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Tribunes vides

Foot et politique ne font pas bon ménage… Les spectateurs du dernier Barça-Real, qui se déroulait samedi dernier au Nou Camp, nous en ont donné une nouvelle illustration (même si certains supporters lyonnais ou havrais fournissent des contre-exemples).
Auteur : Eugène Santa (avec Jamel Attal) le 18 Mars 2002

 

Pour ceux qui auraient raté l'épisode, un petit rappel s’impose. Au début du clasico, deux jeunes "anti-mondialisation" pénétraient sur la pelouse afin de se menotter aux poteaux de buts. Opération réussie pour les deux manifestants, qui profitaient ainsi de la médiatisation de cet incontournable rendez-vous du football ibérique pour dénoncer "l’Europe du capital", par le biais d’un message inscrit sur leur t-shirt. Il faut dire que Barcelone accueillait un sommet européen, et (à l’insu de son plein gré) plus de 300 000 citoyens engagés dans la lutte contre la mondialisation libérale, largement promue par Bruxelles.

Visiblement, le message n’a pas rencontré le succès escompté auprès des spectateurs massés dans les tribunes: alors que les deux "intrus" étaient expulsés manu militari par la sécurité, une bronca généralisée et des jets d’objets divers accompagnaient leur sortie.
Cette attitude est assez significative de l’état d’esprit qui habite nombre de spectateurs, lesquels attribuent au spectacle sportif une importance si fondamentale qu’une interruption de dix minutes passerait presque pour un crime contre l'humanité. Ils sont encore plus nombreux à estimer qu'il ne faut pas mélanger le sport et la politique, que le premier est un sanctuaire qui ne doit pas être profané (par quoi, par des messages autres que publicitaires?). C'est le genre de philosophie qui a permis à l'Argentine, en l'absence de boycott, d'organiser le Mundial 78 pour la grande gloire de Videla, à certain populiste de faire carrière et aujourd'hui à une pensée unique de s'emparer du football européen sans rencontrer d'opposition.

Le plus regrettable, c’est que les spectateurs catalans devraient être les plus réceptifs à ce type de messages. Car c’est bien l’Europe libérale et l’arrêt Bosman qui ont transformé leur club, pourtant détenteur d’une forte identité régionale, en délocalisation de la sélection néerlandaise, il y a quelques mois. Et l’on ne peut pas dire non plus que les dérives actuelles vers le foot-business aient particulièrement profité aux Blaugranas… Mais la riche Catalogne dans la libérale Espagne d'Aznar n'a peut-être pas ce genre de préoccupations.

Le public a semblé en effet réserver son combat politique aux rituelles luttes régionalistes, comme le prouvent les banderoles déployées samedi dernier dans les travées: "La Catalogne n’est pas l’Espagne", "Cent ans d’histoire, cent ans de pourriture"... Les supporters du Barça se trompent d’adversaires, et ce ne sont visiblement pas deux juvéniles "fauteurs de trouble" qui leur ouvriront les yeux.
Finalement, on préfèrera à l’attitude des 100 000 personnes massées au Camp Nou celle des 30 000 présentes le même soir à Montjuic: Manu Chao et quelques autres artistes y donnaient un concert de soutien aux nombreux mouvements venus protester contre la marchandisation du monde…

En restant sur ce vaste sujet, et pour trouver quelque motif d'espoir, remarquons tout de même la banderole vue au Havre : "Droits télé, droits radios. A quand la vente du droit d'expression?". Signalons aussi l'initiative des Bad Gones 1987 de Lyon, qui ont produit un communiqué dénonçant la politique "tout-business" des dirigeants de l'OL et regrettant le déficit de passion autour de l'équipe.
En voici un extrait, qui prouve que certains présidents se voient contester leur appropriation des clubs (et que les Bad gones peuvent trouver d'autres mots que leur devise guerrière et un peu ridicule, soyons francs, "Combattre et vaincre").

"On n’entend que très rarement parler de jeu, de passion et de rêves, et bien trop souvent de budget, droits télés et introduction en bourse. Le domaine sportif paraît constituer au sein de l'Olympique Lyonnais un MOYEN et non un OBJECTIF. Les objectifs réels, bien souvent affichés, sont la construction d'un " grand club " selon une vision moderne du football de plus en plus mercantile, ou le spectacle se substitue au sport, les objectifs sportifs ayant été fixés en fonction des recettes à engranger pour couvrir les charges prévues pour les prochaines étapes de construction de cette entreprise de spectacle (… )Nous attendons des dirigeants qu’ils reconsidèrent leur politique pour revenir à l'essentiel : le football. Le business n'étant qu’à son service."

Réactions

  • ORANGINA ROUGE le 19/03/2002 à 03h02
    Dans la mesure où la Catalogne joue la carte autonomie et indépendance vis à vis de Madrid, la mondialisation et la libéralisation des échanges est plutôt un avantage si on se place dans cet optique.

    En effet, le Barça y perd son identité régionale (et son identité de jeu) et c'est triste...

    Mais en revanche, on sait que la mondialisation entraine aussi comme effet de renforcer les logiques locales (ville) et régionales (catalogne) et de désserrer les logiques nationales... donc que les Barcelonais doivent être contre la mondialisation parce que la libéralisation pourrit leur équipe de foot, je veux bien, mais peut-être que justement ils y trouvent un avantage supérieur au foot...

  • Moser le 19/03/2002 à 04h17
    c'est sympa d'être revenu...

  • El mallorquin le 19/03/2002 à 04h38
    Pour moi, la mondialisation libérale ça renforce plus la logique commerciale que la logique locale. Et surtout, ça renforce la logique "délocale" en provoquant le départ d'entreprises vers les pays ou les conditions de travail sont moins strictes et plus rentables.

  • CELTIC BHOY le 19/03/2002 à 05h47
    Pour moi, le terme de mondialisation libérale est une vaste fumisterie. Je suis déçu de le voir employé dans cet article. Au lieu de chercher des complots sur le Pentagone, on ferait mieux d'essayer de se rendre compte qu'en luttant contre ce mythe, on est manipulé par les faux libéraux américains.
    Mais bon, c'est si facile d'être nationaliste et de refuser le monde.
    J'ai trouvé José Bové particulièrement ridicule (enfin, je me base seulement sur la phrase de lui que j'ai pu lire)

  • osvaldopiazzolla le 19/03/2002 à 06h01
    Moi, un thème qui m'est cher c'est la confusion entre l'identité d'un club et celle de son président (voir le forum de mon ego et moi sur les clubs rouges).
    C'est dur pour un supporter de l'asse (!) mais il faut reconnaître que l'initiative des gones est un petit pas vers la l'autonomisation médiatique des supporters.
    Trop de présidents croient sincèrement que le club leur appartient, et les supporters est le seul acteur social qui peut se permettre de le leur contester. Les bad gones s'en donnent les moyens.
    Comme quoi on a des leçons à prendre de supporters lyonnais !

  • Flako le 19/03/2002 à 06h18


    Et qu'est ce que vous croyiiez? Que le public allait adorer l'entrée des deux anti-mondialisations sur le terrain?
    Les gens payent 500 balles pour voir le meilleur, le plus excitant (a priori) des matches du monde. Ce ne sont pas pour autant tous des affreux pro-mondialisations.
    Les Catalans sont d'ailleurs, et les Barcelonais en particulier des gens plutôt à gauche dans l'Espagne d' Aznar. On ne va pas les accabler parce qu'ils aiment célébrer une rivalité sportive avec l'équipe de la capitale.

    Vous vous dites anti -mondialisation, alors sachez respecter les traditions locales, un bon Barça Madrid, sans interruptions qui cassent l'ambiance par exemple.

  • plumitif le 19/03/2002 à 09h03
    L'opium des peuples, donc.

  • El mallorquin le 19/03/2002 à 09h34
    C'est exactement ça. Du pain et des jeux, Flako, du pain et des jeux...

  • loustic is back le 19/03/2002 à 09h40
    Exactement
    Mais pourquoi toujours tout politiser
    Un match de foot est une chose, les tribunes politiques une autre.
    On a eu droit au Kurdes a Nantes, L antimondialisation a Barcelone, Des elucubrations autour de France Algerie, un symbolique USA/Iran.
    Pour certains, tout est pretexte pour une manifestation de leur opinion sans le moindre respect pour les gens qui veulent simplement s evader devant un match de foot sans que 2 ou 3 abrutis ne viennent gacher leur plaisir.
    Mais bon, je dois oublier qu il est dur de s exprimer sans emmerder les gens, sans casser...
    Des que l on veut manifester une opinion dans la rue ou a la radio, on est tout de suite arrete, molleste, sequestre et que donc pour se faire mousser, on est obliger d aller pavoiser dans un stade lors d un match.
    PS, ce n est pas ironique

  • plumitif le 19/03/2002 à 09h50
    C'est vrai quoi, quand on va au stade, c'est quand même pour plus penser à rien surtout qu'on a payé la peau du cul et maintenant on est tranquilles avec les fouilles, les excités ont plus le droit de se lever sinon de toute façon ils se font repérer par les caméras, bon dans les virages c'est pas encore tout à fait ça, y'en a des qui agitent des drapeaux alors derrière on voit rien, une bonne ola ça devrait leur suffire, non ?

La revue des Cahiers du football