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Sur les doigts d'une main

Cinq buts et une bonne soirée. L'équipe de France a rempli sa mission et la feuille de match contre les Îles Féroé.
> La nalyse
> Les gars
> David et gogols
> Ribéry découvre la Premier League
> Makelele : la succession est ouverte
> La perfection au masculin
le 13 Oct 2006

 

Les rencontres contre les "petites" équipes – que de plus en plus de spécialistes relégueraient volontiers dans une deuxième division européenne – sont, comme le cliché l'indique, des pièges. Sans même parler de les perdre ou de faire match nul (ayons une pensée pour Henri Michel, dont le poste de sélectionneur n'avait pas survécu à un partage des points face à Chypre – et à une cabale bien organisée), l'alternative se résume soit à une victoire pénible, qui sera interprétée comme une défaite morale et donnera lieu à des controverses interminables sur les options tactiques, soit à une large victoire qui ne justifiera pas le moindre titre de gloire, puisqu'elle sera considérée comme parfaitement normale.


La nalyse


Le piège ne se referme jamais mieux que dans ce qu'on appelle une "parodie de football" – qui peut être due soit à des conditions climatiques indignes, soit à un adversaire refusant le jeu. Le Stade Bonal n'étant pas enneigé à cette période, c'est la deuxième option qui était à craindre. Mais les Féroens n'avait pas les moyens de la terrifiante équipe d'Andorre qui, en 1999, avait fait tenir la qualification pour l'Euro 2000 à un seul penalty obtenu dans les dernières minutes et transformé de justesse par Franck Lebœuf. Ce soir-là au Stade olympique de Barcelone, pour l'ironie de l'anecdote, Vikash Dhorasoo était titulaire (mais c'était Dugarry qui s'était fait licencier à la 25e minute pour faute grave). Il n'étrennera sa sélection suivante (la troisième) que cinq ans plus tard, contre… les Îles Féroé, en septembre 2004.

Rien de tel mercredi soir : seule "l'insuffisance" du 2-0 aura fait planer quelques doutes, mais le match contre l'Écosse avait constitué un trop bon entraînement. Et pour ce qui est de "faire rapidement la différence", consigne d'usage en de telles circonstances, l'ouverture du score à la première minute avait plié le suspens. La suite fut donc un exercice de style un peu longuet contre des Féroêtes de bonne volonté, auquel un final réjouissant a redonné des couleurs.
S'agissant de tirer des "enseignements", il vaut mieux se tourner vers les résultats des autres rencontres du groupe B, puisque l'Écosse et l'Italie, respectivement en perdant en Ukraine et en gagnant contre la Georgie, ont redessiné les contours de ce mini-championnat en lui donnant un tour plus indécis…



Les gars

Landreau a à peine fut faire remarquer sa présence sur le terrain, ne subissant qu'un seul duel aérien à la 81e minute et n'ayant qu'à relancer les ballons féroïliens venus mourir dans sa surface.

Gallas et Thuram n'ont eu que le minimum syndical à fournir et ont pu reprendre le chemin des vestiaires sans avoir détrempé leur maillot. Sagnol a eu toute la liberté pour multiplier les montées et les centres, créditant son compte de trois passes décisives – la dernière juste avant son remplacement par Clerc. Il a fait pencher le jeu à droite, aux dépens d'un Escudé appliqué mais qui n'a quasiment jamais débordé, se contentant de trouver les bons relais au milieu.

Vieira et Toulalan n'ont pas souffert non plus. Le premier, plus près de la défense, n'a pas eu à forcer son talent pour récupérer des ballons et consolider l'emprise française. Il a permis au Lyonnais de s'affirmer au fil de la rencontre et de prendre de plus en plus de responsabilités. La sobriété et la justesse de son jeu ont fait de cette première sélection une réussite.
Plus en vue que samedi dernier, Ribéry n'a cependant pas fait d'étincelles, laissant Sagnol briller plus que lui en phase offensive. Sa bonne volonté n'a pas été soutenue par les bonnes inspirations, à l'image de cette frappe vrillée à la suite d'un joli une-deux avec Henry (57e). Malouda affiche une régularité qui confirme, s'il était besoin, ses progrès. Privé de l'appui d'Abidal, il a cherché des solutions en se tournant vers l'axe et n'a pu placer des frappes qu'en seconde période – la dernière amenant le but de Trezeguet

Les attaquants ont particulièrement bien profité de la faiblesse de l'opposition, puisque chacun d'eux a marqué. Saha avait pris les devants en surgissant dans l'espace où Henry avait dirigé sa remise de la tête. Il a ensuite tâché de se dépêtrer de la densité défensive férovingienne, sans réussir à se mettre très souvent en bonne position, comme avec cette frappe rasante de la 37e minute.
Henry a livré une prestation accomplie, avec beaucoup de mouvement et son lot de gestes classieux, ainsi qu'un but qui annihila toute tension dramatique. Un match de capitaine.

Anelka et Trezeguet ont su profiter de cette confrontation déséquilibrée pour y aller de leurs propres buts, ces derniers étant à l'image des précédents: ils ont plus résulté d'un bon sens du placement que d'éclairs de génie. Anelka a beaucoup contribué à l'animation offensive lors de cette demi-heure prolifique en perdant très peu de ballons.


Les Observations en vrac

> Pour un match alignant Borg, Clerc et Escudé, il fallait s'attendre à un score de tennis.
> Franck Ribéry avait des trous aux aisselles sous les manches de son maillot. Il faudrait quand même éviter de le laisser jouer avec des cutters.
> Bel hommage du public, qui a scrupuleusement respecté la minute de silence à la mémoire de Vikash Dhorasoo.
> Grégory Coupet a beaucoup appris de Fabien Barthez : lui aussi se fait faire des certificats bidons pour éviter de jouer des équipes folkloriques dans des régions polaires.



David et gogols

Deux buts, une passe décisive : le moindre des plaisirs distillés par ce match n'a pas été la courte mais belle prestation de David Trezeguet, victime d'une lamentable dépréciation de ses qualités qui a culminé lors du dernier Mondial (lire L'assassinat de Trezeguet). Ce "buteur égoïste" (qui remercie pourtant ses passeurs comme personne), censé traverser une crise de confiance, a rappelé qui il était: pas n'importe quel footballeur.

Ceux qui mettent les statistiques à la sauce de leur opinion pour leur donner une apparence de vérité, les mêmes qui décrètent la nullité de la "liaison technique" entre Henry et lui (1), en sont provisoirement pour leurs frais. Lorsqu'il inscrivit le cinquième but de la rencontre, le Turinois avait touché une douzaine de ballons, à peine plus que durant cette première période à Hampden Park qu'on lui a tant reprochée. De quoi donner quelques regrets au sélectionneur qui, en le sortant à Glasgow, a privé l'équipe de France de sa présence au moment où les centres ont fini par affluer devant le but, en toute fin de match. Sa magistrale déviation de la tête pour Anelka, sa reprise slicée au premier poteau sur le centre tendu de Sagnol et son surgissement après la frappe repoussée de Malouda rappellent cette évidence qu'il peut être décisif à n'importe quel moment, sans avoir à satisfaire les épiciers de la donnée à deux sous.


(1) "Trezeguet a inscrit 20 de ses 32 buts en bleu avec Henry à ses côtés. Henry a marqué 10 de ses 34 buts quand Trezeguet était là", avait-on pu lire dans L'Équipe en juin dernier, pour étayer une critique du Juventino. L'auteur de cette analyse n'a probablement pas eu le temps d'en constater l'absurdité avant de l'écrire.



Ribéry découvre la Premier League

La théorie de l’hibernation annuelle de Ribéry a permis d’éviter de se poser de véritables questions sur les prestations en quart de teinte du nouveau n°12 des Bleus lors de la double confrontation qui vit l’équipe de France se frotter à un football "britannique". On peut pourtant se demander à la place d’Arsène si le jeu du Marseillais est véritablement compatible avec ces défenses qu’on qualifie simplement de rugueuses.
Ribéry semble avoir pris le pli des défenseurs français : rapides, habitués à rester debout et à se livrer un minimum. Son jeu fait de dribbles courts y fait des merveilles, mais opposé à des Écossais et des Ferrugineux plus prompts à se jeter, il fut trop rarement capable de faire la différence, de déborder.

La comparaison de son comportement aux abords de la surface adverse avec ses deux partenaires, rompus aux joutes anglo-saxonnes, a mis en évidence certaines de ses lacunes. Là ou Saha était capable de limiter au minimum le nombre de ses touches de balles, se contentant le plus souvent d’un contrôle et d’une frappe ou une passe, Ribéry les multipliait, se laissant enfermer dans des zones de plus en plus petites et encombrées. Et contrairement à Henry, dont les dribbles longs associés à sa vitesse faisaient merveille, il s’obstinait dans les dribbles courts facilement contrés par des défenseurs physiques, bons tacleurs, et excellents dès qu’il s’agissait de mettre son corps en opposition.
Rares sont les joueurs du type de Ribéry à avoir réussi à conquérir le championnat anglais. Et si on peut légitimement espérer qu’il saurait s’y adapter, l’évidence de son talent ne sautera peut-être pas immédiatement aux yeux des supporters.



Makelele : la succession est ouverte

toulalan_130.jpgL’imbroglio juridico-politique autour de la sélection du milieu récupérateur de Chelsea, au début du mois de septembre, a fait long feu. Mais elle a permis de mettre en lumière la nécessité de préparer l’après-Makelele. Raymond Domenech semble suivre de près ce dossier. Il y a deux ans déjà, il avait lancé Rio Mavuba dans le grand bain à la surprise générale, alors que le girondin ne comptait qu’une poignée de matches en Ligue 1. A Sochaux, le sélectionneur national a cette fois offert une première sélection à Jérémy Toulalan, qui s’est acquitté de sa tâche avec un certain brio.

Les deux hommes présentent un profil sensiblement identique : à la fois gros travailleurs et techniquement habiles, ils savent jouer les relayeurs entre la défense et l’attaque, et disposent tous deux d’une jolie frappe de balle. Si le Bordelais avait pris un peu d’avance sur son compère, l’ancien Nantais a rapidement refait son retard: d’une part parce que son transfert à Lyon a d’emblée crédibilisé son statut, d’autre part car ses performances sur les pelouses plaident pour lui, alors que dans le même temps, Mavuba connaît quelques déboires en club (remplacements, résultats en dents de scie…).
À deux ans de l’Euro, le match entre les deux milieux est bel et bien lancé.



La perfection au masculin

À la fin du match, David Astorga décidait de poser ses trois premières questions à Patrick Vieira. Le jouet mécanique de TF1 égrenait l'ampleur du score, la complémentarité des joueurs, concluant sa phrase par un "Bref, tout était parfait". On s'apprêtait à rire de cette naïveté, tant on avait entendu durant le match, pensé même, que quelque chose clochait, que cinq buts (qu'on crut longtemps deux) pour cent vingt-huit occasions, c'était un bien maigre ratio. Et puis, Patrick Vieira répondit avec un grand et sincère sourire: "Oui, c'était parfait".

Et là, devant le visage de ce joueur heureux du travail accompli, qui expliquait que le match avait été parfaitement maîtrisé, que l'équipe de France avait su épuiser son adversaire pour finir le match en beauté, on se rendait compte d'une chose: que c'était un beau score, que ç'avait été une rencontre négociée avec sérieux. On oubliait un peu le youp-la-la du score fleuve qu'on aurait aimé avoir, on n'avait plus honte de ces joueurs si inefficaces devant le but. Et, surtout, on était content pour eux, et pour nous. Finalement, c'est la première interview de joueur qui redonne la patate qu'on ait entendue depuis des années.



Les titres auxquels vous avez échappé
La France comptait
So show
Vas-y Francky c’est Bonal
Féroé de coups

Réactions

  • Teddy le fondu le 13/10/2006 à 05h07
    Preum's (continuez la rédac à publier au milieu de la nuit c'est pratique)

    Je viens de voir le match en léger différé de 24h, l'article résume bien la partie. Le seul point à ajouter c'est l'ambiance qui règnait dans Bonal, y'a pas à dire c'était vraiment autre chose que le stade de France. Contre les îles Féroë en plus, imaginer un match contre l'Italie ce que ça pourrait être comme appui pour les joueurs.

  • djay-Guevara le 13/10/2006 à 05h16
    Je vous aime. Voila c'est dit. Juste pcq le dernier paragraphe, c'est tout ce que j'aime voir dans le foot. La vie est assez triste pour ne pas bouder son plaisir qd on le trouve.

  • sea 34101 le 13/10/2006 à 06h46
    "Finalement, je crois que c'est la première interview de joueur qui redonne la patate qu'on ait entendue depuis des années."

    Question : Qui est ce "je" ?




  • 5ylV@iN le 13/10/2006 à 07h36
    Observations en vrac :
    Les articles sur les oppositions plus faibles puis sur le jeu de Ribéry sont brillants.
    Jean-Michel Larqué ne vient plus sur le divan pour son instant pathologique, son état s'améliore ?
    Comment Domenech va-t-il annoncer à Coupet qu'à l'euro 2008, Landreau sera titulaire ?
    Sur la photo, Jérémie Toulalan ressemble à Jean-Marie Bigard.

  • luckyluke le 13/10/2006 à 08h43
    Pas mal le running gag sur les Féroyards.


  • Barnabé le 13/10/2006 à 08h52
    1. Trezeguet:
    Trezeguet est toujours un redoutable buteur, n'en déplaise aux défenses de Série B.
    La question reste toujours ouverte dès qu'un joueur de valeur aligne les contre-performances: l'adaptation de la tactique et des qualités des joueurs sur la pelouse.
    Raymond force le 442 alors que toutes les dernières bonnes prestations tricolores ont été réalisées sur la base de contres hyper rapides.
    Il place le 442 lorsqu'il s'agit de faire le jeu contre équipes réputées plus faibles (deux attaquants, plus de présence dans la surface) et à priori le 451 offensif (42211) lorsque l'adversaire est de qualité (contre l'Italie et au Mondial).
    Mais pourquoi David a tant de difficultés dans le 442 national ?
    A t-il peur des sourcils à Raymond ?

    2. Ribéry hiberne depuis le Nantes - OM.
    Y'a t'il un rapport avec le ramadan, si toutefois, il l'applique. Nan, les gars, c'est sérieux comme question, il pourrait avoir des circonstances atténuantes.

    3. Le remplacement de Maké
    Qui est-ce Brio dont vous parlez et qui aurait aidé Toulalan à s'acquitter de sa tâche ?
    D'autant que pour une question de tache, autant appeler Denis (enfin sa mère).

  • Jon-Dahl Tomasson le 13/10/2006 à 09h08
    "Féroens", "Féroêtes", "Féroiliens".

    Rectification : on dit "féroiens" ou "féringiens".

    C'était l'instant culturel scandinave, offet par John Dahl Cåpellø.

  • Le_footix le 13/10/2006 à 09h14
    La concurrence entre Toulalan et Mavuba passe-t-elle sous silence l'existence de Flamini, Alou et Lassana Diarra et même de Luccin ?

    Notez, c'est un peu comme Couthez ou Barpet alors que derrière il y a quinze autres bons gardiens. No soucy comme disent les Ecossois.

  • rhonalpino le 13/10/2006 à 09h19
    "Les rencontres contre les "petites" équipes – que de plus en plus de spécialistes relégueraient volontiers dans une deuxième division européenne"

    C'est vrai que l'on peut se demander l'utilité de tels matches, à part delocaliser les bleus en province, ce qui est deja une bonne chose pour nous.

    Le 13/0 des allemands contre St Matin n'est pas utile non plus aux petites equipes.

    Le seul interet c'est pour les equipes moyennes, genre Israel, qui peuvent en profiter pour progresser

  • Damiou le 13/10/2006 à 09h23
    Je voudrais apporter une petite précision sur le cas Ribery face au "jeu britanique", un des meilleurs matchs que je l'ai vu faire à ce jour (voire le meilleur) était face à l'équipe d'Angleterre espoirs, dont le style est à mon avis plus proche de ce qu'on voit en Premier League que les équipes féringiennes et ecossaises. En effet si il existe encore pas mal de défenseurs patauds et qui n'hésitent pas à se coucher pour faire frémir le stade, ils sont de moins en moins nombreux, en Premier league. Bref je pense surtout que Ribery est un cyclique et qu'en ce moment il n'est pas au mieux (parce que bon il avait été plus que moyen face à Nantes et Mloda Boleslav dont les défenses ressemblent peu aux défenses anglaises).

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