À lenteur réelle
le 13 Juin 2006
Il faut pas trop déconner avec les Suisses, ils sont déterminés à devenir une grande nation du football. Simplement, ils risquent de mettre du temps pour apprendre. Surtout s'ils jouent tout le temps contre nous. Pour le moment, ils sont juste capables d'empêcher l'adversaire de jouer. Ça tombait bien, nous on avait moyennement envie. Du coup, le match a été tellement lent qu'il paraît que la moitié des téléspectateurs de TF1 a éteint le poste à la mi-temps, croyant que le match était fini. D'ailleurs, le match était fini.
Côté tactique, j'ai hésité à instaurer un 4-4-2 qui aurait permis à Zidane de jouer à l'ombre, mais il n'a pas voulu. Du coup, il a dégouliné dans l'axe mais ça n'a pas suffi pour arroser cette pelouse trop sèche. C'est vrai qu'on avait l'impression que les joueurs étaient collés comme sur du velcro. Surtout avec Vieira et Wiltord qui faisaient du tai-chi sur le côté droit, et Thuram tellement en retard sur chaque action qu'on croyait qu'il jouait la précédente.
Le 0-0 étant prévisible, j'ai passé mon temps à préparer mes déclarations d'après-match, mais c'était difficile parce que je sentais le regard accusateur de Trezeguet à chaque fois qu'il n'y avait personne à la réception de nos centres.
Un match tranquille, donc, sauf quand les Suisses ont eu cette dernière occasion dans les arrêts de jeu et que le ballon est passé devant la cage de Fabien. En une fraction de seconde, j'ai vu toute ma vie défiler dans les colonnes de L'Équipe. Heureusement, Frei n'est même pas bon de la main.