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Retourné acrobatique

On ne s'attendait pas à ce que le transfert le plus spectaculaire de l'été soit celui de Zidane en équipe de France. L'opération a déjà réussi son effet...
Auteur : Pierre Martini et Thibault Lécuyer le 5 Août 2005

 

Gardons-nous pour l'instant d'entrer dans le débat, déjà à l'œuvre, sur l'opportunité de ce retour fracassant et sur son impact futur pour les Bleus dans la phase qualificative pour le Weltmeisterschaft 2006. Intéressons-nous plutôt aux conditions de cet événement visiblement préparé, mais pas franchement maîtrisé.

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Table rase…

Peu motivé à l'idée de convaincre les cadres de rempiler à l'automne 2004, Claude Simonet, en briefant Domenech après sa nomination, avait succombé à la tentation du nettoyage par le vide en équipe de France. Il faut dire que "l'opinion" était avec lui: celle du peuple bleu, dissous dans les bouillons de 2002 et 2004, et celle, autorisée, de nombre de journalistes spécialisés dont la thèse — larvée pendant deux ans, mais s'étalant enfin au grand jour — était que l'on avait accordé un crédit excessif aux "champions du monde". Vieux, usés, fatigués.
Enfin, ça, c'était juste le temps que le nouveau sélectionneur se voie reprocher de ne pas avoir tout fait pour retenir les grands anciens, dissuadés de prolonger leur carrière internationale, écartés comme des malpropres sans un hommage, au péril d'une sélection nationale. Pour cette presse-là, l'essentiel est qu'un procès succède à un autre, sinon, elle serait peut-être obligée de trouver des sujets de débat intelligents.

En attendant que l'accusation étoffe ses griefs au fil des résultats décevants des nouveaux Bleus, les instances nationales purent cependant faire valoir leur stratégie de la table rase en bénéficiant d'un consensus relatif. Éviction massive de l'encadrement historique, règlement intérieur plus strict, abolition des privilèges, lancement de jeunes dans le grand bain, essais tactiques, etc. En sous-main, la Ligue venait de lancer une OPA sur l'équipe de France au détriment de la DTN et d'une Fédé fragilisée. Plus rien ne serait jamais plus comme avant. Ni comme en 1998, ni comme en 2002.


… et chaises vides
Un premier tournant advint en novembre, avec le clash provoqué par Robert Pires à l'occasion d'une interview à sensation dans France Football. Les gros mots du petit Robert étaient d'autant plus déplacés qu'à deux années de médiocrité en sélection, le gunner venait d'ajouter le spectacle de performances franchement pathétiques contre l'Irlande et Chypre. Mais ces récriminations de sénateur enfoncèrent le coin, en même temps que les doutes se renforçaient sur la capacité de l'équipe de France à se qualifier pour la Coupe du monde 2006: Domenech n'était pas l'homme de la situation, et l'absence des membres encore actifs de la génération 98-2000 devenait la principale raison du marasme.

Il fallut pourtant attendre le 1er avril et un lucratif poisson, sur l'air du Messie, mais non dans les pages de L'Équipe, pour atteindre des sommets de ridicule. Le quotidien sportif, dans un stupéfiant exercice de lyrisme, l'œil humide et l'édito chevrotant, en appelait au salut de la France éternelle par son sauveur attitré, lequel aurait manifesté son désir de revêtir de nouveau la tunique bleue. En fait, un bout de déclaration vaguement interprétable. Tout ça pour vendre un "Spécial Zidane" de son supplément magazine...


Sélection automatique
Toujours est-il que quatre mois plus tard, le fantasme est devenu réalité, cette fois sans aucun signe avant-coureur ni campagne de presse... Mais si le secret a été bien gardé, il ne fait aucun doute que ce revirement est le produit d'une opération commando dont les auteurs s'attribuent déjà le mérite, à commencer par Jean-Pierre Escalettes, successeur de Claude Simonet à la tête de la FFF.
La problème se situe d'ailleurs là : tout au bonheur de leur victoire, les protagonistes de ce retour inopiné semblent avoir négligé de mettre au point une stratégie de communication rationnelle. C'est le joueur, sur son site Internet, qui diffuse la nouvelle, assortissant son retour de celui de Claude Makelele et Lilian Thuram. Domenech doit être content d'apprendre qu'il va sélectionner le milieu défensif de Chelsea, pourtant pas franchement flamboyant avec l'équipe de France en 2004. Quant au défenseur de la Juve, il est bien le seul à n'avoir "rien à dire". "Ce n'est pas une décision prise ou pas prise. Il n'y a vraiment rien à dire. Donc il faut demander à Zizou".

Et tandis que le ban et l'arrière-ban du foot français délivrent des déclarations en série, le sélectionneur ne se fend que d'un bref communiqué, cautionnant — mais avec quel libre-arbitre? — le retour du fils prodigue et de ses compères. Le moins que l'on puisse dire, à ce stade, c'est que le crédit de Domenech, relégué au fond de la scène, est sensiblement entamé.


L'avenir dira si cette méthode aura eu un sens sur le plan sportif, dans l'objectif d'une qualification pour l'Allemagne, et comment ce come-back aura bénéficié à l'équipe de France et à son étoile. Inversement, en cas d'infortune, le temps viendra aussi de dresser le tableau des responsabilités de cet éventuel échec.
En attendant, on peut rêver dans les chaumières…et dans les bureaux des actionnaires. Car ils sont nombreux à pouvoir d'ores et déjà mesurer les profits de cette aubaine: presse, télévisions, sponsors, ravis que la "valeur ajoutée Zidane" ressuscite magiquement l'attention pour les Bleus.
L'histoire retiendra peut-être, comme le souligne Libération, que le numéro 10 a réservé la primeur de l'événement à son site Internet, à "son" opérateur de téléphonie puis à son sponsor Canal+. Tout cela, le lendemain de l'annonce du rachat de Reebok par Adidas. Les affaires reprennent.

Réactions

  • Footapaname le 05/08/2005 à 02h17
    Bonne nalyse en gros.

    C'est un bon condensé de ce qui se dit sur le fil des Bleus, sans pour autant condamner d'avance à l'échec ce(s) retour(s), ce qui vous honore..ou pas. C'est selon..


    ps : Oh la rédac', ça vous a fait revenir plus tôt de la plage ce retour du ZZ ?

  • staxman le 05/08/2005 à 05h39
    Un article intéressant dans sa volonté de faire la généalogie d'un événement qui a surpris son monde, mettant ainsi au jour les errements d'instances du football minées par des conflits de personnes, l'hypocrisie d'une presse sportive inquisitoriale à la remorque de l'image qu'elle se fait de l'opinion et les ambiguïtés d'une idole à la personnalité plus complexe que ce que veut bien en montrer la vulgate médiatique.
    Le choix des médias utilisés pour faire part de son retour est en effet édifiant et invite au soupçon, sinon à la paranoïa. Rétrospectivement, l'annonce de la retraite internationale semble relever du caprice, voire du calcul, dans l'attente d'un rapport de forces plus favorable, sauf à reprendre le discours médiatique qui, paraphrasant involontairement la parabole du fils prodigue relue par Hegel, voudrait que cette retraite provisoire ait permis au joueur d'accéder à la conscience de soi. Tel qu'en lui-même enfin le travail du négatif l'a changé.
    Ce qui m'intrigue dans cette pantalonnade, c'est le rôle exact de Domenech. L'article semble l'exonérer de toute responsabilité, le réduisant au rôle d'avaleur de couleuvres. Or l'on sait que Domenech n'a cessé de souhaiter le retour de Zidane, se rendant plusieurs fois à Madrid ces derniers jours. Qu'en penser ?

  • rhonalpino le 05/08/2005 à 08h26
    "L'histoire retiendra peut-être, comme le souligne Libération, que le numéro 10 a réservé la primeur de l'événement à son site Internet, à "son" opérateur de téléphonie puis à son sponsor Canal+. Tout cela, le lendemain de l'annonce du rachat de Reebok par Adidas. Les affaires reprennent"

    En effet, le terme de soupcon est bien adapté : comment ne pas faire coincider tous ces elements, qui explosent le meme jour.
    Ne soyons pas naïfs, sans devenir parano.

    Sur le plan "technique", son retour, plus que celui de makelele, est difficile a juger : j'entendais autrefois des specialistes dirent que son entente avec Titi Henry n'etait pas excellente, en terme de foot bien sur.
    et aujourd'hui ca ira mieux ?

    enfin, Domeneche avait commencé a reconstruire une equipe, avec un autre style : on ne joue pas de la meme facon avec ou sans zidane. Il doit alors tout changer.

    Et puis le probleme se posera, au mieux, apres la coiupe du monde 2006, car il partira bien un jour.

  • youssoufdanslballon le 05/08/2005 à 08h39
    L'attitude de la FFF et de Domenech ressemble
    a celle d'un president et d'un entraineur de L1
    qui se precipitent au mercato pour embaucher
    des vieilles gloires et eviter la relegation.
    Le talent de Zidane n'est pas en cause mais
    un jour ou l'autre il faudra bien reconstruire
    et souvent la reconstruction pousse a faire
    l'impasse sur une competition; Avec ou sans
    ZZ le mondial 2006 est bien compromis.
    On avait commence a rebatir une equipe
    (bien ou mal ça se discute Jean Luc !)
    On jette tout et on recommence meme pas
    a 0 mais a -1 puisqu'il faudra attendre
    a nouveau le retrait definitif de ZZ pour
    recommencer la construction.
    Le retour de ZZ est une excellente nouvelle
    pour les sponsors et avouons le pour nous
    (tele)spectateurs mais un bien mauvais
    pari pour le moyen terme.

  • robin_wood le 05/08/2005 à 09h09
    Magnifique la Une du Parisien : "Le sauveur", juste au dessus de la photo de l'avion crashe a Toronto ! C'est pas un montage au moins?

    J'ai ete frappe par le fait que Zidane attribue son retour a 2-3 voyages ed Domenech a Madrid : est-ce la realite, ou un moyen de sauver le respect pour le selectionneur?

  • delfarilie le 05/08/2005 à 09h43
    Comme Robin, j'ai admiré la couv' du Parisien !
    Sinon, hier, j'ai vu les sponsors du ZZ se frotter les mains, pour cette excellente affaire "sur le marché français". Combien, la rallonge ?
    Les déclarations de thuram, du genre, on m'avait pas prévenu, sont pas mal non plus.

    Enfin, j'attends avec impatience Domenech, parfaitement capable de ne pas sélectionner un de ces vieux qui s'incrustent et qu'il n'est pas censé pouvoir jeter. Mais si, il en est capable. Et ce serait excellent. Allez, Raymond, je compte sur toi !

  • Asa le 05/08/2005 à 10h12
    Nonobstant la valeur du joueur et son possible apport à l'équipe de France, je partage le sentiment qui semble émaner de cet article, à savoir: un constat d'échec pour la reconstruction menée par Domenech et une superbe opération marketing pour Zidane et ses sponsors.

    A suivre...

  • Fredevils le 05/08/2005 à 11h16
    Vous ne connaissez pas votre bonheur.

  • julson le 05/08/2005 à 12h06
    Autopsie d'un retour.


    Excellente analyse sur le fond même si je ne suis pas tout à fait d'accord sur les motifs du retour du joueur (et des 3 joueurs en particulier).

    Je veux bien croire que les sponsors se frottent les mains (et après tout ils ont raisons) néanmoins je pencherais plus vers un sentiment d'inachevé après une coupe d'Europe et une coupe du monde complètement râtées.
    Pourquoi mettre en doute une volonté de la par de ces joueurs de revenir en Equipe de France pour se faire plaisir (Ok J'ai des doutes concernant Makélélé), après tout, de reporter un maillot qui leur a apporté tant de joies (et à nous supporters aussi ne l'oublions pas)?

    Sans rejouer la nostalgie du "c'était mieux avant" que constate-t-on aujourd'hui :

    - Une fédération en pleine crise complètement dépassée et très affaiblie par une ligue ayant adoptée, que dis je épousée (et plutôt bien) les règles du foot business.
    A titre d'exemple, les bouteilles à quelques milliers d'euros du président Simonet font un peu vieux noble claquant les derniers bijoux de familles au milieu du château en ruine quand en moins de deux ans Frédéric Thiriez arrive à vendre sa ligue de football 600 M€ (1,9 M€ le match de L1, je ne m'en remets toujours pas).

    - Une équipe de France complètement déboussolée, sans âmes, sans meneurs, sans schéma de jeu adapté et lisible.

    Mais revenons encore en arrière :

    En effet, depuis la victoire en championnat du monde 2000,

    -plus aucune victoire clinquante si ce n'est en match amical,

    - une coupe du monde râtée avec peut être la meilleure équipe sur le papier (syndrome Sud Américain d'une équipe évoluant avec les meilleurs joueurs du monde à leur poste mais sans leaders et entrâineur charismatiques qui puissent canaliser les égos).

    - une qualification en championnat d'Europe sans réelles difficultés avec une équipe qui n'a pas changé d'un fil et dont les joueurs ont été usés en club au fil des années par l'accumulation des matchs.

    Là est pour moi le véritable problème : la non intégration des générations montantes à l'heure ou l'équipe avait besoin de sang frais. La france avait plus ou moins fait le sacrifice de l'EURO 1996 en pariant sur le mélange de deux générations (Les patrons avec Deschamps, jorkaef etc ... et la génération montante Zidane,Lizarazu etc) pour un résultat en 1998 qu'il est inutile de rappeler ...
    Pourquoi ne pas avoir "sacrifier" le championnat d'Europe 2004 afin de faire évoluer côte à côté la génération 1998 (et encore Vieira, Henry, Trézéguet ne sont pas si vieux) et la génération montante (Pédretti, Abidal, Malouda, Cissé etc ...) ?

    Conséquence : les cadres de l'Equipe de France montrés du doigt pour des raisons peut être valable sur le plan sportif mais qui auraient (je persiste et signe) du assurer la transition après 2004 auprès d'une génération talentueuse mais qui manque cruellement d'expérience sur le plan des matchs internationaux.
    En lieu et place, on nomme un entraîneur médiatiquement consensuel mais paradoxalement rigide et à qui de surcroît, on insite à pratiquer la politique de la terre brulée.
    Selon moi, Zidane, Thuram etc ... n'avaient moralement pas le choix et si à l'époque ces derniers avaient été soutenus, encouragés voir mis en perspective à l'intérieur du club "Equipe de France", ils auraient honoré le maillot jusqu'au mondial 2006 par devoir, par plaisir de jouer et de in fine gommer les échecs d'une fin de carrière internationale...

    La saison 2004 2005 deThuram à la Juve a prouvé qu'il était encore largement au niveau et
    Zidane quoi que fatigué a été l'un des meilleurs dans le naufrage du paquebot madrilène cette saison.

    -C'est pourquoi, je salue le retour de ces joueurs dont l'Equipe de France n'aurait jamais du se passer car ils sont indispensables à une équipe composée de joueurs qui n'ont pas encore confiance en leur potentiel; mis à part la génération Thierry Henry, enfants gâtés du football (Dalmat, Luxin, Anelka, etc ...) incapables de prendre des responsabilités.

    Ces derniers ne résoudront certainement pas tous les maux et problèmes, structurellement politiques que d'avantages sportifs, mais gageons qu'ils sauront redonner un semblant de souffle à une institution qui en a bien besoin.
    Parce qu'ils nous ont fait vibrer, nous ont fait aimer cette équipe, je leur souhaite de sortir par la grande porte, le devoir accomplie et le sourire au lèvre en lieu et place d'une fin de carrière au Qatar avec Luis fernandez comme entraîneur.

    Espérons juste qu'il ne soit déjà pas trop tard ...

  • julson le 05/08/2005 à 14h23
    Oui c'est encore moi, Grosse faute : Il faut lire Championnat d'Europe 2000 !!!!

    mes sincères excuses

    Julson

La revue des Cahiers du football