La folie en auriverde
La Seleçao en Helvétie, épisode 2 : les Brésiliens préfèrent se montrer sur le terrain plutôt qu'en coulisses...
Auteur : Nadine Crausaz
le 31 Mai 2006
Le village de Weggis vit au rythme de la samba depuis le 22 mai. Tous les ingrédients sont au rendez-vous: le futchibole, les stars – Ronaldinho en tête –, la samba… Manque juste un peu de soleil. Pour compenser ce petit coup de froid (la neige est attendue dimanche à mille mètres et le thermomètre flirte avec les dix degrés), on se fait servir une caipirinha.
Aux abords du stade Thermoplan Arena, c'est la grosse euphorie deux fois par jour. Les 5.000 spectateurs se massent dans les gradins en tubulaires érigés autour de la pelouse toute fraîche d'un terrain aux normes FIFA qui a coûté un million d'euros. Une somme vite remboursée par les billets d'entrée qui se sont arrachés en trois semaines. À seize euros l'unité, les 50.000 billets représentent une sacrée manne.
Langue officielle
Dans le village, en contrebas, au bord du lac des Quatre-Cantons, les habitants font plutôt grise mine, comme le temps. La fête et la foule se concentrent sur les hauts, autour de la place de jeu. L'hôtel de la Seleçao se trouve bien au bord de l'eau, mais il est impossible d'accès. Un camp retranché où même les amis et proches supporters des joueurs ont de la peine à franchir le seuil... Un vendeur de montres prestigieuses, sponsor de la manifestation, a cependant obtenu de s'entretenir avec Roberto Carlos, durant quatre minutes. Le Madrilène était flanqué d'une escorte, histoire de bien contrôler la situation.
Dans la salle de presse... se pressent cinq cents journalistes brésiliens. À l'heure de la conférence, seul Carlos Alberto Parreira, flanqué de Zagallo, pâle et tremblotant, affronte la meute de micros et caméras. Une langue unique est de rigueur, le Brésilien. Idem en zone mixte. Une chance infime de décrocher une réponse en Français à Ronaldinho. Des équipes de TV francophones prennent leur mal en patience. D'autres ont carrément remballé leur matériel ou n'ont simplement pas fait le déplacement de Weggis.
Pour l'interview exclusive de la star, il faut repasser. Seule une admiratrice audacieuse s'est jouée de la sécurité pour courir sur la pelouse et se jeter à genoux devant un Ronaldinho amusé. D'autres fans en ont fait de même, mais la sécurité a finalement mis un terme à cette débauche de passion.
Il faut dire que sur l'herbe, les Brésiliens s'amusent comme des gamins, pour le plus grand bonheur des ados et des minettes. Mais pour ce qui est du jeu, les puristes restent sur leur faim. Il aura fallu attendre le samedi après-midi pour assister à une partie amicale contre les espoirs de Fluminense.
L'ambiance est bon enfant et les sprints succèdent à quelques tirs au but, ou petits matches entre amis. Rien à voir en tous les cas avec le bunker dressé au Stade de Genève autour de la sélection allemande, qui sue à huis clos depuis le début de la semaine. À savoir quelle méthode est la plus adaptée pour se hisser en finale... Réponse mi-juillet à Berlin...