Statues de footballeurs : des érections en série
Une Balle dans le pied – Alors que les statures de footballeurs prolifèrent depuis une trentaine d'années dans le monde, la France vient seulement d'inaugurer sa première avec Raymond Kopa. Un phénomène qui associe nostalgie et marketing.
C’est une première nationale : samedi 15 décembre, un footballeur a eu l’honneur d’une statue, celle de Raymond Kopa (1931-2017), inaugurée sur le parvis du stade Auguste-Delaune de Reims. Grandeur nature, elle est signée du sculpteur britannique Carl Payne, auteur de celle de Stanley Matthews devant le stade de Stoke City.
Son coût de 200.000 euros a été assuré par une campagne de financement participatif à hauteur de 80.000 euros de la part de 142 donateurs particuliers et 12 entreprises – dont le Real Madrid, où Kopa a évolué entre 1956 et 1959, pour 30.000 euros (si l’information a filtré, le club espagnol n’a pas souhaité communiquer sur son geste).
La Ville a complété le budget de cette opération, menée à son initiative, soutenue par le maire Arnaud Robinet (LR) et qui s’inscrit dans une « démarche globale de mécénat autour du patrimoine ». Le football enfin reconnu comme patrimoine historique et culturel ? Si cela doit passer par des statues, le caractère unique du bronze de Kopa indique le chemin qu’il reste à parcourir en France.
Les statues de footballeurs atteignent en effet la centaine au Royaume-Uni, champion du monde de l’exercice, et se comptent en dizaines chez la plupart de nos voisins. La base de données de The sporting statues project, une initiative d’universitaires de Sheffield, en recense ainsi 59 en Allemagne, 35 aux Pays-Bas, 31 en Espagne, 63 en Turquie, 26 en Russie ou 18 en Suède… (…)