Petit bois
le 3 Oct 2006
Après la visite médicale de l’OM, le docteur a été formel. La jambe de Fébril sera pas réparée avant huit à dix mois. «Ah bon, pas avant?» Je me suis inquiété. Heureusement, il s’était trompé. C’est l’autre jambe qu’il avait auscultée. Du coup, le docteur a dit que Cissé pourra recourir en octobre. Emon a voulu savoir «Et c’est quand qu’il pourra jouer au ballon?» Le docteur a répondu «Ben déjà, y faudrait qu’il apprenne». Avec Emon, on s’est mordu la langue. Chacun la sienne, ça va sans dire.
Après les présentations au groupe, pour faire son intéressant, Pagis a fait remarquer que ça allait être chaud de rentrer sur le terrain avec des béquilles, déjà que c’est coton de passer une gourmette. J’y ai dit «Attends, t’es complètement à côté de la plaque d’égout. Fébril y va pas jouer de suite, on va attendre qu’il soit guéri avant». «Et Niang, il a insisté, comment ça se fait qu’on n’attend pas qu’il soit guéri pour le faire jouer?» «Hé mais hé, je vais très bien moi», a protesté Niang. Puis il a cligné des yeux plein de fois, comme s’il doutait de sa réponse.
C’est là que les choses ont dégénéré en filade. Tout ça à cause de ce stouge de Bamogo qui a expliqué que c’était impossible de marquer en jouant sur une seule jambe, déjà qu’avec les deux il avait du mal. Ribéry a assuré que si, c’était très possible, qu’il l’avait déjà fait une fois mais y se rappelait plus quand et qu’il suffisait de faire le coup de la cigogne comme dans Karaté Kid. Et ça marchait à tous les coups sauf des fois. Là-dessus, il a voulu faire la démonstration et son crampon est parti tout droit dans la tête à Néruda.
Néruda c’est un jeune joueur qu’on a. Tout le monde l’appelle Pablo. Même qu’il comprend pas pourquoi. Remarque, moi non plus. Pablo a piqué une colère terrible et aussi une béquille à Fébril pour se venger de Ribéry qui a pris l’autre pour se défendre et les deux ont commencé à se battre en imitant des bruits de sabre laser avec la bouche. À un moment, Ribéry a gonflé sa voix et il a dit «Luke, je suis ton père». Pablo lui a répondu que d’une, il s’appelait Thomas et pas Luke, et que de deux, son père il parlait pas comme ça. En plus c’est vrai, son père, je l’ai au téléphone trois fois par jour, alors j’en sais quelque chose.