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Candidature : Francis Cabrette

Francis veut imposer la révolution caprine comme la solution idéale à tous les problèmes de l'équipe de France. Une théorie crédible dans le contexte actuel…
Auteur : Dave O'Brien le 12 Juil 2004

 

Cher Cloclo. Je me présente : Francis Cabrette, chanteur à texte et grand défenseur de la cause caprine. Comme tant d'autres, je viens te présenter ma candidature pour le poste de sélectionneur de l'équipe de France. Mais, contrairement aux autres fadas, j'arrive avec un projet sérieux, basé sur l'emploi judicieux des chèvres. Je m'explique. Comme tu l'as amplement constaté lors de cet Euro fatal, il ne sert à rien de sélectionner les meilleurs joueurs français. Pétés de fric, ils ne pensent qu'à en amasser davantage en multipliant les publicités. Thierry Henry, je l'ai trouvé cent fois plus vif dans sa pub télévisée que sur le terrain. Probablement, aussi, que les molosses grecs avaient plus les crocs que son gentil boxer. Résultat, des matchs tristes à pleurer comme la vision d'un hérisson tartarisé sur le bitume, et un palmarès qui prend plus la poussière que la petite culotte de Mireille Mathieu. Stars médiatiques, sollicités à gauche et à droite (plutôt à droite, d'ailleurs), Zidane et consorts se sont certes épuisés à multiplier les interventions non footballistiques, mais reconnaissons également qu'ils ont passé beaucoup de trop de temps durant l'année sur le terrain, entre compétitions nationales, coupes d'Europe et sélections, pour arriver à l'Euro dans une forme, sinon optimale, du moins acceptable. Des matchs de vétérans entre l'ASPTT de Clabeygnac et son homologue de Boulignon sur Frézère ont donné lieu par le passé à plus d'animation et de combativité que les pitoyables exhibitions des Français : c'est dire. Alors, par qui remplacer nos starlettes surévaluées? J‚ai la réponse: par nos chèvres! Des chèvres bien françaises, aux racines profondément ancrées dans notre beau terroir, de ces bourrins qui engendrent les lazzi et les sifflets chaque week-end quand il leur arrive de "jouer" — enfin, de courir plus ou moins vite sur le terrain (et ne me demande pas comment une chèvre peut braver les lois de la nature en possédant des racines et en étant également un bourrin: à chèvre française rien d'impossible). Attention ! Il ne s‚agit pas de prendre de la chèvre crevée d'avoir trop souvent joué! Car le bénéfice de sa caprinitude s'évanouirait alors. Jacques Santini a pourtant fait un timide pas en ce sens en choisissant Silvestre et Marlet, mais a commis l'erreur de prendre deux brèles passablement fatiguées. La passoire mancunienne a disputé beaucoup trop de rencontres dans un championnat qui demande un gros investissement physique, alors que le Reggae boy formé au Red Star a trop souvent été titularisé, en dépit du bon sens, par un José Anigo qui a même eu l'audace de l'aligner en coupe d‚Europe. Non, mon Cloclo, je te l'assure : rien ne vaut la chèvre de banc de touche, qui dans son club entre en fin de match ou qui figure parfois dans le onze de départ après un malheureux concours de circonstances (blessures, suspensions, exclusions du groupe pour avoir fricoté avec la femme de l'entraîneur). Elle est fraîche, reposée, délivrée de ce stress médiatique qui a oppressé nos champions durant toute l'année. Le stress de la chèvre, c'est connu, réside avant tout dans le regard peu amène que les supporters de son club ont porté sur elle toute l'année, voire dans les quelques manifestations de mauvaise humeur qu‚ont pu engendrer, chez ces mêmes supporters, les prestations quelquefois catastrophiques de l'intéressée. C'est ici qu'intervient le gros atout psychologique de ma méthode. A l'étranger, au Portugal comme ailleurs, les spectateurs, ignorants le curriculum vitae de mes chèvres, n'auront donc pas l'idée de les siffler — du moins en début de match. Plus fort encore, mes brélouses sauront pertinemment qu'il n'y aura pas un groupe d'ultras guingampais ou marseillais à la sortie du vestiaire, pour tenter d'improviser un piercing facial à base de silex ou de les incruster sur la calandre de leur 4x4 métallisé. Zen, détendue, la chèvre pourra donner le meilleur (ou le moins pire) d'elle-même. Au mieux, si les Dieux sont favorables, elle pourra même sortir un bon match: réussir un enchaînement, ne pas se trouer en défense et même, qui sait, marquer un but. Dans la pire des hypothèses, elle déstabilisera l'équipe adverse, habituée à affronter des monstres techniques et rapides, et qui finira par déjouer. Imagine déjà la tête du défenseur qui, voyant débouler Tony Vairelles, se croira revenu dans les seventies, trompé par la coupe de l'ex-idole ch'ti. Ainsi, la plus fine des tactiques mise au point par l'entraîneur d'en face, le plus strict des marquages imposés par ses défenseurs, tout cela se verra bafoué par une absence totale d'à propos et une inaptitude confondante à maîtriser son jeu collectif. Hagards, privés de repères, nos opposants laisseront des boulevards que même un Pierre-Yves André (pierre angulaire de ma formation, je m'empresse de le dire) saura exploiter. Car, en transformant nos rivaux en cadets fébriles, je compte bien faire remonter nos chèvres dans le temps, à l'époque où, toutes jeunes encore, elles avaient su susciter quelque espoir chez d'audacieux recruteurs: cette nouvelle jeunesse, le temps d'un tournoi, devrait leur donner des ailes (et ne me pinaille pas encore sur l'impossibilité zoologique de l'existence d'une chèvre ailée). Mais les atouts caprins ne s'arrêtent pas là. La brèle n'a rien du demi-dieu inaccessible au commun des mortels. Au contraire, adepte du tuning automobile, de Lara Fabian, de Paulo Coelho (sans l'avoir lu, bien sûr, c'est juste pour faire bien) et de la Ferme des Célébrités, elle est beaucoup plus proche de son public et partage ses goûts populaciers. Elle génère ainsi un phénomène d'empathie avec ses supporters, renforcé par l'attirance bien connue des Français pour les loosers: car, en dépit d'un talent douteux et d'une intelligence qui ferait pâlir d'envie une moule marinière, elle a su, à sa manière, réussir sa carrière de manière enviable, du moins financièrement. La chèvre se pose en modèle à suivre — par des moutons de Panurge, bien évidemment, pour poursuivre les comparaisons animales. Une équipe n'est rien sans un staff solide, toutefois. Pour me seconder, je ne vois personne d'autre que le grand Francis Llacer. Son palmarès au PSG, son statut d‚ex-capitaine de l‚équipe de France espoirs et son ballon de plomb fraîchement acquis parlent amplement pour lui. Eternel remplaçant, recordman du ratio nombre d'expulsions par minutes jouées, d'une dureté sur l'homme incomparable en dépit d'un physique de brindille mouillée, il saura inculquer les glorieuses valeurs de la caprinitude à ses cadets. Vas-tu me rétorquer qu'il n'a pas les diplômes pour devenir entraîneur adjoint? Ah ah ah, riposté-je en écartant les objections avec la balayette du mépris avant de les évacuer grâce à la pelle de l'indifférence. Mon Cisco, sais-tu, n'en est pas à un faux près ! Tu te demandes déjà quels seraient les heureux élus du terrain ? L'attaque ne pourrait être autrement constituée que par la paire que le monde nous envie et que j'ai déjà mentionnée plus haut, Vairelles et André. Et qui d'autre que le fougueux Christanval comme chef de défense? Les autres places, je ne te le cache pas, seront ardemment disputées. Cassard me paraît assez légitime dans les buts, mais les candidats sont légion. Mon rêve serait, évidemment, d'installer Fiorèse à l'aile droite pour le voir brouter quelques gazons exotiques, mais j'ai bien peur qu'Halilhodzic ne sache pas le remplacer cette année par un véritable milieu offensif qui le renverrait cirer le banc. Sois en sûr, mon Cloclo, avec mes chèvres, tu pourras faire ton fromage. Francis Cabrette, sociétaire de la S.A.C.E.N. (Société pour l'Acclimatation des Chèvres en Equipe Nationale). P.S. : Je t'offre en cadeau, et en première mondiale, les premiers couplets de ma chanson consacrée à Jérôme Alonzo, une de mes idoles. Je joue à mourir Moi je n'étais rien Mais voilà qu'aujourd'hui Je suis le gardien de l'équipe de Paris Je joue à mourir Vous pouvez m'maudire Me siffler à chaque fois Subitement frémir Quand je dégage du bras Je préfère en rire Je préfère en rire Je joue à mourir J'ai dégommé un joueur A l'entrée de ma surface On m'a exclu sur l'heure Ca a suffi pour qu'j'passe Pour Olmeta en pire D'accord j'ai pas l'look De Pirès ni d'Zidane Mais j'ai jamais mis l'souk Faudrait pas m'traiter d'âne Vous devrez m'subir Vous devrez m'subir Je joue à mourir

Réactions

  • luckyluke le 12/07/2004 à 08h53
    TCHIKABOUM! ;-)))

  • Footapaname le 12/07/2004 à 12h56
    Méga lol Dave !!!

    aussi fort sur la candidature que sur tes brèves :-))))

  • Axl le 12/07/2004 à 18h29
    Pareil que les deux au-dessus, là. ;-)

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