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En vert ou à l’envers ?

Août vient à peine de s’achever et déjà l’ASSE a passé, peut-être sans s’en rendre compte, un tournant dans sa saison. Pour quel parcours ensuite?

Auteur : Grégory Charbonnier le 6 Sept 2013

 


Depuis plusieurs saisons, Roland Romeyer et son staff se montrent plutôt habiles sur le marché des joueurs. Mais est-ce véritablement bon signe? Faut-il être à chaque fois adroit, habile pour s’en sortir, et que se passera-t-il le jour où cette politique connaîtra une moindre réussite?
 


Vendre et valoriser

Depuis plusieurs saisons, l’AS Saint-Etienne a pris l’habitude de bien vendre ses meilleurs et jeunes éléments: Payet, Matuidi et – pour remonter plus loin –, Gomis ou même Camara. Telle est la politique généralement mise en œuvre par les clubs ne bénéficiant pas des largesses d’un mécène, c’est-à-dire tout le monde sauf Paris, Monaco et, dans une moindre mesure, Marseille. La condition est de posséder un bon centre de formation et d’optimiser les recrutements. Pour le premier volet, la pépinière fonctionne et alimente l’équipe première: Perrin, Sall, Ghoulam, Zouma, Guilavogui sont passés par la réserve. Saint-Maximin ou Diomandé semblent proches de titularisations régulières.

 

ASSE Saint-Etienne Verts 2012-2013

 

Christophe Galtier et ses collègues ont également su attirer les profils idoines. Des joueurs expérimentés comme Ruffier ou Brandao, quelques bonnes surprises aussi: Mollo, ostracisé sûrement avec raison par Jean Fernandez à Nancy et que l'entraîneur a su gérer, et surtout Aubameyang, l’exemple le plus remarquable au vu de sa progression spectaculaire dans le Forez. Le prochain sur la liste pourrait être Hamouma, brillant par intermittence, et qui rappelle la trajectoire de Payet à son arrivée. Et c’est la solidité financière de l’ASSE qui a permis sa venue l'an passé: contrairement à Vincent Labrune, Romeyer a pu signer le chèque à Caen.
 


Guilavogui, le prix d'un départ

Pourtant, à deux jours de la fin du mercato, la vente de Guilavogui a été conclue afin de financer la venue de Mollo et Erding. Les ressources issues de la vente d’Aubameyang sont passées dans les achats de Corgnet, Baysse et Tabanou... et surtout dans le rééquilibrage des comptes de la saison dernière. Car le club n’a pas été capable, structurellement, de se suffire à lui-même. La vente du nouvel international français s’apparente ainsi à un expédient, à une réponse conjoncturelle face à un besoin urgent. Dommage pour le projet sportif.
 

Roland Romeyer nuance cette déception dans une interview parue dans les colonnes de La Tribune-le Progrès, le 4 septembre: "Son départ n’aurait pas été une nécessité si Ghoulam était parti. Même si, au prix proposé par l’Atlético, je l’aurais peut-être vendu quand même. (…) L’année prochaine, nos comptes n’auraient pas été équilibrés. Il aurait fallu vendre quelqu’un comme c’est le cas partout ailleurs. Avec ce transfert, je peux déjà assurer qu’au mois de juin 2014, le bilan sera positif." Tout en reconnaissant l’obligation d’être pérenne financièrement. "Il faut qu’on développe nos ressources". Que se passera t-il si un jour l’actif joueur est épuisé? La question ne se pose pas encore: Ruffier, Zouma, Perrin – si mal reconnu – ou Hamouma pourraient encore servir de monnaie d’échange.
 


Le revers danois

L'intersaison, côté départs, a donc été marquée par le transfert d’Aubameyang à Dortmund pour treize millions d’euros. Le Gabonais n’a pas été remplacé et il manque une flèche sur un côté pour embraser le jeu stéphanois. Les victoires à Ajaccio et face à Guingamp ont été celles d'une efficacité peut-être en trompe-l’œil. En résumé, le groupe est solide, il se connaît mais ne met pas le feu. Cependant, Aubame n’était pas seulement un dragster: sous ses allures extravagantes, il était apprécié dans le vestiaire et en dehors [1]. L'effectif compte-t-il un profil similaire ou bien Galtier doit-il réfléchir autrement? Pour l'heure, Saadi étant trop juste et Saint-Maximin trop jeune, Brandao et Hamouma sont seuls sur le front. Erding et Mollo ont été acquis à bon prix (3,5 millions d'euros au lieu de 5 demandés pour l'ancien Rennais et 2 millions au lieu de 4 pour l'ancien Nancéen) dans les dernières heures du marché d’été, signe de l'attractivité du club.
 

Mais en l’espace d’un aller-retour, contre Esbjerg, les Verts ont beaucoup perdu. Au Danemark, où s'est jouée l'élimination, et à Geoffroy-Guichard, où les joueurs ont fini de dissiper le rêve européen de milliers de supporters. Dans les incertitudes du début de saison, avec ses signes contradictoires, difficile de pronostiquer le niveau de l'équipe. Roland Romeyer joue l'optimisme: "Stabilité, sérénité, solidarité, voilà ce qui nous fait avancer. Là, le gardien de but et la défense n’ont pas bougé. Au milieu, seul Corgnet est arrivé pour remplacer Bodmer. Devant, Hamouma, Mollo, Tabanou, Erding… sont de bons joueurs. (…) On a une belle équipe. J’ai confiance, je suis optimiste".
 


Un statut incertain en Ligue 1

La greffe prendra t-elle? S’ajoute le problème Ghoulam, remplaçant – voire plus – de Brison sur le flanc gauche de la défense. Sa mise à l’écart, sans doute tout à fait légitime d’un point de vue interne et de management d’une équipe (volonté de départ de la part du joueur, prétentions salariales gourmandes, attitude un peu légère?) pose problème sur le plan sportif – sans atteindre toutefois les extrémités atteintes à Lyon avec Gomis. Le président stéphanois rappelait dernièrement sur RMC: "Soit c’est la CFA2 toute l’année, soit il change des trucs et il réintégré". Exemple lors du retour face à Esbjerg: le couloir gauche est tenu par Clerc, qui par un jeu de chaises musicales est remplacé par Zouma à droite. La charnière centrale est alors tenue par Perrin et par Sall (sa reprise sous la barre et son fabuleux jeu long...).
 

Des incertitudes, beaucoup de questions, et peu de réponses. Les atouts sont pourtant réels et peuvent faire des envieux chez nombre de présidents de L1, sans peut-être justifier le statut d'outsider vite accordé à l'équipe dans les présentations de la saison. Le club est bien structuré (la rénovation du stade se poursuit, le musée des Verts ouvre en décembre – une bonne idée dont il faudra reparler), est géré avec rigueur (n'oublions pas le salary cap maison) et attire des joueurs réputés – un signe positif. Sur le plan de l’effectif, seuls Paris, Monaco et Marseille sont franchement devant. Lyon et Lille entretiennent leurs doutes, Nice doit digérer sa croissance soudaine, Bordeaux, Montpellier ou Rennes semblent un cran en dessous...
 

Surtout, l'ASSE a gagné face à Bordeaux en poussant et en se procurant des occasions, juste le jour où il lui fallait reconquérir son public. Malgré toutes les réserves formulées ici, et en attendant d'y voir plus clair, le classement place aujourd'hui dix-sept équipes derrière les hommes verts.
 


[1] La preuve: délesté de ses trois voitures lors de la nuit de la victoire en Coupe de la Ligue, les bandits laissent – rendent? – les bolides (certes assez voyants) sur la voie publique, sans trop de dégâts.
 

Réactions

  • Sens de la dérision le 06/09/2013 à 06h10
    Une analyse intéressante du club qui peut facilement être appliquée à plusieurs autres clubs de L1 : toujours être obligé de vendre des joueurs pour atteindre ce fameux équilibre, même les piliers (de l'équipe ou de l'infirmerie) peuvent être vendus du jour au lendemain en cas de bonne offre.
    Et pourtant on y croit toujours un peu.

  • magnus le 06/09/2013 à 09h10
    J'ai du mal à comprendre comment un transfert de Ghoulam aurait rendu celui de Guilavogui inutile, il a une valeur marchande Ghoulam? Après presqu'une saison complète en remplaçant de Brison?

  • bcolo le 06/09/2013 à 09h12
    Bon article, avec une petite erreur sur la fin :
    ________________________

    Sur le plan de l’effectif, seuls Paris, Monaco et Marseille sont franchement lien le classement place aujourd'hui dix-sept équipes derrière les hommes verts.
    ______________________

    Plutôt seize derrière alors, puisqu'il y en aurait trois devant. En tout cas je signe tout de suite pour un tel scénario, même si l'expérience de cette année montre qu'il vaut mieux gagner la coupe de France (objectif à la portée de l'ASSE) que finir quatrième et jouer un tour de barrages.

  • Il m harcèle de saillies le 06/09/2013 à 12h37
    (il s'agit du classement actuel de Ligue 1, où Saint-Étienne est 3e)

    Effectivement, cet article pourrait concerner beaucoup de clubs, où les décisions semblent plus s'appuyer sur le côté financier que sportif.

  • Hydresec le 06/09/2013 à 23h21
    Faut-il être à chaque fois adroit, habile pour s’en sortir, et que se passera-t-il le jour où cette politique connaîtra une moindre réussite?

    Une saison pourrie comme celle que s'apprêtent à vivre les supporters de l'OGC Nice, pourquoi ?

  • Larssonofthebeach le 07/09/2013 à 16h01
    Hydresec m'a piqué mon commentaire en remplaçant l'OGC par Montpellier. J'ai parfois l'impression que les cycles de réussite et d'échec vont être de plus en plus violents dans les clubs. Avec des premières places trustés par les gros, les clubs de moyens-bas de tableau qui connaîtront une année faste se retrouveront avec des joueurs convoités, des salaires renégociés, tout en ayant pas une grosse marge sur les ressources (l'Europa ligue c'est plus Limassol que Byzance). La gestion façon Lorient ou Toulouse, modèle indépassable pour des équipes sans grands moyens ?

  • Moravcik dans les prés le 07/09/2013 à 16h12
    Moui Sainté 'obligé' de vendre Guilavogui, ça ne tient pas tellement debout, en tout cas pas dès cet été : on parle quand même d'un des rares clubs de L1 qui a recruté pendant le mercato. Corgnet, Tabanou, Erding, Mollo : il y en a pour plus de 10M là.

    Le rapport fait par Romeyer au transfert finalement avorté de Ghoulam à Torino témoigne surtout d'une gestion des mouvements de joueurs cet été un peu à vue cet été : le montant annoncé du transfert en question n'était que de 2M. Par rapport à ce qui avait déjà été dépensé à ce moment-là du mercato, c'est pour le moins idiot que l'on réalise tout à coup que cette somme fasse au bout du compte la différence (idiot, ou peu crédible, au choix).

    Romeyer aura ainsi déclaré successivement que sans la vente de Guilavogui (au moins 10M), les arrivées de Mollo et Erding n'auraient pas eu lieu, et donc que si Ghoulam avait effectivement été vendu (2M donc), Guilavogui n'aurait pas eu à partir.
    Bon. Si 2M ont fait en effet la différence, on aurait pu tout aussi bien ne pas envisager la venue de Tabanou, recruté pour remplacer un joueur (Mollo) qui est finalement revenu au club, ou celle de Corgnet, lui censé remplacer un joueur (Bodmer) qui n'était que très peu utilisé l'an dernier. Ou bien envisager celle d'un autre avant-centre moins cher qu'Erding (Privat par exemple, qui n'aurait d'ailleurs pas forcément été une moins bonne affaire que le Turco-doubiste).

    Bref. Un choix a été fait au bout du compte, en partie dicté par le temps (qui pressait pour trouver à tout prix des attaquants), par le poids des décisions précédemment prises en termes de recrutement (dont certaines n'étaient peut-être pas judicieuses), et finalement par la réflexion, certainement issue de Galtier lui-même, qu'il valait mieux, pour l'équilibre de l'équipe sur le terrain, se séparer d'un milieu défensif (secteur où avec Clément et le jeune Diomandé, Galtier s'estime pourvu) que de faire sans deux attaquants supplémentaires, et en particulier sans un autre avant-centre (secteur où seul le limité Saadi offrait une alternative au vieillissant Brandao).

    Au final, dire que le transfert de Guilavogui était inévitable cet été, ça n'est pas du tout convaincant, surtout que le joueur lui-même (c'est en tout cas ce que lui et Galtier ont affirmé) n'avait rien demandé.
    Son transfert était certainement inéluctable à terme, mais comme beaucoup de fans des Verts, je persiste à regretter que l'on fasse nous-même la démarche de nous séparer d'un joueur prometteur issu de notre centre.
    Y compris d'un point de vue financier (puisque c'est la raison avancée), le vendre si tôt et pour la première offre venue n'était pas forcément la meilleure décision. Il semblerait, par exemple, pour rester dans le même type de joueur, que Kondogbia ait été vendu pour deux fois plus cher par Séville. On pouvait imaginer que des offres similaires arrivent un jour pour Guilavogui, surtout si on faisait preuve de patience en misant sur ses progrès.

    Bon ça aurait pu effectivement être pire : c'est sûr qu'ici au moins Guilavogui n'aura pas été écarté du groupe (aucune communication du club sur le sujet n'a eu d'ailleurs lieu avant une conversation du joueur avec les dirigeants et l'entraîneur), et Galtier a été pleinement associé à la décision (dont il a même été assez clairement partie prenante).

  • Moravcik dans les prés le 07/09/2013 à 16h19
    Oulà mais je viens de me rendre compte que l'article contient en passant une petite remarque quelque peu désobligeante envers Bayal.

    Tu vas avoir des problèmes toi.

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