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Stade de France (1) Près du coeur, loin des yeux.

La victoire des Bleus en Coupe du Monde a fait du Stade de France un symbole: jamais peut-être un monument n'est devenu aussi vite une partie du patrimoine national en faisant l'unanimité autour de lui. Un examen plus critique dévoile pourtant un bilan contrasté… Avant même d'aborder les brûlants aspects politiques et économiques du dossier (au prochain numéro).

Auteur : Jamel Attal le 28 Fev 2000

 


Esthétiquement réussi et d'une échelle inconnue en France pour un stade, le SdF est parvenu à séduire ses visiteurs au premier contact. Sa toiture spectaculaire, son éclairage, ses matériaux et sa silhouette originale lui donnent une identité visuelle très forte, tant à l'extérieur qu'à l'intérieur. Il se pourrait cependant qu'à l'usage on soit amené à réviser quelque peu cette seule impression.


Parmi les points incontestablement positifs, on doit saluer l'"ergonomie" très réussie du stade: l'accès et l'évacuation sont remarquables, grâce notamment à des escaliers et des travées suffisamment larges; les équipements intérieurs sont aussi à la hauteur. La desserte par les transports en commun est également une belle réussite.

 

Peu de temps avant l'inauguration, une polémique très artificielle avait enflé à propos des parkings, dont la capacité semblait ridicule en regard du nombre de sièges. Ce procès d'arrière-garde relevait en fait d'une vision des déplacements urbains totalement centrée sur la voiture. Il y aura toujours quelques masochistes dépendants pour vouloir affronter les embouteillages et se garer à 3 km de l'enceinte, mais les trois lignes (une de métro et deux de RER) assurent sans problème l'arrivée progressive des dizaines de milliers de spectateurs.

 

Au retour, lorsque les masses sont plus compactes, la conception des gares La Plaine-SdF et St-Denis-SdF (larges rampes, orientation par les stewarts) et les efforts conjoints SNCF-RATP (trains en rafales) permettent d'absorber le flux dans une relative sérénité. L'emplacement du Stade, souvent critiqué, se révèle de fait idéal, ni trop proche ni trop éloigné du centre de la capitale.

 

Loin des yeux

Guy Roux pourrait avoir eu raison, pour une fois, lorsqu'en plein état de grâce de la nouvelle enceinte, il avait regretté qu'on n'ait pas construit un stade de football. Il dénonçait ainsi les contraintes de sa polyvalence souhaitée et la nécessité d'une piste d'athlétisme. L'artifice des tribunes partiellement escamotables ne parvient pas en effet à contourner le problème de l'éloignement des spectateurs, aggravé par leur inclinaison très faible.

 

Même dans la partie inférieure des latérales, l'impression de distance est surprenante, elle est pire derrière les buts: comme à Gerland, la Beaujoire ou au Parc des Princes, l'écart entre la ligne de but et le début des tribunes est impressionnant. Au contraire de Santiago Bernabeu ou d'un stade anglais dont les gradins enserrent la pelouse, le public est délibérément éloigné et dans les parties hautes, la sensation d'assister à un match de subbuteo est tenace. Les visiteurs fréquentant habituellement des enceintes à dimension plus humaine, tout comme les occasionnels habitués au confort canapé-ralentis-gros-plans, pourraient à la longue se lasser.

 

Le projet elliptique de Macary-Zublena-Regembal-Costantini choisi par Edouard Balladur en 1994 privilégiait d'évidence le confort et l'impression de sécurité, alors que celui de Jean Nouvel, plus audacieux et plus "brutal", imaginait un véritable temple dédié au ballon rond (il faisait d'ailleurs l'unanimité autour de lui). Ses tribunes entièrement mobiles auraient assuré une polyvalence encore supérieure (à un coût lui-même supérieur, il est vrai), mais surtout, en configuration football, elles seraient restées au bord du terrain à la manière d'un gigantesque stade anglais ou de San Siro à Milan.

 

Ici comme à Marseille, les architectes et les décisionnaires ont finalement plus pensé à ceux qui passent devant les stades qu'à leurs véritables usagers, qui s'y rendent. Ici comme ailleurs, c'est le spectateur-consommateur plutôt que le supporter qui a été privilégié.

 

L'actuel SdF est ainsi condamné au statut de stade spécifiquement événementiel. Le consortium l'exploite comme tel, accueillant tous les types de manifestations, à condition qu'elles soient de masse. Indépendamment d'autres considérations plus politiques, le choix du PSG de rester au Parc des Princes se justifiait par cette seule inadéquation à une utilisation plus ordinaire.

 

Pour un club appelé à jouer chaque saison un grand nombre de rencontres (dont beaucoup sans prestige particulier), le Parc, plus compact et plus bruyant, offre d'évidence une bien meilleure convivialité. Les actuels postulants à la résidence (Red Star ou Racing) devraient y réfléchir à deux fois, et voir plus loin que les opportunités diplomatico-économiques de courir ce lièvre. Dans l'ombre large du Stade de France, n'oublions pas Bauer ou Charléty.

 

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