Épilogue
le 10 Juil 2006
On a quand même un peu rigolé aujourd'hui, avec la réception à l'Élysée. Bernadette était très nerveuse, elle regardait tout le monde furtivement. On a cru qu'elle était intimidée par tous ces grands Noirs, mais en réalité, elle surveillait l'argenterie. Le président a parlé de la finale, il a essayé d'expliquer le résultat par le génome des Italiens, on se serait cru à l'émission de Saccomano. Chirac, il a tout pour devenir pilier de bistrot en Corrèze. Je lui ai quand même dit que pour son musée des arts premiers, on pouvait lui fournir le tibia de Djibril Cissé ou le cahier de vacances de Gaël Givet.
Il y a aussi eu la séquence émotion, avec les larmes de Trezeguet sur la terrasse du Crillon. Tant pis si c'est un malentendu: en fait, Jean-Alain venait de lui dire qu'il était en contacts avancés avec la Juve. Alors la perspective de jouer en Serie B avec des points de pénalité et Boumsong en défense centrale, ça lui a fait un choc émotionnel, à David.
Moi, devant la place de la Concorde, je me suis rappelé que bien des citoyens avaient été guillotinés à cet endroit, et qu'au lendemain d'une défaite, j'avais encore la tête sur mes épaules. Un peu groggy, certes, mais la tête pleine de souvenirs. Je vais partir en vacances et au retour, je relirai ce blog depuis le début.