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Roger Milla, le Roi Lion

Invité : Le Gri-Gri International. Le quinzomadaire satirique panafricain nous fait profiter de sa rencontre avec Roger Milla, de passage à Paris…
Auteur : Grégory Protche le 15 Juin 2006

 

Cet article figure dans le numéro du Gri-Gri International qui sort aujourd'hui dans les kiosques.

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Roger Milla est plutôt distant. Mais il tient parole. Et nous accorde quelques minutes de son précieux temps. Sortant d’un train pour entrer dans un taxi - qui l’emmènera ensuite vers l’aéroport. Roger Milla n’est pas atteint de “Toukite” (maladie rare, rencontrée au Sénégal, qui donnerait des ailes…et donc envie de voyager). Roger Milla travaille, un peu, à la Présidence de la République Camerounaise, et, beaucoup, via la Fifa ou l’ONU, à travers le monde. Il est donc amené à voyager souvent.
Comment va Roger Milla ? Le Vieux Lion va bien. Le décès de son épouse, qui lui a inspiré de très pudiques et très touchantes lignes dans son autobiographie, a marqué plus que le visage, le regard de Roger “Makossa” Milla, le seul homme au monde pourtant capable d’émouvoir un poteau de corner avec un simple déhanchement! Costard bleu marine à fines rayures et chaussures noires éclatantes, Roger Milla marche comme un type connu. Tout le monde le suit. Du regard, pour les quidams environnants. Au doigt et à l’oeil pour la troupe un peu dépareillée, qui gravite, gravement, autour de lui. En tout cas, il signe les autographes.


« Le seul homme au monde capable d’émouvoir un poteau de corner avec un simple déhanchement… »

Son train arrivait de Monpellier. Étape importante dans la vie du globe-trotter camerounais. Après s’être rapidement imposé en sélection nationale, le ballon d’or africain 1976 s’est vu offrir ce qui devait ressembler ou au moins briller comme un pont d’or. Destination, Valenciennes. On a beau dire et répéter que les gens du Nord sont, en vrai, les plus chaleureux, quand on débarque de Douala, c’est dur à croire. D’autant que les dirigeants n’assurent pas le S.A.V. (Service après venue). Le futur plus vieux buteur de la Coupe du monde n’avait pas été informé qu’il se retrouvait là en qualité de stagiaire…pas de titulaire. Même pas de remplaçant. Une année dans un appartement sans chauffage plus tard, Roger Milla découvre la chaleur de la pelouse nordiste. Comme dans tous les clubs français où il passera (Bastia, Saint-Etienne…) il y laissera plus d’amis que de mauvais souvenirs.

Que pense Roger Milla des interventions présidentielles dans les choix du sélectionneur Arthur Jorge (il en a lui-même bénéficié, en 1990, se faisant sélectionner sur décret présidentiel)? "Rien de spécial. C’est comme ça que ça se passe". Ah… Dans son livre, Roger Milla évoque la figure de Jean Vincent, sélectionneur français du Cameroun en 1982, la première coupe du monde des Lions. L’occasion de lui demander pourquoi les équipes nationales africaines se dotent-elles d’entraîneurs français, européens… Silence. Roger Milla dévie d’une pichenette : "Il n’y a pas un ancien grand joueur africain à la direction de la Confédération africaine de football (CAF). Même pas Abedi Pelé".

À la veille d’un match entre une sélection africaine et une sélection européenne, à coups de "Voilà le match de votre vie!", ces sélectionneurs ne contribuent-ils pas à pérenniser un complexe d’infériorité insensé et contre-productif? "Si, un peu". Roger Milla sourit. L’arrivée massive de joueurs africains dans le championnat français témoigne-t-elle des progrès du continent ou de la baisse de niveau d’un championnat déserté par ses vedettes nationales pour des raisons fiscales? "Il y a toujours eu beaucoup de joueurs africains en France".
Roger Milla était plus disert, efficace et convaincant face aux buts. L’augmentation du racisme dans les stades? "Les partenaires et adversaires d’Eto’o ou de Chimbonda auraient dû quitter le terrain avec eux, et ne pas les empêcher de le faire, ne pas les calmer…" Est-il vrai qu’il a joué un rôle dans l’attribution de la coupe du monde 2010 à l’Afrique du Sud? "Modestement. À la mesure de ma voix. De toute façon, il fallait que l’Afrique organise une Coupe du monde et l’Afrique du Sud est le seul pays à même de le faire".

Enfin, Roger Milla aiderait-il le Gri-Gri dans la campagne qu’il s’apprête à lancer en faveur de ce joueur congolais, meilleur buteur de la CAN, ruiné, abandonné de tous quelque part en Afrique du Sud? "Mulamba Ndiaye? Oui. Appelez-moi". On verra bien. Merci Monsieur Roger Milla.


« Une vie de Lion », de Roger Milla (en collaboration avec Charles Onana). Préface de Pelé. Avant-propos de Louis Nicollin. Postface de Sepp Blatter. Éditions Duboiris. 15 euros.

Réactions

  • mollows le 15/06/2006 à 17h06
    ext. :
    GP : "L’augmentation du racisme dans les stades?
    RM : "Les partenaires et adversaires d’Eto’o ou de Chimbonda auraient dû quitter le terrain avec eux, et ne pas les empêcher de le faire, ne pas les calmer…"


    Les avis divergent, mais vrai qu'il serait pas mal que cela se passe une bonne fois un jour...

  • mollows le 15/06/2006 à 17h40
    A part ça, elle donne quoi la côte d'Olivier Rey pour le Cameroun pour cette CDM 2006 ?

  • tatayé le 15/06/2006 à 17h54
    Il les voit en finale contre l'Irlande.

  • Tapas Tef y Graf le 15/06/2006 à 19h50
    mollows> d'accord avec toi. Toutes les teles ont montre Zoro qui veut quitter le terrain et revient finalement sur sa decision. Mais en fait tout le monde s'en fout vu que le match a continue normalement. Alors que si un jour un match est arrete parce que les joueurs quitteent la pelouse, la ca fera chier pas mal de gens, et pas des moindres... Esperons.

  • l'enchois le 15/06/2006 à 22h00
    mollows - jeudi 15 juin 2006 - 17h06
    Tapas Tef y Graf - jeudi 15 juin 2006 - 19h50
    _____
    +2
    Ca aurait vraiment de la gueule ! et je pense que ça pourrait être bien plus productif qu'un Stand Up Speak Up et un bracelet Nike !


    Sinon, un peu déçu du contenu de l'article, pas grand chose dans le fond, domage, c'était ma première idole quand j'était petit. (même si t'as (tu permet que je te tutoie) soutenu l'Afrique du Sud et pas le Maroc)

    Mais bon c'est pas bien grave, les médias alternatifs africain ne sont pas nombreux, donc continuez comme ça, ça fait plaisir d'avoir des nouvelles décalées du continent ;-)


  • prime le 15/06/2006 à 23h38
    Aux Pays-Bas (la saison dernière ou celle d'avant, je ne sais plus), un arbitre avait carrément arrêté un match jugeant que l"'intégrité (morale ?) des joueurs n'était plus assurée". J'espérais que ça ferait jurisprudence ...

    A mon avis, l'"avantage" d'un arrêt de match de l'arbitre - par rapport à des joueurs qui quittent le terrain - est que ça ne donne pas du grain à moudre aux bas du front (ir)responsables de tout ça.
    Alors que si c'est le joueur qui décide de quitter le terrain (et les autres qui le suivent), j'ai peur que ça ne fasse qu'inciter les abrutis à recommencer de plus belle. Je veux dire : c'est une petite victoire pour eux de voir un joueur noir quitter le terrain, non ?

    J'en sais trop rien mais quelle que soit la radicalité du geste (arrêt du match par l'arbitre ou désertion du terrain par les joueurs), j'approuve mille fois.

    Bien à vous.

    m.

  • wedr2 le 16/06/2006 à 01h04
    Suis-je le seul à ne jamais avoir entendu parler de ce joueur congolais perdu en af' sud ?
    Il est en prison ?

  • mollows le 16/06/2006 à 01h25
    Dans le cas des pays-bas, l'arbitre était lui-même visé, par des insultes antisémites en l'occurence.

  • Maveric le 16/06/2006 à 13h34
    Pas très éloquant Roger Milla. Les questions sont bonnes mais les réponses sont consternantes je trouve. Le journaliste aurait mieux fait de faire un article avec ses propres idées.

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