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Ralenti et masturbation

Dépendants au dernier degré, les commentateurs et les réalisateurs ne peuvent plus se passer des ralentis, dont ils abusent au point d'en oublier à quoi ils pourraient servir.
Auteur : Pierre Martini le 14 Mars 2000

 

Sans entrer dans le débat sur l'arbitrage vidéo, le hors-jeu ou les règles, contentons-nous d'observer les mœurs étranges des commentateurs et des consultants.
Au commencement était le Replay. Un gros "R" clignotait dans l'angle de l'écran, et l'on pouvait revoir, moyennant quelques bavures des couleurs, comment Gerd Müller avait bien pu mettre ce ballon au fond des filets. Puis les caméras se multiplièrent comme des petits pains, et l'on put voir la même action sous tous les angles (Gerd Müller avait marqué du protège-tibia). Le drame des commentateurs, c'est qu'ils sont persuadés qu'ils doivent constamment parler, et le "commentaire de ralenti" devint une source inépuisable de gloses à répétition, un exercice obligé, du pain béni fourni à volonté depuis la régie.
Le problème est que ces professionnels ont développé une grave pathologie, qui leur a fait acquérir l'inébranlable conviction que la Vérité toute-puissante est dans le ralenti. Les revisionnages compulsifs des hors-jeu sont ainsi devenus une névrose obsessionnelle très envahissante. Un des malades les plus célèbres est Charles Biétry, qui sur une action de quelques fractions de secondes était capable de décrire l'épopée des cheminements psychologiques complexes se déroulant dans la tête du joueur. D'autres phénomènes auto-hallucinatoires se développent très rapidement: certains ne VOIENT plus les choses évidentes, se persuadent un peu plus à chaque nouveau ralenti qui les contredit pourtant.
Plus dramatique encore fût l'introduction de la "loupe", dont l'esthétique spectaculaire enlève un peu plus de réalisme aux images. Fascinés par un ballet irréel où les chocs ne sont plus que des contacts en apesanteur, les pros du micro continuent pourtant de croire en ce qu'ils croient voir, et s'adonnent aux délices masturbatoires du ralenti. Ultime conséquence de cette orgie, on a totalement oublié une belle évidence: pourquoi diable ne remontre-t-on jamais les actions à vitesse réelle? Pourquoi ne pas se servir de tous ces angles pour juger les gestes en temps réel? Remontrer oui, mais pourquoi au ralenti?

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