Si l'épisode 9 restera fantôme, le 10 est fort consistant, avec ce cocktail de boutades contestables, de décryptages discutables et d'images douteuses qui fait tout le charme du Feuilleton.
Tassement ?
Déconfits (Marseille) ou mis en en échec (Monaco, Lyon), les trois leaders à la veille de cette 10e journée ont laissé leurs poursuivants se rapprocher (Nantes, Strasbourg) et même se hisser sur le podium (Paris). Et si les grosses écuries sont toujours en tête de liste, hormis trois déceptions majeures (Bordeaux, Lens et Auxerre par ordre décroissant de gravité), on peut se demander si l'on n'est pas en train d'assister à un phénomène bien connu du championnat de France: le resserrement. Et en effet, entre le 3e et le 13e, il n'y a finalement que six points… La distance à parcourir d'ici à la trêve aura pour intérêt de dire si les écarts se creusent, comme on pouvait le penser jusqu'alors, ou si l'on se dirige vers un scénario plus proche des saisons précédentes…
Cette image a été prélevée sur le site officiel de l'OM sans subir la moindre retouche. On ne sait pas si la gifle a fait du bien à Van Buyten, mais en tout cas, elle lui a donné un air de Ziggy Stardust azimuté. |
L'ironie du classement
On sait qu'en football, on a largement le temps de tirer des conclusions définitives et de prononcer des sentences sans appel avant que les faits ne viennent les démentir totalement, les papiers et les tirades radiophoniques étant voués à un rapide oubli. Mais au lendemain de cette 10e journée, il est permis de se retourner sans arrière-pensée sur la médiatisation comparée de l'OM et du PSG depuis le début du championnat. D'un côté, un enthousiasme (justifié) sur le retour au premier plan du club olympien, son armada offensive prometteuse, la réussite de ses dirigeants, la passion renaissante. De l'autre, la "crise" parisienne, les épisodes tragi-comiques de Yakin et Leroy, les sarcasmes (justifiés) et les doutes. Mais la magie du football fait qu'aujourd'hui le PSG est à deux points de l'OM…
L'équipementier du FC Nantes n'a même pas été foutu de fournir à Loïc Amisse une parka à sa taille. |
Galères
Au quart dépassé du championnat, si certains confirment ou se redressent, d'autres accumulent les doutes. Après avoir laissé entrevoir quelques promesses entre la 3e et la 7e journée (victoires à domicile contre Marseille, Nice et Bordeaux, en déplacement à Strasbourg), le Racing Club de Lens semble ne pas s'être remis de la dérouillée infligée par Lyon à Gerland, encaissant neuf buts lors des trois dernières journées. Face à des Bastiais capables d'une belle qualité de jeu à leurs heures, les Nordistes ont confirmé une tendance certaine à la décomposition. Inquiétant.
Leurs voisins lillois n'ont plus gagné depuis sept journées, après trois victoires initiales qui les avaient pourtant rapidement classés comme des outsiders potentiels. Mais ce n'est pas encore le marasme bordelais, le changement tactique décidé par Elie Baup n'ayant été d'aucun effet contre des Toulousains trop heureux de cueillir à Lescure leur première victoire à l'extérieur sous les applaudissements des supporters girondins…
Enfin, Guingamp et Le Mans ont enregistré leurs septièmes défaites de la saison, et les entraîneurs de ces deux équipes doivent chercher tout au fond d'eux-mêmes des motifs d'espoir, parce qu'à ce stade, ça craint vraiment.
Par moments, Luis Fernandez s'empare du corps d'Antoine Kombouaré. |
Les observations en vrac
Ljuboja s'est-il résigné à devenir un grand joueur?
Meïté, c'est le Bakayoko de la défense?
Il n'y a pas que le RC Strasbourg qui peut émettre des réserves sur l'effectif marseillais.
Banderole à Bordeaux : "Mais où est votre fierté?" Vous avez regardé sous les sièges?
Guy Roux (AFP) : "Je craignais plus cette rencontre que celle de mercredi à Neuchâtel en Coupe de l'UEFA". Tu suggères que Monaco est plus fort que Xamax?
Après Christian, Pochettino : Bordeaux est bien le seul club où les anciens du PSG sont moins bons qu'à Paris.
C'est bien la peine d'avoir Van Buyten (1m97) et Meïté (1m85) en défense pour se prendre un but de la tête de Martins (1m70).
C'est bien la peine d'avoir Elber, Govou, Malouda et Luyindula en attaque pour se prendre un but d'Isabey.
On se console comme on peut : Rennes est invaincu à domicile.
OK, il n'a pas une gueule de top-model, de coupe de cheveux délirante ni de fringues haute couture, mais Isabey est un sacré bon joueur. |
La précision importante
Cyril Rool a bien été exclu pour un tacle à hauteur du genou de Née, et non pour un tacle à hauteur du nez de Dugenou.
La rectification importante
Peguy Luyindula a marqué d'un gros pointard, et non d'un magnifique extérieur du droit.
La statistique conne
Guy Roux : "Je n'ai jamais perdu un 18 octobre".
Le grand prix du courage
N'est pas attribué à Pascal Johansen , qui a préféré baisser la tête et laisser passer le coup franc de Ljuboja.
Rui Pataca, une sorte de croisement entre Moby et Christophe Revault. |
L'entraîneur qui n'est toujours pas là pour rigoler
Vahid Halilhodzic (L'Équipe) : "J'ai promis encore plus de travail et d'exigence".
L'explication psycho-foireuse à la Charles Biétry
Peguy Luyindula (AFP) "J'ai un peu réfléchi avant de frapper. Sur le moment, j'ai envie de me l'emmener, mais mon père me dit toujours que je ne frappe pas assez. Et peut-être que j'ai eu peur de le voir arriver derrière moi pour me taper sur la tête..."
La déclaration pondératrice
Thierry Goudet (L'Équipe) : "Le cinquième but est de trop".
Le commentaire cocaïné
Grégoire Margotton (C+) : "Guy Lacombe, un homme totalement habité par l'intensité de l'instant".
Le commentaire incomplet
Philippe Genin (C+) : "Cyril Rool est victime de sa réputation". Mais avant, Frédéric Née a été victime de son tacle.
Le commentaire imparable
Denis Balbir (C+) : "Le Mans n'arrive plus à avancer, et par conséquent les Manceaux reculent".
Laurent Battles ne fera peut-être pas une immense carrière de footballeur, mais il pourra toujours interpréter le rôle de Zidane dans un téléfilm de M6. |
Le commentaire implicitement chambreur
Denis Balbir (C+) : "Jérôme Alonzo qui n'a rien eu à faire à part encaisser un but". En même temps, c'est un peu pour ça qu'il est là, non?
Le commentateur qui doit avoir une maison en Corse
Philippe Genin (C+) : "Les Bastiais sont magnifiques (…) Ce crochet et ce tir enveloppé, ça nous rappelle Thierry Henry (…) Magnifique Frédéric Née!"
La déclaration imparable
Peguy Luyindula (AFP) : "Si sur la première action de Giovane, le gardien ne fait pas l'arrêt qu'il fait, cela change tout". Il y aurait eu but?
La déclaration scatophile
Sidney Govou (site officiel de l'OL) : "J’ai fait une belle petite merde". Ouais mais t'es gentil, maintenant tu ramasses.
La déclaration aggravante
Elie Baup (AFP) : "Si j'ai modifié la tactique, c'est que je pense que certains joueurs se trouvent mieux dedans". C'est sûr que là, ils sont clairement dedans.
Pour calculer l'âge de Guy Roux, c'est comme pour les arbres: il faut compter les lignes sur son visage. |