Si l'OL se rapproche d'un second titre, le podium reste très incertain, les Sochaliens faisant même office de candidats très crédibles derrière des Marseillais embarrassés… La Feuilleton passe l'antépénultième journée au scanner.
La morale générale
Une semaine après les Girondins, c'est cette fois l'Olympique de Marseille qui a lâché prise dans la course au titre. À nouveau battus 3-0, (après les deux matches contre le PSG et le déplacement à Lille à l'automne), les Provençaux se placent dans une situation psychologique délicate à J-2.
Quant au titre, ses lauriers semblent plus que jamais devoir revenir à l'AS Monaco ou à l'OL. Le tenant du titre pourrait même être couronné dès le mardi 20 mai, lors de l'avant-dernière journée, en cas de victoire à Montpellier et de nul ou de défaite monégasque à Guingamp. Ces deux adversaires seront coriaces: les Bretons finissent en boulet de canon et cherchent une place en Intertoto, tandis que les Héraultais jouent (plutôt bien) leur place en L1. Les trois points d'avance de l'OL sur les Monégasques constituent une avance à la fois importante et bien dérisoire, tant les deux équipes ont montré le meilleur (l'OL à Strasbourg, Monaco en deuxième mi-temps contre Montpellier) et le pire (Les deux équipes contre Paris): difficile dans ces conditions de pronostiquer un vainqueur…
Marseille proche du plantage ?
Il n'est pas d'autre bilan pour la saison d'un club que celui que dresse son classement final, quelles que soient les impressions laissées en cours de route. Si personne ne peut nier que l'Olympique de Marseille a d'ores et déjà réussi en grande partie son exercice, simplement en faisant la course dans le peloton de tête et en s'épargnant des avanies qui étaient devenues traditionnelles, la potion pourrait être amère en cas de non-qualification en Ligue des champions, voire en coupe d'Europe tout court…
Paradoxalement, le parcours de l'OM a presque été trop brillant, non pas tant dans la qualité de jeu, trop souvent limitée, que par les positions qu'il a occupées avec régularité tout au long de la saison. Le souvenir du titre honorifique de champion d'automne pourrait ainsi devenir excessivement amer en cas de déception finale.
Le 3-0 encaissé à Sochaux (tarif en vigueur lors de la plupart des faux-pas phocéens) pèse en effet lourd à deux longueurs de la ligne d'arrivée, d'abord parce qu'il laisse les Sochaliens et les Bordelais revenir dangereusement à deux points (avec une meilleure différence de buts), ensuite parce qu'il prive Alain Perrin de Lebœuf et Van Buyten, exclus samedi soir, pour la réception de Sedan lors de la prochaine journée. En l'absence de Dos Santos, blessé depuis le match contre Bastia, les Marseillais devront contenir avec une défense très remaniée Henri Camara, l'un des plus vifs attaquants de L1. Ils se déplaceront ensuite à La Beaujoire, et d'ici à ce que les Nantais veuillent se racheter de leurs récentes indignités…
Rolland Courbis en plein retour d'acide. |
Sochaux comme la braise
Le FC Sochaux est la seule équipe invaincue à domicile, ce qui nous a valu une flopée de "Bonal, forteresse imprenable", avec toutefois ce paradoxe d'un nombre total de nuls domestiques (7) que peu d'équipes égalent (Lens, Strasbourg) ou battent (Rennes). Depuis la 30e journée, en incluant la réception d'Ajaccio (match en retard), les Doubistes ont même aligné une série de quatre matches nuls à la maison, obtenant dans le même temps trois nettes victoires à l'extérieur (à Strasbourg, Montpellier et Troyes).
Le 3-0 infligé à Marseille a donc soulagé la frustration des supporters sochaliens, mais surtout, il place le FCSM dans les meilleures conditions pour un final qui le conduira à Bastia avant de lui faire accueillir Sedan. Il y a pire calendrier, et l'équipe de Guy Lacombe, tout juste sacré meilleur entraîneur de L1 aux Oscars de Canal+, a de bonnes raisons d'espérer rejoindre l'Europe, peut-être même par la grande porte de la Ligue des champions…
Forts remous en queue de classement
Lorsque l'AC Ajaccio gagne, Rolland Courbis trouve les arbitres excellents. Les gesticulations consécutives à la houleuse réception de Bordeaux auront au moins eu un effet positif (délibérément recherché), celui de remobiliser des joueurs invités à se sentir les victimes d'un odieux complot (voir à ce sujet l'excellent dessin de Lefred-Thouron dans L'Équipe mag). Les deux victoires obtenues consécutivement au Havre et contre Nice leur font en tout cas quitter la zone de relégation, ce qui enfonce un peu plus des Havrais comptant désormais sept défaites de rang. En remontant Bastia qui menait pourtant 2 à 0, les Sedanais refusent pour leur part d'abdiquer, au contraire de Troyens condamnés au terme d'un match funèbre à Bollaert. Englués dans leur marasme et plombés par les tergiversations autour de leur entraîneur, les Rennais aggravent leur cas en offrant à Strasbourg sa 4e victoire à l'extérieur.
Les fleurs pour Fabbri, les couronnes pour Nantes? |
Les observations en vrac
Lyon assure sa qualification en Ligue des champions. Ça fera des heureux au tirage au sort.
Il y avait quatre spectateurs de plus que lors du dernier record d'affluence au Stade Bonal. Les recruteurs de Manchester, du Real, du Milan AC et du Bayern venus superviser Pedretti?
Regnault a oublié d'arrêter le tir de Battles.
Franck Lebœuf aura eu un jubilé à la mesure de son talent.
Bakayoko rate un penalty : ça lui fait au moins un point commun avec Pauleta.
Le surnom ménager : Jérôme "O Cedar" Alonzo, le gardien qui fait briller les attaquants adverses.
Coaching : Fernandez a sorti Ronaldinho à trente minutes de la fin du match afin de le préserver physiquement pour la finale de Coupe de France, trois semaines plus tard.
Suite à l'appel de la décision de la Ligue de suspendre son terrain, le club d'Ajaccio a finalement pu évoluer à René-Coty : ça permettra à Roland Courbis de crier au complot quand son club jouera son dernier match à domicile sur terrain neutre.
Les joueurs nantais sont en grève illimitée pour obtenir la retraite d'Angel Marcos.
Cetto fait deux passes décisives aux attaquants guingampais. Il doit vouloir remplacer Lebœuf à l'OM l'année prochaine.
Sur cette image, Elie Baup lorgne avec envie sur la casquette de Dominique Bœuf. |
Le top scoumoune
1. Petr Cech
2. Ali Boumnijel
3. Mauro Cetto
Le trophée de l'arrosage devant le but
Le Havre.
L'ironie du sort
Franck Lebœuf termine sa carrière en L1 sur un carton rouge pendant que Laurent Blanc est fêté comme champion d'Angleterre à Manchester United.
La déclaration allusive
Paul Le Guen (Le Progrès) : "Nous gardons la main". Contrairement à Jérôme Alonzo.
La déclaration excessivement optimiste
Richard Jezierski, capitaine sedanais (C+) : "Potentiellement, il nous reste six points à prendre à Marseille et Sochaux".
La déclaration moyennement optimiste
Ibrahima Bakayoko (FF) : "Nous avons encore une chance d'accrocher la Ligue des champions".
La déclaration à calembour
Philippe Violeau (FF) : On annonce beaucoup de noms ronflants pour l'année prochaine à l'OL". Jean-Michel Aulas veut faire signer David Sommeil?
Le commentaire du premier samedi du mois
Philippe Doucet (C+) : "Kaba Diawara a été introduit par Gernot Rohr".
L'école nantaise a beaucoup changé. |