Si vous saisissez votre mot de passe PUIS votre e-mail, vous aurez la confirmation que ça n'a aucun effet particulier. Attention à ne pas confondre vos minuscules et vos majuscules.
Vous avez oublié votre mot de passe ?
Inscription
Vous avez oublié votre mot de passe ? Il reste un espoir ! Saisissez votre adresse e-mail ; nous vous enverrons un nouveau mot de passe. Cette procédure est quasiment gratuite : elle ne vous coûtera qu'un clic humiliant.
Nous vous avons envoyé un email sur votre adresse, merci d'y jeter un oeil !

CONDITIONS D'INSCRIPTION :

1. Vous devez nous adresser, via le formulaire ci-dessous, un texte (format .txt inférieur à 100 ko) en rapport avec le football, dont la forme est libre : explication de votre passion, anecdote, aventure, souvenir, essai, commentaire composé, portrait, autobiographie, apologie, réquisitoire, etc. Vous serez ensuite informés de la validation de votre inscription par mail. Les meilleurs textes seront mis en ligne sur le Forum.

2. Nous ne disposons pas d'assez de temps pour justifier les retards d'inscription ou les non-inscriptions, et ne pouvons pas nous engager à suivre une éventuelle correspondance à ce sujet. Merci de votre compréhension.

Nous avons bien reçu votre candidature, on y jette un oeil dès que possible. Merci !

Partager :

Qui a besoin des journalistes sportifs?

Les avancées techniques pourraient rendre inutile la profession de journaliste sportif... Imaginons.
Auteur : Ilf-Eddine alias Raspou le 27 Juil 2009

 

Chaque époque a ses professions. Que ne nous a-t-on narré le temps où l'on croisait encore rémouleurs, poinçonneurs des Lilas ou maréchaux-ferrants? Et puis la technique a changé, et avec elle l'économie, et ces fonctions-là sont devenues obsolètes... Nul doute que si, au moment de leur splendeur, on avait annoncé à ces braves artisans leur disparition prochaine, ils auraient oscillé entre l'éclat de rire et l'indignation. Car c'est un constat universel: quiconque est rémunéré pour une tâche en déduit deux choses – fût-ce contre tout bon sens: premièrement, que ce qu'il fait est important; deuxièmement, que cela continuera à l'être de toute éternité. Il en va ainsi, de nos jours, avec l'une des catégories socioprofessionnelles auxquelles le développement d'Internet pourrait faire un sort: les journalistes sportifs.

Rappelons juste qu'en plus d'être parfaitement superflu, se contentant d'ânonner des banalités que tout le monde connaît déjà, le journaliste sportif atteint un degré de nocivité pour son public qu'on ne retrouve par ailleurs que chez les groupes de hard rock ou les psychanalystes lacaniens: flagorneur avec les puissants, tenu par des intérêts économiques qui l'incitent au servage de soupe, dénué de toute compétence le distinguant de son auditeur ou lecteur, le journaliste sportif ne peut justifier son existence qu'en remuant les mêmes vieilles recettes mercantilo-démagogues: cocardiérisme dans la victoire, lynchage dans la défaite, vindicte anti-arbitrale et semage de zizanie dans tous les cas... Bref, autant des personnes sensibles au folklore réactionnaire peuvent verser une larme sur feu le rémouleur au musée des vieux métiers de la Celle-Guenand, autant personne ne pleurera la fin du journalisme sportif.

Passons du constat à l'action. Comment la technique, dans sa course folle, pourrait-elle accomplir l'œuvre de salubrité publique que nous appelons tous de nos vœux? En frappant chacune des poches de résistance où le journaliste sportif entretient l'illusion de son utilité... Revue de détail.


1/ Le commentaire audiovisuel

Navire-amiral du journaliste sportif, le commentateur en constitue la version la plus horripilante parce que la moins évitable, sauf si l'on aime regarder les matches sans le son. Flanqué de son non moins insupportable consultant, le commentateur est, dans la famille des mouches, la grosse verte qui bourdonne fort et pose ses pattes velues sur votre steak tartare – à vous couper net l'appétit.

journaliste45.jpg

Pourtant, ses jours sont comptés: un chronomètre s'affiche maintenant sur nos écrans, les noms des joueurs sont floqués sur les maillots: c'est déjà 90% du temps de parole de Thierry Roland qui se trouve marqué au sceau de l'inutilité la plus patente. Mieux encore: les micros modernes peuvent rendre la moindre parole prononcée sur le terrain ou alentour... Demain, c'est sûr, regarder un match permettra d'entendre, en plus de la clameur des tribunes, les consignes données par le coach ou le capitaine pour replacer son équipe, les coups de gueule virils de Cyril Rool sermonnant ses gars ou les explications de l'arbitre exposant aux joueurs et aux téléspectateurs les raisons de ses décisions.


2/ Les émissions à résumés

Le soir après les matches ou le lendemain matin, les chaînes repassent les moments forts de la journée en un cocktail d'une fadeur telle qu'il ferait passer le Champomy pour du bloody-mary:
• un quart de parlotte masturbatoire du présentateur vedette qui alterne sourires sirupeux et émerveillements fantoches.
• un quart d'interviews bidons où chacun s'évertue à répéter dans le bon ordre les lieux communs savamment appris.
• un quart de statistiques absconses pour donner un vernis de scientificité.
• et enfin un quart d'images des matches, si possible truffées de gros plans et de ralentis pour qu'on en comprenne le moins possible sur ce qui s'est passé.

journaliste22.jpg

Eh bien Internet, via les sites des clubs et YouTube, va mettre bon ordre à tout cela: sur les premiers, chacun pourra voir le match ou le long résumé du match de son club préféré; sur le second trouver les images des autres rencontres sans s'infliger les péroraisons des énergumènes suscités.


3/ Les talk shows

Même dans un milieu qui fait de la bêtise une vertu cardinale, les talk shows footballistiques laissent pantois... Même moi, là, présentement, je ne trouve rien à en dire qui fasse mesurer la profondeur de leurs abysses: les métaphores animalières deviennent déplacées, par respect pour nos amies les bêtes, y compris les plus stupides d'entre elles... le recours à l'ethnologie, voire à la paléontologie, n'est d'aucun secours... Il ne reste plus, je crois, que les neurosciences et la psychiatrie pour aborder correctement cette part à l'évidence pathologique de l'activité humaine.

journaliste33.jpg

Eh bien même les talk shows, les On refait le match et consorts, pourront être efficacement combattus par un streaming diffusant en direct sur le Net des conversations filmées au cœur même des PMU de France et de Navarre... On s'évertuera à choisir les bars-tabac rassemblant le plus d'imbibés notoires, le plus de pochetrons à même d'éructer des insanités partisanes ou d'invectiver le corps arbitral, le plus de mous du bulbe assénant des jugements sans appel... Avec un peu de chance, le spectacle de l'alcoolémie live (et non préalable comme à la télévision) détournera le téléspectateur du talk show professionnel pour son juste pendant amateur. Quel intérêt, demanderez-vous? Mais qu'au moins, quitte à ce qu'on se repaisse de dégoiseries éthyliques, on ait la consolation de savoir que personne n'est payé pour déballer ces énormités! Que l'on se roule dans la fange, peut-être, mais entre amateurs, dans la candeur excusable de l'acte gratuit!


4/ Les articles de presse écrite

La même logique pousse à courir sus à la presse écrite, qu'elle répande ses calembredaines sur papier ou sur écran... Non! Diable non! Nous n'avons pas besoin que le racontage du match de la veille ou que "l'analyse" des prestations soient l'œuvre de professionnels! Il n'y a dans cet exercice nul savoir que l'on transmet, nulle investigation que l'on mène, nulle réflexion qui justifierait une activité rémunérée.
Dès lors, les forums sur le Net seront des espaces suffisants pour ceux qui veulent lire ou écrire des résumés de match ou des dissertations tactiques...

journaliste55.jpg


5/ Le reste

Elagué de ses branches inutiles, qui constituaient 95% de l'arbre, le journalisme sportif pourrait prendre un autre sens: ne plus être une activité en soi, une sorte d'OVNI intellectuel que l'on peut approximativement situer entre la conversation de soudards et la dissertation d'analphabète, mais devenir ce qu'il aurait toujours dû être: du journalisme appliqué au sport... Du journalisme fait par de vrais journalistes, qui s'occupent d'autres sujets par ailleurs, qui ne font pas qu'interviewer Franck Dumas et vivre de la manne générée par le football. Des journalistes qui vont parler de dopage. Des journalistes qui vont parler de finances. Des journalistes qui vont parler de politique...

Pour ça, oui, vraiment, on a besoin de pros... Pour le reste, pour déblatérer sur le ballon trop rond ou le poteau trop carré, pour vibrer, pleurer ou s'émouvoir, on est de grands garçons, on peut faire ça tranquille entre nous, en amateurs... Pas la peine de faire des fiches de paye pour ça.

Réactions

  • liquido le 28/07/2009 à 01h15
    Eh dis-donc, Karl Marx, là... Hein ? D'où t'as vu que le matéralimse historique ça marchait ? Moi, moi... moooi... pardon... je crois pas pas que la technologie elle soye l'ennemie de la connerie... Hips !

  • Quiroga68 le 28/07/2009 à 01h23
    Je réponds à Ilf-Eddine alias Raspou et je dis "oui". Donc bravo. Et donc Maxwell (ce n'est pas la peine etc.).

  • le_merlu_frisé le 28/07/2009 à 03h15
    Merci beaucoup. Je déteste ce journalisme foot. Je le hais. Il n'a aucun intérêt, les 3/4 de ses représentants semblent avoir une culture foot plus que douteuse.

    Laissez-nous regarder les matches avec le son du ballon, des supporters, des joueurs, des coachs et de l'arbitre, et utilisez la mi-temps pour faire une analyse intéressante si vous trouvez des gens capables. Je zappe de plus en plus des matches à cause des commentateurs.

  • El Soto le 28/07/2009 à 03h38
    Je plusse plusse une, c'est exactement ce que je pense, je ne supporte plus d'entendre ou de lire ces soit disants articles vides, creux, dont on renifle le pipeau à 6 mètres, écrits avec les pieds par le plus mauvais élève de la promo de l'EJF, celui qui a terminé derrière le spécialiste du PMU et le responsable des pages météo.
    Il y a bien sûr quelques exceptions qui se comptent sur les doigts de la main de Django Reinhardt, mais le pire est que chaque matin, on se sent quand même obligé d'acheter l'Equipe en révant d'avoir notre dose d'infos, et on est tous resté au moins un soir tard devant les Spécialistes, juste pour le plaisir de revoir le but de notre équipe, penaud et contrit de devoir supporter ce ramassis de crétinerie, comme un drogué en manque obligé d'écouter les blagues de son dealer avant d'avoir sa dose.


  • mr.suaudeau le 28/07/2009 à 05h29
    Merci Raspou de mettre des mots et des arguments sur des pensées tellement obsédantes qu'elle m'empêchent d'y réflechir.


    "Eh bien même les talk shows, les On refait le match et consorts, pourront être efficacement combattus par un streaming diffusant en direct sur le Net des conversations filmées au cœur même des PMU de France et de Navarre... On s'évertuera à choisir les bars-tabac rassemblant le plus d'imbibés notoires, le plus de pochetrons à même d'éructer des insanités partisanes ou d'invectiver le corps arbitral, le plus de mous du bulbe assénant des jugements sans appel... Avec un peu de chance, le spectacle de l'alcoolémie live (et non préalable comme à la télévision) détournera le téléspectateur du talk show professionnel pour son juste pendant amateur.

    (...)Pour le reste, pour déblatérer sur le ballon trop rond ou le poteau trop carré, pour vibrer, pleurer ou s'émouvoir, on est de grands garçons, on peut faire ça tranquille entre nous, en amateurs... Pas la peine de faire des fiches de paye pour ça."

    Bon, il en est où ce projet d'after foot made-in CdF? C'est que la reprise approche hein.

  • ouais.super le 28/07/2009 à 07h35
    Très bon article !

    Mais ce "positionnement" du journaliste sportif au niveau zéro de l'intelligence est sans doute tout à fait volontaire de la part des dirigeants de chaines TV et de radios.

    Les amateurs de foot sont considérés dans leur globalité comme d'insondables crétins (peut-être d'ailleurs assez souvent à raison), on leur parle donc comme à des débiles (et là encore, pourquoi pas finalement, puisque ça à l'air de fonctionner plutôt bien, cf "L'after" avec Riolo et la clique).

    Toutefois ne rêvons pas, ce n'est pas demain la veille que les retransmissions de matchs seront dénuées de commentaires sportifs, tant nos médias se sentent en permanence obligés de nous expliquer les images qu'ils diffusent.

    Je pense notamment à la soirée "Hommage à Michael Jackson" : là où un simple interprète aurait suffit, France 2 a cru bon de rassembler autour d'Elise Lucet deux "experts" sur le plateau pour leur faire commenter et expliquer en direct la cérémonie. Du coup on perdait la moitié de ce qui se disait (et qui n'avait d'ailleurs aucun intérêt, mais là n'est pas le sujet).

    Par curiosité, j'ai zappé sur certaines chaines étrangères qui retransmettait également la "cérémonie", et bien les autres avaient droit à la retransmission sans commentaires ou plateau d'experts. Du coup je me suis dit que c'était peut-être un mal purement français...


  • OLpeth le 28/07/2009 à 07h55
    Alors Raspou, ton article est sympa, mais cette charge contre le hard rock, je ne peux laisser passer ! Méchant !
    A part ça, je me suis souvent demandé ce que donnerait la vision d'un match sans aucun commentaire, ça doit être une expérience à tenter.

  • Rose & Borg le 28/07/2009 à 08h53
    lien
    mardi 28 juillet 2009 - 07h35

    Les amateurs de foot sont considérés dans leur globalité comme d'insondables crétins

    ------------------

    Au vu des commentaires tout aussi plats qui agrémentent les autres sports diffusés à la télévision, les directeurs des chaînes de TV doivent penser que l'ensemble des amateurs de sport sont des insondables crétins.

    Exception faite des quelques cas de commentaires de sports "exotiques" (lutte, escrime, ...) assurés pendant les JO par des vrais spécialistes de ces sports, il est de plus en plus insupportable d'écouter les platitudes désespérantes qui accompagnent les retransmissions télévisées des sports les plus "populaires" (tennis, cyclisme, rugby, Formule 1 ...).

    Avec les moyens d'aujourd'hui et le développement de la TV numérique, n'y aurait il effectivement pas moyen de couper la chique à tous ces commentateurs pour ne profiter que des images et du son du stade ?

    A moins que ce ne soit manigancé en douce par le Président de la Ligue afin de ramener les spectateurs dans les stades ...

  • fredo13 le 28/07/2009 à 09h44
    C'est tout à fait cela.
    Payer des gens pour faire des discussions du niveau du bistrot du coin est scandaleux.
    D'ailleurs cela fait longtemps que j'ai arrêté de regarder ces conneries et d'acheter l'Equipe. Il m'est même arrivé de baisser le son de la télé cette saison. Je ne supportais plus Dugarry lors du match Marseille - Bordeaux.

    J'avoue cependant une petite faiblesse : je regarde "jour de foot" ; honte à moi.


  • funkoverload le 28/07/2009 à 09h50

    OLpeth
    mardi 28 juillet 2009 - 07h55
    Alors Raspou, ton article est sympa, mais cette charge contre le hard rock, je ne peux laisser passer ! Méchant !
    A part ça, je me suis souvent demandé ce que donnerait la vision d'un match sans aucun commentaire, ça doit être une expérience à tenter.
    ---
    Dans ce cadre, aller au stade est une bonne expérience.

La revue des Cahiers du football