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Transferts: le football divisé face à la Commission européenne

Censé faire front commun pour limiter les effets d'une réforme brutale du système des transferts, le foot pro s'est mis en difficulté en se montrant incapable de parvenir à un consensus avant l'ouverture des discussions sérieuses à Bruxelles. Les clubs font pression sur les politiques et en appellent maintenant à l'exception sportive! Mais les dés sont jetés...
Auteur : Jamel Attal le 31 Oct 2000

 

Les instances du football ont donc rendu à la Commission européenne, ce mardi 31 octobre, leurs propositions sur la réforme des transferts. Elles ne se sont pas déplacées en délégation pour les remettre, se contentant d'envoyer par courrier un devoir il est vrai assez léger (voir La copie de la FIFA ).
Le mois de délai qui leur avait été accordé aurait dû être mis à profit pour rassembler les différentes "familles" du foot autour d'un projet commun, destiné à sauver ce qui peut encore l'être d'un système contraire au droit européen. Mais le projet remis à l'UE n'a pas fait l'objet d'un consensus, les représentants des joueurs (la FIFPRO) ayant très tôt quitté le groupe de travail FIFA/UEFA (dès le 12 octobre) devant le refus des clubs de se résoudre à autre chose qu'à des concessions mineures. Les discussions se sont cependant poursuivies avec la confédération mondiale dans le dos de l'UEFA, sans que l'on parvienne à un rapprochement des points de vue. Les propositions "euro-compatibles" envoyées à Bruxelles restent donc minimales et laissent le chantier ouvert à tous les vents.
Ce pénible round de discussions aboutit à un constat d'échec qui met en évidence des divergences d'intérêts radicales et une incapacité à agir collectivement, comme en 1995 pour l'arrêt Bosman.

Les clubs au combat
La stratégie des instances, notamment européennes, a surtout consisté à faire glisser le débat sur les plans politique et médiatique, en essayant d'amener les gouvernants à faire pression sur une Commission déclarée aveugle et ignorante des problèmes du football. Les déclarations critiques de Tony Blair et Gerhardt Schröder sont les résultats les plus manifestes de ce lobbying que beaucoup considèrent comme suicidaire, les commissaires européens ayant le pouvoir de lui résister.
La pression des clubs sur l'UEFA a vraisemblablement poussé cette dernière à adopter une position assez peu réaliste en refusant d'écouter les avertissements de Bruxelles. De nombreux dirigeants de club n'ont pas bien saisi la portée de l'ultimatum européen, certains d'entre eux se déclarant même prêt à aller au conflit et à refuser le "diktat". Pour la plupart autocrates et habitués à inventer leurs propres règles, ils semblent avoir besoin de se voir rappeler le pouvoir du droit et des institutions...
Dans ce contexte, les tentatives de conciliation de la FIFA (qui doit ménager toutes les parties et a mieux saisi les dangers de cette attitude) étaient vouées à l'échec.

L'exception sportive, quand elle nous arrange...
Par un étrange renversement, le cheval de l'exception sportive est désormais enfourché par des dirigeants qui en refusaient totalement l'idée il y a quelque temps. Cette exception, défendue depuis plusieurs années par Marie-George Buffet, était en effet originellement invoquée pour défendre le sport contre les graves dérives financières et les conséquences les plus dramatiques de l'arrêt Bosman. Ainsi, les fédérations nationales et internationales l'appelaient de leurs vœux lorsqu'il s'agissait d'empêcher la création d'une ligue européenne privée. Elle permettrait aussi d'établir des quotas de joueurs "non-sélectionnables" dans les clubs, comme le souhaite la FIFA.
Les clubs, particulièrement les plus riches, s'étaient jusqu'alors parfaitement accommodés de la libéralisation forcenée post-Bosman... Dans le débat français sur la répartition des droits de télévision, les clubs voulaient faire appel à la cour de justice de l'UE pour que ces droits ne soient plus gérés par les Ligues. Il n'était alors pas question d'exception sportive pour nos chefs d'entreprise...
Cette spécificité, si elle était enfin reconnue dans les textes européens, tiendrait au "rôle social et éducatif" du sport... Alors, s'ils ne veulent pas donner l'impression de se foutre de la gueule du monde, les dirigeants de clubs seraient bien avisés de penser aux contreparties "sociales et éducatives" de leurs profits et à leurs obligations envers la société et le sport, plutôt que de réclamer passe-droits et paradis fiscaux. On leur suggère ainsi d'adopter des modes de gestion parfaitement transparents, de soutenir le monde amateur, de respecter l'éthique sportive et de financer activement la recherche et la lutte contre le dopage...

Les joueurs en position de force
Les représentants des footballeurs (FIFPRO et UNFP) ont rapidement constaté que les instances ne s'engageaient pas réellement dans un processus de transformation des transferts, et se sont retirés précocement des débats en refusant notamment d'écouter plus longtemps l'UEFA. Les ultimes tentatives de la FIFA (dans la nuit précédant la réunion du vendredi 27) pour renouer le contact ont donné lieu à un nouvel incident diplomatique, le travail de la FIFPRO n'ayant même pas été présenté ce jour-là. Accusés de tenir une ligne dure et d'encourager une abolition totale dangereuse pour tout le monde, ils savent qu'ils ont le droit européen pour eux et que le rapport de force est nettement en leur faveur. Leur acceptation de certaines contraintes (voir à nouveau La copie de la FIFA ) montre pourtant qu'ils étaient prêts à collaborer pour trouver un accord dans le futur cadre légal. Ils sont fondés à dire que les instances et les clubs ne sont pas encore résolus à entrer dans ce cadre.

La Commission comme arbitre?
Après avoir fait planer la menace d'une abolition pure et simple du système actuel, la Commission européenne semble avoir admis, par la voix de Mario Monti (commissaire à la concurrence), qu'une "adaptation" est possible, compte tenu de la spécificité des activités sportives, dont elle paraît vouloir reconnaître la légitimité. Elle a aussi reconnu la nécessité d'une période transitoire et ouvert une période de deux mois de négociations. Ces pourparlers ne verront donc pas les différents représentants du football unis pour parler d'une même voix, puisque la FIFA et l'UEFA seront séparées des joueurs autour de la table. Comme Bruxelles n'aura pas vocation à jouer les arbitres, mais plutôt à trancher dans le vif, cette scission pourrait évidemment être fatale aux intérêts du football.

On ne peut prédire quelle réforme sortira des discussions, d'ici à la fin de l'année, ni si les différents acteurs du football vont finir par s'entendre pour mener ensemble leur barque à cette échéance cruciale. A Bruxelles, il faudra avancer concrètement sur tous les points de désaccord, et espérer que la Commission veuille bien endosser le rôle du médiateur dans cette difficile négociation.

Sur le sujet:
Abolition des transferts, quelles conséquences? (5 septembre).
Le bouleversement annoncé suscite aujourd'hui les plus grandes inquiétudes. Pourtant, si certains risques sont bien réels et si le football européen va traverser une période incertaine, la crise pourrait se révéler salutaire à bien des égards...
Transferts: ça se durcit (10 octobre).
À trois semaines de l'échéance fixée par la Commission européenne, les acteurs du football ont bien du mal à parler d'une même voix, et certains dirigeants se préparent même à la guerre. Une réforme de plus en plus sympathique...

Réactions

  • vert mais rouge le 02/11/2000 à 00h00
    moi ce qui m'enerve c'est que ce bidule appelée commission europeenne puisse donner des consignes, pas par nationalisme mais par esprit un peu démocrate responsable devant qui la commission c'est du sous louis 14.
    bon je me calme aller les verts et vive la revolution

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