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Guy Roux canonisé

Guy Roux a donc fêté à la une des médias son record de longévité comme entraîneur de l'élite. Si l'on peut se réjouir de la publicité faite collatéralement à Kader Firoud, on peut regretter que comme toute commémoration, celle-ci n'ait dressé que des portraits allant de la neutralité bienveillante à la franche apologie…
Auteur : Etienne Melvec le 16 Sept 2002

 


Loin de nous l'idée idiote de minimiser les mérites sportifs de Guy Roux, la singularité de son parcours ou la force de sa personnalité. Mais le moins que l'on puisse dire est que cette dernière ne se réduit pas à la façade joviale de l'humoriste auxerrois, incarnation trompeuse du bon sens près de chez vous et de la drôlatique rouerie rurale. L'ensemble de son œuvre n'est en effet pas celle d'un saint patron ni même d'un abbé Deschamps. Comment oublier la xénophobie récurrente de celui qui reconnaissait à peine le statut de nations aux anciennes républiques soviétiques, ou qui ranime à l'occasion de ses commentaires télévisuels de vieilles rancunes nationales? Comment occulter le comportement autocratique de l'ex-président du syndicat des entraîneurs (UNECATEF), qui omettait de convoquer l'assemblée générale et s'accrocha à son siège au CA de la Ligue bien après que son mandat ait été révoqué par ses pairs? Et que dire de sa science pour insinuer la polémique sur l'arbitrage sans avoir l'air d'y toucher, ou de ses conceptions autrefois très étroites de la liberté journalistique … Un lobby à lui tout seul Grand auteur d'aphorismes savoureux, Guy Roux n'a de bon sens que lorsqu'il coïncide avec ses intérêts, sans lien très solide avec l'intérêt supérieur du football français qu'il semble parfois représenter. Il n'a ainsi pas hésité à charger la DTN lors de la succession de Lemerre (Equipe de France: la succession sans l'héritage?). Il agit en fait constamment comme un lobby à lui seul, faisant incessamment et sous ses nombreuses casquettes la promotion de ses affaires et de sa propre position. Ses annonces comico-répétitives de l'ouverture de la billetterie pour les matches à l'Abbé-Deschamps n'en sont qu'un exemple marginal, car Guy Roux est bien plus un politique redoutable qu'un simple maquignon. Le glamour bourguignon S'il incarne des valeurs dignes du JT traditionaliste de Jean-Pierre Pernaud et se complait dans un ringardisme affecté, sa façon d'enfiler sa panoplie (bonnet, Anorak moulant) et de jouer son personnage jusqu'à l'auto-parodie (adjudant, jardinier, entraîneur paternaliste qui engueule les joueurs dans les courants d'air et espionne leur fréquentation des discothèques) répond aussi à une large part de calcul. L'exploitation de ce folklore lui vaut notamment de lucratifs contrats publicitaires et une excellente cote à TF1. L'image de l'AJA modeste club patronal est également détrompée par la réalité, qui désigne le seul club français propriétaire de son stade, un club très bien adapté aux réalités économiques contemporaines et qui sait parfaitement exploiter les ressources de la formation à la française (à Auxerre et bien au-delà). Double résurrection Il y a quelques mois, Guy Roux subissait l'attaque frontale de Raymond Domenech sur l'UNECATEF et provoquait un rejet croissant auprès des pouvoirs du football. Sa préretraite l'avait moralement affaibli et avait diminué son influence, et il apparaissait au crépuscule de sa formidable carrière. Il est d'ailleurs frappant que passées certaines limites, il semblait ne plus être capable de justifier ses ambitions. Maintes fois annoncé à la tête de l'équipe de France, il n'a jamais saisi les chances qui se sont présentées (le prétexte du refus de son président fut bien mince en 1998 et cache d'autres motifs). Durant son année sabbatique, il parlait de faire un "coup exotique" pour manager un club, et on évoqua aussi l'hypothèse qu'il prit en charge une sélection en vue du Mondial. Mais jamais il ne donna suite à ces possibilités d'engagement loin de ses terres d'élection. Sa légendaire prudence entrait peut-être en résonance avec le constat qu'à Auxerre il maîtrisait tous les paramètres et qu'il était en outre totalement intégré dans le tissu des notables locaux. Il comprit alors que pour ne pas connaître la mort sociale, il devait retrouver les pleins pouvoirs à Auxerre en même temps que le banc de touche, d'où il peut rayonner à sa façon. Sa grave alerte cardiaque et son opération ont parachevé ce retour en grâce qui culmine aujourd'hui, accompagnant un certain adoucissement du personnage. Remarquable communicateur, l'entraîneur auxerrois a magistralement négocié ce virage critique, et la célébration de son record a confirmé son institutionnalisation ainsi que sa cote de popularité. Dans notre époque pompidolienne, une figure aussi ronde et retorse ne s'épargne pas les contradictions mais ne craint pas la critique. Ceci dit, malgré tout ce qu'il additionne de traits antipathiques, il est bien difficile de nier le caractère presque indispensable de ce personnage dans notre football, qui perdrait de ses qualités romanesques s'il devait s'en passer, de même qu'une "école" riche en très belles équipes. Mais dans le concert lénifiant des louanges qui ont accompagné sa canonisation, et dans la foulée de la Techno Parade, il fallait bien faire un peu dissonance.

Réactions

  • LokomotivDallas le 16/09/2002 à 10h04
    pour contredire l'intro de l'article relatant le consensus sympathique des médias autour de Guy Roux, sachez que ce mois le mensuel Le Foot a sorti un article plutôt aigre que doux à l'occasion du record du bonhomme. je crois qu'il déplait bien plus souvent qu'on croit mais vu l'habileté du gars dans la polémique et la répartie les critiques se font rares par peur du coup de griffe (c'est assez pareil pour Roland). moi perso il ne serait pas là ça ne me génerait pas

  • piem le 16/09/2002 à 10h42
    Ouais, en fait, cet article est relativement aigre doux aussi.... En effet, le doux génie de la nouvelle formule nous permet de découvrir des chroniqueurs abyssallements enterrés : Clément Jumeau, Joseph Alphonsi et Totor (pseudo décrivant son admiration Rolland !-)))... Et bien, on s'aperçoit que cet article là est relativement politiquement correct, avec une critique somme toute assez gentille... J'ai extrait notamment cette phrase du passé bien plus cruelle et bien moins polies pour faire ressortir le contraste :

    "Imaginez un peu les torts que feraient le Bourguignon rougeaud à l’équipe de France si par malheur il y posait ses crampons usés et ses semelles puantes"

    Et je ne parle même pas du papier qui s'achève en disant en quelque sorte à Guy Roux : "Ta gueulle".

    A cette lecture, j'en suis rendu à me demander si Etienne Melvec n'est pas aussi touché par la grâce (la graisse ?) Pompidoyenne !-)))

  • LokomotivDallas le 16/09/2002 à 13h27
    en effet Piem on perçoit que les CdF ont poli(tiquement corrigé) leur discours depuis l'époque de Totor & C°. c'est moins fun mais ça les met nettement au dessus de la fange dans laquelle se complait Guy Roux entre autres

  • harvest le 16/09/2002 à 14h00
    Le héros hugolien Ruy Blas est au romantisme ce que le zéro mongolien Roux Blard est au poujadisme.

    Mais là s'arrête le parallèle , car si le premier était un laquais devenu premier ministre , gageons que le second ne pourra guère éléver autant sa condition , entravé qu'il est par des lacunes de noblesse et de coeur (sic).

  • Zubi le 16/09/2002 à 16h44
    Remarquable article (comme d'hab...)
    Ceci dit une p'tite remarque :
    Sa formidable carrière tient plus à sa longévité qu'aux résultats sportifs : 20 ans (plus de 20 ans...) en L1 et... : 2 coupes de France et 1 championnat, pour un club, comme vous le dites, sinon riche du moins aisé, c'est un peu maigre. Même le PSG a fait mieux (je blaaague ;-))

    Aut chose, Guitou avait brigué la direction de l'EDF en 93, et que c'est Platoche qui a tout fait pour l'en empêcher. Je suppose qu'il a du recommencer en 98... (et Guy et Michel, chacun dans leur rôle...)
    A propos de sa xénophobie, un p'tit souvenir :
    A Télé Foot, la mise en garde de Guy à je-ne-sais-plus-qu'elle-équipe qui allait jouer en Turquie après que le car de l'AJA ait été cambriolé à l'occasion d'un match là-bas.
    Eh oui, on connaît bien les Turcs, tous des voleurs, la preuve... Hein, Guy ?
    Et pis le dernier coup, sur la CDM et le problème des ballons mis en touche pour un adversaire blessé (ou soit-disant), tout ça pour nous expliquer sa conduite lors du fameux AJA-Nantes.
    Enfin, bon c'est sûr s'il existait pas il faudrait l'inventer.



  • Positive vibes le 16/09/2002 à 17h21
    Ds la serie 'douceurs Rouxiennes', surchauffer le vestiaire visiteurs et en faire un sauna, c'est pas mal aussi. Certainement pour permettre aux adversaires de bien se delasser avant un match….. Il me semble qu'il y avait aussi des anecdotes ds les hotels ou restaient les visiteurs, mais la je ne suis plus trop sur.

    Par contre, Etienne Malvec m'a mis l'eau a la bouche sur les raisons qui ont fait qu'il n'a pas pris les renes de l'EDF en 98 ('le pretexte du refus de son president fut bien mince en 98 et cache d'autres motifs'). C'est pas pro ca Etienne, il faut aller au bout des choses. Sentant les motifs bien bidons, j'ai besoin de ma dose de scandale maintenant!

    ps: Harvest, tu m'expliques comment tu fais pour avoir la grande forme un Lundi?

  • El mallorquin le 16/09/2002 à 17h25
    Le secret de la grande forme d'harvest le lundi, c'est les bons résultats du Losc le week-end.
    :-))

  • harvest le 17/09/2002 à 11h27
    mallorquin , le peuple aura ta peau :-)

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