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Transferts: la révolution était annoncée

La Commission européenne est sur le point de faire voler en éclat le système des transferts, mettant un terme à une pratique qui perdurait hors de la légalité et entraînait le football dans une inflation irrationnelle. Comment en quelques mois à peine l'édifice a-t-il pu s'écrouler?

Auteur : Julie Grémillon le 5 Sept 2000

 

 

Les commissaires européens et la direction de la concurrence sont en effet sur le point de condamner purement et simplement un système totalement contraire à la législation sur la libre circulation des travailleurs, suite à des "procédures d'infraction" engagées contre la FIFA. Le combat était très mal engagé: la fédération mondiale avait présenté en mai dernier un certain nombre de dispositions, qui ont presque toutes été rejetées par la Bruxelles. N'ayant pas fait depuis d'autres propositions plus convaincantes, le monde du football en était réduit à des manœuvres politiques de dernière extrémité. La FIFA a cependant réuni le 31 août la "famille" du football pour présenter un front uni et trouver des solutions de compromis compatibles avec le droit européen. Devant l'intransigeance de Mario Monti et Viviane Reding, respectivement commissaires à la concurrence et au sport, la FIFA a été contrainte d'accepter l'abolition et se trouve réduite à accompagner cette petite révolution.

 

Tous pour les transferts!
Dans ce combat, les représentants des joueurs professionnels sont évidemment sur une ligne très différente de celle des instances, et voient d'un très bon œil une libéralisation totale qui serait avantageuse pour les sportifs.
Ils sont les seuls, car c'est une large coalition qui a voulu s'opposer à la commission de Bruxelles, ou tâcher de la dissuader. Depuis quelques mois, mais avec quelque retard tant cette évolution était prévisible, les confédérations (UEFA et FIFA) ainsi que les ligues professionnelles essayaient de s'organiser. Le G14 et la nouvelle majorité à la LNF se retrouvèrent donc aux côtés des instances qu'elles combattent le reste du temps, pour réclamer une "exception sportive" qu'elles refusent par ailleurs. L'ironie est grande de voir les dirigeants de clubs punis par plus "libéraux" qu'eux, cette fois sur le plan du droit. Car lorsqu'il s'agit de récupérer le bénéfice des droits de télévision, ils plaident leur cause auprès des institutions communautaires pour abolir les privilèges des Ligues professionnelles et des fédérations... Marie-George Buffet elle-même est courtisée par Gérard Bourgoin et Jean-.Michel Aulas!

 

Retour de balancier
L'intransigeance de Bruxelles s'explique en partie par la publicité très négative faite par l'inflation absurde du montant des transferts et des salaires. L'idée que des clubs gravement endettés puissent mettre 400MF pour recruter un joueur a effectivement de quoi choquer, et il se pourrait bien que "l'exception sportive" particulière qui protège ces clubs ne viennent à disparaître elle aussi (l'UEFA a amorcé un mouvement dans ce sens en délivrant bientôt une licence conditionnée par des finances saines). C'est aussi toute cette "économie parallèle" du foot pro qui se retrouve dans le collimateur, fondée sur un "capital joueurs" dont la valeur est celle de la revente de ceux-ci. Ce système a encouragé la spirale inflationniste des dix dernières années, conduit les clubs à une dangereuse gestion spéculative et réduit les joueurs à l'état de marchandise.

 

Un compromis en forme de reddition
La ministre de la jeunesse et des sports a reçu le 30 août une large délégation de la FIFA et de diverses ligues européenne, pour plaider auprès de la commission afin que les transferts soient inclus dans le cadre de l'exception sportive. La présidence française de l'UE offre en effet au gouvernement l'occasion de peser sur le débat, au moins pour obtenir un délai jusqu'à la fin de l'année, afin de négocier une solution de compromis. Le ministère a entendu ces demandes, mais il profite de l'occasion pour rappeler aux acteurs économiques qu'ils doivent accepter de nouvelles règles pour encadrer leur activité, en contrepartie d'un statut particulier pour le sport. M.-G. Buffet a incité la FIFA à faire des propositions de compromis, visant à sauver ce qui peut l'être et assurer une transition en douceur.


Le projet d'un nouveau système a été présenté à l'UE dans ses grandes lignes, qui admet le principe d'une réforme radicale, tout en mettant en place des mécanismes de régulation et de compensation. "Les joueurs professionnels devront être sous contrat avec un club pendant au moins un an. Ensuite, on ouvre un système de compensation en cas de rupture unilatérale de contrat. Plusieurs systèmes sont possibles, il faut en discuter" a déclaré Sepp Blatter (AFP 31/08), qui prévoit aussi qu'un seul transfert annuel serait autorisé. Les joueurs de moins de 18 ans ne pourraient être transférés horsde leur pays de formation, et de 18 à 24 ans, une indemnité compensatoire serait versée au club formateur.


Le point le plus délicat est celui de "l'aménagement des clauses libératoires", au travers du quel subsisterait un vague vestige de l'ancien système, et qui vise surtout à établir des obligations et des contraintes pour les joueurs.


Le tableau qui s'esquisse —si la Commission ne pousse pas ses exigences trop loin, au risque de ne plus laisser la possibilité de protéger la formation mais aussi les clubs eux -mêmes— offre des perspectives finalement bien moins sombres que celles de l'état précédent. Seul le risque d'une inflation salariale exponentielle nourrit de sérieuses inquiétudes, en l'absence actuelle de mesures appropriées (voir notre article suivant).

 

Enfin, l'ironie de cette abolition soudaine, absolument pas anticipée par les clubs, est que les récents records ont été battus en pure perte, puisque aucune contrepartie à un tel investissement ne pourra plus être espérée. En d'autres termes, les 404MF de Figo ou les 210MF d'Anelka sont formulés dans une monnaie qui n'a plus cours...

Réactions

  • splash-la-tomate le 05/09/2000 à 00h00
    Juste pour dire que tu as sûrement remarqué qu'un joueur qui veut se barrer d'une équipe réussit toujours par la quitter. En revanche, un club qui ne veut plus d'un joueur doit le payer tant que le contrat court.

    Les joueurs peuvent donc faire plus ou moins ce qu'ils veulent déjà aujourd'hui. Ils ne sont pas à plaindre.

La revue des Cahiers du football