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Une pensée pour Vairelles

Tony Vairelles n'aurait vraisemblablement pas figuré parmi les 22, avant même la blessure qui interdit désormais tout autre éventualité. Joseph Alfonsi revient sur une certaine inégalité des chances devant la sélection, qui a pénalisé un joueur aux qualités pourtant incontestables.
Auteur : Joseph Alfonsi le 22 Mai 2000

 

Il existe, de par le pays, autant de sélectionneurs convaincus que de passionnés de ballon rond. Voilà bien une chose admise. Cette évidence prononcée ne doit cependant pas nous interdire d'émettre un jugement ou de donner un avis sur le bien fondé des sélections, ou plus précisément de certaines non-sélections.
Sans les passer toutes en revue et avant de disposer de la liste définitive des vingt-deux retenus, il semble aujourd'hui acquis que Tony Vairelles ne participera pas à cet Euro 2000. Ainsi, pour la deuxième fois consécutivement, l'attaquant lyonnais s'apprête à passer à côté d'une compétition internationale majeure, après avoir déjà fait les frais, deux ans plus tôt au Mondial, des choix du sélectionneur précédent.
A la veille de la Coupe du monde 98, en dépit d’une saison remarquable, couronnée par un titre de Champion de France pour lequel il œuvra de manière déterminante, il fut avancé que l’ex-Nancéen ne pouvait prétendre à intégrer un groupe dont la cohésion avait été pensée depuis longtemps.
Ses performances décisives dans le succès du RCL n’avaient donc pas suffi à convaincre Aimé Jacquet de transgresser sa ligne de conduite. Mais si l’avant-Mondial ne se prêtait plus aux expérimentations, il eût été logique, selon nous, que les prétendants recalés in extremis aient de nouveau toutes leurs chances après le sacre historique, à l'entame d'une nouvelle ère.

Plus rien, cette fois, ne s'opposait à l'intégration de ces joueurs sacrifiés sur l'autel de la raison de groupe.
Tony Vairelles fut donc naturellement appelé par Roger Lemerre, dès le premier match de reprise, fixé au mois d'août suivant. Etant données les difficultés chroniques rencontrées par l'équipe de France en matière offensive depuis quelques années, on se disait que le jeune homme pouvait signer un long bail avec les bleus. En effet, la fameuse "percution", si chère à l'être Aimé, venait peut-être de trouver son expression la plus sûre dans la chaussure du grand blond.
Certes, en dépit de sa magnifique saison, Tony ne présentait pas tous les états de service requis pour ambitionner de conduire l'attaque tricolore, en tant que titulaire indiscutable. Le Lensois souffrait incontestablement d'un déficit d'expérience internationale. Mais l’expérience internationale est, par définition, fonction du nombre et de la fréquence des matchs disputés au plus haut niveau. Or, dans la foulée du titre, Vairelles disputa une Ligue des Champions en tout point parfaite, au plan personnel.
L'obstacle majeur était désormais levé. Pourtant, tandis que d'autres continuaient à être régulièrement appelés malgré des prestations moyennes avec leur club, Tony dut se contenter d'apparitions sporadiques en équipe nationale. Son transfert en terre lyonnaise la saison dernière, dans un club ambitionnant ouvertement les premiers rôles, devait l'installer définitivement dans le gotha restreint des attaquants français incontournables.
Las! C'est toujours avec quelque réserve que furent accueillies ses rentrées internationales, comme si, le concernant, les exigences semblaient démesurées eu égard à la mansuétude dont semblaient bénéficier certains "cadres", pas toujours très convaincants. Là où un joli contrôle, un bon centre ou une esquisse de frappe suffisaient pour un Dugarry à s'attirer les faveurs d'une assistance conciliante, Tony se devait de multiplier les exploits pour espérer séduire et rivaliser. Il y a des joueurs comme ça qui auront toujours beau faire…
De même, personne ne songe à discuter objectivement la présence d'un Robert Pires, pensionnaire assidu depuis plus de trois ans, sans n'avoir jamais été décisif une seule fois lors de ses multiples apparitions sous le maillot tricolore. Voilà pourtant un critère qui, s'agissant d'un attaquant, devrait signifier un minimum.
Qu'importe, il ne s'agit pas ici de dénigrer tel ou tel, mais de montrer que la sélection semble a priori plus souriante à certains qu'à d'autres.
Il faut dire, à sa charge, que Tony Vairelles n'est pas un monstre de charisme. Foncièrement gentil, au sens noble du terme, sa timidité et sa discrétion naturelle ne déchaînent pas l'enthousiasme médiatique. Etant donné l'avènement de l'ère "people", on sait la presse plus friande de tumulte que de vie rangée.
Idem, en cultivant un look rétro, très éloigné des standards du parisianisme branché, et en revendiquant sincèrement sa foi, Tony s'inscrit à contre-courant d'une tendance qui a vite fait de le cataloguer "ringard". Nul doute que cette image bien trop lisse n'aura pas contribué à imposer cette personnalité peu vendeuse.
Côté terrain, ses qualités de courage et de combativité, très appréciées des publics populaires, lui confèrent une image de joueur laborieux, sachant mouiller le maillot pour son club, mais dépourvu de génie. Une caractéristique de son jeu qui joue paradoxalement en sa défaveur.

Pourtant Tony Vairelles est le prototype de l'attaquant moderne qui a si longtemps fait défaut à l'équipe de France. Joueur puissant, entreprenant, résolument orienté vers l'offensive dès l'obtention du ballon, Vairelles ne refuse pas ses responsabilités. Alors que d'autres se complaisent dans un jeu latéral, redoublant de passes en retrait dans l'attente d'une opportunité qu'ils ne savent pas provoquer, Tony va de l'avant parce qu'il considère que c'est sa mission. Son jeu, constitué d'initiatives répétées et de coups de boutoir obstinés, recèle bien évidemment du déchet. Mais, à l'inverse de ces pseudo-attaquants, positionnés à quarante mètres des buts adverses, le Lyonnais joue véritablement en rupture. De ce fait, la marge de manœuvre étant plus faible, les échecs sont plus fréquents et surtout plus visibles. Loin de renoncer, Vairelles n'en demeure pas moins toujours présent dans les bons coups.
Certes, lui-même ne s'en cache pas: sa saison à Lyon est une demi-déception. Sans n'avoir jamais démérité, ni surtout été mauvais, Tony a probablement souffert d'une comparaison incontestablement plus favorable à son compère Anderson, sacré meilleur butteur du championnat. Parce que nous attendions tous qu'il s'épanouisse à l'O.L, sa "seulement" bonne saison apparaît dès lors comme insuffisante. On fera remarquer qu'à une autre époque, certains attaquants sélectionnés pour leur appartenance antérieure au sacro-saint groupe des élus, s'en serait contentés.

Aujourd'hui plus qu'hier, la concurrence est rude.
La confirmation des talents de Trezeguet et Henry, l'entrée justifiée et méritée de Wiltord, et le formidable potentiel d'Anelka, contribuent à faire le vide autour de ces joueurs. Plusieurs d'entre eux évoluant dans le même registre que le Lyonnais, la présence de ce dernier devient, il est vrai, moins prégnante.
Il reste que la victoire historique des Français au Mondial ne doit pas faire oublier les années de vache maigre de l’attaque tricolore. C’est pourquoi la multiplication des postulants et des solutions qui se présentent à Roger Lemerre est, de ce point de vue, bienvenue.
Encore faudrait-il donner leur chance aux intéressés lorsque ceux-ci sont en mesure de la saisir. Or, le moins que l'on puisse dire est que Tony Vairelles n'aura pas forcément bénéficié d'une égalité de traitement qu'il était en droit d'espérer. Si tout vient à point à qui sait attendre, il est des circonstances où il vaut mieux battre le fer lorsqu’il est chaud. Vairelles, c’était sûrement maintenant!
Bien qu'il s'en défende, Roger Lemerre, en retenant une énième fois un Robert Pires toujours égal à lui-même sous le maillot bleu, a très clairement opté pour la continuité. Nous pensons qu'en matière offensive, l'apport de Tony Vairelles se serait révélé plus déterminant.

C'est donc pour saluer un joueur insuffisamment reconnu dans la presse nationale que nous voulions avoir une petite pensée pour Tony, sûrement très déçu de passer une nouvelle fois à côté d'un grand rendez-vous.

Réactions

  • ibrahima bakayoko le 08/07/2001 à 00h01
    Et ouais y'a pas de justice, le pauvre Vairelles n'était pas du voyage en 2000 et sauf cataclysme ne viendra pas non plus en 2002, c'est tragique, ayons une pensée pour d'autres grands attaquants de sa trempe, je pense nottament à Mickael Madar et Cyril Pouget, deux grands du foot français

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