PSG-OM : LES GARS DU SUD
Avec une composition d’équipe qui étonna (sans Niang ni Ben Arfa) pour finalement détonner, les Marseillais ont mis Paris en bouteille.
Auteur : Jean-Étienne Poisot
le 16 Mars 2009
Pas simple d’aborder les cas particuliers dans la revue des Marseillais tant la performance fut véritablement collective. Avec une très grande intensité physique (comme déjà contre Bordeaux), mais également beaucoup de fluidité dans les mouvements collectifs (pas comme contre Bordeaux), les gars du Sud ont réalisé un match plein. Analyse en colimaçon et en symétrie.
À gauche, à gauche, à gauche
Bolo Zenden est en couverture ce mois-ci d’un magazine pour les hommes qui prennent soin de leur corps, et visiblement, ça marche. Inspiré, technique, tactique, le Rothen marseillais fut de tous les bons mouvements et, en sus, décisif deux fois – tout le contraire du parisien. Leader des salaires à l’OM, il a également été celui de l’équipe hier soir, et pour paraphraser Philippe Candeloro, il a bien mérité son bol de gouda. À partir d’une position gauche, il évolua plus largement de l’axe vers son coté, et réciproquement.
Devrait néanmoins être mis à l’amende pour destruction gaguesque de matériel publicitaire en compagnie de Brandao. Celui-ci se mit à un niveau dont certains doutaient avec sarcasme. Moins excellent de la tête que Hoarau, il fut néanmoins précieux dans son rôle d’attaquant-non-buteur-fixateur-remonteur-de-blokéquipe-et-premier défenseur acharné et finalement plus efficace, c’est le paradoxe.
Crochet du droit
Marseille a penché à gauche, donc à droite, Koné cultiva à merveille la réciprocité avec Giuly dans le rôle du rémora rôdant autour de Brandao. Il provoqua la réussite sur le coup franc de Zenden avec une présence habile devant Landreau. Mears fut assez logiquement plus en difficulté après autant de mois sans jouer, mais montra suffisamment de choses pour laisser espérer en faire un digne successeur d’un Bonnart cramé avant sa blessure.
Défense d’entrer
Un Hilton Civellesque, et un Civelli aussi, ça donne un match plein d’agressivité dans l’axe, à la limite, mais du bon coté par rapport à celle qu’a franchi Camara sur son carton rouge. Limite dans les duels, mais appliqués dans les relances, donnant parfaitement le ton d’une équipe qui remontait les ballons avec calme, sérénité et lucidité... Imperméables depuis début février, les défenseurs phocéens concédèrent néanmoins des occasions sur plusieurs alignements, notamment sur le but de Giuly. Est-ce si étonnant pour la première titularisation commune de Mears, Civelli et Hilton?
De son côté, Taiwo continue sa tournée d’adieu à la Ligue 1, avec une maestria qui ferait pâlir tous les Johnny Aznavour du monde. Une petite quinte de toux en plein tour de chant, néanmoins, sur l’ouverture victorieuse des Parisiens.
Mandanda de sortie
C’est nouveau, Staive Mandanda a multiplié les sorties dès le début du match, et les a réussies. Pas de miracles, mais un match complet et une présence décisive en fin de match sur les derniers duels. Pour la réciprocité, on pensera surtout à Lloris qui devrait peut-être, lui, mettre un frein sur son tempérament très très très Barthez 1.0.
Milieu marseillais
Lorik Cana n’est définitivement plus le cheval fou de ses débuts parisiens et marseillais, mais un habile et rugueux récupérateur qui gère mieux ses efforts, multiplie les frappes en tribune rouge, mais garde cependant le brin de lucidité qui lui permit d’ajuster le petit filet de Landreau, grâce au talon d’Achille des Parisiens – celui de Camara. Officiellement, il s’est inspiré de Gerrard, sûrement en vue d’un transfert à Everton. Devant lui, Cheyrou et Valbuena se sont multipliés, partageant avec Zenden la direction du jeu. Valbuena en temporisateur, ralentissant parfois le mouvement – mais finalement à bon escient car les Olympiens perdaient parfois des ballons qu’ils avaient impeccablement remontés.
Le talent, les joueurs marseillais l’ont, mais c’est l’état d’esprit qui a fait la différence, comme contre Bordeaux. Ces dernières années, le printemps leur va si bien qu’il faut leur souhaiter de le maintenir, pour que la Ligue 1 puisse se racheter des cartons d’orange.
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