PSG-Biétry : on n'a pas fini de rire
Ça y est, Pierre Lescure a fait sa plus grosse bourde: Charles Biétry remplace Michel Denisot. Un peu comme si Bouvard remplaçait Pécuchet, ou Monsieur Paul du Ritz Jean Alesi.
Charles Biétry n'avait jamais digéré de n'être pas nommé Président-délégué au départ de l'aventure de Canal, on peut imaginer les manoeuvres auxquelles il a dû se livrer pour devenir calife à la place du calife.
On n'a pas fini de rire du club parisien, il hérite à sa tête d'un chef de service des sports (une profession destinée à d'assez rares spécimens de crétins comme Christian Quidet, Jean-Michel Leulliot ou Gérard Holtz) qui, après avoir brillamment renouvelé la représentation du football à la télé, a lentement sombré dans le gâtisme et la suffisance (voir Canal plus banal), est devenu un notable auto-satisfait si limité intellectuellement qu'il ferait passer Denisot pour un Nobel de physique quantique. Il se confirme que tout séjour prolongé devant ou dans la télévision altère dangereusement les fonctions cérébrales.
A force de consanguinité, Canal+ dégénère, contraint à faire tourner un cercle d'intimes dans ses sphères de pouvoir, insistant jusqu'au ridicule avec les plus indigents d'entre eux (Moutier pour ne pas prendre un exemple au hasard), y promouvant des hommes ayant atteint depuis longtemps leur niveau d'incompétence. C'est beau l'amitié, mais ça donne aux supporters l'impression d'être l'otage d'une obscure coterie qui enferme le PSG dans sa logique absurde. Lescure devrait essayer d'être plus loyal envers le club qu'envers ses copains.
L'écart constaté dans le bilan de Denisot entre les moyens et les résultats ne pouvait être imputé qu'au management, mais on peut douter de la lucidité de celui qui pense que l'ami Charles - l'archétype du bon sens petit-bourgeois niais et content - aura les moyens de tenir la baraque. A croire que Lescure n'a rien trouvé de mieux qu'un sabotage pour se donner des raisons de dégager sa chaîne de l'embarrassante vitrine à gaffes et échecs que beaucoup voient dans le PSG.
Enfin, la saison prochaine les joueurs vont pouvoir suivre des stages de psychologie menés par le bon docteur Charles et se faire expliquer tout ce qu'il leur est passé par la tête en une fraction de seconde, ralenti à l'appui (les ralentis de la "loupe" permettent à Charles de placer les plus invraisemblables et interminables interprétations). Il sera intéressant d'étudier le choc entre la future psychothérapie biétrienne et le mental traditionnellement délicat des joueurs de la capitale (sur ce thème, et sur Biétry, voir Freud, Jung, Lacan et Charles Biétry).
La nomination de Charles Biétry (laquelle ne sera toutefois officielle qu'après l'accord du conseil d'administration, qui peut encore avoir un éclair de lucidité collective) nous plonge dans une perplexité sans fond et a toutes les chances de plonger les supporters du PSG dans la déprime, et les autres dans une hilarité incrédule. Dans son inimitable style bon enfant voire infantile, il avait déclaré au Parisien : "il manque au PSG un grand sourire".
La phrase a tout le temps de devenir ironiquement prémonitoire. Ajoutons que le potentat médiatico-sportif aura même le beurre et l'argent du beurre, puisqu'il s'offrira en bonus une coupe du monde pour son jubilé télévisuel. A sa place, on s'inquiéterait quand même de voir Denisot passer du bon côté de la mitrailleuse encore chaude.