshest critics, that was a huge thing") suive les phrases qui disent que les journalistes lui sont tombés dessus pour un mauvais geste... comme si c'était trop dûr, ou comme s'il avait le droit de faire ce qu'il dit pourtant regretter (et qui reste dans le domaine du non-dit, malheureusement pour le general public).

  • José-Mickaël le 03/04/2007 à 02h54
    Je suis persuadé que seul Zidane (en France) pouvait se permettre de faire ce qu'il a fait (le coup de tête). Un Henry ou un Thuram auraient été sévèrement critiqués. Un Anelka aurait été brisé par un tel geste (du genre : sifflé sur tous les terrains de France pendant au moins un an, et jugé à vie par rapport à ce geste).

    Qu'est-ce qui me permet de penser ça ? Justement, par rapport à Beckham : c'était un joueur populaire, un jeune en pleine ascension, mais le Beckham de 1998 n'était pas le Zidane/Dieu de 2006. D'où la réaction de ses compatriotes. Et comme je ne crois pas que les Français soient plus malins que les Anglais, il me semble qu'un Beckham français (disons Ribéry, tiens, son profil 2006 est assez proche : jeune, populaire, en pleine ascension) aurait subi la même chose. Même si notre presse n'est pas aussi virulente qu'une partie de la presse anglaise, c'est vrai.

    Mais bon, on s'éloigne du sujet... (Je partage le point de vue de l'article : effectivement, en lisant vite le texte on pourrait croire que les menaces de mort viennent des journalistes, d'autant que la phrase est écrite au passif : il ne dit pas qui l'a menacé. Mais bon, je déteste la publicité, et pour moi le scandale c'est surtout que Beckham se prostitue - et il n'est pas le seul, je sais - alors qu'il n'a vraiment pas besoin de ça.)

  • la menace Chantôme le 03/04/2007 à 03h12
    N'empêche que du coup on en trouve des pas mal en cherchant la publicité intégrale (la version de 10min dont avait parlé cette chère Alessandra Bianchi - si vous avez un lien, je suis prenneur)

    lien

  • nominoe le 03/04/2007 à 03h56
    Réaction typique, bien corpo, et donc forcément un peu parano...
    Des liens "tendancieux" comme ça, on peut en trouver un paquet, ça fait un peu "quand on veut noyer son chien, on dit qu'il a la rage"... A aucun moment il n'est fait de parallèle douteux, et en tout cas ça ne justifie pas les assertions délirantes du premier paragraphe de "Caballe au centre" (la partie qui commence à "un fait demeure": en fait de fait, ce n'est que la supposition de départ... on a vu plus "factuel").

    Déjà, partir du postulat que la déclaration du Spice Boy soit un reflet de la vérité me parait bancal, ne serait-ce que parce que ce n'est pas le rôle ni le but d'une publicité; a t-il seulement eu envie de plaquer ce star-system et tous les avantages dont lui et sa femme ont bénéficié depuis des années ? J'en doute plus que fortement.

    Concernant l'imprudence à livrer la pub brute de décoffrage et de traduction aux pauvres Frenchies qui "ignorent le contexte" (et qui ignorent même qui était Schwarzenberg au point qu'on doit le leur préciser) et même la finalité des tabloïds, c'est quand même un peu nous prendre pour des billes... Et puis la marque aux trois bandes prendrait-elle le risque de livrer en pature un spot dont les références échapperaient au vulgum pecus, et dont il pourrait se faire une (des) idée(s) différente(s) de celle suggérée par le message ? (Quoique le but contre la Grèce, euh... là ils prennent bien un risque)

    L'article finissant sur "mais nous aussi on a nos brebis galeuses", ce n'est pas aux trois noms cités que j'accorderai le sceau de la honte de la profession, même si je reconnais volontiers que ce ne sont pas des flêches, mais plutôt à ces tabloïds au degré zéro de l'analyse, qu'elle soit sportive ou autre, à leur propension à prendre le premier bouc-émisssaire venu pour justifier d'une élimination dont rien ne dit que le résultat eut été contraire si Beckham n'avait pas rejoint la douche prématurément, à leur inépuisable ville flatterie à savoir susciter les bas instincts de l'Anglais moyen...

    Je pense qu'il faut laisser à cette "tranche de vie" sa juste "valeur": celle d'un spot de pub, sans message subliminal autre que celui de faire vendre de l'Adidas, et pour lequel je rejoins l'avis plus haut, à savoir qu'il est consternant que ce multimillionnaire nous pollue encore l'écran avec ses jérémiades (même si Adidas ne fait pas ça par philanthropie, mais bien pour faire acheter leurs produits à nombre d'Anglais, mais aussi de Français, contrairement aux tabloïds qui ne poussent que de l'autre coté du Channel...)

  • Tricky le 03/04/2007 à 08h38
    Je suis assez surpris, et pour deux raisons :

    1. Une de coherence : fonder un editorial sur la lutte contre l'amalgame ('un lien extrêmement tendancieux entre deux faits: le héros humilié et les journalistes sportifs qui jugent') en cumulant derriere avec une analogie avec d'autres amalgames (islam et terrorisme) pour le moins douteuse.

    2. Je ne vois pas bien a qui peut etre fait le reproche. En tous les cas, pas a Beckham qui n'a probablement pas tourne ceci avec a l'esprit que ca allait etre diffuse en France.

    3. On en reste a l'Angleterre donc, pour laquelle cette pub a ete tournee. Franchement, a cote, la bisbille Dugarry/presse francaise, c'est de la cour de recreation. Beckham a ete absolument assassine par un certain nombre de torchons apres son expulsion, avec une violence absolument inconcevable de ce cote de la Manche. Le probleme n'est pas tant de pouvoir ou non toucher a l'idole nationale, que de pouvoir, en tant qu'individu, faire face a tant de dechainement. Je remarque par ailleurs qu'il ne denonce pas les journalistes sportifs, mais les sport writers. Quiconque a lu le Daily Mail ou le Sun sait par ailleurs fort bien qu'on n'est absolument pas sur le registre professionnel de journaliste sportif.

    4. Par un curieux hasard, le Daily Mail produit cette semaine un edito incroyable de mauvaise foi sur la tendance au sarcasme du commentateur sportif ('Is it time to lynch the lynch mob?', ce qui est une curieuse maniere de produire de la mise en abyme). Avec cette citation de ce qu'ils considerent comme un oxymoron : professeur de journalisme. Au moins, on sait d'ou ils parlent.

    5. Autant la chasse a Jerome Bureau and co en 1998 etait absolument pitoyable, autant on ne peut pas vraiment en vouloir a Beckham de l'avoir mauvaise sur le flot d'insultes et de calomnie qu'il s'est chope apres ce coup la. Ca aurait ete Fabrice Fiorese, ca aurait ete pareil.

  • Alexis le 03/04/2007 à 09h17
    Tricky,

    je ne suis pas exactement d'accord concernant la chasse au(x) "Jérôme Bureau"(x) de tout poil. Dans la forme et son de par son caractère systématique elle n'a pas été très fine, c'est un fait. Toutefois, sur le fond, j'ai trouvé sain qu'il se fasse rué dans les brancards. Car son journal était devenu son exutoire de supporter incompétent frustré. Aimé avait donc de bonnes raisons de lui en vouloir, et les supporters qui se sont laissés bercer par le matraquage de la Bureau's Team avaient également de quoi se sentir bernés par l'incompétence en question. La tentative d'excuse le lendemain de la finale était de plus pathétique tant il a maladroitement justifié son comportement.

    (ce post est une parenthèse au débat pour répondre à Tricky sur un point précis, mais qui me permet tout de même de me positionner du côté de Beck' : il prend une petite revanche proprement. Tant pis pour la profession. C'est tout de même bien elle qui permet aux incompétents de s'épanouir dans le domaine sous prétexte d'une liberté de la presse qui a oublié qu'elle était avant tout celle d'informer et non celle mener des cabales gratuites et douloureuses, souvent, pour la victime)

  • Cleaz le 03/04/2007 à 09h29
    Moi ce qui me fait rire, c'est qu'on est capable de trouver sur la même page le fait que si des présidents attaquent trop sévère, ca conduit à des violences, si des journalistes attaquent trop sévère, c'est de la liberté d'expression..."Monsieur Foote, vous êtes un salaud!"...il n'y a jamais d'appelle à la haine chez les journalistes? On peut regrouper ca aussi avec l'affaire du mort à Paris, parce que c'est aussi les journaux sportifs qui ont fait monter la tension autour de ca. Sans parler de toutes les questions tandencieuses que certains journalistes sportifs posent en fin de match à des joueurs exténués pour leur faire monter la pression....Et la rivalité PSG-OM, qui l'a monté si ce n'est les journalistes sportifs?


    Mais même, honetement je comprend pas cet article: d'un côté il parle des menaces de mort, et de l'autre il parle de sa rancune avec les journalistes. Je ne vois pas qui pourrait faire le racourci: journaliste= danger public....


La revue des Cahiers du football