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Porto-Benfica : match retour

Un Benfiquista réplique à la Portista auteur de "FC Porto, colheita 2010-2011". Nous refusons d'arbitrer la rencontre.
Auteur : Chanlao le 7 Juil 2011

 

Le ton très "supporter" de l'article sur la très grande saison du FC Porto avait chatouillé certains lecteurs. Il a aussi piqué un partisan de Benfica, qui reconnaît le fiasco de son équipe mais fait résonner les casseroles présidentielles du rival.

* * *

La pétillante Mc Ocee a inauguré sur les Cahiers du foot une pratique assez peu courante en France. Écrire une chronique sur le foot tout en affichant ses préférences et sans oublier de dézinguer le ou les rivaux. Au Portugal, c'est le pain quotidien des supporters de football gavés d'intervenants des trois grands qui s'affrontent dans les émissions de télé, de radio ou à coups de chroniques dans les canards sportifs qu'il faut arriver à remplir tous les jours. La brillante entrée en matière de ma collègue portista m'a donné envie d'écrire une réponse de Benfiquista sur les CdF, comme lorsque le comique benfiquista Ricardo Araújo Pereira répond sur les pages du quotidien A Bola à l'écrivain médiocre et insupportable commentateur politique, le portista Miguel Sousa Tavares.


Débandade générale

Contrairement à ce que pourrait penser le lecteur averti des Cahiers du foot, je ne suis pas vraiment en désaccord avec les constats de Mc Ocee. D'ailleurs, il est difficile de nier les évidences. La saison du FC Porto a été stratosphérique tant sur le plan national qu'international. Même dans leurs rêves les plus fous, les supporters portistas n'en auraient jamais imaginé une de cette ampleur. À l'inverse, pour beaucoup de Benfiquistas (dont moi-même), c'est la pire saison jamais vécue, tant les déceptions et les humiliations se sont accumulées au points d'évoquer quelque punition divine. La cerise sur le gâteau a été la débandade des équipes du Benfica de futsal, de rink-hockey, de basket-ball, de handball ou de volley-ball dans les championnats nationaux respectifs de ces disciplines.

La situation sportive actuelle du SLB est pourtant bien meilleure qu'en 1999-2000, lorsque Benfica avait encaissé un 7-0 face à un club espagnol de seconde zone qui n'est même plus en Liga – sans oublier qu'en 2000-2001 et 2001-2002 les Encarnados ont fini le championnat à des places humiliantes (6e et 4e). Mais le traumatisme de cette dernière saison est trop fort tant les coups ont été brutaux et nombreux. Comment Benfica a-t-il pu en arriver à ce point, sachant que les dirigeants avaient tout en leur faveur à la fin d'une brillante saison 2009-2010?


LFV, le super gestionnaire

D'abord, la gestion de l'intersaison de la part du président Luis Filipe Vieira (LFV) a atteint des sommets d'incompétence... dans la lignée de ses dix années de mandat, où le bilan sportif s'avère une catastrophe pour le socio benfiquista: deux misérables championnats, une seule coupe du Portugal et trois insignifiantes Coupes de la ligue. Sur les quatre dernières saisons, 130 millions d'euros ont été investis en acquisitions de joueurs, pour parvenir au final à ne remporter qu'un seul championnat. Ces résultats plus que quelconques – malgré ces montants faramineux dépensés pour un club portugais – confirment bien que le cycle du "Kadhafi des pneus" (surnom affublé à LFV du temps de son passé dans le négoce des pneus) au Benfica est un échec.

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Faux jumeaux : Luis Filipe Vieira et M. Patate. (piqué au blog Almas mortes)
Cependant, après une saison 2009-2010 qui avait tenu du miracle grâce à Jorge Jesus après la déprimante saison antérieure sous Quique Flores, "Orelhas" (oreilles en portugais), avait une occasion unique de se racheter. Celle d'amorcer un cycle de victoires pour le SLB en consolidant le travail de Jorge Jesus. Le FC Porto était KO sportivement et devait, de plus, subir l'humiliation de la divulgation, en 2010 sur Youtube, des écoutes téléphoniques réalisées dans le cadre d'enquêtes anti-corruption sportive au Portugal. Il ne fallait quand même pas se rater. Si l'effet André "Powerpoint" Villas-Boas n'était pas vraiment prévisible, Porto n'avait vendu que l'équarisseur Bruno "Ong Bak" Alves (22 millions) et était parvenu à recruter João "Oui-Oui" Moutinho au Sporting (11 millions). Le Sporting n'entrait même pas dans la course pour le titre tellement le président de l'époque, José Eduardo "Maracas" Bettencourt, continuait son entreprise de démolition des Verts tout en faisant rire tout le pays.


Une intersaison d'amateurs

Dans ce contexte favorable après le titre, Luis Filipe Vieira s'est avéré incapable, malgré les sommes investies, de mettre à disposition de Jorge Jesus un effectif digne de ce nom pour conquérir le bicampeonato et réaliser un bon parcours en Ligue des champions. Les ventes de Di Maria (30 millions d'euros et Ramires (Benfica perçoit environ 10 millions d'euros), les ailes du Benfica impitoyable de la saison passée, ont été certes inévitables, mais malgré l'argent en caisse et la demande explicite de Jesus en joueurs confirmés, les principales acquisitions ont été des jeunes ou des espoirs sud-américains qui avaient besoin d'un temps d'adaptation: Roberto (8,5 millions), Gaitan (8,4), Jara (5,5), Fábio Faria (2,2, prêté à Valladolid), Salvio (2 = prêt + 20% du joueur), Rodrigo (6, prêté à Bolton), Jan Oblak (1,7 M€, prêté au Portugal).

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Présentation officielle de Gaitan (à gauche).
Au-delà du fait que l'Atlético Madrid enfume le Glorioso en permanence depuis le transfert de Simão, plus de 32 millions d'euros ont été dépensés sans pour autant permettre l'achat d'un seul joueur qui donne des garanties à court terme. Le fiasco le plus retentissant et le plus inimaginable a été le recrutement du jeune gardien Roberto pour 8,5 millions d'euros (!) alors qu'il n'avait pas sa place au Patético de Madrid et qu'il sortait tout juste d'une bonne demi-saison avec Saragosse.


Une saison cauchemardesque

Résultat des courses, le temps que Gaitan et Salvio se soient acclimatés, Benfica s'est fait manger par le FC Porto en Supercoupe du Portugal, a perdu les trois premiers matchss de championnat et laisse échapper le rival du nord (avec aussi des arbitrages absolument scandaleux mais c'est un autre sujet) en Liga Zon Sagres. La campagne de Ligue de champions a été calamiteuse alors que Jesus avait imprudemment déclaré qu'il voulait la gagner. Plus que la défaite 3-0 en Isräel, l'épisode du but de Lacazette qui qualifia Benfica en Ligue Europe démontre bien le niveau affiché par le SLB dans ces rencontres de poule.

Le bilan en fin d'année n'était donc pas brillant mais le Benfiquista avisé avait des raisons d'espérer car l'équipe montait en puissance. Il restait des choses à accomplir dans les Coupes, et le championnat n'était pas encore perdu – à condition que des renforts au mercato d'hiver permettent de combler les lacunes de cet effectif insuffisant. Quelles ont été les décisions de LFV, le super négociateur implacable? La vente de David Luiz et le recrutement de joueurs comme l'argentin Fernandez (encore 1,5 millions d'euros dilapidés) ou le Français Carole (qui se justifie à plus long terme), qui n'ont pas constitué des solutions immédiates pour l'entraîneur. Seul le central Jardel (750.000 euros) a été utile pour compenser le mieux possible le départ du chevelu brésilien et le je-m'en-foutisme consternant du talentueux Sidnei – qui avait quand même couté 7 millions d'euros.


Les boulettes du "Maître tacticien"

Les problèmes ont subsisté et la série de dix-huit victoires consécutives jusqu'en février, avec de beaux moments de football, a constitué le chant du cygne de cette équipe. A l'exception de Maxi Pereira, les joueurs de couloir n'ont pas tenu la distance dans ce marathon infernal, entre les matches tous les trois jours et le système de jeu de Jesus, extrêmement exigeant sur le plan physique. La blessure de Salvio contre le PSV a porté l'estocade aux ambitions de cette équipe en Ligue Europe et en Coupe du Portugal.

benfica_jorge_jesus.jpg
Fonds d'écran (détail).
Cela étant, sachant que Vieira a été le grand responsable de ces échecs tout comme des autres fiascos de sa décennie présidentielle, Jorge Jesus a également commis des erreurs graves. Il est difficile de déterminer quel est son degré d'implication dans le transfert ruineux de Roberto, et il est clair que le "Roi Soleil" ne lui a pas fourni les renforts demandés. Sur l'affaire de la prime de la victoire en championnat qui lui a été versée l'année dernière, alors que les joueurs n'avaient pas eu leur part, il aurait dû adopter un comportement plus exemplaire, mais le principal responsable reste encore le "négociateur implacable". C'est bien lui qui a écarté Urretaviscaya (prêté au Depor puis au Peñarol), alors qu'il aurait constitué une bonne solution sur le côté pour faire souffler les titulaires et faire face à la blessure de Salvio. Puis son entêtement à mettre Saviola systématiquement titulaire, alors que ces performances étaient en chute libre cette saison, n'ont pas facilité les choses.


Et le FC Porto dans tout ça ?

Le club présidé par Pinto da Costa a disposé cette saison d'une équipe pratiquement injouable: les Benfiquistas n'en auraient pas trop voulu à LFV et Jesus de la perte du championnat, si le SLB avait tenu son rang dans les confrontations directes. En revanche, et pour reprendre le dicton de Mc Ocee, ne comptez pas sur l'univers benfiquista pour passer sous silence les agissements durant presque trente ans du "Pape" das Antas et de son clan au sein du football portugais. La croissance et le succès du FC Porto sont incontestablement liés à des pratiques frauduleuses que Mc Ocee se garde bien de mentionner. N'importe qui maitrisant la langue de Camões et de Fernando Pessoa peut aller sur Youtube écouter Pinto da Costa au téléphone en train de commander des prostituées pour acheter des arbitres, ou alors faire pression sur les présidents de la Ligue et de la fédé pour parvenir à faire diminuer les suspensions de ses joueurs.

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Jorge Nuno Pinto da Costa (à droite)
Ces écoutes téléphoniques avaient été effectuées en 2003-2004 dans le cadre de l'affaire "Sifflé doré", et entendre la voix de PDC a un tout autre impact que de lire l'ensemble de son œuvre dans la presse écrite. D'ailleurs, la divulgation de ces écoutes en 2010 avait embarrassé toute la "Nation Portista", avec des chroniqueurs démontrant que leur mauvaise foi n'avait pas de limites. Sur le plan judiciaire, le dossier n'a pas avancé pour des questions de forme par rapport aux procédures effectuées autour de ces écoutes, ce qui ne signifie pas, Mc Ocee, que ces pratiques criminelles n'ont pas existé.


La méthode Pinto da Costa

Ce sujet copieux mériterait un espace bien plus conséquent, mais connaissant par cœur l'argumentation portista type, il fallait dans un premier bien éclaircir la situation sportive du Glorioso. Cependant, pour faire une petite mise en bouche, voici quelques faits indiscutables qui rendent bien compte des méthodes de Pinto da Costa et de sa clique:

- Juillet 1995 : la comptabilité du FC Porto règle la facture du voyage au Brésil de l'arbitre Carlos Calheiros et de sa famille.
- Décembre 2003 : dans le cadre de l'affaire de la chaussure lancée par Deco sur un arbitre en championnat lors d'un Boavista-FC Porto, Pinto da Costa menace le président de la Fédération portugaise de football, Gilberto Madail, que Deco pourrait se retirer de la selecção. L'objectif était d'obtenir la sanction la plus minime possible. Le Portugal allait accueillir l'Euro 2004 six mois plus tard et le FC Porto allait remporter la Ligue des champions. Au final, Deco a été puni de deux matches de suspension.
- Janvier 2004 : Pinto da Costa se met d'accord avec l'agent de joueurs António Araújo pour livrer des prostituées à Jacinto Paixão, arbitre du match de championnat FC Porto-Estrela Amadora (2-0).
- Février 2004 : ce même António Araújo se met d'accord avec Rui Alves, le président du Nacional de Madère, pour soudoyer l'arbitre Augusto Duarte du match Nacional-Benfica (3-2).
- Avril 2004 : deux jours avant un Beira Mar-Porto (0-0), António Araujo se rend au domicile de Pinto da Costa en compagnie de Augusto Duarte, arbitre de cette rencontre.

Les écoutes téléphoniques ont révélé, sur un laps de temps très court, un nombre significatif de faits graves, et ceux relatés ci-dessus n'en sont qu'un échantillon [1]. Malgré tout, la grande majorité des supporters portistas – parfois des gens très respectables – restent d'indéfectibles soutiens de Pinto da Costa et du système FC Porto. Tout est bon du moment qu'on gagne. Il n'est pas si étonnant que le Portugal soit actuellement un patient malade dépendant des autres...


[1] D'autres scandales hors écoutes sont aussi à signaler, comme celui où Luis Filipe Menezes, maire de Vila Nova de Gaia, a mis à disposition du FC Porto, pour cinquante ans, un centre d'entraînement flambant neuf à seize millions d'euros que le contribuable doit encore payer. Le FCP utilise ces installations en ne payant que 500 euros par mois environ, alors que le Benfica et le Sporting ont dû s'endetter de plusieurs millions d'euros pour avoir leurs infrastructures d'entraînement.

Réactions

  • Sens de la dérision le 07/07/2011 à 08h49
    Au début j'ai eu peur. Ce match retour allait-il s'annoncer au niveau de l'aller (qui, pour le coup, n'était pas inédit en France, on le lit tous les jours dans les forums de supporters (bon ok j'exagère largement)) ?
    Et finalement on apprend des trucs souvent passés sous silence en France. Je ne savais pas qu'il y avait eu des histoires d'écoute, d'achats d'arbitre au FC Porto !

  • la touguesh le 07/07/2011 à 09h03
    On peut aussi ajouter les relations tumultueuses de Pinto Da Costa avec des franges politiques extrémistes lors de son arrivée à la tête du club, l'omniprésence du discours nationaliste Nord vs Lisbonne and so on ... Les casseroles se cumulent mais passent à l'as quand on voit le palmarès du club depuis sa présidence.

    Mais put**n, quelle saison de dingue quand même !

  • Tonton Danijel le 07/07/2011 à 09h21
    Les vignettes illustrant l'article sont de grandes qualités. Le M. Patate m'a fait marrer devant mon ordi, et j'aime bien les précisions Gaitan (à gauche) et Pinto da Costa (à droite), des fois qu'on ait un doute.

    Sinon, bonne réponse, les pratiques du FC Porto sont assez étonnantes. Finalement, José Mourinho a bien des circonstances atténuantes...

  • visant le 07/07/2011 à 09h59
    Belle analyse des ratés du SLB de cette année. Roberto est probablement l'exemple type: comment on peut acheter un gardien 8,5M€ après une demi-saison à Saragosse?

    Il est également toujours bon de rappeler qui est PDC et des liens souvant puants entre foot et politique au Portugal.
    Par contre, sur Deco, ça arrangeait franchement tout le monde à l'époque, cf. Euro 2004.

    Bon, il y a juste une pincée de très mauvaise fois mais qui revient dans TOUTE discussion avec des benfiquistes ou des portistas: "(avec aussi des arbitrages absolument scandaleux mais c'est un autre sujet)". Et plus généralement dans 85% des discussions foot avec des portugais (c'est ça aussi l'effet pervers PDC malheureusement).
    Je tiens juste à rappeler que le bilan 2009-2010 était extrêmement favorable au SLB, et pourtant je les supporte.

  • la touguesh le 07/07/2011 à 10h15
    Ah oui tiens 2009/2010, j'avais oublié l'épisode de la baston dans le tunnel qui a valu 4 mois de suspension pour Hulk !

    Quelque soit le "Grande", rien n'est rose au Portugal.

  • Luis Caroll le 07/07/2011 à 10h24
    Intéressant ! Certaines infos sont totalement omises dans les médias français.
    Juste dommage que l'article soit plus au premier degré que l'original.

  • Tonton Danijel le 07/07/2011 à 10h39
    Vous inquiétez pas, pour l'article à venir du supporter du Sporting, ce devrait être au point.

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