Le Feuilleton, c'est tout sauf la routine. D'ailleurs, s'il s'absente parfois, c'est pour mieux se faire désirer.
Alors qu'en tête, Monaco et Lyon ont profité de leurs larges victoires respectives pour reprendre de l'avance sur leurs poursuivants immédiats, qui se sont neutralisés au Parc des Princes par la grâce d'un joli coup de patte de Santos (l'homme du mois), Marseille et Auxerre décrochent aux points sans perdre de place. Le statu quo est d'ailleurs de mise aux quinze premiers rangs, tandis la bagarre fait rage entre les très mal classés. Le TFC perd le statut de relégable pour la première fois depuis la 2e journée, mais entre lui et Le MUC, bon dernier (façon de parler), il n'y a que cinq points dans lesquels se tiennent Montpellier, Guingamp et Metz…
Le staff bordelais en pleine illustration de la légende des trois singes. |
Lillois des séries
Alors que la saison est bien partie pour confirmer l'inutilité des changements d'entraîneurs, les dirigeants du LOSC pourront probablement, au soir de la dernière journée, se féliciter d'avoir maintenu Claude Puel en fonction malgré un flirt prolongé avec la zone de relégation. L'ex-Monégasque a tout de même senti le vent du boulet, puisqu'il s'était vu imposer un ultimatum lors d'un mois de janvier délicat. La remontée avait pourtant été entamée, imperceptiblement, dès le début du mois de décembre, après que le club eut occupé sa plus mauvaise place de la saison (la 17e), bien loin de ce fauteuil de leader obtenu au terme de quatre premières journées tonitruantes. Difficile de nier les mérites du technicien lillois, qui a fini par trouver des solutions avec un groupe de titulaires très largement remanié en cours de route. Aux arrivées judicieuses d'Acimovic et Tavlaridis lors du mercato s'est ajoutée l'émergence de têtes presque nouvelles comme celles de Chalmé, Dernis, Bodmer ou Moussilou. Puel doit composer avec les paradoxes de son équipe, capable de sortir des grands matches contre les "gros" de la compétition, et d'être victime de sa jeunesse et de son irrégularité contre de moindres oppositions. Il tient aussi à s'inscrire dans les projets à long terme de son club, s'impliquant dans des fonctions qui font de lui une sorte de manager à l'anglaise. Le chemin sera semé d'embûches, à commencer par cette difficile transition qu'il faudra assumer quand le LOSC devra évoluer au Stadium Nord afin de laisser se construire le nouveau Grimponprez… On lui souhaite d'être l'homme de la situation.
Le vent soufflait tellement fort à Bastia qu'il a failli emporter le visage de Claude Le Roy. |
Boring AJA
Adversaires des Lillois à Grimonprez, les Auxerrois ont suivi un parcours inverse en 2004. Irrésistibles en janvier, ils plafonnent de nouveau depuis plus d'un mois, réveillant les doutes récurrents sur leurs réelles capacités — ce dont a profité Guy Roux pour composter son habituel ticket modérateur. Les malheureux qui avaient suivi le match retour de l'AJA en coupe de l'UEFA, contre le Panathinaikos, ont eu une idée précise de l'indigence chronique du jeu des Bourguignons, même s'ils conservent cette étonnante capacité à se créer des occasions venues de nulle part. Mais lorsque Cissé est peu inspiré et dépense l'essentiel de son énergie à râler contre ses partenaires, que les dribbles de Kalou s'empêtrent aux abords de la surface et que Kapo s'évertue à être aussi déconcertant que Govou cette saison, les armes ajaïstes s'émoussent… Cinquième à cinq points du podium, Auxerre garde ses chances, mais il est toujours aussi difficile de les évaluer.
Contrairement à ce qu'on croit, la vie à Monaco est une vie monacale. |
Les observations en vrac
> Les Sochaliens marquent sur leur seule occasion après avoir été dominés pendant tout le match. Le PSG aurait dû porter plainte pour contrefaçon.
> Après la natation, Montpellier essaie le catch dans la boue.
> Francois et François-Henri Pinault étaient dans les tribunes de Rennes pour la première fois de la saison. Une nouvelle preuve qu'en football, ils ne savent faire que des mauvais choix.
> Les CRS sont intervenus avec des gaz lacrymogènes à la fin de Bastia-OM, mais les supporters de l'OM n'avaient même plus de larmes pour pleurer.
> Ovation pour Dhorasoo au moment de son remplacement : c'est la première fois de la saison qu'il éprouve du plaisir à aller s'asseoir sur le banc.
> La stat con : Olivier Rouyer prononce 17 fois "générosité" et 23 fois "solidarité" par retransmission.
> Paradoxe : Ajaccio et Lyon marquent deux buts chacun, mais c'est l'OL qui gagne 4-0.
> Magie Strasbourgeoise : Nice marque deux buts et en encaisse autant.
> Les supporters de la Mosson scandent "Nicollin démission". Pourquoi pas "MHSC dissolution", tant qu'à faire?
Vahid Halilhodzic s'entraîne pour rejoindre I Muvrini. |
La discrimination positive
Éric Carrière (C+) : "J'ai le soutien des vrais supporters".
Le baby-sitter négligent
Vaclav Drobny (DNA) : "On savait qu'on ne devait pas les laisser jouer dans notre dos".
Le bémol
Frédéric Déhu (Le Parisien) : "Seule petite note négative : ce but encaissé".
Le commentaire emphatique
Midi Libre : "Le président montpelliérain souffle d'effroi en voyant grincer sinistrement et s'ouvrir de manière béante les portes de la L2, cet enfer dont les Héraultais auront un avant-goût, samedi à Guingamp".
Le problème de Montpellier, c'est que la ligne défensive est placée derrière les buts. |
La consigne couillue
Ulrich Le Pen (DNA) : "Il faut commencer les matches en ayant les boules".
L'entraîneur observateur
José Anigo (L'Équipe) : "J'ai été attentif, et je ne nous ai pas vu gagner un duel".
Le DRH dépité
Daniel Jeandupeux (L'Équipe) : "Ce soir, j'estime en avoir terminé avec la revue d'effectif".
Le malentendu
Benoît Cauet (L'Équipe) : "Le maintien, a priori, on ne le joue pas le maintien contre les grandes équipes, mais face à celles qui sont de notre niveau".
Pour la troisième bande, Abidal et Adidas négocient encore. |
Le président imaginatif
Henri Legarda (Ouest-France) : "Je veux sur le terrain des joueurs qui mouillent le maillot ".
L'entraîneur qui gesticule
Robert Nouzaret (Midi Libre) : "C'est peut-être de la folie de dire ça, mais j'y crois et je n'ai pas le droit de baisser les bras".
Le footballeur qui parle footballeur (1)
Olivier Quint (F365) : "J’ai énormément moins de pression sur les épaules (…) je serais énormément déçu de ne pas être au moins dans le groupe (…) Des réflexions du coach et des gens autour m’ont énormément blessé (…) j’ai beaucoup envie de jouer".
Nouveau produit dérivé à Marseille : la gourmette se porte désormais sur le sweat-shirt. |
Le footballeur qui parle footballeur (2)
Olivier Monterrubio (fcna.fr) : "Et prendre deux buts face à une équipe aussi forte techniquement et tactiquement, c'est difficile de revenir. De notre côté, il y a eu trop de déchet technique et ils ont su nous prendre tactiquement et techniquement."
Le commentaire malheureux
Jacques Crevoisier (C+) : "Les Lillois essaient de donner le ballon à Acimovic pour trouver la solution finale".
Le joueur qui fait honneur à son prénom
Modeste M’Bami (F365) : "Il faut savoir se contenter de ce que nous avons".
Dis Papa, c'est quoi qui remue dans le short d'Utaka? |