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Le Roux tourne

Alors que Guy Roux tire sa révérence, l'ensemble du foot français lui tire la sienne. Détonons un peu en égratignant l'icône.
Auteur : Étienne Melvec le 13 Juin 2005

 

Guy Roux n'a pas réussi à se retenir de voler la vedette à ses joueurs, vainqueurs de la Coupe de France. La confidence de sa retraite, glissée à l'oreille de son complice Christian Jeanpierre à l'issue de la finale, eut tôt fait de tourner les projecteurs sur l'entraîneur auxerrois, en dépit d'un simulacre de démenti sur le moment. Metteur en scène On touchait là aux limites de son élégance — sans jouer sur les mots —, pas à celle de sa formidable capacité à se mettre en scène. On peut d'ailleurs remarquer que l'homme en est à son troisième tour d'honneur, si l'on compte ses premiers adieux au music-hall en 2000 et son record de matches disputés dans l'élite en 2002. Roux fait en effet partie de ces personnages "truculents" qui doivent une large complaisance au fait d'être d'excellents clients pour les médias. Comme avec Rolland Courbis, les animateurs de télévision gloussent de plaisir à chaque petite phrase et s'esbaudissent devant un personnage décidément inimitable — même si cela fait belle lurette qu'il ne fait plus que s'imiter lui-même. L'intelligence de Guy Roux a justement résidé dans sa capacité à se glisser dans sa propre caricature et à en tirer parti. Il est ainsi un des rares à avoir su capitaliser sur son "Guignol" pour devenir une icône publicitaire dans une France éternelle ravie de célébrer sa roublardise et son bon sens agricole. Sans se formaliser, évidemment, que l'homme ne soit pas avare de contradictions, ses innombrables prises de position étant surtout dictées par son propre intérêt.

Sous le survêtement Cette panoplie du bonnet, du survêt et des sacs plastiques sur les chaussures — a priori peu flatteuse —, a eu le mérite de détourner les balles et de couvrir d'un voile pudique ses faces moins glorieuses. Celle, par exemple, du président de l'UNECATEF (syndicat des entraîneurs et des éducateurs) débarqué par ses pairs après plusieurs années de management autocratique, mais qui s'accrocha à son mandat après avoir perdu toute légitimité (voir Rouxtine). Ou celle du grand manipulateur, sachant jouer de ses entrées dans les rédactions pour obtenir une présentation univoque des affaires le concernant (voir Roux et Combaluzier et "Guy Roux joue un double jeu"). On comprend qu'ils soient nombreux à préférer le registre du pittoresque, celui du coach cadenassant la mobylette de Basile Boli ou allant réclamer un ballon dérobé par un spectateur. Dans un monde du football où la contradiction n'est pas de tradition, Roux a évolué en terrain conquis et il a su y faire pousser son gazon. Ainsi, personne n'a jugé bon de s'attarder sur le fait qu'en rapatriant Bonaventure Kalou au lendemain d'une rencontre disputée avec sa sélection, et en l'alignant au cours de la finale de la Coupe de France, il avait contourné le règlement de la FIFA prévoyant quarante-huit heures de repos pour les joueurs entre deux matches. Héritage Il faut dire que l'homme a su, au fil des années, gommer ses aspects les moins reluisants, comme une certaine tendance à des formes de xénophobie "light" (quand il s'agissait, par exemple, de dénoncer l'afflux soudain des pays de l'ex-URSS dans les compétitions européennes), une certaine science de la pression sur les arbitres ou une forte intolérance envers les journalistes n'allant dans son sens. Au final, son extraordinaire longévité au plus haut niveau et son palmarès lui ont conféré une légitimité difficilement attaquable — même si son tableau de chasse peut être considéré comme modeste eu égard aux générations brillantes qu'il eut sous ses ordres, et si l'on pense qu'il n'a jamais pris le risque d'un changement de carrière (postulant mollement à l'équipe de France et ne donnant pas suite aux sollicitations de clubs plus huppés). D'aucuns lui reprocheront justement un manque d'ambition qu'il a entretenu au travers de son obsession du maintien et de sa gestion en bon père de famille. Cette humilité affectée a au moins eu l'intérêt de présenter chacun des titres ajaïstes comme des exploits... Après un faux-départ en 2000 qui a œuvré pour sa légende en montrant à quel point il était indispensable à l'AJA, après une alerte cardiaque à l'automne 2002 qui a renforcé sa cote de sympathie, Guy Roux a jugé que les conditions d'un retrait étaient réunies au terme d'une saison 2004/2005 couronnée de sa quatrième Coupe de France, et marquée par une transition satisfaisante après les départs des vedettes de l'effectif. L'avenir dira si l'héritage peut toutefois être perpétué sans celui qui l'a accumulé... Lui-même culmine en tout cas au sommet de sa popularité. Mais il serait imprudent de graver tout de suite l'épitaphe de sa carrière dans le football. Guy Roux reste à l'AJA dans un rôle encore indéfini, il va poursuivre ses activités de consultant et pourrait faire son retour dans les instances: Frédéric Thiriez a évoqué un siège pour lui au Conseil d'administration de la Ligue — où il a déjà figuré au titre de président de l'UNECATEF. Après avoir beaucoup épargné, Roux entend certainement toucher les dividendes d'une carrière effectivement exceptionnelle.

Réactions

  • AJA Net le 13/06/2005 à 06h02
    Enfin ! Je l'attendais cet article ! ;)
    Que dire de plus ? Du pur style CdF qui fait grincer des dents mais qui permet de relativiser les choses.

  • le praudfessionnel le 13/06/2005 à 06h11
    Attention la rédaction, on va finir par croire que vous n'aimez pas ce bon vieux Guy.

    Vu les réactions de certains à "Guy Roux joue un double jeu", je prévois d'ores et déjà tout un tas de posts interrogateurs et réprobateurs :
    "Quoi? Les cdf n'aiment pas Guy Roux. C'est un scandale! Ils sont sûrement manipulés par Philippe Jouannaux. Je vois pas d'autres raisons."

  • JPDarky le 13/06/2005 à 07h57
    Bonjour,

    Dans cet article d'Etienne Melvec il est ecrit :
    "Comme avec Rolland Courbis, les animateurs de télévision gloussent de plaisir à chaque petite phrase[...]"

    Il faut aussi ajouter les animateurs radiophoniques, EuropeL et RT1 conviant regulierement le truand de la Riviera ou le gros bonnet de la mercatique rurale sur leurs ondes. Mais bon, c'est sur, la radio, maintenant, il faut se montrer reconnaissants, j'imagine, donc voila. Mais faut quand meme faire attention, la television, ca peut arriver aussi, alors moi je ferai gaffe.

    Sinon, une remarque plus legere :
    "Sans se formaliser, évidemment, que l'homme ne soit pas avare de contradictions, ses innombrables prises de position étant surtout dictées par son propre intérêt."

    Je crois que la contraditcion a l'affirmation qu'il soit plein de contradictions se trouve dans la deuxieme partie de la phrase. Ce sont des contradictions de facade dictees par une extreme coherence : suivre ses propers interets.

    Bon sinon, c'est pas tout ca, mais bonnes vacances.

    Blourg.

    JPDarky

  • litteulced le 13/06/2005 à 08h03
    "Un ultime"..... fie Francis Graille ?

  • luckyluke le 13/06/2005 à 08h47
    Et voilà je me suis fait piquer ma vanne pourrie!

  • Raspou le 13/06/2005 à 09h24
    Mille fois d'accord sur le personnage et sur la Guy-dôlatrie excessive.

    Moins d'accord avec la phrase "un palmarès somme toute modeste eu égard aux générations qu'il eut sous ses ordres". C'est faire la fine bouche (au détour d'une phrase en plus, pas frontalement, selon la fameuse technique journalistique du "je dis ça je dis rien, suivez mon regard") sur ce qui relève quand même de l'exploit: prendre un club d'une ville paumée au plus bas de la hiérarchie nationale et en faire un pensionnaire stable de l'élite, vainqueur de titres majeurs qui plus est. Les "générations" de Roux, c'est lui qui se les est construites, avec ses méthodes de maquignon, peut-être, mais toujours au service d'un vrai projet sportif. Outre les joueurs qu'il a formés, il y a ceux qu'il a relancés (Scifo, Blanc). Ce n'est quand même pas le cas de figure d'un entraîneur à qui un président milliardaire offre 11 stars au zénith (là, oui, on pourrait trouver le palmarès modeste). Au pays des gaguesques OM et PSG, et quelque soit l'antipathie qu'on peut éprouver pour Guy Roux, on a le droit d'applaudir la cohérence et la réussite qui en a découlé.

    Et puis faudrait savoir: D'un côté, on dénonce le mercenariat, la disparition de l'attachement au club, la mercantilisation du foot... De l'autre, on insinue que Roux a manqué d'ambition en n'allant pas dans un plus grand club (et on l'insinue d'une manière digne des "leçons de journalisme des CdF" avec ce "d'aucuns lui reprocheront" dégoulinant d'hypocrisie... Reproche, garçon, reproche ou ne reproche pas, mais n'invente pas des "d'aucuns" qui reprochent à ta place).


    Les paradoxes ne sont pas que d'un seul côté ;-)

  • Coldo3895 le 13/06/2005 à 10h09
    Je sais bien qu'une certaine dose de mauvaise foi n'a jamais fait peur aux CdF, mais là on atteint des sommets !!!
    On a vraiment l'impression que l'auteur s'est dit: "bon... on va faire un article pour casser du Guy Roux, qu'est-ce qu'on pourrait dire ?...".

    Parler de xénophobie, même "light" quant à ses commentaires sur l'arrivée des nouveaux pays de l'est, c'est du grand n'importe quoi...

    Lui reprocher son palmarès, là aussi ça ne tient pas la route... Je lisais récemment qu'Auxerre n'a que 40.000 habitants. Quelle ville de cette taille, en Europe, a un palmarès comparable ?

    Bref, si on peut effectivement critiquer le Grand Schtroumpf sur bien des points, là quand-même, vos arguments sont bien légers...

  • Zubizarrêtepas le 13/06/2005 à 10h33
    La xénophobie même light :
    Remember : le conseil donné au PSG (je crois) dans les années 90, alors que celui-ci allait jouer en Turquie, Attention, là-bas, on s'est fait braquer le bus.
    Il avait même dû faire des excuses.

  • Jean-Luc Skywalker le 13/06/2005 à 10h39
    Coldo3895 - lundi 13 juin 2005 - 10h09
    Lui reprocher son palmarès, là aussi ça ne tient pas la route... Je lisais récemment qu'Auxerre n'a que 40.000 habitants. Quelle ville de cette taille, en Europe, a un palmarès comparable ?

    ---

    Monaco ? Lens ? Saint-Germain-en-Laye ? (Trouver l'intrus)

  • bebito le 13/06/2005 à 11h05
    "La xénophobie même light :"
    je me souviens d'un mercredi soir sur le plateau de la champions league de TF1, il parlait d'un arbitre autrichien qui avait arbitré un match avec une équipe allemande (ou l'inverse):
    "...en 38 c'etait le même pays".
    Mmmmmh, qu'elle sent bon l'esprit de paix, de dialogue et de compréhension entre les peuples, cette phrase!!!

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