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Real Madrid Circus 2006/07, épisodes 3 & 4

La saga madrilène continue: plongez dans l'intimité mouillée d'une star.
> Épisode 3 : Capello et Cannavaro sur un bateau
> Épisode 4 : l'éclipse des galactiques
Auteur : Antoine Faye le 15 Sept 2007

 

> Épisode 1 : une guérilla électorale
> Épisode 2 : la maison Capello


Épisode 3 : Capello et Cannavaro sur un bateau
L’exigence de résultats, au Real, exerce une pression permanente. Seule la première place en championnat peut effacer les critiques. En deçà, la tête de tout entraîneur peut vaciller.

La loi des rumeurs
En cette saison, si le Real est contesté, maltraité, voire humilié sur ses terres, il n’est jamais décroché en championnat. Cet apparent paradoxe s’explique par un parcours sans faute à l’extérieur. En guise d’exemple, retenons la dixième journée de Liga, au cours de laquelle le Real étrille Osasuna (1-4) en Navarre. Ce résultat large, sans appel, mais sans manière, solde ce début de Liga par un bilan de quatre victoires à l’extérieur, en cinq matches... Mais la défaite de Getafe a laissé des traces.

Le Real a ses règles: être roi des provinces pour échouer dans la capitale, voilà qui sied peu aux socios madrilènes. La crise couve. La presse dresse à nouveau la liste des successeurs de Fabio Capello et les dirigeants madrilènes pensent déjà à renforcer l’effectif. Les supporters voient pointer une nouvelle saison sans titre, et se prolonger l’hégémonie du Barça. Les rumeurs de transferts vont donc bon train, surtout que certains medias madrilènes – AS en particulier – n’hésitent pas à titrer tous les matins sur l’imminente arrivée de Kaká, en dépit du bon sens, et de la réalité (1). Dans ce contexte favorable à la rénovation, la présidence officialise l’arrivée de Marcelo. Le jeune défenseur international brésilien, en provenance de Fluminense, quitte le Brésil en échange de neuf millions d’euros (2).


Carew tourne Cannavaro en bourrique
Comme immunisé face aux rumeurs de la presse, et aux sempiternels conflits internes, le Real poursuit son parcours sur le rythme irrégulier de son début de saison. La maîtrise merengue à l’extérieur est inchangée, notamment lors de la victoire à Valence, mais l'équipe reste très poussive à domicile, comme l’illustre le match de Ligue des champions contre l’Olympique lyonnais, au Santiago Bernabeu (2-2). Pour les Madrilènes, ce match est à oublier: l’inefficacité absolue de Fabio Cannavaro face à John Carew est un pénible exposé des difficultés du Real.

Pourtant, le nonacampéon se qualifie pour les huitièmes de finale à une journée de la fin... Ce qui permet à Capello de faire quelques essais pour la dernière rencontre. Contre Kiev, l’entraîneur italien aligne Ronaldo qui, malgré son embonpoint, signe un doublé, ainsi que Cassano, bien que Capello eut reconnu – plus tôt dans la saison - que "ce [n'était] pas le joueur [qu'il avait] connu" (3). Ces expérimentations montrent en tout cas le désarroi de Capello pour trouver une formule efficace en attaque.


Ambiance au micro
Paradoxalement, c’est la deuxième défaite de la saison à l’extérieur (à Séville, 2-1), qui décide le Real à se lancer dans une vaste politique de rénovation et de rajeunissement de l’effectif. Les négociations avec Gonzalo Higuaín, déjà anciennes, aboutissent au transfert du jeune Franco-argentin, pour une somme de treize millions d’euros (4). Le malaise du Real est palpable, tant dans les tribunes que dans les vestiaires. Jusqu'alors, les aléas de la vie de groupe sont cachés à la presse et ne sortent pas du vestiaire. Mais plus pour longtemps.

Dans les minutes précédant le match Espanyol Barcelone-Real Madrid, plusieurs joueurs, encore vêtus de leur costume de ville, reconnaissent le Stade olympique de Montjuïc. Diarra, Ronaldo, Cassano et Cannavaro évoquent – en aparté – leurs états d’âme. Une discussion de seize minutes qui serait restée inaperçue si les micros d’ambiance de la télévision ne l’avaient pas captée… Diarra se plaint, de manière véhémente, de la titularisation systématique d’Emerson. Ronaldo, sans beaucoup participer, se contente d’acquiescer aux critiques et Cassano se livre pour sa part à une imitation acide de Fabio Capello (5).


Le clone de Cannavaro
Au milieu de ce marasme, et de l’étalement des problèmes de l’effectif, les dirigeants madrilènes reprennent un peu de moral, par le biais de Fabio Cannavaro. Bien que ses prestations de "Il Bello" ne soient pas très convaincantes pendant cette première moitié de saison, l’Italien remporte le Ballon d’Or et le trophée du FIFA World Player. Même si l’obtention de ces deux prix n’est pas le fruit du hasard, la stupéfaction des medias non-madrilènes est totale. Voulant respecter la tradition du club, et pour fêter le dernier match de l’année au Stade Santiago Bernabeu contre Huelva, le club merengue annonce sur son site officiel que l’Italien présentera ses trophées au public du Bernabeu (6).

real_cannamalo2.jpgL’idée ne sera finalement pas menée jusqu’à son terme... Car le lendemain, jour du match, c’est une copieuse huée qui accueille l’entrée des joueurs madrilènes pour l’échauffement. Pour éviter tout impact médiatique négatif, et l’image désastreuse d’un Cannavaro conspué par son public, les dirigeants du Real décident de reporter la cérémonie sine die. Bien leur en prit. Car le modeste Recreativo Huelva, promu en Liga, ridiculise le Real (0-3), au terme d’un match à sens unique. Le lendemain, Cannavaro, "clone de l’authentique", pour l’agence EFE (7), est rebaptisé Cannamalo (Cannamauvais) à la une du quotidien Sport, de Barcelone. Il faut dire que l’Italien a signé une prestation désastreuse face à Sinama-Pongolle et Uche.


Gago, Higuaín et Marcelo pour désavouer Capello
Comme pour conjurer cette nouvelle défaite – la quatrième de la saison en Liga – le Real conclut un nouveau transfert. Fernando Gago, le "5" de Boca Juniors, débarque au Real, contre vingt millions d’euros (8). En recrutant trois jeunes joueurs (Gago, Higuaín et Marcelo), la direction Merengue envoie un signal fort en désavouant clairement les préférences de Fabio Capello, qui incline au recrutement de joueurs aguerris. La greffe de joueurs expérimentés n’a pas marché pour Mijatovic. Les dirigeants madrilènes tentent donc de sauver les meubles en recrutant des joueurs prometteurs. À l’approche de la mi-saison, le Real clarifie ses ambitions: "On efface tout et on recommence…"

Avec l’arrivée de nouvelles têtes, la presse madrilène et les supporters se reprennent à rêver. L’espace de quelques jours, le temps des réveillons... Le 7 janvier 2007, Marcelo fait ses débuts au stade Riazor contre le Deportivo la Corogne. Le Real s’incline 2-0, en faisant pâle figure. Le lendemain, Capello se réunit en cabinet de crise avec ses dirigeants (9). Le Real est au bord de l’implosion dans le vestiaire et les dirigeants s’interrogent de plus en plus sur la présence de Capello en tant qu’entraîneur du Real Madrid après les fêtes. Mais l’Italien refuse l’idée d’une démission (10).


(1) C’est en tout cas ce qu’assure Capello, quelques mois plus tard: lire l'article de Marca.
(2) Lire l'article sur l’arrivée de Marcelo, dans El Pais.
(3) La Cadena Ser reprend ici les propos de Capello sur Cassano.
(4) Lire l'article de El Pais.
(5) La vidéo.
(6) Le communiqué officiel du Real.
(7) Dépêche de l’agence EFE, reprise par le portail terra.es. Hasard succulent, l’auteur de la dépêche n’est autre que Luis Villarejo, qui deviendra chef de presse du Real quelques mois plus tard.
(8) Annonce de la venue de Gago, dans le quotidien La Vanguardia.
(9) Compte-rendu de l’évènement par la Cadena Ser.
(10) Les propos de Capello en conférence de presse, rapportés par la Cadena Ser.




Épisode 4 : l'éclipse des galactiques
Dans une situation de plus en plus tumultueuse, le Real souffre d’agoraphobie. Le 9 janvier, les dirigeants madrilènes agissent pour réduire au minimum le contact direct entre les joueurs et leurs supporters, afin d’éviter toute manifestation d’animosité de la part d’une afición échaudée. L’une des mesures les plus symboliques est la limitation de la durée pendant laquelle les spectateurs sont autorisés à assister aux entraînements de l’équipe première. Si, initialement, les rares téméraires pouvaient – moyennant la modique somme de huit euros – assister à l’intégralité de la session, les dirigeants madrilènes ont décidé de limiter la cohabitation à quinze minutes, sans diminution de prix. Les journalistes reçoivent un traitement quasi-identique: un quart d'heure d'accès aux gradins, mais gratuit (1).


Mijatovic allume
Le soir même, c’est Pedja Mijatovic qui prend la parole. Le directeur sportif du Real s’exprime sur les ondes de la Cadena Ser, pour l’émission sportive de minuit (suivie par deux millions d’auditeurs tout de même). L’actualité madrilène est chargée. Pendant la semaine, de nombreuses rumeurs touchant au comportement des joueurs ont été publiées. Certains d’entre eux, notamment Robinho, sont accusés de passer des nuits pleines de décibels et d’alcool, finissant peu de temps avant l’entraînement matinal. Et Mijatovic, critiqué pour avoir fait venir Capello et pour sa gestion du recrutement madrilène, ne rate pas l’occasion de frapper fort.

Interrogé sur le comportement de Robinho, le Serbe ne dément pas la rumeur, mais ne va tout de même pas jusqu’à la confirmer. Mais il lance insidieusement une perche à la presse en signalant "qu'il y a eu cette saison des situations dans lesquelles des joueurs ne sont pas arrivés en condition de travailler pleinement". Visiblement décidé à crever l’abcès, et à faire porter aux joueurs la responsabilité des échecs de la saison en cours, Mijatovic affirme que le Real a un mois – la durée du mercato hivernal – pour "prendre des mesures". Pedja Mijatovic attaque frontalement Cassano, mais aussi Ronaldo, qui n’a "pas avancé depuis l’été". Pour le Serbe, la solution au problème de l’attaquant brésilien passe "peut-être" par un départ.


Capello sacrifie Beckham
Les déclarations de Mijatovic ne font que confirmer les révélations de la presse, qui prête à Capello la volonté d’obtenir coûte que coûte le départ de Ronaldo. Mijatovic prend ainsi le parti de Capello, qui juge l’homme de Rio responsable du manque de professionnalisme des autres Brésiliens du Real. Mais si Mijatovic est prêt à prendre le parti de Capello sur certains sujets pour légitimer sa venue, le Serbe n’est pas du genre à mourir pour ses idées. C’est ainsi qu’il critique les choix de Capello en matière de recrutement. Il confesse à demi-mot que recruter des vétérans fut une erreur puisque "Cannavaro et Emerson ont un rendement inférieur aux attentes du Real Madrid" (2).

Deux jours plus tard, une autre rumeur devient réalité. David Beckham, star médiatique du Real, peu en grâce auprès de Fabio Capello et en conflit avec les dirigeants, rend officielle sa décision de signer en faveur des Los Angeles Galaxy (3), en fin de saison. Cette annonce, alors que le Real tentait de rabaisser les émoluments du Spice Boy, ne plaît pas du tout à Ramón Calderón. Le président Madrilène exige de Capello que Beckham ne joue plus jusqu’à la fin de la saison. Capello préfère suivre les consignes présidentielles plutôt que de risquer un licenciement pour faute grave (4). C’est ainsi qu'Emerson, pourtant blessé, est privilégié à Beckham pour le match de Liga contre Saragosse.

Ce match de la 18e journée de Liga se déroule dans un climat électrique, pour ne pas dire plus. Le Real, dans un style capellien à l’extrême, obtient une victoire 1-0, sans panache, sans talent, mais sans vraiment souffrir. Un match ennuyeux, mais qui rapporte trois points. Sitôt le coup de sifflet final, Fabio Capello, pris à partie par un secteur du public madrilène, adresse un doigt d’honneur bien senti en réponse aux supporters les plus véhéments du Bernabeu (5). Mais la colère passagère de Capello sera bien moindre que celle des joueurs, quelques jours plus tard, après de très polémiques déclarations de Ramón Calderón, à leur encontre...

[À suivre]

(1) La presse rapporte et s’émeut de cette décision, décidant même de boycotter les entraînements du Real.
(2) Le lendemain, les journaux reprennent les propos de Capello, comme ici, La Vanguardia.
(3) Le journal AS rend compte de l’annonce de la décision de David Beckham, c’est à ce jour l’une des rares vraies informations publiée par ce quotidien, au cours des dix dernières années.
(4) En conférence de presse Capello entérine la décision présidentielle, comme le montre cet article du journal El País.
(5) L’incident opposant Capello au public est rapporté par le journal 20 minutos.

Réactions

  • Papa Schultz le 15/09/2007 à 03h06
    Très bonne radiographie du milieu merengue. J'attends de lire les péripéties du Barca ou de Chelsea, en cette saison sans titre majeur.
    Sinon, je retiens le "Le Real (...) obtient une victoire 1-0, sans panache, sans talent, mais sans vraiment souffrir." Merci Fabio. Il fallait en passer par là, des matches chiant à préférer un Sedan-Rennes (au hasard) certes, mais enfin des victoires. Merci Fabio.

  • sansai le 15/09/2007 à 11h06
    Excellente série d'articles ouais, auquel il ne manque que les traductions des articles espagnols. :)
    Je savais que j'aurais dû prendre espagnol en 4è.

    Sinon, juste pour être super pointilleux, j'ai vérifié parce que ça fait deux fois que je vois écrit "Pedja Mijatovic" et que ça me chagrinait, et c'est bien Predrag Mijatovic.

  • Forez Tagada le 15/09/2007 à 11h20
    On obtient pourtant 127.000 réponses dans google quand on tape "Pedja Mijatovic" ;-)
    C'est manifestement son surnom en espagnol...

  • sansai le 15/09/2007 à 12h04
    Ah oui tiens, on a même les deux syntaxes employées alternativement sur lien.. Hm, ça doit être un problème de transcription du cyrillique pas bien résolu ça, encore. :)

  • LMD le 15/09/2007 à 12h44
    Sacré Cassano... imitation assez réussi par le Gazza italien.

    Sinon les Cdf aime beaucoup le Real pour ce genre d'article, et en tant qu'admirateur de ce cirque qu'est la Maison Blanche, ca me plait!

  • leo le 16/09/2007 à 10h56
    Pedja doit plutôt être le "diminutif" ou le surnom habituel des Predrag en Serbe

  • Dom le 17/09/2007 à 17h24
    C'est moi ou ce genre d'article fait furieusement penser aux articles qu'on peut lire dans so-foot papier ?
    En tout cas, moi, j'aime beaucoup !

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