Profitant de la neutralisation réciproque des deux poids lourds et du relatif essoufflement lillois, un OM requinqué, premier de la classe sur les matches retour sous la férule d’un Troussier qui ne tardera pas à retrouver son sobriquet de "sorcier blanc" s’il continue à ce rythme, s’est installé sans bruit sur la deuxième marche du podium. Mais il semble que décidément, les Olympiens aient du mal à se plier à l’impératif de langue de bois et de profil bas qui sied à leur statut de convalescent: le coach en personne ne s’est-il pas livré à une rafraîchissante démonstration d’optimisme, avouant considérer que son club n’avait pas six points de retard sur la locomotive lyonnaise, mais seulement trois "puisque nous accueillerons Lyon à la trente-septième journée"? Dans le même ordre d’idées, Monaco pourrait estimer ne compter que six points de retard sur son adversaire de vendredi, dans la mesure où il reste aux vice-champions d’Europe un match de retard à disputer à Strasbourg... Problème : le Racing semble devenu imbattable sur ses terres depuis l’intronisation de Duguépéroux, ce qu'un PSG qui se croyait reparti sur de bonnes bases avec Fournier a pu constater ce samedi... Pendant ce temps, Auxerre marque le pas, victime d’un FC Istres apparemment relancé par l’improbable duo Gravelaine-Bakayoko. Régicide La constante de toutes ces observations, c’est qu’elles ont trait à plusieurs clubs ayant récemment débarqué leur entraîneur. Une procédure devenue fréquente dans le championnat, comme le soulignait récemment L’Équipe dans un dossier à sens unique, censé démontrer l’utilité de ce genre de pratique, à la lumière de l’amélioration plus ou moins nette des résultats des équipes dont le coach avait sauté — Marseille, Strasbourg, Nantes, Lens, Istres ou Paris. Le coach est mort, vive le coach! s’écriait au final notre quotidien favori. Une conclusion qui nous semble assez rapide, puisque tissée à partir de quelques matches seulement. On se permettra d’attendre la fin de la saison pour juger du caractère systématique du progrès amené par un tel régicide… Ça crève les yeux Il paraît que la vidéo serait la panacée à toutes les erreurs d'arbitrage, et nombreux sont ceux qui en réclament l'application en urgence. Pourtant, l'arbitrage vidéo est effectif depuis belle lurette, même si, dans cette configuration où ce sont les commentateurs télé qui en sont les opérateurs, il est loin d'avoir fait ses preuves. On en a eu une illustration assez parlante à la fin du match Strasbourg-PSG, à l'occasion du but parisien. Il s'est d'abord agi de savoir si le ballon avait entièrement franchi la ligne, ce qui fut prouvé immédiatement: l'arbitre et son assistant avaient vu juste. Ce recours aux caméras pour établir le franchissement de la ligne de but serait effectivement fort utile, même si en l'occurrence, il n'y avait de toute façon pas eu d'erreur. Ensuite, c'est la question de l'attribution de ce but qui suscita les conjectures de l'équipe de Canal+. Là, pas moins de huit ralentis permirent, au terme de grandes difficultés, de longues minutes et de changements d'avis presque aussi nombreux, de décider que c'était finalement Guillaume Lacour qui avait marqué contre son camp. Mais là où cet épisode, somme toute anecdotique, est particulièrement significatif, c'est non seulement qu'un visionnage fait largement appel à l'interprétation de celui qui regarde, mais aussi que, pour reprendre le titre d'un article de sept ans d'âge, La vidéo rend aveugle. En effet, malgré la profusion de ces ralentis et la mobilisation de tout ce que la cabine de commentateurs, le car-régie et le bord de touche comptaient d'employés de la chaîne cryptée, personne n'a vu que, sur cette même action, Pedro Pauleta avait commis une faute évidente sur le gardien strasbourgeois, l'empêchant de disputer correctement le ballon...

Mamadou Niang apprend ce que c'est d'être marqué à la culotte par le yéti.

Trop d'amour Pour le public, il y a plusieurs façons de déstabiliser les adversaires, notamment lorsque parmi ceux-ci figurent d'anciens joueurs. Dans ce cas, la plus courante consiste à huer les ignobles "traîtres". Les supporters stéphanois ont procédé autrement au moment d'accueillir, en même temps que le FC Sochaux, Fabien Boudarène et Lionel Potillon, qui avaient quitté le Forez en 2001. Ovationnés lors de l'échauffement et à l'annonce de la composition des équipes, les deux joueurs — qui ont aussi pu lire la banderole destinée à Julien Sablé pour son 250e match en vert — ont eu les jambes qui flageolent. "Je n'étais vraiment pas à l'aise du tout, déjà à l'échauffement", a commenté Potillon après le match, tandis que son compère avouait: "J'ai pleuré lorsque les supporters ont chanté la chanson des Verts avant le match. Avec Lionel, on s'est regardé et il y avait beaucoup d'émotion. Ça nous a déstabilisés d'entrée" (Le Progrès). Les observations en vrac > Après Luyindula qui s’est complètement relancé avec Troussier, voici Pedretti qui marque d’un missile de trente mètres. Prochaine étape : la résurrection de Christanval. > Un penalty oublié, des bagarres aux quatre coins du terrain, un carton rouge, des buts inscrits uniquement sur coups de pied arrêtés dans les dernières minutes: Monaco-Lyon, c’est vraiment le nouveau PSG-OM. > Andre Luiz réussit une superbe reprise de volée contre Caen. C’est bon, on peut le remettre dans le formol jusqu’à la prochaine saison. > La recette miracle : les quatre derniers êtres vivants à avoir touché le ballon sur le but inscrit par le PSG sont trois joueurs strasbourgeois et une taupe. > Darcheville touche la barre : qui a dit qu'il avait grossi pendant sa convalescence? > 25e but d'Éric Carrière en championnat depuis le début de sa carrière. Soit 25 frappes de mouche bien placées.

Implants capillaires : esthétiquement, la réussite n'est pas toujours au rendez-vous.

L'entraîneur qui déteint Mickaël Isabey (Le Progrès) : "On a l'impression de s'être fait un peu voler. Cela s'est joué sur un coup de dés, l'arbitrage a beaucoup joué. Un nul ne m'aurait pas paru injustifié". La note esthétique Gaël Givet (L'Équipe) : "Les Lyonnais ne m'ont pas semblé irrésistibles". OL Beauté fait pourtant de son mieux. Le joueur calculateur Benoît Pedretti (om.net) : "C’est une bonne opération". On comprend que vous n’ayez pas besoin de Fiorèse. L’exemple mal choisi Jacky Duguépéroux (psg.fr) : "Nous revenons maintenant à trois points du PSG et l’on se dit que nous ne sommes pas plus mauvais que les autres". La frustration pavlovienne Brahim Hemdani (om.net) : "Fabien a eu peu de ballons chauds à négocier". On parie qu’il n’aurait pas craché dessus.

Appel aux joueurs bordelais : faites vite quelque chose pour votre entraîneur, son état s'aggrave.

Le niveau de jeu Laurent Fournier (AFP): "On a joué trop bas". Vous avez joué douzième, quoi. L'insistance suspecte "Marseille reparle du titre, Paris joue le maintien 14h20 (AFP) "Marseille se rapproche du sommet, Paris en déroute 22h52 (AFP) "Marseille se rapproche du sommet, Paris des tréfonds 22h16 (AFP) L'ampleur des problèmes Lionel Letizi (Le Parisien) : "C'est un problème de joueurs, de performances individuelles. Certains ne sont pas au niveau, je dirais même tous les joueurs. Et comme collectivement, ce n'est pas terrible non plus..." Le dépassement de soi Pedro Pauleta (Le Parisien) : "Jouer comme on a joué aujourd'hui, ce n'est pas possible". Si, la preuve.

Plongeon freestyle : Ramé, enfin un concurrent sérieux pour Janot et Grégorini.

La saisie sans contrôle d'huissiers Lionel Letizi (Le Parisien) : "Il faut sauver les meubles". Les joueurs les ont récupérés dès que Vahid a tourné les talons? La positive attitude (1) Édouard Cissé (Le Parisien) : "Il y a eu le penalty de Pedro, la barre de Danijel. Nous avons donc vu des choses positives". La positive attitude (2) Selim Benachour (C+) : "On rate un penalty au bon moment". Le calembour évitable "Les Nantais ont replongé dans leurs travers" (Ouest-France). Des travers de port? Le spectacle déploré Ahmed Yahiaoui (om.net) : "En début de match, on a laissé le ballon à Bastia et on les a un peu regardé jouer". Et comme c’était très chiant, vous avez commencé à attaquer?

Avec un goal average de -24 buts, on peut rebaptiser "filet à provisions" les cages de Caen.

La tartarinade Daniel Moreira (La Dépêche) : "Je n'étais même pas fatigué après ce match". L'incitation à la violence conjugale Patrick Remy (Ouest-France) : "On est capable de faire des coups à la maison". Le sprint désespéré Laurent Fournier (L'Équipe) : "La réussite nous a fui". Elle court plus vite que Coridon? La mascotte (1) Philippe Troussier (om.net) : "La rencontre a été très intéressante dans la tenue". Anigo est venu au match avec son costume de la C3? La mascotte (2) Philippe Troussier (om.net) : "Un break pouvait donc intervenir". Anigo est venu au match avec sa R21 Nevada?

Pour inciter ses défenseurs à joueur le hors-jeu, Jacky Duguépéroux a fait peindre le "révélateur" de Canal+ directement sur la pelouse.

L'entraîneur qui découvre la L1 Michel Pavon (L'Équipe) : "C'est l'équipe qui a joué au football qui a perdu". La bossa nova Philippe Troussier (om.net) : "Le match a débuté sur un rythme un peu curieux avec un terrain bosselé". Les rebonds défavorables Rolland Courbis (L'Équipe) : "On a affronté deux adversaires : Caen et la pelouse". La galerie des monstres Jacky Duguépéroux (L'Équipe) : "Certains spectateurs, venus voir le PSG, ont peut-être découvert Strasbourg". L'AJAnce immobilière "Auxerre cède du terrain" (FF). Connaissant Guy Roux, ce serait très étonnant.

Selon vous, Didier Deschamps : 1. Imite Guy Lacombe imitant Rolland Courbis sur le point de balancer une mauvaise excuse. 2. Imite Michel Bouquet imitant François Mitterrand sur le point de nier tout lien avec René Bousquet. 3. Imite Michel Leeb imitant Pierre Bachelet sur le point d'entamer "Et moi, je suis tombé en esclavage".