Dimanche, c’était le jour le plus important de toute l’année. Un jour encore plus important que celui de la remise des bulletins à la fin de la saison où on sait si on va passer en championce ligue ou bien redoubler en intertoto parce que dimanche c’était le jour qu’on recevait l’équipe que je déteste le plus au monde qui nous a battu huit fois d’affilée sauf une fois qu’on a fait match nul et qu’on était bien content, le péesseugé.

Le péesseugé c’est bien plus qu’un adversaire, c’est nos ennemis héréditaires qu’on a comme qui dirait hérédités de l’époque où on se disputait le titre. Je te parle d’un temps que les moins de vingt ans ne peuvent plus commettre. Maintenant c’est l’Ol qu’est champion. Point barre. Et même mettons qu’ils voudraient plus, y seraient bien embêtés vu qu’y a personne d’autre qui veut l’être.

N’empêche le péesseugé, je les retiens à mort. C’est quand même un peu à cause d’eux que je m’ai fait virer l’an dernier quand j’étais l’entraîneur. Pourtant je me souviens, tout avait commencé comme dans un rêve. Le mien de rêve, je précise. On menait 2 à 0 et tout. Puis va comprendre ce qui lui a pris mais Boskovich, un joueur tellement bidon que même au péesseugé ça se voyait, a planté deux buts coup sur coup. En plus, c’est Bernard Mendy qui a claqué le troisième. Pff, comme si c’était déjà pas assez humiliant de perdre contre paris au vélodrome.

C’était vraiment pas juste et j’étais bien malheureux. À la fin du coup de sifflet final, on a même vu Ali Lodzik sourire. Même que ç’a été filmé si tu crois pas. Après ça, j’ai été remercié. C’est quand tu perds dans le foot, on te remercie. Moi aussi au début, je comprenais pas mais en fait, remercier dans le foot ça a rien à voir avec les remerciements de la vraie vie sans quoi, tu te doutes que l’OM serait le club le plus poli au monde.

N’empêche, le OM-péesseugé de cette saison, ça a fichu tout canal en ébullition. Ils ont fait venir des tonnes d’invités et ont pas pu s’empêcher de passer leurs images d’archivus avec une musique qui fait tintintin comme au cinéma mais je le fais mal. Y avait guiroux qui expliquait ce que tout le monde sait déjà et Ginola qui boitait encore en souvenir du tacle que Boli lui avait mis. Dans son coin, jipépé soupirait à qui voulait l’entendre que les OM-péesseugé, c’était mieux avant. «À qui le dites-vous!» a répondu le présentateur. «Ben à vous», a fait Papin. La soirée était bien entamée.

En même temps, c’est un peu normal, que canal ait sorti l’argenterie. OM-péesseugé c’est quand même LE classico de la ligue orange. Moi au départ, je croyais qu’un classico, c’était les deux meilleures équipes du championnat l’une contre l’autre. Je me disais aussi, c’est bizarre qu’on soille encore concernés. Non parce que, à ce moment-là un classico des deux meilleures équipes en France, ça serait l’OL contre sa réserve. Et encore ! Mais en fait pas du tout, j’avais tout faux. Un classico, c’est les deux équipes les plus populaires l’une contre l’autre. Nuance! Même qu’aulasse, il l’a eu en travers. Il a dit «Et mon club, c’est du poulet?»

OM-péesseugé, c’est le genre de match que tu crèves d’envie de voir et puis une fois que ça a commencé, tu te demandes ce qu’y a sur les autres chaînes. C’est pour ça que canal avait prévu le coup en l’intitulant «Le très grand match». Du coup, obligé, ça incite les gens à rester. Normal, personne veut louper un très grand match. Déjà un grand match, tu restes mais un trèèèès grand match, punaise t’oses même pas te lever pour aller pisser. Canal, ils auraient dû coller un astérix à leur «très grand match» avec écrit en minuscule «sauf des fois» parce que c’est limite de la publicité mensongère leur truc.