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Real, OL : quel est le bon moment pour arriver sur un banc ?

S'il veut que son banc soit un fauteuil et non un siège éjectable, un entraîneur a intérêt à s'y installer dans le bon timing. Soit, pour le futur coach de l'OL, plutôt celui de Zidane que de Benitez à Madrid.

Auteur : Philippe Rodier le 10 Oct 2019

 

 

Suspendu de ses fonctions d’entraîneur de l’Olympique lyonnais par sa direction, Sylvinho laisse derrière lui un projet à peine démarré au côté de Juninho. Le club rhodanien va devoir trouver un nouvel entraîneur pour mener à bien son projet sportif aux côtés de l’ancienne gloire lyonnaise.

 

Tandis que les noms de Laurent Blanc et d’Arsène Wenger circulent déjà, prenons le temps d’effectuer un léger retour en arrière autour de cette question: quelle est la place du timing et de l’intronisation d’un entraîneur dans sa réussite au sein d’un nouveau club?

 

 

 

 

Le choix du superlatif

C’est une vielle maxime souvent entendue dans les cours de vente ou de commerce: "Vous n'aurez pas deux fois l'occasion de faire une première bonne impression". Le 3 juin 2015 – à la surprise générale –, Rafael Benitez rejoignait le Real Madrid pour succéder à Carlo Ancelotti.

 

L’ancien entraîneur de Liverpool concrétisait ainsi son rêve de prendre la tête du club au sein duquel il avait effectué ses classes en tant qu’entraîneur-joueur, puis entraîneur des jeunes. Le "rêve d’une vie". D’ici peu: l’échec le plus cuisant de sa carrière…

 

Par ses propres soins (et par son manque de "tact", principalement), le Madrilène allait immédiatement rompre le contrat de confiance qui aurait pu l’unir à son groupe. Peu de temps après son arrivée, interrogé sur le niveau de Cristiano Ronaldo (leader incontesté de son vestiaire), il le juge comme "l’un des meilleurs joueurs au monde", précisant "qu’il est suffisant d’utiliser ces termes" pour le décrire.

 

Une semaine plus tard, le discours n’est plus le même: CR7 est devenu LE meilleur joueur au monde: "En le voyant travailler en direct, on se rend compte du compétiteur qu’il est, qu’il aime gagner, et de sa qualité. C’est le meilleur joueur au monde. J’aimerais que tous mes joueurs possèdent la même envie de gagner".

 

 

La clé USB du vestiaire

En voulant faire preuve de franchise, Benítez a probablement heurté Cristiano Ronaldo, quand Carlo Ancelotti prenait soin de mettre en valeur la star de son groupe, développant un lien de proximité avec elle dès son arrivée. Certains leaders ont besoin de savoir qu’on les considère comme une force divine sur la pelouse – ou sur le ring –, à cajoler sur et en dehors du terrain.

 

D’après la légende, Benítez aurait même chargé l’un de ses adjoints de donner à Cristiano Ronaldo une clé USB comportant des vidéos des secteurs sur lesquels le Portugais pouvait encore progresser. Réponse du quadruple Ballon d’Or: "Dites à Benítez que je vais lui envoyer une clé USB avec tous mes buts".

 

Ajoutez à cela la rumeur sur le fameux régime demandé par Florentino Pérez en personne à son entraîneur – et le remplacement surprise de Carlo Ancelotti, entraîneur adoré par son vestiaire –, et vous obtenez une arrivée dans les pires conditions pour échouer. La présence de Zidane dans la "salle d’attente" n'arrangeait rien. 

 

Dans les faits, si Benitez n’avait probablement pas la carrure pour assumer le rôle d’entraîneur (manager) d’un club aussi prestigieux, rien n’a été mis en place pour lui permettre de réussir. Le 4 janvier 2016, Zidane prendra ainsi sa succession dans un timing idéal: celui du pompier de service.

 

 

Entraîneur à la bonne heure

Bien sûr, il serait aisé de dire que Zidane a réussi parce qu’il a profité d’un climat plus "positif" que Benitez. Du fait de son statut d’ancienne gloire du club, mais aussi grâce à sa position d’ancien adjoint d'Ancelotti.

 

À l’inverse de Benitez, Zidane connaissait son vestiaire avant sa prise de fonction et bénéficia d’un timing idéal à son arrivée. Surtout, l’ancien numéro 10 tricolore prenait l’équipe en cours de saison, avec une pression moindre. Dans le scénario inverse d'un Zidane sans expérience succédant à Carlo Ancelotti (vainqueur de la decima), la situation aurait été sans doute bien moins favorable.

 

Pour simplifier, dans cette position, Zidane avait une demi-saison pour s’essayer au "pilotage" avant d’entamer son véritable cycle à Madrid. À l’inverse d’un Thierry Henry rejoignant Monaco, Zidane avait également eu la patience de refuser des projets plus "complexes" (Bordeaux, principalement) pour lancer sa carrière.

 

Forme de "facilité" ou marque d’intelligence dans le choix de son projet? Quoi qu'il en soit, les mérites de Zidane dans sa réussite à Madrid ne sont pas à minorer: profiter d’un climat dit "favorable" n’est pas un gage de réussite. Cependant, l’inverse assure d’exercer dans un contexte délétère.

 

 

 

 

OL: même joueur joue encore

Pour revenir à Lyon, le parallèle entre l’arrivée de Benitez à Madrid et celle de Bruno Genesio est évident: une pétition de contestation immédiate et l’assurance d’être pris en grippe par une partie des supporters dès sa prise de fonctions.

 

Si cet aspect ne peut dédouaner l’ancien entraîneur du club rhodanien de ses performances au niveau "technique", il faut reconnaître que le contexte n’aura jamais été propice pour effectuer son travail convenablement.

 

Après l’entame d’un nouveau cycle avec l’arrivée de Juninho – et malgré l’échec Sylvinho –, l’OL doit désormais continuer sa mue vers un modèle où le pouvoir n’est plus autant représenté par le seul président. Le fait d'avoir nommé un jeune entraîneur à la tête d’un club comme l’OL constitue-t-il une erreur? Facile à dire a posteriori…

 

Là encore, le timing n’était pas propice à cette arrivée. Dans sa position de jeune directeur sportif au sein d’un club en restructuration, Juninho ne peut pas encore assumer pleinement ses fonctions. Or cette position requiert une figure forte pour incarner le projet mené par l’OL.

 

 

L'homme et le moment

Si Jean-Michel Aulas reste comme annoncé "en retrait" afin de se concentrer principalement sur le développement de l’OL à l’échelle nationale et internationale, la transmission de pouvoir au sein d’un tel club ne peut s’accomplir par le simple recrutement d’une ancienne gloire du club.

 

La présence d’une partie de l’ancien staff de Bruno Genesio pose d'ailleurs une autre question: ce choix garantissait-il les meilleures conditions pour permettre à Sylvinho de réussir?

 

D’ici peu, Laurent Blanc pourrait prendre la tête du club, peut-être flanqué de son fidèle adjoint, Jean-Louis Gasset. Intronisé en 2013 comme le huitième choix du PSG (derrière tout le gratin européen). Le Cévenol profitera, lui, d’un timing idéal pour entamer un nouveau cycle en cas d’arrivée à l’OL.

 

Lui ou un autre sera attendu comme l’homme idéal pour mener à bien un projet sportif (et non comme la dernière roue du carrosse). Attention, tout de même, à l’erreur de jugement: un climat positif dès l’arrivée d’un nouvel entraîneur peut également conduire à surévaluer ses performances. Du côté de Manchester, on s'en rend mieux compte jour après jour.
 

Réactions

  • Bernard Diogène le 10/10/2019 à 11h10
    Pour rappel, Benitez présentait avec le Real un bilan comptable moins bon que ses prédécesseurs, mais son équipe, bien que distancée par le Barça en championnat, était sur le podium et tournait à un peu plus de deux points par match.
    Et bien sûr, elle était qualifiée pour les 1/8è en Champions League (et avait terminé 1ère de son groupe).
    Le malaise ne tenait donc pas tant des résultats que du contexte et du comportement de Benitez.

  • leo le 10/10/2019 à 16h17
    Et un peu des résultats quand même avec un retentissant 4-0 contre le Barça et une élimination en Copa del Rey pour avoir fait jouer Denis Cherychev alors qu'il était suspendu, ce qui la fout assez mal pour l'entraîneur (et globalement le staff technique). Et 2 points par match, ça aurait de toutes manières laissé le Real a plus de 10 points de l'Atlético Madrid, deuxième avec 88 points cette saison-là.

    Rafael Benitez aura été une sacrée erreur de casting, sur tous les plans.

  • fireflyonthewater le 11/10/2019 à 09h22
    Zidane avait également eu la patience de refuser des projets plus "complexes" (Bordeaux, principalement) pour lancer sa carrière

    Si c’est pas une analyse après coup au vu des résultats..

  • Jamel Attal le 11/10/2019 à 09h48
    @fireflyonthewater
    Tu peux développer ?

    Il me semble que le projet de Bordeaux, depuis quelques saisons, offrait a priori peu de garanties à un entraîneur débutant – ce que le parcours de l'équipe a confirmé, mais on (de même que Zidane, dans son analyse de l'opportunité) pouvait s'y attendre.

  • Rolfes Reus le 12/10/2019 à 14h38
    Mais c'est bizarre d'en faire une différence entre Zidane et Henry qui a lui aussi refusé Bordeaux avant de reprendre Monaco.

  • fireflyonthewater le 13/10/2019 à 16h51
    Si Zidane s’etait planté à Madrid, on aurait dit qu’il aurait dut prendre un club moins prestigieux (que le club le plus prestigieux du monde) pour commencer sa carrière.

    D’ou Analyse en fonction du résultat connu

  • Utaka Souley le 16/10/2019 à 21h25
    Rolfes Reus
    12/10/2019 à 14h38

    Mais c'est bizarre d'en faire une différence entre Zidane et Henry qui a lui aussi refusé Bordeaux avant de reprendre Monaco.
    ------------------
    Peut-être que le projet sportif de Monaco était plus int€r€ssant ?

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