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Saturation et banalisation

Le football européen bascule cette saison dans la logique industrielle d’une Ligue des Champions qui compromet sa propre crédibilité, mais pas les profits qu'elle génère...
Auteur : pierre Martini le 5 Oct 1999

 

Tandis que la Coupe de l’UEFA semble promise à un sombre avenir de sous-compétition de repêchage, la énième nouvelle formule de la glorieuse Ligue des Champions nourrit de nombreuses inquiétudes. Le chiffre absurde des 157 matches au programme se traduit d’abord par des journées qui non seulement se dédoublent le mardi et le mercredi, mais se succèdent d’une semaine à l’autre: la formule précédente maintenait au moins l’illusion du “match retour“, qu’il fallait attendre toute une quinzaine avec une impatience qui en faisait le charme et l’importance. Il semble que tout est fait pour détruire le caractère exceptionnel, événementiel des joutes européennes. Des affiches opposant les ténors du continent, autrefois rarissimes et donc mythiques, se dérouleront désormais chaque journée, et pourront se répéter dans le même exercice, avec un système de poules qui frôle le ridicule. Adieu à l’élimination directe par aller-retour qui assurait cette formidable intensité dramatique, l’époque est aux calculs. Deux qualifiés sur quatre (ce n’est déjà pas un challenge si relevé), le troisième repêché en Coupe de l’UEFA (ça ressemble à un gag), puis à nouveau des poules (aux œufs d’or évidemment), avec encore deux qualifiés sur quatre, et enfin quelque chose qui ressemble à une coupe: des quarts de finale! Nous tenons ici le plus grand, le plus riche et le plus interminable tournoi de pétanque du monde.
Les indices d’un désintérêt des supporters sont déjà patents : la première journée de cette gigue des lampions s’est déroulée, notamment chez les ténors de la compétition, devant des gradins largement sous-peuplés ; ce n’est pas un vrai problème pour nos argentiers, la rentabilité étant assurée avant tout par les droits de retransmission: le client important, ce n’est plus le spectateur, c’est le téléspectateur. Et l’on pense alors aux rencontres de boxe aux Etats-Unis, qui se déroulent dans des salles vides (ou alors pleines des touristes de Las Vegas ou Atlantic City) mais qui sont financées par le pay-per-view.
Le parallèle ne s’arrête pas là. Avec la multiplication des poules, c’est un système intermédiaire entre les championnats et les play-offs à l’américaine qui s’impose. A quand une finale sur sept matches comme en NBA? L’an dernier, le projet de Superligue de Media Partner, soutenu par les “grands“ clubs, faisait figure d’épouvantail ; il s’avère qu’il n’était qu’un moyen de pression destiné à imposer un modèle de compétition dans lequel les risques sportifs et financiers seraient limités au maximum. Certains quitteront le tournoi sans gloire, mais en s’étant assuré des revenus conséquents, qui permettront de maintenir les hiérarchies économiques ; notons au passage que le système de répartition des gains privilégie les nations qui payent le plus de droits télé, c’est à dire qu’il enrichit les plus riches. Dans cette exploitation forcenée du spectacle, ce ne sont pas les spots promotionnels des chaînes ou les enthousiasmes forcés des commentateurs-vendeurs qui vont garantir la qualité du spectacle ou le préserver de sa banalisation : la répétition des rencontres usera autant les spectateurs que les joueurs, et les premiers ne vont probablement pas prendre de la nandrolone ou de l’EPO pour rester au niveau.

En attendant, souhaitons que des équipes solidaires et modestes comme Maribor et Zagreb (qui eux ont la décence d’être champions de leurs championnats) nous vengent un peu et rétablissent un peu de logique sportive.

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