Frappes neurochirurgicales, contrôles désorientés et tacles glissants: notre chronique du championnat n'a retenu de la 14e journée que ce qu'elle a voulu.
Les quatre premiers du classement respectent les distances de sécurité en se tenant à trois points les uns des autres. Les Monégasques sont moins flamboyants dans le jeu, mais ils nous gratifient toujours de coups d'éclat individuels… Fabrice Ehret, pris la main dans le panier, permet aux Lyonnais d'arracher une victoire précieuse… Marseille prive les journalistes de la crise espérée en s'imposant à Lille, où les crises provoquent moins de remous… Paris plafonne, mais c'est normal, Paris est un peu bas de plafond, et Sochaux revient à sa hauteur.
L'interview à forte valeur ajoutée
Depuis la rentrée, Jour de foot a pris l'habitude de donner la parole aux héros de la soirée avec des interviews en studio un peu plus longues que le bref échange de banalités réalisé sur la pelouse dès le coup de sifflet final. Mais, parfois, ces entretiens se transforment également en exercice de langue de bois grand format. Heureusement, les circonstances nous offrent de temps à autre de véritables moments d'anthologie, comme l'entretien entre Guy Lacombe et le duo Grégory Novak-Stéphane Guy, samedi dernier, après la rencontre Guingamp-Sochaux gagnée 2-1 par les Franc-comtois. Retranscription :
Guy Lacombe : "A la maison, on ne va pas gagner à chaque fois, ça, je crois que les joueurs en ont conscience, et donc à partir de là, essayer de prendre les points, les matches après match et ne pas hypothéquer sur le fait simplement on perd à l'extérieur et on gagne à la maison, parce qu'à un moment donné ça ne marche pas. (...) Je crois qu'on a pas les moyens de projeter, de dire on va jouer telle ou telle pause, telle ou telle passe, on a simplement les moyens de se dire "le match prochain on fait tout pour le gagner, le match d'après, ainsi de suite", et puis après, en fin de championnat, pourquoi pas, on affichera quelques ambitions".
Le petit geste technique
On retiendra évidemment du match Monaco-Lens le magnifique but de Ludovic Giuly (qui rappelle un peu celui de Papin contre la Belgique en 1992), mais l'action qui l'a amené mérite que l'on rende hommage à Jérôme Rothen, qui a lui aussi exécuté le geste parfait, d'une façon plus discrète. Sur la remise d'Adebayor, il s'engage un chouia dans la profondeur, mais corrige son placement d'un petit pas en arrière, à la manière d'un tennisman, tout en jetant un coup d'œil vers Giuly. Légèrement penché en arrière, avec l'attitude qui le caractérise, il ajuste un centre parfait qui retombe entre les deux défenseurs lensois…
Le paria
Ancien partenaire d'Eric Cantona à Auxerre, William Prunier a connu un parcours aussi chaotique que le jeteur de maillot le plus célèbre du foot français, mais nettement moins glorieux. On se souvient, à la fin des années 80, d'un reportage assassin de Frédéric Jaillant à Téléfoot, qui s'était acharné sur le marquage musclé exercé par le stoppeur auxerrois et avait durablement fait de lui un tueur sanguinaire aux yeux de l'opinion. Au terme de ses neuf saisons à Auxerre (84-93), il avait effectué des séjours généralement brefs à Marseille, Bordeaux, Manchester United, Copenhague, Montpellier, Naples et Courtrai, avant de retrouver la stabilité à Toulouse à partir de 1999.
En accompagnant le TFC dans sa descente aux enfers, Prunier s'était trouvé une rédemption, devenant avec Christophe Revault le symbole d'une belle solidarité avec le club. Las, il aura suffi d'une brouille ou d'une embrouille avec son entraîneur Erick Mombaerts pour mettre un terme à la belle histoire. Mis à l'écart du groupe, le joueur a rompu son contrat avec Toulouse. Il a 36 ans.
Samedi dernier, Mme le Préfet et Mme la député ont préféré assister à une soirée Tupperware. |
Les observations en vrac
> Banderole parisienne : "Depuis trente ans, c'est au Parc que l'histoire s'écrit". Boskovic l'a écrite avec une faute de frappe.
> Vahirua n'a pas pagayé après son but ou cette image pénible est désormais coupée au montage?
> Après Lens, Nice : finir le week-end avec le PSG, c'est à peu près aussi relaxant que de commencer la suivante par une réunion de service avec son patron.
> C'est quoi cette musique pourrie diffusée à la Mosson après les buts de Montpellier?
> Rui Pataca marque but sur but : il faut soumettre l'homologation d'un nouveau miracle de Lourdes aux autorités catholiques.
> Yann Lachuer remercie les défenseurs messins de lui avoir laissé tout le temps de placer sa reprise de volée.
> Ça va mieux à Rennes : cette fois, la défaite était injuste.
> Choc des costards étriqués : victoire de Perrin sur Puel.
> Choc des parkas moches : victoire de Deschamps sur Muller.
Une preuve de plus pour Domenech : le Portugais Rui Pataca en flagrant délit de destruction de plafond. |
Le trophée qualité iso 9002
Le protège-tibia de Lacour a résisté au tacle d'Essien.
Le gros malentendu
Gernot Rohr (F365) : "Ce n’était pas forcément à nous de faire le jeu au Parc".
Le président qui envisage une réduction de la masse salariale
Jean-Michel Aulas (site officiel de l’OL) : "Paradoxalement, j'ai trouvé l'équipe beaucoup plus équilibrée quand elle a joué à dix".
L'entraîneur modérément exigeant
Laszlo Bölöni (Ouest-France) : "À la pause, j'avais demandé aux joueurs de donner 15% de plus. Nous n'avons pas réussi".
Le diagnostic contradictoire
Michel Seydoux, président du LOSC : "Nous, on n'est pas malades : on va se soigner et on retrouvera la route de la victoire".
La déclaration du nutritionniste
Gernot Rohr (F365) : "Pauleta n’est pas toujours bien alimenté".
La déclaration du professeur de natation synchronisée
Michel Pavon (L'Équipe) : "Certains joueurs ont plongé physiquement, mais pas tous ensemble".
Incroyable : Henri Leconte a rejoint l'effectif niçois! |
La déclaration déchirante
"Un supporter de longue date, triste comme un TFC sans victoire, nous glissera d'un ton empreint de mélancolie : La sono devrait passer la chanson de Gold: capitaine abandonné" (La Dépêche).
La déclaration qui se contente de ce qu'elle a
Erick Mombaerts (L'Équipe) : "Notre banc de touche a admirablement fonctionné".
La déclaration doublement exacte
Patrick Müller (site officiel de l'OL) : "On a joué une bonne partie de la deuxième période à 10 contre 11 et avec un joueur en moins".
La déclaration à double sens
Bertrand Marchand (Ouest-France) : "On est rentré dans la partie en reculant et cela a mis Sochaux dans le bon sens".
La déclaration en faveur de l'éducation à l'anglaise
Didier Drogba (C+) : "Grandir avec cette équipe, ça passe par des claques comme celles qu'on a reçues ces derniers temps".
La déclaration un peu désobligeante pour Rennes
Abdes Ouaddou (Ouest-France) : "Il faut aussi respecter des clubs comme Rennes".
La déclaration carrément désobligeante pour Rennes
Pablo Francia (Sud-Ouest) : "Michel Pavon m'a dit de prendre ce match comme une rencontre de CFA. Qu'en face, on avait affaire à une équipe de CFA".
Soit Didier Deschamps n'est pas sûr de son haleine, soit il a peur qu'on lise les consignes sur ses lèvres. |
La métaphore un peu lourdingue (1)
Philippe Genin (C+) : "Celui qui n'avait plus marqué depuis neuf mois accouche d'un superbe bébé, il s'appelle Pascal Feindouno".
La métaphore un peu lourdingue (2)
Stéphane Guy (C+) : "But exceptionnel de Ludovic Giuly, le lutin magique de Monaco".
La mélodie du bonheur
Olivier Rouyer (C+) : "Ce son des crampons sur le carrelage, c'est quand même une très belle musique".
Le lapsus marrant du jour
Jean-Charles Sabatier (C+) : "Le ballon file devant la ligne de bus".
Le commentaire statistiquement inintéressant
Philippe Genin (C+) : "Cela fait dix-neuf matches que les Bordelais n'ont pas pris de but sur corner".
Le commentaire interprétable
Alexandre Ruiz (C+) : "Une tête de Lièvre vient s'écraser sur la barre transversale". Il faudrait quand même fouiller les sympathisants de CPNT à l'entrée du Stadium.
Le commentaire qu'il faut dire vite
Olivier Rouyer (C+) : "Il est grand Bakari, mais il a quand même de la qualité technique".
L'inconnu du jour
Cet homme est :
A-Le psychologue d'entreprise du LOSC
B-Le père de Djezon Boutoille
C-Le cousin Lillois de Gervais Martel
D-Le proviseur du Lycée Jean-Jaurès de Lambersart
E-Le mari de Martine Aubry
F- Le président du LOSC
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