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Villepin, Stade rennais: histoires parallèles

De 1995 à 2017, retraçons le fabuleux destin de deux losers devenus rois de France.
Auteur : Stéphane Pinguet le 2 Juin 2010

 

2017 restera comme une année pour les revanchards de tous bords. Bigard, nouveau ministre de la Culture, c’était déjà pas mal, Fabrice Fiorèse, qui prend la tête de fédé, bravo, mais que dire de la suite? Dominique Marie François Galouzeau de Villepin est président de la République et le Stade rennais est champion de France BetClic… La fin des années 2000 n’aurait pourtant jamais dû les voir se relever.

1995-2004 : Caramba, encore raté !
Les chars de l’armée rouge s’en vont enfin en 1995, et Villepin est nommé Secrétaire général de l’Elysée, c’est déjà bien. Le Stade rennais termine à une honorable 8e place du championnat 1996 et, notons-le, est pour la première fois depuis la saison 65-66 dans les dix premiers. Pas mal.
La saison suivante marque un tournant difficile. Villepin est un des artisans de la catastrophique dissolution de l’Assemblée nationale, la majorité passe l’arme à gauche. Heureusement pour lui, il n’est ni ministre, ni élu: il garde donc sa place au chaud, c’est toujours ça. Rennes tombe de haut et finit à une sombre 16e place en 1997, premier non reléguable d’une année où quatre équipes descendaient pour passer à un championnat à dix-huit. Retour dans le rang.

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Le Stade rennais a fait naître des espoirs avec une 6e place en 2001 pour le centenaire du club, et une 9e en 2004, laissant même transparaître des ambitions avec l’arrivée de François Pinault comme propriétaire en 2000. Il veut alors frapper fort, achète donc un crack brésilien pour 120 millions de francs: Severino Lucas, plus gros transfert du club. Pinault, grand amateur d’art contemporain, se fourvoie lourdement, mais on lui pardonne: l’art contemporain, on ne comprend pas toujours. Villepin devient résident du quai d’Orsay dès 2002. Il croit enfin entrer dans l’histoire le 14 février 2003, avec son discours à l’ONU contre la guerre en Irak, mais la politique étrangère, c’est compliqué. La guerre a quand même lieu.


2004-2007 : Vanitas, Vanitatum, omnia vanitas
Pour Villepin comme pour le Stade rennais, l’espoir naît pendant la saison 2004-2005. A la faveur d’un remaniement ministériel, Villepin prend le ministère régalien du frère ennemi, avant de devenir le chef du gouvernement et voir son horizon s’élargir, un peu trop vite peut-être. Sans mandat, il n’a pas de parti et n’est pas membre des gouvernements de Sarkozy. Rennes aussi se voit trop grand rapidement. En 2004, Rennes finit 9e, en 2005, encore mieux, Rennes est 4e et européen. Dorénavant il faudrait compter avec. Mais Rennes n’ira pas plus loin. Comme pour Villepin, le dernier palier est encore trop haute.

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Prise le 6 août 2006 au Stade de la route de Lorient, cette image prémonitoire annonce l'avenir de la France. De gauche à droite et de leurs noms de scouts: Tamanoir intrépide, Belette teigneuse et Castor triste. (Photo : Pymouss44 / Wikipedia)

2007-2015 : La diagonale du vide
Villepin sans mandat, Rennes sans titre: d’éternels candidats déçus. Villepin s’embourbe dans l’affaire Clearstream, avec ce clin d’œil du destin: le verdict le laisse libre le 28 janvier 2010, jour de l’anniversaire du président de l’époque. Il n’est pas là en 2012, il prend le temps de se remettre et vise 2017 avec la conviction de l’usure des gouvernants et du souffle nouveau de l’alternative. Rennes a connu également son lot de désillusions. Il est une sorte de poil à gratter du ventre mou avec des résultats défiants toute logique: douze victoires contre Paris en quatre ans, pas une victoire contre Lille depuis 2013 (malgré ses deux relégations entre 2011 et 2015). L’équipe se cherche, à mesure que les dirigeants se succèdent, Saint-Sernin, Le Lay, même Lagaf n’y peuvent rien. Les entraîneurs les plus prestigieux n’y arrivent pas, comme Mickaël Sylvestre ou Reynald Pedros. Mais le centre de formation reste sa vraie force, et lorsque Rennes sait conserver ses jeunes, le club parvient à viser plus haut, en attendant que les Marseille (champion 2010, 2011, 2012, 2013, 2014 et 2015), Angers (surprenant champion 2016) ou Arles-Avignon (cinq qualifications en Ligue des champions depuis sa montée en Ligue 1) n’aient plus l’envie de gagner.


2015-2017 : La montée des marches
Tout était fait pour le sacre, encore fallait-il être présent. La tactique était au point: une défense de fer, une attaque ridicule mais une grande efficacité. La disposition des joueurs est simple, huit défenseurs de plus d’1m95, deux milieux, et un attaquant chargé d’obtenir les corners. En phase d’attaque, cinq défenseurs montent, et l’attaquant tire le corner répété des centaines de fois à l’entraînement. L’entraîneur de Rennes peut être fier: il n’est autre que le poète tchèque Jan Koller, qui a su redonner ses titres de noblesse aux tactiques fermées qui fleurent bon le siège de Stalingrad.
La fleur, c’est au fusil que l’avait Villepin, avec assez de balles pour faire le ménage. La population aimant particulièrement les destins montecristesques a soutenu un homme revenu des ténèbres judiciaires pour embrasser un peuple qui ne devait l’élire que pour son sacre. Et c’est tout naturellement qu’il a lié dans son discours d’investiture ces deux destins remarquables, le 3 mai 2017:

« Le chemin a été long mais comme Colomb a ouvert une nouvelle voie vers ce qu’il croyait les Indes pour finalement créer l’occident d’aujourd’hui, il a fallu conserver nos valeurs en sachant que si la ruée vers l’Ouest a scellé notre histoire des derniers siècles, la route de l’Orient est toujours restée notre première racine et est aujourd’hui de nouveau ouverte ».

Évidemment, marquer l’histoire avec le Roudourou aurait été plus compliqué.

Lire aussi : Un d'Estaing en vert

Réactions

  • le cocorrézo-cocolombien le 02/06/2010 à 01h46
    Clap clap, ce discours d´investiture du président Galouzeau de Villepin finit l´article en beauté.

    Petite correction, le coach du titre rennais, l´actuel cannois Jan Koller n´est pas autrichien mais tchèque. (M´Bia est-il l´attaquant de pointe du titre rennais? Je l´espère pour sa fin de carrière en apothèose).

  • sansai le 02/06/2010 à 02h25
    Pedros entraîneur de Rennes ? Vous voulez ma mort ?

  • Qui me crame ce troll? le 02/06/2010 à 10h05
    Je veux voir cette tactique dans un vrai match ! Sinon l'auteur de Marseille champion 2010, 2011, 2012, 2013, 2014 et 2015 a préféré ne pas signer. Ca ne m'étonne pas !

  • Tonton Danijel le 02/06/2010 à 10h19
    Notons quand même que là où Marseille et Clermont gagnent enfin, le Stade Rennais a perpétué sa légende cette saison...

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