Désenvoûtés à l'eau de Cologne
le 23 Juin 2006
Honnêtement, avec toutes ces occasions ratées, j'ai vraiment cru que Metsu avait rapporté de Corée la poupée de Trezeguet criblée d'épingles. À la mi-temps, j'ai demandé au soigneur de faire des strappings bien serrés aux chevilles pour qu'ils arrêtent de tirer au dessus, mais Ribéry a récidivé à la 53e. De rage, je me suis tourné vers le banc pour faire des remplacements. Je me suis retourné aussi sec, l'air de rien, après avoir croisé le regard suppliant de Govou.
Heureusement, notre préparation mentale sur Vieira a parfaitement fonctionné. Hier, on lui a montré un best of de tous les articles paru sur lui depuis France-Mexique. On a même fabriqué un faux exemplaire du Parisien avec un gros titre «Wenger: "Vieira est cliniquement mort"». Ça l'a complètement galvanisé même si, avec ses yeux morts, on aurait dit un zombie. Toujours est-il qu'il a réussi à mettre une frappe en pivot sans s'épancher la synovie. Par contre, il a fallu cinq bonnes minutes à Titi pour consoler Ribéry, en larmes après sa passe décisive parce qu'en fait, il voulait la donner à Zizou.
En tout cas, quelle ambiance! À 2-0, on a cru que Sagnol haranguait les supporters, mais en fait, il insultait la tribune de presse. Alors on s'est demandé ce qui se passait pour que les Français chantent comme ça... Et puis, en bas du virage, on a vu Lalanne bâillonné et ligoté, sa guitare explosée autour de son corps, juste à côté de Clément d'Antibes auquel les mecs avaient visiblement fait avaler son poulet. Je peux en témoigner: pour créer un élan dans un groupe, il faut savoir éliminer les boulets.