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Pourquoi l'OL doit perdre

Ligue 1, ton équilibre compétitif fout le camp! L’Olympique lyonnais doit-il cesser de dominer le championnat, dans son propre intérêt, pour en préserver l’intérêt sportif et surtout la valeur économique? Extrait du n°20 des Cahiers du foot, novembre 2005.

Auteur : Guillaume Toulouse le 12 Avr 2006

 

 

L’OL remporte le championnat de France depuis maintenant quatre saisons. Mais si le club rhodanien continue de truster ainsi la première place du championnat dans les années à venir, il risque bel et bien de réduire à néant l’un des rares intérêts de la Ligue 1: son incertitude.



Cercle vicieux

Traditionnellement, il échoit aux ligues professionnelles de mettre en place des règles suffisamment pertinentes pour éviter que certaines équipes deviennent trop fortes ou trop faibles et réduisent ainsi l’intérêt des oppositions. Les économistes américains James Quirk et Rodney Fort ont mis au point une modélisation mathématique permettant de calculer le niveau d’incertitude dans un championnat, qu’ils ont baptisé "équilibre compétitif" (voir ci-dessous).

 

Le ratio de la Ligue 1 était de 1,2979 lors de la période 1996-2000. Pour les cinq saisons suivantes, soit la période d’hégémonie lyonnaise, cette valeur connaît une légère augmentation pour se situer à 1,3117 (1). Or, la compétition est d’autant plus vive que ce ratio sera voisin de zéro, identifiable à une situation théorique idéale.

 

À l’opposé, le championnat de France sera d’autant moins incertain que cette valeur sera élevée. S’il est encore loin du ratio des championnats européens voisins (jusqu’à 1,5997 pour le Calcio depuis l’arrêt Bosman, par exemple), la situation se dégrade, surtout que les résultats des saisons 2003-2004 et 2004-2005 sont supérieurs à 1,4. 

 

Problème : plus le déséquilibre dans la compétition est prononcé, moins les téléspectateurs regardent leur petit écran. Et moins il y a d’audience, moins les télévisions sont enclines à investir dans ce spectacle sportif... Un vilain jeu de dominos qui, à terme, peut fortement handicaper les clubs, désormais financés, selon les estimations pour la saison 2005-2006, à 62% par les droits télé.

 

L’UEFA est ainsi revenue à la formule des matches par aller-retour à partir des huitièmes de finales de la Ligue des champions, au détriment d’un deuxième tour de poule, afin justement de relancer l’intérêt menacé de cette compétition.



 

 

Les atouts de la puissance

Avant d’anticiper cette éventuelle baisse, loin d’être acquise, l’OL possède les atouts suffisants pour pérenniser sa domination.  La clé de répartition actuelle des droits télé favorise le club, puisque 30% de la manne télévisuelle est attribuée au mérite sportif, en prenant en compte un lissage sur les cinq dernières saisons.

 

Par ailleurs, les travaux de Boris Helleu démontrent que les clubs des grandes villes "présentent un meilleur pourcentage de victoires et concentrent la réussite sportive". Une manière de dire que les écarts de taille entre les marchés locaux contribuent au déséquilibre du championnat. Une grande aire urbaine offre une plus grande possibilité de remplir un stade, un tissu économique plus vaste pour tisser les liens de partenariat, et souvent, la présence d’une télé locale à laquelle revendre des droits de retransmission (2).

 

Enfin, Jean-Michel Aulas mène une politique de diversification de la marque OL cohérente et lucrative. Quand on sait que la plupart des ressources sont affectées au renforcement sportif de l’équipe, il y a de fortes chances que l’écart entre l’OL et ses poursuivants se creuse — au détriment de la valeur de la Ligue 1 elle-même.

 

Il faut toutefois relativiser. Il semblerait que l’hégémonie d’un seul club ne constitue que l’une des déclinaisons traditionnelles de l’équilibre compétitif. Malgré tout, les spectateurs préfèrent majoritairement assister à un championnat incertain. Le cas de la Premier League est assez symbolique.

 

Lassés de la domination de Manchester et Arsenal, désormais arbitrée par Chelsea, 82% des fans anglais, selon un sondage publié l’hiver dernier, se sont déclarés favorables à un partage plus équitable des droits télé, afin de relancer l’incertitude...

(1) Estimations Centre de droit et d’économie du sport (CDES).
(2) Même si le CSA a émis récemment un avis défavorable sur le sujet.

 

 

L'équilibre compétitif

Selon Arnaud Rouger, auteur d’une thèse sur "La régulation des championnats de sports collectifs professionnels: entre équilibre compétitif et équilibre concurrentiel", l’équilibre compétitif est une mesure statistique qui est définie par l’écart-type du pourcentage de victoires (de chaque club), pondéré par un équilibre compétitif théorique (0,5, soit une chance sur deux de gagner le match).

 

L’indice de référence n’est donc pas le nombre de points marqués mais le nombre de victoires. Cet outil, plus pertinent qu'une moyenne, permet donc de mesurer au mieux la dispersion des victoires dans un championnat.


Son principal inconvénient est qu’il s’agit d’un outil "aveugle". Il faut l’affiner avec d’autres instruments (classement, écart de budget, nombre d’internationaux dans l’effectif...) afin de cerner plus justement la domination d’une ou plusieurs équipes. Le ratio de la Ligue 1 est ainsi le plus bas des grands championnats, mais ce sont surtout les batailles pour les places d’honneur et pour le maintien qui sont vives.

 

Réactions

  • Pinault Power le 12/04/2006 à 04h50
    Enorme... chuis preums !

  • Milka2k le 12/04/2006 à 05h12
    à bolton?

  • Si le vin vil tord le 12/04/2006 à 08h29
    Il n'y a pas quelqu'un qui veut faire la moyenne glissante sur ces 30 dernières années pour voir l'évolution de l'équilibre compétitif? Et le comparer à celui des autres grands championnats européens? Ca serait intéressant je pense.

  • CHR$ le 12/04/2006 à 08h37
    Bon. Vous ressortez des articles d'époque, je ressort ma question de l'époque (des fois que j'aurais une réponse) :

    "Chère la rédac,
    je me suis penché de près sur l'indicateur statistique décrit dans ce numéro (très bon par ailleurs) sous le nom "d'équilibre compétitif". Et je dois dire que je ne comprends pas comment il est calculé.

    C'est, je cite, "l'écart-type du pourcentage de victoires (de chaque club) pondéré par un équilibre compétitif théorique (0,5 soit une chance sur deux de gagner le match".

    Je passe sur le fait que cet indicateur vient sans doute de sports où le nul n'existe pas (parce que une chance sur deux de remporter le match, c'est un peu aberrant en football : dans un équilibre compétitif théorique avec des équipes toutes du même niveau, on aurait surtout des matchs nuls.*) et sur celui qu'effectivement un écart-type est plus intéressant qu'une moyenne comme indicateur de dispersion.

    Mais si je fais le calcul décrit plus haut, je prends donc le rapport entre victoire et match joués de chaque club, et je prends l'écart-type de ces 20 chiffres (ou 18 suivant les saisons). Et le résultat que j'obtiens n'est pas de l'ordre de grandeur attendu (entre 1 et 2 pour les chiffres cités) puisque j'ai 0,17 pour la présente saison par exemple.
    Alors on peut faire intervenir la "pondération", mais je ne vois pas bien comment : en l'ôtant à la moyenne de victoire de chaque club (ce qui "centre" les chiffres à 0 pour les clubs qui ont une victoire tous les deux matchs), ça n'apporte pas grand chose au calcul de l'écart type, et en l'utilisant comme coefficient multiplicateur (ou diviseur), outre le fait que ça ne me semble pas avoir une explication logique, ça n'améliore pas les ordres de grandeur.

    Si vous pouviez donc éclairer ma lanterne sur cet indicateur qui me permettrait de procéder à l'évaluation de la qualité des championnats européens et des comparatifs entre ces championnats."

    * j'ajoute que je pense maintenant que ce passage est en contradiction flagrante avec le théorême d' lien qui n'empêche que dans un équilibre compétitif théorique, on devrait avoir quand même notre tiers de matchs nuls.

  • Save Our Sport le 12/04/2006 à 08h43
    Ca va relancer le débat suivant: "faut savoir ce que vous voulez! Un championnnat sans grosses ecuries dont les membres les plus illustres chroniquement sont condamnés à l'exploit en ligue des champions; ou des dominations exhacerbées sur notre si beau championnat et l'espoir de voir avec plus d assurance une equipe française dans le dernier carré?"
    Debat interessant en lui meme, qui demande cependant nuances, je vous fais confiance pour ça!

  • Synovie le 12/04/2006 à 09h26
    Si on veut que Lyon perde, il n'y a qu'à selectionner Abidal en equipe de France, ce qui lui fera perdre les 5 mn de concentration en fin de match en raison de la fatigue occasionnée.

  • fatro le 12/04/2006 à 13h24
    Il existe probablement diverses formules mathématiques pour apprécier l’équilibre compétitif d’un championnat.
    Je trouve que la plus simple est celle-ci (elle doit certainement exister) :

    Par exemple, pour le championnat de France 2004/05, on compte le nombre de points qui sépare le premier du second, puis le second du troisième et ainsi de suite. Ensuite on additionne le tout (47) et on divise par 19, ce qui donne une moyenne de 2,47.

    Pour que l’équilibre soit parfait (moyenne de points séparant les équipes à 0), il faudrait que tous les matches se terminent par un match nul (donc 38 points chacun) ou bien que toutes les équipes gagnent leurs rencontres à domicile (57 point chacun).

    Pour arriver à un déséquilibre total, il faut qu’il n’y ait aucun match nul et que le champion remporte tous ses matches contre le reste des équipes, et qu’ensuite le second gagne tous ses matches contre le reste des équipes qui le précède au classement et ainsi de suite…

    On arriverait à ce classement suivant (en points) :
    114, 108, 102, 96, 90, 84, 78, 72, 66, 60, 54, 48, 42, 36, 30, 24, 18, 12, 6, 0
    Une moyenne de 6 points sépareraient les équipes au classement.

    Donc, un championnat moyennement équilibré présenterait donc une moyenne de 3 points séparant les équipes au classement (puisqu’il y a 6 points à prendre sur l’ensemble des deux matches). Le classement de la Ligue 1 2004/2005 (2,47) est donc assez équilibré et même plus serré que les 4 plus grands championnats européens de la saison 2004/05.

    France 2,47
    Italie 2,58
    Espagne 2,74
    Angleterre 3,11
    Allemagne 3,47 (18 clubs)

  • Attilio le 12/04/2006 à 15h38
    Contre le mal de tête suite à lecture d'un article poilu, z'avez pas une formule?

  • benabaraparis le 12/04/2006 à 16h28
    fatro - mercredi 12 avril 2006 - 13h24 Par exemple, pour le championnat de France 2004/05, on compte le nombre de points qui sépare le premier du second, puis le second du troisième et ainsi de suite. Ensuite on additionne le tout (47) et on divise par 19, ce qui donne une moyenne de 2,47.
    -------------

    Et si tu prenais tout simplement l'écart entre le premier et le dernier pour ton raisonnement !


  • Bourrinos le 12/04/2006 à 17h00
    Il n'est pas tout a fait exact de dire que l'hégémonie d'un club entraine le desinteret (mediatique) d'une compétition puis le chute des ressources fiscales. Les grands clubs (ceux qui rassemblent un large supportariat ou une large notoriété) auront toujours le moyen de négocier leurs tarifs à la hausse, comme c'est le cas en Italie. Par contre, le systeme à l'italienne représente une vraie menace pour les petits clubs qui n'attirent pas les foules (voir le cas ou le championnat avait été menacé sous la pression des petits clubs).

    De plus, dans la distribution actuelle de la manne médiatique en France( à court terme certes), la performance sportive est encore la plus rémunératrice (45m€ au premier, soit deux fois plus que le bugdet d'un club moyen!). Et a plus long terme, si lors du prochain appel d'offre de la LFP, si les tarifs baissent, ce ne sera pas tant pour une question de suspense inexistant du championnat, mais plutot pour les raisons de non-concurrence pour Canal. Ce qui derange le plus, c'est la qualité des matchs, pas le fait qu'une equipe sorte du lot (Lyon trop fort en France permet de vendre plus facilement la LdC en disant qu'ils ont une vraie chance, que c'est une super equipe au beau jeu, etc...).
    Si tous les matchs nuls se finissaient a 2-2 ou 3-3, ils seraient ravis que le nombre de points soient faibles.

La revue des Cahiers du football