Ne perdez pas de temps à lire ce texte, connectez-vous vite pour commenter les articles des CDF. Attention à ne pas confondre vos minuscules et vos majuscules.
Vous avez oublié votre mot de passe ?
Inscription
Vous avez oublié votre mot de passe ? Il reste un espoir ! Saisissez votre adresse e-mail ; nous vous enverrons un nouveau mot de passe. Cette procédure est quasiment gratuite : elle ne vous coûtera qu'un clic humiliant.
Nous vous avons envoyé un email sur votre adresse, merci d'y jeter un oeil !

CONDITIONS D'INSCRIPTION :

1. Vous devez nous adresser, via le formulaire ci-dessous, un texte (format .txt inférieur à 100 ko) en rapport avec le football, dont la forme est libre : explication de votre passion, anecdote, aventure, souvenir, essai, commentaire composé, portrait, autobiographie, apologie, réquisitoire, etc. Vous serez ensuite informés de la validation de votre inscription par mail. Les meilleurs textes seront mis en ligne sur le Forum.

2. Nous ne disposons pas d'assez de temps pour justifier les retards d'inscription ou les non-inscriptions, et ne pouvons pas nous engager à suivre une éventuelle correspondance à ce sujet. Merci de votre compréhension.

Nous avons bien reçu votre candidature, on y jette un oeil dès que possible. Merci !

Partager :

Union Saint-Gilloise: montée, cheerleaders et mécène allemand

Au bord de la faillite il y a deux saisons, la Royale Union Saint-Gilloise, troisième club le plus titré de Belgique, va remonter en D2 et rêve de Jupiler League. À l'origine de ce retour, un fantasque homme d'affaires allemand: Jurgen Baatzsch.

Auteur : Vincent Berthault et Robin Six le 26 Mai 2015

 

 

On ne sait pas si son nom rapporte plus de points au Scrabble que son compte en banque n'a de zéros, mais une chose est sûre: si l'Union Saint-Gilloise revient peu à peu sur le devant de la scène sportive comme médiatique, c'est en grande partie grâce à Jurgen Baatzsch. La deuxième division, qu'ils retrouveront la saison prochaine, les pensionnaires du Stade Joseph-Marien n'y auraient sans doute jamais plus goûté sans l'arrivée presque miraculeuse de ce fan de moto et de l'Eintracht Francfort.

 

Lors de la saison 2012-2013, le club est en effet dans les tréfonds du classement de D3. Financièrement, l'Union n'est pas en meilleure forme. C'est simple: après cent-quinze ans d'existence, le mythique club de Saint-Gilles, troisième club le plus titré de Belgique (onze titres de champion, deux coupes) est proche de la banqueroute. Seul un miracle pourrait le sauver. Heureusement, dans les tribunes désabusées se trouve un certain Jurgen Baatzsch.

 

C'est l'un de ses amis, un banquier belge fan de l'Union, qui l'a fait venir pour assister à une rencontre. "Il me parlait toujours de l'Union, c'est un unioniste de cœur et d'héritage, raconte l'homme d'affaires allemand. Il mentionnait toujours le passé, la gloire du passé. Je lui répondais que le passé, c'est bien, mais moi je suis un homme de l'avenir et du présent. J'ai accepté de venir voir un match de l'Union et j'ai trouvé l'ambiance sympa mais les infrastructures un peu vieillottes." Il faut dire que le Parc Duden, inauguré en 1916, est loin des standards des enceintes qu'il a l'habitude de fréquenter. Mais le folklore local le pousse tout de même à mettre la main à la poche.

 


www.Bel-models.de

 

 

Paysans, Quasimodos et champagne

Après un don important, l'homme d'affaires sponsorise l'Union par l'intermédiaire de quatre de ses sociétés (difficile de savoir combien il en détient au total), puis devient actionnaire majoritaire. Il détient aujourd'hui 82% des parts du club. Petit à petit, il a pris conscience du gouffre financier à combler. Car outre les dettes, toute la gestion économique du club est également à revoir: salaires bien au-dessus de la moyenne de la D3, promesses non tenues et revenus de sponsoring en baisse.

 

Jurgen Jurgen Baatzsch prend alors une décision qui marquera les esprits: il demande la division par deux des primes de match des joueurs. "Je me sentais un peu délaissé par le club et tout son entourage, expliquet-il. Personne n'avait envie de bouger au sein du club. Je n'avais plus envie de tout financer tout seul, chacun devant faire des efforts et moi-même en ayant fait pour sauver le club, j'ai demandé à diminuer les primes. Mais cela n'a jamais vraiment été suivi. J'ai tout de même trouvé le moyen de diminuer les salaires du club, nous avons renégocié les contrats et nous nous sommes séparés à l'amiable des joueurs indésirables grâce à des primes de départ." Malgré ces économies, l'Allemand aura déboursé en tout plus d'un million et demi d'euros.

 

En bon businessman, Jurgen Baatzsch attend un retour sur investissement et demande conseil à Zelos, une agence de marketing et communication sportive fondée par l'ancien PDG de RTL Belgium, Freddy Tacheny. L'Union, club populaire et familial, entre dans l'ère du football moderne, celui des gros sous et de la communication. L'actionnaire ne s'en cache d'ailleurs pas, bien au contraire: "Il ne suffit plus de jouer et gagner un match de foot pour attirer la foule. Il faut créer des liens avec d'autres sports comme le basket-ball, la moto, le tennis de table. Mon but est que de plus en plus de gens parlent de l'Union."

 

Le moins que l'on puisse dire, c'est qu'il y met du sien. Il y a quelques semaines, l'Union a fait la Une des journaux belges. La raison? Le recrutement des Union Girls, sortes de cheerleaders habillées aux couleurs du club et que Jurgen Baatzsch affiche partout sur les réseaux sociaux. C'est d'ailleurs sur ce terrain que l'ami Jurgen se fait le plus entendre. Entre les "paysans" accompagnés d'une photo de tracteur adressés aux adversaires dont la qualité du terrain laisse à désirer, et les arbitres taxés de "Quasimodos" car "ils sifflent toujours contre l'Union", il va sans dire que le dirigeant se lâche. "C'est vrai que la communication tient une place importante dans ma vision du football, mais il ne faut pas réduire cela à de la pure stratégie, il y a une notion de plaisir aussi." Au vu des photos qu'il partage sur les réseaux sociaux, nul doute en effet qu'il prend son pied.

 


www.Bel-models.de

 

Pour ajouter un peu de paillettes et satisfaire d'éventuels nouveaux sponsors, il n'hésite pas non plus à organiser un "Gala VIP" où huîtres et champagne coulent à flots. À des années lumières de l'ambiance d'un club house old school où l'assiette de pâtes est offerte avec la bière pour la troisième mitemps. Un art culinaire douteux qui aurait pu prendre fin avec la venue annoncée d'un des plus grands chefs belges, Pierre Wynants, pour tenir le tout nouveau restaurant du stade Marien... L'information était en fait un poisson d'avril, de même que l'annonce du recrutement de Daniel van Buyten.

 

 

De la "Tribune Quick Louise" aux loges VIP

Pour l'instant la stratégie s'avère payante. Sur le plan sportif, l'objectif est rempli avec ce retour en D2. Il faudra désormais stabiliser le club. Une montée en première division n'est pas exclue, mais Jurgen Baatzsch préfère rester prudent. "C'est sûr qu'on le souhaite, mais il faut rester humble et ne pas voir trop grand. On va continuer à professionnaliser le club du point de vue administratif, notamment. On a beaucoup d'idées, mais il ne faut pas aller trop vite, les infrastructures doivent grandir en même temps, il faut s'adapter."

 

Cela passe par des investissements importants que l'homme d'affaires, qui vient de racheter le RRC Waterloo, semble disposé à faire. Les éclairages sont sur le point d'être mis aux normes de la D1. Et si l'accueil des VIP n'est pas encore à la hauteur du haut niveau, cela ne saurait tarder. "On va attaquer les travaux au mois de mai avec une salle VIP qui pourra accueillir plus de 150 personnes, explique Jurgen Baatzsch. Nous investirons probablement également dans une tribune VIP provisoire de 300 personnes. Des études de faisabilité vont être lancées et, d'ici 2018-2020, il y aura une tribune de 3.500 places."

 

 

En résumé, l'Union va de l'avant… quitte à en laisser quelques-uns sur le carreau. C'est le cas notamment de l'entraîneur, Drazen Brncic, ancien milieu de terrain passé par l'Inter et le Milan, qui vient d'annoncer son départ la saison prochaine. Les raisons n'en sont pas connues, mais on murmure des désaccords avec la direction. Dans le même temps, c'est le président Vander Borght qui annonçait sa démission. Là encore, des désaccords entre l'un de ses proches et un proche de M. Baatzsch semblent être à l'origine de sa décision.

 

Du côté des supporters, on en a vu d'autres après tant d'années de disette. Alors les sentiments sont partagés, entre espoir d'un retour, amusement et scepticisme. "Jurgen et l'Union, c'est comme un enfant avec un jouet, glisse un membre des Union Bhoys, principal groupe de supporters. Il s'implique à fond et on sent qu'il aime ça. On espère juste qu'il ne s'en lassera pas trop vite…"

 

Réactions

  • Kireg le 26/05/2015 à 09h08
    Si Saint-Gilles veut pérenniser le club en D1, je leur conseille de recruter local.

    Vraiment local.
    Très très local.

    Au besoin, je connais un attaquant saint-gillois redoutable qui fait déjà des ravages tous les ans à la LDC.

    Plus qu'un tueur, un véritable "teckel des surfaces".

  • Mandandamadeus le 26/05/2015 à 09h39
    En plus, leur keeper a une vraie gueule de hipster. Je l'aime, ce club.

    "Bruxelles, ma ville, je t'aime ! Je porte ton emblème, tes couleurs, dans mon coeur..."

  • le Bleu le 26/05/2015 à 10h22
    Baatzsch, ça ne fait que 24 points au Scrabble, dont 10 pour le Z. A, T et S, ça ne marque qu'un point.

  • Lancelot du HAC le 26/05/2015 à 13h47
    Oui enfin tout dépend de la façon dont tu le places, mais avec huit lettres tu peux légitimement penser que tu fais un scrabble donc + 50, et ensuite des cases bonus (mot X 3, mot X 2, lettre X 3, lettre X 2). Le Z sur une lettre triple et le mot double avec un scrabble, tu peux faire un très beau score (déjà 60 rien qu'avec le Z donc 110 au moins).

    Bon après les noms propres sont interdits. Donc ça vaut 0 au scrabble.

  • Sens de la dérision le 26/05/2015 à 14h19
    Bière et pâtes remplacés par champagne et huitres ? C'est de la gentrification !

La revue des Cahiers du football