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La Gazette > 6e journée

La Ligue 1 est olympienne, mais la Gazette garde son sang-froid. Avec quelques analyses glaçantes et un tas de gadgets indispensables, elle est énorme.
> Le Classement en relief
> Les 18 gestes de la journée
> La bannette
> La question Micoud
> La technique du boomerang expliquée par Carrasso
> Outsiders d'automne
> Le coup de la bague
> Dindane, de la force
> Le championnat à l'envers
Auteur : Le Feuilleton de la L1 le 20 Sept 2006

 

Marseille s'accroche au cocotier, mais Lyon ne lâchera pas sa palme comme ça. Cinq unités d'avance sur le troisième, après la 6e journée, c'est en tout cas assez impressionnant – même si le patinage des poursuivants y a contribué. Du coup, Nancy s'accroche, mais Toulouse et Le Mans viennent se placer sur cette même ligne des onze points.
Lille et Saint-Étienne ayant déchanté à domicile, Lens s'intercale, un cran devant des Bordelais qui ne comptent aucun match nul. La dixième place revient ex-aequo à un quatuor d'équipes qui comptent moitié moins de points que les leaders, tandis que le PSG fait cavalier seul… à la 14e place.
Derrière, Troyes s'extrait de la zone rouge et, aux côtés de Rennes, devance des Monégasques lourds de quatre défaites désormais. Sedan, Nantes et Nice, invainqueurs, ferment la marche.


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Les résultats de la 6e journée
Troyes
-Nice : 2-0
Marseille-Bordeaux : 2-1
Valenciennes-Nantes : 1-0
Nancy-Rennes : 0-0
Sochaux-Lens : 0-3
Lille-Toulouse : 1-3
Lorient-Lyon : 1-3
Sedan-Le Mans : 1-2
Monaco-Paris SG : 1-2
Saint-Étienne-Auxerre : 2-3




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Alexandre Ruiz, subjugué par sa propre sagacité dans sa quête du maillot le plus atroce du foot français.

Les 18 gestes de la journée

> la feinte du corps de Rool, permettant le double une-deux avec Varrault, cinquante mètres gagnés, huit adversaires éliminés, et une sérieuse mise en garde sur le but de Le Crom.
> la talonnade de Dallet dans la course de Gigliotti qui réussit un grand pont sans contrôle dans la surface niçoise avant de buter sur la bonne sortie de Lloris.
> le ciseau du tibia de Gigliotti au pied du poteau niçois, qui transforme une ouverture imprécise de Lachuer en passe décisive homologuée France Football.
> la patate taïwoenne de Matuidi aux vingt-cinq mètres, qui a tordu la barre transversale de Lloris.
> l’ouverture platinienne de quarante-cinq mètres de Rool que le maladroit Moussilou prive d’une postérité méritée.
> la sortie de but bottée plein axe à ras de terre par Heurtebis dans les pieds de Savidan qui n’a plus qu’à s’avancer tranquillement pour faire regretter Stojkovic aux Nantais.
> le tacle lopezien de Signorino après soixante mètres de course poursuite, au moment précis où Savidan armait sa frappe pour achever Heurtebis.
> la parade de Douchez sur une tête à bout portant de son coéquipier Dieuze qui aurait mérité une bonne place dans le top-autogoal de la saison.
> le coup du sombrero d’Emana dans le rond central, à l’origine d’une brillante offensive toulousaine qu’il viendra conclure dans les six-mètres lillois.
> la tête d’Armand repoussant le coup franc de Kallon sur la route de la lucarne de Landreau.
> le carton rouge respirant l’intelligence brandit par M. Thual à Bruno Cheyrou, à la suite d’un deuxième avertissement administré au joueur pour avoir joué un coup franc trop rapidement.
> les signes de désolation sincère d’Akalé après avoir inscrit le plus beau but de sa carrière en trouvant la lucarne opposée de Janot depuis la ligne de touche.
> le croc-en-jambe de Cana sur Mavuba qui était sorti licitement aux devants de Taiwo pour intervenir sur son coup franc victorieux.
> le sauvetage de Taiwo dans les toutes dernières minutes, s’intercalant magnifiquement dans l’intervalle pour intercepter une ouverture de Micoud pour Faubert au point de penalty, démontrant qu’outre les frappes à 378 km/h et les centres trente mètres au-dessus de la tête de Pagis, le jeune Nigérian pouvait faire montre d’une pertinente lecture du jeu.
> la tête smashée de Fred à la conclusion d’une accélération collective lyonnaise impressionnante de fluidité et de maîtrise technique.
> l’ouverture de Källström depuis la ligne médiane, éliminant neuf Lorientais pour laisser Malouda en découdre victorieusement en face-à-face avec Audard.
> La récupération rusée, le passage en force rageur et le centre appliqué d'Elmander sur l’ouverture du score de Fabinho pour le Téfécé.
> Dix minutes, trois centres parfaits et une perforation dangereuse: Dalmat a explosé le meilleur ratio "temps de jeu/ utilité" de sa carrière.




La Bannette

Le Top de l'analyse incohérente
1. Jean-Michel Larqué (TF1) : "L’OM, c’est une équipe qui essaie de s’adapter au jeu de l’adversaire… mais tout en imposant le sien".
2. Philippe Doucet (C+) : "Les statistiques des Bordelais au Vélodrome sont les pires pour eux, sauf au cours des dernières années".
3. Estelle Denis (M6) : "Non, mais 14h le samedi, c'est un très bon horaire".

Les remords de recrutement hâtif en Bundesliga
Christian Gourcuff (L’Équipe) : "Nous avons été hésitants, il aurait fallu avoir une vitesse de jugement plus grande".

Le trouble de langage en phase terminale
Denis Balbir qui, au terme d'un long solliloque enflammé après le but marseillais, salue son auteur d'un retentissant "Maïkeul Pagis".

La pique
Rudi Roussillon (L’Équipe) : "Le staff technique va reprendre son discours de remobilisation avec Serge Le Dizet à sa tête". Juste sa tête?

La prise de risque
Serge Le Dizet (L’Équipe) : "Je constate que personne chez nous n’a la clé ou la solution à nos problèmes". Ce n’est pas tombé dans l’oreille d’un actionnaire sourd.

Le reniement de l’aléa sportif
Jean-Claude Plessis (L’Équipe) : "Huitième, c’est la place qui semble nous revenir de droit".

Le billet retour
Laszlo Bölöni (L’Équipe) : "Ce n’est pas la peine de faire une analyse poussée de la rencontre. On a des choses plus importantes à régler". Un déménagement?

La consigne de l'entraîneur
Laszlo Bölöni (L'Équipe) : "Ce n'est pas la peine de faire une analyse poussée de la rencontre".

La durite
Benoît Pedretti (L’Équipe) : "Arrivant de Lyon, j’essaie d’inculquer à ma nouvelle équipe cette volonté de gagner, qui fait la force des Lyonnais".

Le cadeau merdique qu'on aura bien du mal à refourguer sur eBay
Alexandre Ruiz (C+) : "Pour vous prouver encore un peu plus que la relation entre les clubs, Canal, et vous, les abonnés, est forte, et bien nos caméras étaient dans l’intimité, toute la journée, des Sedanais".

Le pari sportif
Serge Le Dizet (L'Équipe) : "Nous avons encaissé un but à un moment inattendu du match". Philippe Doucet t'avait assuré que Nantes n'avait jamais pris de but à la 38e minute?"

La névrose galopante
Guy Lacombe (L'Équipe) : "Cette victoire enlève déjà la psychose de la peur de ne pas gagner à l'extérieur".



La question Micoud

C'était un des symboles de l'intersaison, le signe que la balance des transferts françaises pouvait être positive sur le plan qualitatif: Johan Micoud retrouvait la L1 et les Girondins de Bordeaux. Mais à en juger (un peu hâtivement) par un début de saison très ordinaire, la déception est de mise tant les éclairs de l'ancien Cannois sont rares et minime son influence sur le jeu de son équipe – alors que c'est dans ce rôle qu'il était attendu.
Faut-il évoquer des difficultés de "réadaptation" pour un joueur qui a pourtant effectué huit saisons dans l'élite française? Celle-ci a-t-elle tellement changé depuis son départ il y a six ans? Si l'on devait faire l'hypothèse qu'il ne s'agit pas d'une méforme passagère, on pourrait en tout cas évoquer la spécificité d'une compétition qui, au contraire de la Bundesliga, impose une rigueur tactique consentant moins de liberté aux footballeurs du profil de Micoud. Ou alors, ce dernier connaît-il, à trente-trois ans révolus depuis juillet, une baisse de régime physique qui ne lui permettrait plus d'évoluer à son meilleur niveau…

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Le Cantona maigre nous laisse sur sa faim.
Ce doute fait surgir une autre interrogation: si on a surestimé Micoud – ou du moins sa capacité à survoler les débats dès son arrivée –, c'est peut-être à force de nourrir des complexes sur notre football national de clubs et à voir l'herbe nettement trop verte chez nos voisins. Car on est près d'admettre qu'être le brillant leader technique d'un Werder Brême n'offre en rien l'assurance de dominer son sujet une fois revenu de l'autre côté du Rhin.
Enfin, le débat peut aussi rebondir sur une vieille polémique, concernant le statut d'international frustré qui caractérise la carrière du néo-Girondin. Depuis 2002, aucun sélectionneur ne lui a accordé le crédit que lui concédait une opinion assez largement répandue, et qui voyait en lui au moins la "doublure" de Zinédine Zidane en équipe de France (en dépit d'un France-Danemark raté au Mondial 2002). Beaucoup y virent une injustice flagrante, laquelle a nourri le procès des sélectionneurs qui lui firent cet affront (Jacques Santini puis Raymond Domenech). Aujourd'hui, la polémique retombe un peu à plat. En tout cas, jusqu'à ce que Micoud mette tout le monde d'accord en retrouvant le niveau qu'on lui prête.



La technique du boomerang expliquée par Carrasso

Dimanche, Téléfoot. Au cœur d’un reportage n’ayant ni plus ni moins que l’ambition de décortiquer le jeu marseillais, un journaliste peu contrariant crut bon de relayer les louanges de Luis Fernandez sur les relances de Cédric Carrasso, aussi fort à la main qu’au pied, selon le consultant vedette de RMC. En moins de temps qu’il n’en faut à Toifilou pour dérouler un élastoplast, le reporter de TF1 enfourcha son surf en direction des sites spécialisés dans la statistique footballistique, pour y pêcher du lyrisme: "Carrasso est le premier relanceur de l’OM. Il est au départ de trois des dix buts marseillais. Dimanche dernier encore, Carrasso est à l’origine du deuxième penalty de l’OM au Parc des Princes", Arsène t-il. Pour qui revoit Franck Ribéry courir comme un dératé après ce ballon expédié par Carrasso dans les seuls vingt mètres carrés de terrain dépourvus de joueurs, avant de le ramener vers la zone de vérité à la rame, l’illustration prête à sourire.
Troublée par le sentiment d'avoir une tout autre idée de la question, notre propre cellule statistique s'est chargée de mettre ces doutes à l'épreuve d'un examen impitoyable.


carrasso_cuisinier.jpgComme des freesbees
Hasard du calendrier certainement, la régularité de Carrasso lors de Marseille-Bordeaux a enfoncé les prévisions les moins flatteuses. Sept relances longues offertes aux Bordelais sont d'abord nécessaires pour que le jeune gardien fignole les réglages de son puissant coup de pied, avant qu’il n'aligne une folle série de deux relances consécutives que ses coéquipiers parvinrent à glaner - au prix de savoureux duels aériens toutefois. Puis, inexplicablement, la précision chirurgicale du jeune rempart ciel et blanc se dérégla de nouveau, au détriment de sa réputation estampillée Téléfoot, vieille de quelques heures à peine: huit ballons insaisissables pour ses partenaires parachevèrent sa soirée.
Bilan pour les paresseux: sur les dix-sept relances longues bottées par Carrasso, deux seulement sont arrivées à bon port, quinze sont revenues comme des freesbees… Les sept pauvres ballons relancés sans aucune erreur à courte et moyenne distance, méritaient un meilleur équilibre dans les choix du portier marseillais. Étonnant entêtement de la part d’un gardien à la tête aussi bien faite, qui, par ailleurs, mérite les louanges quant à son efficacité dans la préservation de son but.



Outsiders d’automne

Le constat est désormais coutumier, courant septembre. De grosses cylindrées présumées ont la tête dans le seau, pré-limogent leur entraîneur, comptent leurs recrues inaptes et pleurent leur collectif dissous dans le renouvellement du groupe, où ils noient leurs illusions de concurrencer Lyon. Cette année, Monaco et Nantes se chargent avec panache de cette tâche immuable, tandis que le PSG ne doit qu’à un sursaut face au premier nommé de ne pas faire complètement partie de cette catégorie.
Et pendant ce temps, par la théorie des vases communicants, de pimpants seconds couteaux s’immiscent au-dessus de la ligne de flottaison factice des "places européennes". Que le onze de départ ait peu bougé, que les recrues aient vite pris le rythme ou que le staff ait eu le loisir de soigner la préparation, ils sont prêts plus tôt que les autres. C’est ainsi que des candidats au maintien se gorgent de points précieux dès l’entame, et font parler d’eux, avant, peut-être, de se caler dans le ventre mou d’ici à la trêve.

Tenir la distance
Car les outsiders de septembre ne tiennent pas souvent la distance. Qui se souvient que, la saison passée, les Canaris pointaient en tête au soir de la 2e journée ? Cinq journées plus tard, l’OL avait déjà flingué le suspense mais se voyait talonné par Le Mans (2e) et Saint-Étienne (3e). Au final, ces trois outsiders d’automne termineront tous dans la seconde moitié du tableau... Plus saugrenu encore était le classement après la 5e journée de la saison 2004-2005: le futur champion lyonnais était premier ex-aequo avec… Toulouse (leader !), Metz et Bastia. Les Corses descendront en L2 en fin de saison, et les deux premiers (respectivement 13e et 16e) sauveront leur tête de justesse.

Cette année, au soir de la sixième journée, derrière Lyon et l’OM, pointe un improbable trio composé de Nancy, Toulouse et Le Mans (deux récidivistes automnaux, donc). Ils ont en commun d’avoir peu recruté, de s’appuyer sur un effectif stable et jeune. Sans être brillants, ils sont solides, bien en place, et profitent du calendrier ou du démarrage diesel des poids lourds de L1 pour nourrir la métaphore du "club-surprise" de la saison (alors que chacun sait que le club surprise de la saison sera Lille, comme toujours). Mais de Nancy, Toulouse et Le Mans, l’un sera relégué en L2, peut-être. Un autre s’en sortira aux forceps, sans doute. Car ils ont les faiblesses de leurs forces: peu renforcé, leur banc manque de profondeur et les premières blessures affaibliront le onze, quelques mauvais résultats déstabiliseront les jeunes. Parallèlement, les favoris ressaisis grignoteront leur marge, tenteront d’acquérir au mercato les septembristes Dosunmu, Emana ou Fanchone, et viendront inquiéter Lyon (quinze points derrière, toutefois). Et les outsiders d’automne rentreront alors dans le rang. Bien qu’ils soient aujourd’hui encensés par les commentateurs, nul ne peut jurer que Correa, Baup et Hantz seront encore en place en janvier 2007.



Le coup de la bague

L’épisode n’aurait certainement pas attiré l’attention sans la mésaventure peu commune de Sidi Keita, quelques jours auparavant en Coupe de l'UEFA. À la surprise générale, le lensois écopait d’un avertissement pour port prohibé de bijou apparent. Sanctionné préalablement d’un premier carton jaune, le Malien était instantanément invité à retrouver ses autres effets personnels au vestiaire. Dimanche soir, les caméras de Canal ont montré que les joueurs de L1 continueraient néanmoins de braver le règlement et la jurisprudence Keita.

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Plantées à la sortie du vestiaire bordelais aux côtés de Laurent Paganelli, elles immortalisent un Jean-Claude Darcheville lèvres pincées lors du contrôle de l’équipement de l’homme en jaune. Alors qu’on le croyait habité par la concentration d’avant-match, un large sourire révèle soudain le subterfuge du Darche, pris en flagrant délit par Laurent Paganelli comme un garçonnet les doigts dans la bonbonnière: le polisson avait dissimulé son alliance dans sa bouche pour feinter l’inspection arbitrale. On constatera effectivement à quelques secondes du coup d’envoi, qu’il porte cette alliance plus conventionnellement.

Quand Franck Ribéry se renifle les doigts à l’entrée des joueurs sur la pelouse, on surprend une chevalière d’environ 3 kilos, visiblement glanée en tapant sur les distributeurs de bijoux dans les fêtes communales des villages du Boulonnais. Pendant qu’il se recueille, on constate même qu’il en porte une jumelle à la main gauche. On imagine ses joues gonflées comme un crapaud pour se présenter à l’arbitre en sortant du vestiaire, prenant le même petit air faussement innocent que nous, lorsque nos femmes investissent subitement la cuisine obscure dans laquelle on venait juste de s’accorder une pleine poignée de chips pour se réconforter de ce régime plus rigoureux que toutes les lois du jeu…

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Concours de jambons: Faubert a eu du mal à accepter sa défaite face à Taiwo.



Dindane, de la force

Les exemples sont légion de joueurs étrangers prometteurs qui, durant leur première saison en première division française, ont alimenté les rubriques catastrophistes de L’Équipe avec des titres du genre "Machin est-il vraiment une buse?". Débarquant à prix d’or d’un championnat censément plus faible (brésilien, suisse, belge) ou carrément exotique, ils ont exhibé sous leur nouveau maillot une inefficacité bakayokesque ou traîné leur mal de vivre le long des mains courantes de CFA. Ce n’est souvent qu’à la mansuétude d’un coach patient – ou d’un président guettant le retour sur investissement – qu’ils ont dû leur maintien dans l’effectif pour une année supplémentaire.
Et puis soudain, les marques prises, la confiance revenue, le climat encaissé, c’est le déclic en début de deuxième saison. L’attaquant marque, l’ailier centre, le défenseur défend, et plusieurs coiffeurs deviennent des piliers de leur équipe, voire des coqueluches de L1. Entre bien d’autres, le Parc siffla Raï à ses débuts. Waddle fit banquette en 1989. Japhet N’Doram ou, plus près de nous, Claudio Caçapa, passèrent également au travers de leur première année. Mais pour un Alex Frei racheté, combien de Gimenez (qui flambe à Berlin), Nilmar, Deivid, Mornar, voire Denilson, qui n’auront pas eu la chance d’une deuxième saison en place?

Récompense à rebours
Il en est un qui est en passe de s’inscrire dans cette lignée. Annoncé à l’été 2005 comme LA recrue du mercato, Aruna Dindane a déboulé de Belgique avec l’auréole périlleuse d’un goleador miraculeux. Associé à Cousin, il était censé constituer un duo d’attaque phénoménal. Mais ses percussions, pour ambitieuses qu’elles furent, s’empalaient sur les défenses. Bollaert peinait à voir en lui le dribbleur fou des Eléphants ivoiriens. Tronquée par la CAN, douloureusement marquée par un drame personnel, la première saison sang et or de Dindane se solda par un échec, avec seulement 6 buts en 28 matches. Pour autant, il ne fut pas réexpédié illico outre-Quiévrain. Ni même à Rennes, c’est dire.
Eté 2006, tout change. La force morale retrouvée, il inscrit cinq buts en six matches, dont le dernier, merveilleux, contre Sochaux sous le déluge, et fait montre d’une combativité irréprochable. Une adresse technique hors norme, un coup de rein dévastateur, une frappe de mule. Et une impalpable sympathie pour le bonhomme, comme si l’épreuve d’une année off forçait plus le respect qu’une réussite immédiate. Comme si, surtout, la confiance maintenue par un club à une recrue décevante méritait amplement la récompense à rebours d’une saison de plaisir.



L’envers du championnat > 6e journée

Le choc au sommet du classement à l’envers a accouché d’une souris. Des Niçois peu à leur avantage menaçaient de chuter de leur trône, avant que Fanni ne se fasse expulser pour rééquilibrer les forces en présence. Très décevants, les Troyens laissent échapper une occasion inespérée de prendre les commandes du championnat, malgré une entame de match prometteuse. Les infortunés hommes de Furlan voient leurs efforts réduits à néant par la grande maladresse de Gigliotti. Auteur d’un retourné en ciseau fatal, il relègue son équipe à une peu flatteuse sixième place, à quatre longueurs de la tête.

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Le jeune attaquant fait le jeu de ses anciens camarades de Monaco. Auteurs d’une prestation pleine face aux ogres parisiens pourtant capables de tout, les protégés de Bölöni grignotent peu à peu leur retard pour se placer idéalement en embuscade, à une petite longueur du podium si convoité. Ils devancent désormais une équipe de Rennes qui tourne pourtant à plein régime en ce moment, malgré la légère déception comptable de son déplacement à Nancy, au cours duquel Dréossi et ses joueurs ont écopé d’un point encombrant au classement du jour, mais pas pénalisant pour la suite de l’aventure.

Mais pour l’instant, ce sont bien Sedan et Nantes qui semblent les plus solides. Seuls clubs du championnat, avec le leader niçois, à ne pas avoir subi le moindre revers lors des six premières journées, ils se posent déjà en concurrents les plus sérieux dans la course au titre. Leur belle constance du moment devra s’avérer durable car les Niçois sont partis sur des bases encore plus impressionnantes que le FC Metz, avec une folle moyenne de 0,16 points par match quand il avait suffi d’une moyenne de 0,76 points par match pour que les Lorrains deviennent l’équipe la plus performante du 21e siècle en passant sous la mythique barre des trente points la saison dernière.

Réactions

  • Jeune Mavuba Vaincu le 20/09/2006 à 07h52
    Preums!

    Superbe gazette, avec des analyses des plus intéressantes sur les surprises de Septembre (il me semble que le Strasbourg de Kombouaré, Niang et Pagis mériterait d'y figurer aussi non?) et les stars de deuxième année.

    Comment se fait-il qu'on trouve plus de choses intéressantes dans un article des CdF que dans un an de notre quotidien-sportif-dont-on-ne-doit-pas-prononcer-le-nom?

  • rhonalpino le 20/09/2006 à 08h59
    Depuis quand nantes est une grosse cylindrée du championnat ???

  • Toni Turek le 20/09/2006 à 09h05
    Rhonalpino > "présumées" ; c'est-a-dire d'apres les racontars (mensonges ?) des presidents de club.

  • Si le vin vil tord le 20/09/2006 à 09h15
    Quel dommage qu'on ne puisse pas voir en vidéo les "18 gestes de la journée"!!

    Micoud semble donner raison à ses détracteurs. J'y croyais pourtant il y a quelques années de celà, mais il lui a toujours manqué le petit quelque chose. En tout cas, le cas Micoud pose la question de la qualité de la Bundesliga : il y pleut des buts, Micoud étincelant invisible en France, Lizarazu au plus mal avec Marseille qui retrouve sa place au Bayern, l'ex-marseillais Gimenez (21 match en L1, 1 but) qui marque 3 buts en 4 matchs dans le championnat allemand!

    Toulouse sera-t-il à la hauteur des espoirs que certains placent en lui cette année?? Depuis le temps qu'on attend la confirmation de ce "modèle à la lyonnaise"...

    Pourquoi les joueurs s'entêtent-il à jouer avec leurs bijoux quand ils savent pertinemment qu'ils sont interdits? Ca dépasse le petit joueur que j'étais et qui a toujours enlevé ses bijoux par peur de les faire tomber et de les perdre...

  • animasana le 20/09/2006 à 09h35
    très sympa la gazette.
    le championnat a l'envers est de retour, ça fait plaisir, surtout qu'il y a du lourd pour l'instant.

    quand aux bijoux, l'alliance je veux bien comprendre, mais les bagouses de ribery...

  • CHR$ le 20/09/2006 à 10h07
    Attention, attention, le nord de la France regorge de Keita. Et à Lens, ils sont même deux.
    C'est le nouvel arrivant Sidi Keita qui a été baguo-expulsé et non pas son capitaine Seydou Keita.

    (et sinon, Sébastien Dallet, il s'appelle Dallet. Mais ça doit être une faute de frappe).

  • deaftone le 20/09/2006 à 10h08
    Je ne voudrais pas insinuer que la rédac n'est pas plus capable de faire la différence entre deux maliens en shorts (quand bien même ils portent le même nom de famille) que Thierry Rolland entre deux coréens à la veille d'une coupe du monde qui n'a pas eu lieu, mais l'épisode ô combien stupide de la bagouze concerne Sidi Keïta et non pas Seydou.

    (je tiens à préciser ici qu'à l'heure actuelle, le texte de la gazette est :
    "La coup de la bague.
    L’épisode n’aurait certainement pas attiré l’attention sans la mésaventure peu commune de Seydou Keita, quelques jours auparavant en Coupe de l'UEFA. À la surprise générale, le capitaine lensois écopait d’un avertissement pour port prohibé de bijou apparent (...)".
    Des fois que ce serait corrigé.)


    Alors soit vous êtes plus indulgents vis à vis des bourdes de vos confrères, soit vous faites gaffe avant d'écrire des bêtises. Non mais. On a déjà assez de mal comme ça à s'y retrouver, c'est pas la peine de nous rajouter de la confusion.

  • deaftone le 20/09/2006 à 10h09
    surenchère évidente sur CHR$ :rool:
    Mais mon texte est plus chiadé. Et toc.

  • Comment Saha les gars le 20/09/2006 à 10h26
    Puisqu'on en est au chapitre des coquilles, je me suis laissé entendre dire que c'est l'OL qui est en tête du championnat (ce qui n'est pas évident quand on regarde votre classement en relief *)

    * Une petite litote ne peut pas faire de mal, hein ?

  • rhonalpino le 20/09/2006 à 10h51
    Pour tony turek
    -------

    C'est ce que je voulais dire, Nantes n'est meme plus une grosse cylindrée présumée...


La revue des Cahiers du football