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Vilfort 1992, le soleil de minuit

Un jour un but – Le 26 juin 1992, Kim Vilfort marque le but qui permet au Danemark de remporter, contre toute attente, l’Euro suédois.

Auteur : Richard Coudrais le 27 Juin 2016

 

 

Plusieurs sentiments se confrontent lorsque l’on revoit le but de Kim Vilfort. À la joie de voir se concrétiser l’une des plus folles aventures de l’histoire du foot s'opposent des pensées plus sombres: celle que le but n’aurait peut-être pas dû être accordé pour une faute de main; celle que c’est peut-être l’équipe de Yougoslavie qui aurait dû jouer cette finale; celle, enfin, que ce joueur qui manifeste sa joie sous le soleil de Göteborg vit un moment terrible de sa vie d’homme et de père.

 

 

 

Embargo

L'action se passe à la 78e minute de la finale. Le Danemark mène 1-0 depuis une heure et l'Allemagne, championne du monde en titre, grande favorite, ne parvient pas à inverser son destin. Sur un mauvais renvoi de la défense allemande, Fleming Povlsen reprend de la tête et envoie droit devant. Le ballon arrive dans la course de Kim Vilfort, qui contrôle de la poitrine, en s'aidant peut-être d'un bras. L'ancien Lillois fait un crochet sur la gauche pour éliminer Brehme et Hellmer, puis frappe à ras de terre. Le ballon touche la base du poteau gauche de Illgner et roule dans la cage. Ce but entérine une histoire un peu folle, la victoire d'une équipe arrivée à l'improviste dans un tournoi majeur et qu'elle remporte finalement au nez et à la barbe de favoris hyper préparés.

 

Le Danemark n'aurait en effet jamais dû participer à cette phase finale de l'Euro suédois. Dans son groupe éliminatoire, il avait été devancé par une prometteuse équipe de Yougoslavie, quart de finaliste du dernier Mondial, bâtie sur l'ossature de l'Étoile Rouge de Belgrade, championne d'Europe des clubs en 1991. Mais si son football touchait du doigt les sommets, le pays vivait ses heures les plus noires, déchiré par une guerre civile qui n'en était, hélas, qu'à son commencement. La situation est telle que le 30 mai 1992, le Conseil de sécurité des Nations Unies vote un embargo. Politique, économique et en conséquence sportif: l'équipe de Yougoslavie, bien que qualifiée, ne participe pas à l'Euro 1992. Une première.

 

 

Référendum

Jamais la phase finale d'un Euro n'a porté autant de signaux politiques que celle de Suède en 1992. L'époque s'y prête. Le Vieux Continent est bouleversé par des événements de grande ampleur, entre les murs qui s'écroulent et les pays qui se déchirent. La RFA est redevenue l'Allemagne, l'URSS se désagrège et survit cliniquement sous le nom de C.E.I. (C.I.S. en anglais), le temps de préparer le démembrement des quinze États soviétiques. Même la présence du Danemark, qui remplace la Yougoslavie au pied levé, n'est pas dénuée de sous-entendu politique. Le 2 juin 1992, plus de 50% du peuple danois avait rejeté, par référendum, le traité de Maastricht, élément constitutif de l'Union européenne.

 

S'il refuse l'Europe politique, le Danemark accepte toutefois l'Europe du foot. Les joueurs en vacances sont rappelés d'urgence, l'équipe est montée à la hâte par le sélectionneur Richard Møller Nielsen, qui doit toutefois concéder le forfait de son joueur le plus emblématique, Michael Laudrup.

 

 

Dynamite

Le milieu de terrain Kim Vilfort, par contre, est bien du voyage. Pourtant, quelques jours plus tôt, il a été assommé par une terrible nouvelle: Sa fille de sept ans est touchée par une leucémie. Durant le tournoi, le milieu de terrain de Brøndby alterne les matches et les retours à la maison au chevet de sa fille. Si le tournoi n'avait pas eu lieu dans la proche Suède, Kim Vilfort n'y aurait certainement pas participé.

 

L'ancien joueur de Lille dispute le match inaugural contre l'Angleterre, où les hommes de Møller Nielsen arrachent un match nul inespéré (0-0). Quatre jours plus tard, Vilfort est présent pour le derby face à l'hôte suédois pour une défaite (1-0) qui semble sonner le glas de l'aventure danoise. Le milieu de terrain n'est pas présent contre la France, l'état de santé de sa fille s'étant en effet aggravé. Contre toute attente, l'équipe danoise s'impose (2-1) et poursuit l'aventure.

 

 

Kim Vilfort revient donc pour la demi-finale contre les Pays Bas. Il inscrit son tir au but lors d'une série qui envoie son équipe en finale. Face à l'Allemagne, il marque le but du 2-0 qui assoit définitivement la victoire de la Danish Dynamite et l'une des plus grosses surprises de l'histoire du foot. Quelques jours après son but, Kim Vilfort perdra sa fille, vaincue par la maladie.

 

Réactions

  • Ba Zenga le 27/06/2016 à 16h07
    Une histoire terrible et touchante. Merci Richard.

  • Tonton Danijel le 27/06/2016 à 16h11
    "l'équipe est montée à la hâte par le sélectionneur Richard Møller Nielsen, qui doit toutefois concéder le forfait de son joueur le plus emblématique, Michael Laudrup."

    Je cherche des explications de ce forfait, le wikipedia anglais donne bien des détails: "Following three games in the qualification campaign for Euro 1992, Laudrup decided to quit the national team in November 1990, alongside brother Brian Laudrup and Jan Mølby, following differences with coach Richard Møller Nielsen. The Danes failed to qualify originally but were given Yugoslavia's place as they were kicked out due to war in their country. Laudrup, however, rated their chances so low he stayed on holiday, a decision he must have regretted as Denmark beat holders the Netherlands on penalties in the semi-finals with legendary keeper Peter Schmeichel surprisingly saving a Marco van Basten penalty in the shoot-out."

    En clair, Michael était en vacances, et n'avait pas l'intention de les interrompre pour une équipe qui semblait n'avoir aucune chance a priori.

    L'histoire de Vilfort est touchante en effet, à voir la joie de ses coéquipiers sur le but, on peut se demander si ce n'est pas le genre de drame personnel qui a pu souder une équipe.

  • osvaldo piazzolla le 27/06/2016 à 18h28
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