Repartir de moins que zéro
Stériles, vulnérables et plutôt ennuyeux, les nouveaux Bleus ont perpétué l'héritage des anciens avec une défaite pour (mal) commencer les qualifications. La nalyse • Les observations • Le match de TF1 • Vu du forum
le 4 Sept 2010
Les trompettes du changement ont résonné dans le vide au Stade de France: en dépit des bouleversements opérés depuis la Coupe du monde, c'est un effrayant sentiment de continuité qu'ont laissé les Bleus vendredi soir. L'effectif et la tactique peuvent changer, les symptômes sont les mêmes: inefficacité, absences défensives, manque d'idées, spectacle médiocre... et déveine persistante.
Les suspensions et les blessures ont beaucoup pesé en défaveur de la sélection, en particulier pour une animation offensive privée de créateur et de véritable buteur – d'autant que ni Diaby en percutant ni les attaquants en décrochant ne sont parvenus à utiliser l'entrejeu. Miser sur les coups de pied arrêtés (au nombre desquels il faut compter les touches longues de Clichy et Sagna) aurait pu être payant, notamment en raison de la suprématie aérienne française, mais l'adresse a manqué – à l'image de tirs aimantés par le gardien de la même façon qu'en Norvège ou de centres pas assez décisifs.
En dépit de la toute fin de première mi-temps (deux tentatives de Malouda dans le temps additionnel) et surtout du quart d'heure après la reprise qui vit Ménez, Hoarau, Mvila et Malouda en position de marquer, les Tricolores n'ont pas su exercer une emprise suffisante sur la rencontre. Ni résister à une torpeur croissante après l'heure de jeu, renouant avec le manque de rythme et la stérilité de leurs quarante-cinq premières minutes. Il faudra ainsi attendre l'ultime minute qu'une jolie tentative de Gameiro prenne la tournure d'une occasion nette. Entre-temps, Kyslyack avait perpétré son hold-up devant un service de sécurité débonnaire.
Les carences en expérience et en justesse technique ont eu raison des ambitions de victoire contre un adversaire qui a joué lentement mais sûrement, avec un mélange de passes précises et de contres favorables dans les vingt derniers mètres qui a déstabilisé à plusieurs reprises la défense bleue.
Peu de combinaisons abouties, un encombrement axial, des gestes moins bons que leur inspiration, beaucoup d'agitation individuelle pour peu d'expression collective, une copie tactique pas très lisible: loin de voir un jeu plus volontariste et plus plaisant, on surtout constaté un manque de ressources alarmant avant le déplacement en Bosnie. Car pour construire un groupe, lui redonner une identité de jeu et le rendre de nouveau redoutable, il faudra plus de temps que cela.
Les observations en vrac
• William Gallas va encore être vexé de ne pas avoir eu le brassard.
• Deux défaites de suite: Blanc commence comme Domenech a fini.
• Après avoir changé le président de la Fédé, le sélectionneur, les joueurs et même le banc de côté, faut-il changer la couleur du maillot?
• Finalement, c'était la tribune de presse la plus vide.
• Bachelot, elle a les bras trop courts ou les manches trop longues?
• Patrice Évra aurait été aperçu dans les rues de Manchester en train d'interpréter la Marseillaise avec une vuvuzela.
• Par superstition, Il y a des joueurs qui arrachent un brin d'herbe ou sautent sur un pied pour entrer sur le terrain. Le truc de Malouda, ça doit être de plonger dans la surface.
• La pub pour l'album de Michel Sardou à la mi-temps, c'est un appel du pied pour le retour de Toulalan? (via @les3points)
Le match de TF1
A-t-on déjà fait le tour de Bixente Lizarazu? Notre consultant semble de l'espèce "mono-analyse", tant l'ancien latéral a répété que les Bleus n'utilisaient pas assez les côtés – même quand ils le faisaient en seconde période... Non content d'imiter ponctuellement Jean-Michel Larqué ("Il faut qu'il la donne, il faut qu'il la donne, il faut qu'il la donne pour créer du mouvement"), il perpétue son héritage au travers de l'éloge constant d'un joueur avec une lourdeur encore plus prononcée. En toute fin de rencontre, il rajoute une énième couche, encore plus dérisoire: "S'il y a une satisfaction dans ce match, c'est Yann Mvila".
Prévisible jusqu'au bout, il n'a pas non plus manqué son moment d'autodénigrement franco-français ("C'est un défaut global des joueurs français"), ni sa minute d'égocentrisme ("Je pratiquais la touche longue quand j'étais joueur"). Il a surtout dû gérer l'embarrassant constat d'échec des Bleus, incapables d'appliquer "le style de jeu de Laurent Blanc".
Le match de Christian Jeanpierre
• "On n'oubliera pas mais on veut tourner la page".
• "Chat échaudé craint l'eau chaude et froide".
• "C'est beau un stade sans vuvuzelas".
• "Parfois les joueurs font des choix".
• "Première sélection pour Kevin Gameiro, le joueur de Lorient, sous les yeux de ses parents bien sûr, qui sont venus".
• "Ce diable de Rodionov".
Le résumé du match de TF1 par Arsène Wenger
"On est à court d'idées là".
Les meilleurs vœux de réussite de Frédéric Calenge
"Et pour vous redonner le moral messieurs, le dernier sélectionneur à avoir débuté par deux défaites c'était Gérard Houllier. Il a ensuite aligné six victoires".
L'équipe en réanimation plus qu'en reconstruction
Arsène Wenger : "Je pense que Laurent Blanc va essayer d'insuffler de l'oxygène là-dedans".
Vu du Forum
=>> RabbiJacob - 21:12
Dix minutes de jeu, pas une occasion. Domenech démission !
=>> ESD.3 - 21:17
On joue les corners "à la Rémoise", mais au niveau du Stade de Reims en 2010...
=>> newuser - 22:44
Au moins avec Domenech on faisait match nul
=>> olerouge - 22:50
C'est le conseil fédéral, qui va prendre cher pour avoir suspendu nos meilleurs joueurs. Parce que sinon, à qui la faute? Qui montrer du doigt?
=>> Tricky - 22:55
Bon, c'est officiel, on est la Belgique.
=>> Yoop2804 - 23:01
En gros, on n'est pas efficace dans les 25 derniers mètres, on n'est pas sûrs dans nos 25 premiers mètres. La solution est simple: récupérer le ballon très haut et frapper de très loin.