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Raymond Goethals : le fieu a éteint la mèche

Tribune des lecteurs - Au lendemain de sa disparition, éloge non funèbre et non complaisant d'un entraîneur qui aura su nourrir sa propre légende...
Auteur : Jean-Philippe Desmet le 14 Dec 2004

 

Raymundo, le sorcier belge, le magicien, le Columbo des terrains... Les surnoms ne manquent pas pour qualifier cet individu atypique du monde du football. On se souvient surtout de lui comme de l’homme qui a rapporté à Marseille la première (et pour l’instant l’unique) coupe aux grandes oreilles du foot français. Cependant, l’épisode marseillais n’est que la cerise sur un gâteau déjà bien garni. À l’écart des éloges funèbres grandiloquents, retour en trois phases sur une personnalité controversée. Un maître tacticien Ancien gardien de but à la carrière relativement confidentielle, c’est après avoir entraîné l’équipe de Saint-Trond que Goethals est appelé à la barre de l’équipe nationale, en remplacement de Constant Vandenstock, l’ancien président d’Anderlecht. C’est cette fonction de sélectionneur qui, entre 1966 et 1976, révéla au monde un maître-tacticien. À l’époque, la Belgique était surnommée la "championne du monde des matchs amicaux", mais ne s’était plus distinguée depuis longtemps par ses résultats sur la scène internationale. Goethals la conduisit à la phase finale de la coupe du monde en 1970 et sur la troisième marche du podium de l’Euro en 1972. Les Diables de Goethals avaient alors élevé le piège du hors-jeu au rang d’œuvre d’art. Très habilement et très cyniquement, Goethals tissait, lors de chaque match, une toile d’araignée dans laquelle l’adversaire venait s’engluer. Outre son palmarès impressionnant, ce sont ses duels tactiques, gagnés de haute lutte qui laisseront une trace dans la mémoire collective. En 1974, en phase de qualification pour le mondial allemand, les Diables rouges tiennent en échec la meilleure équipe du monde, les Pays-Bas de Cruyff — et cela à deux reprises. La Belgique ne se qualifierapas, mais terminera sa campagne de qualification avec un average de 12-0. En 1991, le grand AC Milan se casse les dents sur la défense de l’OM. Il se fera rouler dans la farine deux ans plus tard. En plus des supporters, Goethals a souvent fait sourire les comptables des clubs dans lesquels il a officié. Rensenbrink et MacKenzie à Anderlecht, Haan et Dusbaba au Standard, Boksic et Barthez à Marseille sont autant de joueurs performants qui ont été revendus à prix d’or par leur employeur. Une personnalité attachante Bruxellois pure souche, Goethals ne maîtrisait aucune langue, mais les parlait toutes. Son accent à couper au couteau, la façon dont il écorchait les noms de famille, la belga vissée au coin des lèvres, la teinture capillaire provocante, tout concordait à le faire passer pour un parfait snul (1). Néanmoins, Goethals jouant avec son apparence, préférait paraître débonnaire. En réalité, un homme passionné mais anxieux se cachait derrière le clown. Peu instruit, mais sans complexes, Goethals est un passionné de foot, le style de gars qui a des notes sur tout et qui, sur un carton de bière, décode un match en deux coups de crayon, le genre de type qui passe ses vacances à proximité d’un stade, qui se réveille la nuit parce que sa composition d’équipe l’inquiète. Lors de sa dernière pige à Anderlecht en 1994, le stress eu finalement raison de lui, puisqu’un malaise cardiaque l’écarta du dug-out définitivement. Néanmoins, cette mise forcée à la pension (à soixante-treize ans) ne l’a pas empêché d’être très présent dans les medias belges, non pas comme consultant attitré, mais comme électron libre, délivrant péremptoirement ses leçons, spécialement aux entraîneurs des Diables rouges qui ne trouvèrent jamais grâce à ses yeux. Une odeur de soufre Tel l’amour décrit par benoît Poelvoorde dans "C’est arrivé près de chez vous", Goethals a souvent laissé une odeur de soufre derrière lui, "un peu comme quand tu vas pisser et que tu sens tes doigts…" En 1984, la tourmente de l’affaire Standard-Waterschei place le sorcier dans l’œil du cyclone. Soupçonné d’avoir orchestré une vaste opération de corruption, Goethals quitte Liège pour Guimaraes. Et il se murmure auprès des supporters des rouges et blancs que c’est le président d’Anderlecht qui a tuyauté le juge bruxellois Bellemans sur les méthodes peu orthodoxes de Raymundo, méthodes déjà en application lors de son passage à Anderlecht. Dix ans plus tard survint l’affaire VA-OM, en 1993, pour laquelle il ne fut jamais inquiété. Toutefois, on ne peut s’empêcher de penser que Tapie aurait trouvé auprès du Belge une oreille attentive et compréhensive. Tout ceci n’est que rumeur, et Goethals ne peut plus les contredire. Cependant, il serait sot de penser que la bonhomie du personnage cachait une façade dénuée d’aspérités… (1) NdA : Un fieu est un gars, un camarade, en patois bruxellois Snul signifie idiot, en patois bruxellois

Réactions

  • wedr2 le 14/12/2004 à 02h14
    Beau portrait dans l'ensemble mais je ne comprends pas l'intérêt du passage final :

    "Dix ans plus tard survint l’affaire VA-OM, en 1993, pour laquelle il ne fut jamais inquiété. Toutefois, on ne peut s’empêcher de penser que Tapie aurait trouvé auprès du Belge une oreille attentive et compréhensive.

    Tout ceci n’est que rumeur, et Goethals ne peut plus les contredire."

    Pourquoi accusé à mots couverts Goethals d'avoir été le complice de Tapie et Bernès si c'est pour se cacher derrière une "rumeur" (dont je n'avais jamais eu vent) ?


  • Double Tokoto le 14/12/2004 à 06h00
    Fieu... j'avais oublié jusqu'au nom de Johnny Dusbaba !

  • luckyluke le 14/12/2004 à 07h57
    "mais comme électron libre, délivrant péremptoirement ses leçons "

    C'est pas très gentil de dénigrer un forumiste comme ça....

  • Géant Vert le 14/12/2004 à 08h42
    C'etait juste pour rectifier une info : c'est à septante trois ans qu'il a pris sa retraite ;-)
    Et a mon avis, ca m'etonnerait guère qu'une belle statue, une rue ou un stade fleurisse pour honorer celui qui laisse un grand vide ici au Royaume de Belgique...

  • luckyluke le 14/12/2004 à 08h57
    C'est vrai, ça, Géant Vert!! (t'es de retour, toi?!)

  • Jartagnan le 14/12/2004 à 09h08
    Très bel hommage qui nous apprend des choses (enfin, à moi, ce qui n'est pas compliqué d'ailleurs)

    Par contre, j'emet quelques doutes sur la pertinance de la conclusion, avec l'affaire VA-OM, on en sait rien, on en saura rien, il ne pourra plus se défendre, et ca casse un peu la fin de l'article ... c'est dommage

    JJ

  • Richard N le 14/12/2004 à 09h23
    Je rejoins Jartagnan à propos du dernier passage de l'article : C'est carrément du persiflage, d'autant plus minable que l'accusé n'est plus là pour se défendre.
    J'ai du mal à comprendre que la rédaction des CDF puisse laisser passer un tel ragot !

  • peter panderlecht le 14/12/2004 à 09h25
    Pour la rue, c'est déjà fait, une rue de Saint-Trond sera rebaptisée rue Raymond Goethals.

    En ce qui concerne l'article, comme d'autres je suis déçu par la fin, certes Goethals n'était pas un naïf et deux des clubs qu'il a entraînés ont été mouillés dans des histoires de corruption mais terminé un article par des rumeurs c'est assez décevant.

  • Jamel Attal le 14/12/2004 à 09h57
    Attendez les gars, sans verser de l'huile sur le fieu, il faudrait quand même être naïf pour penser que Goethals ait tout ignoré du système Tapie-Bernes. Du coup, ce rappel n'est pas du persiflage à mon avis, c'est un rappel, certes maladroit, mais qui se justifie quand même.

  • Géant Vert le 14/12/2004 à 10h30
    Les zones d'ombre font aussi le mythe et on peut effectivement au moins poser la question qui fache. Reste qu'il peut aussi y avoir une différence entre "je suis au courant" (il y a des chances qu'il le soit) et "je tire les ficelles" (et la on peut emettre des doutes pour un homme qui maitrisait le coté sportif mais qui ne devait pas trop gouter le reste). Bon après, la forme que ca prend dans l'article peut toujours se discuter mais je n'ai pas eu l'impression qu'on crachait sur un mort...

    PS : pour luke: je suis tellement de retour que je ne suis jamais parti, juste moins actif et plus à regarder.. Tel est le Géant... Et ca fait un an que vous etes assis sur mes pieds !!

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